Soucieux que des processeurs TSMC fabriqués en Chine ne se retrouvent dans des appareils ou du matériel voués à ses militaires, les États-Unis enjoignent le fondeur taïwanais à délocaliser une part de sa production sur le sol américain.
TSMC, nouvelle victime de la défiance du gouvernement américain à l'égard de la Chine et de son industrie ? Possible. Le fondeur taïwanais, qui fait fabriquer une part de ses puces chez son voisin chinois, subit actuellement la pression des autorités américaines. La raison ? Les États-Unis souhaiteraient qu'il délocalise la production de ses processeurs destinés à une utilisation militaire... aux États-Unis.
La crainte perpétuelle de l'intermédiaire chinois
La crainte des USA n'est pas tout à fait infondée. Si des preuves concrètes des prétendues interférences chinoises restent encore et toujours à produire, les puces produites par TSMC ne sont pas uniquement intégrées à des cartes graphiques, ou des smartphones de chez Huawei et Apple (entre autres) ; elles le sont en effet également à des appareils militaires. En tête de liste, les avions de chasse américains Lockheed Martin F-35, équipés de processeurs fournis par l'Américain Xilinx, lui-même client de TSMC. Xilinx compte par ailleurs parmi les équipementiers pour certains satellites américains.Le gouvernement américain met en garde la Silicon Valley contre les partenariats avec la Chine
Comme l'indique GizmoChina, TSMC produit également des processeurs de grade militaire, approuvés par le département américain de la défense. Ces derniers sont voués à d'autres appareils utilisés par des officiels, à des fins militaires classifiées. Si les sous-traitants chinois de TSMC ajoutent (comme les États-Unis semblent le soupçonner) des backdoors à des processeurs utilisés par l'armée américaine, c'est tout un pan de cette dernière qui s'en trouverait par conséquent exposé à d'éventuelles attaques. Un risque que le gouvernement Trump ne souhaite visiblement pas courir.
TSMC approché « plusieurs fois » par les autorités américaines
Toujours selon le site spécialisé, TSMC aurait été approché à plusieurs reprises en amont des dernières élections à Taïwan. Méfiants à l'égard du lien taïwano-chinois, les États-Unis auraient par ailleurs contacté plusieurs clients du groupe pour les mettre en garde contre les risques de sécurité potentiels qu'impliqueraient la production, en Chine, d'une partie des produits de TSMC.La Chine va retirer les PC et logiciels étrangers de son administration d'ici trois ans
TSMC a pour sa part exprimé un avis tempéré à l'égard des sollicitations américaines. Si le groupe assure ne pas exclure la possibilité d'installer une usine aux États-Unis pour « apaiser » les préoccupations du gouvernement américain, mention est toutefois faite du poids financier qu'une telle décision impliquerait. Pour rappel, les clients américains de TSMC représentent actuellement près de 60 % de ses commandes, mais TSMC conserve malgré tout le gros de sa production sur ses terres, à Taïwan.
Source : GizmoChina