Il n'y a pas que les constructeurs de smartphones qui s'étripent à coups de procès. On apprend en effet que l'américain Marvell, grand pourvoyeur de contrôleurs de disques durs, notamment, a été attaqué par l'université Carnegie Mellon et s'est vu condamné à verser à cette dernière la coquette somme de 1,17 milliard de dollars pour violation de brevets.
Il faut dire qu'aux Etats-Unis, les universités sont de véritables usines à inventer, tant les partenariats avec certaines sociétés sont importants. L'université Carnegie Mellon, située à Pittsburgh en Pennsylvanie, est d'ailleurs le fruit de la fusion le Carnegie Institute of Technology et le Mellon Institute of Industrial Research. Pas étonnant donc de voir cette université produire des brevets issus de ses recherches.
Parmi ceux-ci, les numéros 6 201 839 et 6 438 180 ont été utilisés sans autorisation par Marvell, d'après les jurés du tribunal de Pittsburgh. Il s'agit de deux brevets portant sur des technologies développées par le Professeur Jose Moura et son doctorant Aleksandar Kavcic. Leur travail reposait sur la réduction du bruit lorsqu'une information est lue à partir d'un disque dur. Partant sur une base de 0,5 dollar par puce vendue entre 2003 et 2012, pour une quantité de composants s'élevant à 2,34 milliards, le jury est parvenu à la somme astronomique de 1,17 milliard de dollars.
Marvell prétend ne pas avoir utilisé ces technologies, arguant que les « méthodes théoriques décrites dans ces brevets ne peuvent être appliquées dans la pratique, même avec les techniques les plus avancées à l'heure actuelle », et reste confiant quant à la capacité de ses avocats à retourner la situation. Mieux vaudrait pour la firme américaine, puisque cette lourde condamnation dépasse les bénéfices engrangés sur une année entière comme celle de 2011 (900 millions de dollars). Le verdict est attendu au printemps 2013, probablement au mois de mai.