Les actionnaires d'Amazon ont voté contre une proposition visant à empêcher la société de vendre Rekognition, sa technologie de reconnaissance faciale, aux gouvernements.
Les actionnaires ont décidé de faire la sourde oreille. Alors que depuis 2016 les critiques fusent de la part des associations, mais également de géants de la Tech eux-mêmes, les investisseurs ont rejeté toute proposition visant à limiter ou même revoir la vente et l'utilisation de la technologie de reconnaissance faciale d'Amazon auprès des autorités gouvernementales. Alors que San Francisco vient de bannir cette technologie au sein de ses services, la Floride et l'Oregon continuent d'utiliser Rekognition.
Les actionnaires ont décidé de soutenir aveuglément Amazon
La réunion annuelle des investisseurs d'Amazon n'a pas laissé beaucoup de place aux compromis. Et c'est peu dire. Les actionnaires ont décidé faire front à toute proposition visant à interdire à Amazon la vente de sa technologie de reconnaissance faciale aux forces de l'ordre, malgré les inquiétudes soulevées en janvier dernier par une poignée d'entre eux.Ils ont également rejeté une proposition pour « commander un rapport indépendant sur l'impact de l'utilisation gouvernementale de la reconnaissance ». Une décision qui ne va pas manquer de faire brûler le torchon entre Amazon et une trentaine de groupes militants issus de l'American Civil Liberties Union (ACLU) pour qui Rekognition risque d'exacerber les discriminations raciales et le pouvoir de surveillance des autorités.
Des actionnaires directement exhortés par le Conseil d'administration
Au-delà de ce front contre toute proposition liée à Rekognition, les investisseurs n'ont pas manqué de voter « contre toutes les autres propositions présentées à l'assemblée », écrit Engagdet.Que ce soit pour changer la façon dont Amazon signale les disparités salariales entre les sexes, pour produire un rapport sur son empreinte carbone et son utilisation de combustibles fossiles, ou encore pour détailler ses efforts sur la façon dont elle aborde le « discours haineux et la vente de produits offensants dans l'ensemble de ses activités », les investisseurs ont dit non. Des investisseurs en réalité directement exhortés par le Conseil d'administration à voter contre toutes ces mesures...