L'agence spatiale américaine pourrait envoyer un télescope dans l'espace, dont la mission serait de repérer des objets potentiellement dangereux pour la Terre. L'objectif serait notamment de répondre à une exigence du Congrès américain, mais également d'éviter de répéter un couac qui a embarrassé la NASA cet été.
Le Congrès des États-Unis a demandé à son agence spatiale d'être en mesure, d'ici 2020, de détecter tout objet céleste potentiellement dangereux d'un diamètre d'au moins 140 m. Un objectif que la NASA ne pourra certainement pas remplir à temps.
Un télescope infrarouge pour repérer les astéroïdes noirs
Néanmoins, l'organisme compte tout de même accéder à cette requête, quitte à prendre du retard. Ainsi, l'agence spatiale américaine envisage d'envoyer dans l'espace un télescope qui surveillerait les astéroïdes susceptibles de s'approcher trop près de la Terre. En réalité, ce projet n'est pas nouveau : il découle d'une proposition émise par le Jet Propulsion Laboratory, un des centres de recherche de la NASA, il y a environ 15 ans. Le nom de la mission serait conservé, au moins provisoirement : NEOCam, pour « Near-Earth Object Camera » (« Caméra pour les objets proches de la Terre »).Le projet coûterait entre 500 et 600 millions de dollars, ce qui pourrait entraîner une hausse de 150 millions de dollars du budget annuel de la NASA consacré à la défense de la planète. À l'heure actuelle, ce dernier est principalement attribué à la mission DART, dont l'objectif est de dévier des astéroïdes.
Le télescope serait équipé d'une série de capteurs, sur lesquels les ingénieurs de l'agence spatiale ont planché ces dernières années. Surtout, l'appareil opérera dans le spectre infrarouge, une capacité essentielle, selon les chercheurs. Car de nombreux corps célestes seraient si sombres qu'il serait presque impossible à voir à l'œil nu. Seul un fonctionnement infrarouge permettrait alors de les détecter.
Raté retentissant l'été dernier
NEOCam, qui pourrait être lancé aux alentours de 2025, a donc pour ambition de satisfaire l'exigence du Congrès américain. Cependant, l'objectif fixé par l'institution fait aujourd'hui l'objet de critiques. Entre autres, le seuil des 140 m de diamètre serait ainsi controversé : des astéroïdes plus petits pourraient également causer d'importants dégâts sur Terre, d'après des scientifiques.Mais ce nouveau télescope spatial permettrait également de laver l'affront subi cet été par l'agence américaine. En juillet dernier, un objet céleste, nommé « 2019 OK », a été repéré à quelques dizaines de milliers de kilomètres à peine de notre planète, par une équipe d'astronomes semi-professionnels brésiliens. L'astéroïde était donc totalement passé à travers les mailles du filet de la NASA, un véritable camouflet pour l'agence spatiale.
Source : Science