Les développeurs sont-ils en train de creuser leur propre tombe ? Alors que certains d'entre eux s'acharnent à développer des programmes d'intelligence artificielle, d'autres craignent de voir leur métier devenir obsolète à cause de ces outils. Un sondage réalisé auprès de 550 professionnels du secteur par la société américaine Evans Data Corp révèle que la crainte d'être remplacé par l'IA vient en première position, avec 29,1 % des suffrages.
Derrière, suivent d'autres inquiétudes, comme voir leurs plateformes sur lesquelles ils travaillent devenir obsolètes (23 %) ou qu'une nouvelle plateforme de développement qu'ils ciblent n'aient pas de succès (14 %).
La crainte de l'intelligence artificielle arrive aussi devant celle de devenir « vieux sans pension », d'être « étouffé au travail par un mauvais management » ou bien de voir ses compétences et ses outils devenir sans pertinence.
Entre risque et opportunité
L'ambivalence de cette enquête est que trois quarts des développeurs interrogés estiment que les robots et l'IA « pourraient avoir un grand bénéfice pour l'humanité » et dans le même temps, 60 % pensent qu'ils pourraient être « un désastre ». À ce sujet, on ne compte plus les mises en garde du physicien britannique Stephen Hawking sur les dangers de l'IA. Ou d'Elon Musk, qui œuvre au contrôle de cette technologie via sa fondation OpenAI.Les études se multiplient sur les dangers de l'IA envers l'emploi - Crédit : Fotolia.
Janel Garvin, PDG d'Evans Data, entrevoit dans le développement de l'IA « de merveilleux bénéfices » mais aussi « des changements culturels et économiques cataclysmiques », comme l'automatisation de certaines compétences. Selon le Forum économique mondial de Davos, 7,1 millions d'emplois sont menacés dans les cinq prochaines années dans 15 pays. Moshe Vardi, expert du sujet et directeur de l'Institute for Information Technology de l'université Rice, table même jusqu'à la suppression de la moitié des emplois dans 30 ans....
Un développeur nommé Gigster
Pour ce qui est du métier de développeur, même s'il est pluriel, les lignes ont déjà bougé. À la fin de 2015, la société américaine Gigster recevait 10 millions de dollars du célèbre fonds Andreessen Horowitz, dans le but de financer son moteur d'intelligence artificielle. Celui-ci est plus ou moins capable de transformer un projet client bien établi en application, et pour un prix défiant la concurrence des plateformes de développement offshore.À lire également :
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