SAP a dévoilé quelques grandes lignes de sa stratégie à venir sur le marché des applications professionnelles, où il reste l'éditeur numéro 1 dans le monde. Bill McDermott, le PDG du groupe, a en effet annoncé dans une interview qu'il ne comptait pas faire d'acquisition pour contrer les envies d'expansion d'Oracle, mais poursuivre l'innovation.
Selon Business Week, qui rapporte les propos du PDG de SAP, Bill McDermott, dans une interview accordée à la presse américaine, le groupe allemand ne tentera pas de réaliser de grosses acquisitions dans les prochaines années pour conserver la tête de la course qui l'oppose - entre autres - à Oracle sur le marché de l'informatique d'entreprise. Pour le géant, l'innovation vaut mieux que le rachat d'entreprises, ce qui est aussi le sens d'une initiative lancée récemment pour développer la formation dans les économies émergentes.
Ce sera donc stratégie contre stratégie, dans un marché qui compte pour 2 000 milliards de dollars au niveau mondial. Pour Bill McDermott, celle de SAP est claire comme une fibre optique : « Nous avons pris le parti d'innover pour le futur, pas de consolider le passé. Je ne vois pas en quoi le hardware nous donnerait un avantage. » Oracle, mais aussi IBM ou HP, sont autant de concurrents de SAP sur ce marché, qui ont fait le choix de proposer des solutions intégrées, comprenant à la fois le matériel et le logiciel.
Pour l'heure, la tactique de SAP lui a plutôt bien réussi, puisque Business Week rappelle que son désintérêt pour le matériel lui a souvent permis d'amener plus vite ses innovations sur le marché, gagnant un temps précieux sur ses rivaux. Pour McDermott, les prévisions de ventes à l'horizon 2015 seront atteintes, avec un chiffre d'affaires de 20 milliards de dollars d'ici là. Et ce, malgré une crise européenne que le géant traverse pour l'heure plutôt bien - en bourse. Sur les marchés financiers, il a même gagné 17% l'an dernier, rapporte le journal américain.