Daimler fait un pas de plus vers le marché des applications de transport. Le propriétaire des marques Mercedes Benz et Smart vient d'acquérir RideScout et Intelligent apps, à l'origine de mytaxi. Les détails de la transaction n'ont pas été rendus publics mais le Wall Street Journal estime le montant du rachat pour les deux sociétés à moins de 100 millions de dollars.
RideScout propose une application éponyme qui donne des informations en temps réel sur les moyens de transports accessibles aux voyageurs dans une ville donnée. Elle centralise principalement des offres de covoiturage, mais propose aussi des informations sur les transports publics ou les taxis par exemple. Intelligent apps, de son côté, offre un service de réservation de taxis qui compterait plus de 10 millions d'utilisateurs selon la société.
« L'acquisition de RideScout et Intelligent Apps porte notre stratégie globale à l'étape supérieure », indique le groupe dans un communiqué. En s'offrant ces sociétés, Daimler complète son offre et accroît sa présence aux Etats-Unis et en Europe sur le marché des applications de transport. Le groupe a déjà investi ce secteur grâce à sa filiale Moovel et son service de location de véhicules Smart Fortwo, baptisé Car2go. RideScout vient compléter l'application de calcul d'itinéraire Moovel, tandis que mytaxi ajoute de nouveaux partenaires au réseau.
Dans le même communiqué, Daimler affirme vouloir repenser ce que signifie « posséder une voiture ». Ces acquisitions feraient donc également partie de la démarche initiée par le directeur général de la société, Dieter Zetsche, visant à attirer de plus jeunes clients. Selon lui, les jeunes seraient moins animés par l'envie de posséder leur propre véhicule. Ainsi, le covoiturage et la location de véhicules constitueraient une alternative pour ce type de clients.
Ce faisant, Daimler aurait des chances de devenir un concurrent de taille pour Uber, leader des VTC et des taxis sur application mobile. Toutefois, l'engagement du groupe pourrait aussi aider son rival potentiel à régler les problèmes légaux qui freinent sa croissance, notamment aux Etats-Unis, en France et en Allemagne, où les taxis mènent une fronde contre la société. Ces derniers affirment qu'Uber porte atteinte à la concurrence en appliquant des tarifs non-réglementés et en profitant d'avantages jugés déloyaux, comme le non-paiement de la licence nécessaire à l'exercice de l'activité de taxi. Un conflit qui, en Allemagne, a abouti à l'interdiction d'Uberpop, le service de covoiturage de la firme.
D'un autre côté, en suivant le chemin d'Uber, Daimler prend le risque de provoquer lui aussi la colère des taxis, alors qu'ils représentent une base de clients importante pour Mercedes. Robert Henrich, directeur général de Moovel, s'est défendu auprès de Reuters d'une quelconque « attaque » envers les taxis. Il a ensuite affirmé, sans donner de détails concrets, que la firme cherchait plutôt à travailler en partenariat avec ces derniers.