Icera, une startup du Royaume-Uni spécialisée dans les semi-conducteurs, vient de porter plainte devant la Commission européenne contre Qualcomm, l'accusant d'attitude anti-compétitive. Les deux entreprises sont sur le même segment : les puces pour appareils mobiles, et Icera, qui croît rapidement depuis son lancement en 2002, s'attaque à la position dominante de Qualcomm.
Le géant américain est au centre de plusieurs affaires, notamment une série de disputes sur les brevets avec Nokia et Broadcom. La plainte d'Icera pourrait amener l'ouverture d'une nouvelle enquête, même si l'Etats-unien considère qu'elle est « sans fondement ». D'autres plaintes déposées dans l'Union européenne contre Qualcomm ont récemment été retirées après quatre ans d'enquêtes.
Icera, qui a récemment déclaré avoir quadruplé son chiffre d'affaires sans toutefois citer le moindre chiffre, vient de lever 45 millions de dollars auprès de capital-risqueurs pour développer ses activités. En face, Qualcomm a un portefeuille de clients vaste et robuste, et est présent sur le marché européen depuis bien plus longtemps. Son portefeuille de brevets est également très fourni dans l'industrie de la téléphonie sans fil, mais il n'est pas à tout épreuve. Le géant a notamment perdu un brevet en faveur de Broadcom il y a deux ans.
Le groupe américain a déclaré dans un communiqué comprendre « que l'enquête n'en est qu'à un stade très préliminaire, et nous examinons actuellement les accusations. Nous pouvons confirmer qu'Icera a porté plainte devant la Commission européenne, affirmant que nous sommes engagés dans des activités anti-concurrentielles. » Qualcomm semble être confiant, et considère que cette nouvelle plainte est de même nature que la précédente « qui n'avait pas convaincu la Commission et avait été abandonnée. »