Marketing, mobile, e-commerce, big data, transformation numérique de l'entreprise, « fintech », Internet des objets ou encore économie collaborative, l'EBG a d'ores-et-déjà présenté la liste des 100 start-up françaises qui, selon elle, possèdent « le plus fort potentiel de réussite et de développement à l'international ».
Les fondateurs de ces start-up pourront rencontrer plus de 800 décideurs membres de l'EBG lors du « Digital Innovation Summit », qui se déroulera le 19 novembre à l'espace Cardin à Paris. A cette occasion, dix d'entre elles, chacune dans leur secteur, seront récompensées par le titre de meilleure start-up de l'année. Trois semaines avant l'événement, Ruolin Yang, responsable du projet start-up de l'EBG, nous partage sa vision.
- Comment sont les rapports entre start-up et grands comptes ?
Nous observons de plus en plus de démarches de rapprochements entre les deux. Des sociétés comme La Poste, BNP Paribas ou Axa ouvrent par exemple leur propre incubateur de start-up, afin d'attirer des talents dans leur secteur. Il y a une vraie volonté d'ouverture vers l'extérieur pour drainer de l'innovation. Le but pour ces groupes est d'accélérer leur transformation numérique ou lancer de nouveaux produits ou services.
Nous voyons aussi que des freins continuent d'exister. Par exemple, au niveau juridique : il n'est pas toujours clairement défini comment doit se faire le partage de la valeur entre les deux parties après une collaboration. Il y reste aussi une différence de rythme entre une start-up plus agile et un grand compte au fonctionnement différent. Ce qui réunit les deux c'est que la start-up a besoin de se développer et qu'un grand groupe peut lui apporter beaucoup. Quant aux grands comptes ils cherchent à accélérer leur innovation.
- Quelles difficultés rencontrent ces grands groupes ?
Quand ils démarrent une stratégie d'open innovation, c'est-à-dire qu'ils tentent de capter des start-up dans leur incubateur maison, ils se confrontent inévitablement à la multiplication des autres incubateurs classiques. En interne, ils doivent aussi trouver un consensus entre les divisions afin d'avancer plus vite.
- Que cherchent-ils lorsqu'ils approchent une start-up ?
La première volonté des grands groupes est d'absorber des innovations technologiques dans le but de créer de nouveaux services et produits, et de les tester tout de suite - comme avec d'autres prestataires.
- Et du côté des start-up, quels sont leurs challenges ?
De ce que j'ai vu, beaucoup sont inquiètes au sujet de la protection intellectuelle de leurs produits et services. Par exemple, elles craignent parfois de se faire prendre leurs idées une fois la collaboration terminée, d'autant qu'elles ont moins de marge de manœuvre face à une grosse entreprise. Le rapport de force entre les deux n'est jamais complètement équilibré mais après, chacun a ses propres méthodes dans ces relations.
- Comment est-ce que l'EBG facilite ces collaborations ?
D'abord, nous simplifions leur mise en relation par le moyen du Digital Innovation Summit. Le concept est d'aborder les enjeux stratégiques et business liés à l'innovation en restant inscrits dans les usages. Pour accélérer ces rencontres, nous les préparons en amont de l'événement. Cela maximise les rendez-vous.
- Quel bilan avez-vous tiré du précédent Top 100 ?
Parmi les succès de l'an passé, Mobeye, Simplifield, ouWelovewords se sont fait incuber au début de l'année par SFR et Withings s'est associé avec Axa Seed Factory pour le financement des nouveaux objets connectés. D'autres start-up ont pu lever des fonds importants comme Tag Commander , Bime ou encore Bunkr.
- Quelles sont les prochaines étapes de prévues ?
L'EBG songe à créer un cycle de rendez-vous qui rapproche davantage les entrepreneurs et les décideurs du numérique. Nous mettrons en avant les témoignages d'acteurs qui ont su révolutionner leur industrie. Par le biais du Digital Innovation Summit et du nouveau cycle, ''EBG vise à véhiculer le message comme quoi 'aucun secteur et aucun acteur ne sont immunes à la disruption et à la transformation digitale" et à pousser les top managers des grands comptes à adopter un "entrepreneur mind- set".