Si l'OMS affirme être grandement préoccupée par la propagation du coronavirus dans le monde, elle refuse d'employer le terme de « pandémie » pour le moment, confortée notamment par le ralentissement de la prolifération en Chine. Mais la situation pourrait prochainement évoluer.
La maladie à coronavirus 2019, de son nom de scène « Covid-19 », aurait déjà touché plus de 80 000 personnes dans le monde, causant environ 2 700 décès. Faut-il alors parler de « pandémie » ? L'Organisation mondiale de la santé (OMS) n'est pas (encore) de cet avis.
Éviter de susciter la peur
Le terme n'a pas vraiment de définition précise. On l'emploie généralement lorsqu'une épidémie affecte une partie significative de la population d'un continent, voire du monde entier. L'OMS, elle-même, ne dispose pas de critères fermes permettant de déterminer si une pandémie est en cours.Hier, lors d'une conférence de presse à Genève, Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'institution, a expliqué qu'elle procédait au cas par cas. L'étude s'attarde alors sur la gravité de la maladie, sa propagation géographique, ainsi que son impact sur la société.
« Pour l'instant, nous n'assistons pas à une propagation mondiale sans borne de ce virus, ni à des cas de maladies graves ou de décès à grande échelle », a expliqué le dirigeant, à propos du Covid-19. « Utiliser le mot 'pandémie' à l'heure actuelle ne correspond pas aux faits, mais peut certainement provoquer la peur », a-t-il ajouté.
Des signes d'amélioration en Chine
Cette prudence aurait notamment été motivée par la situation dans le pays à l'origine de l'épidémie. La Chine aurait en effet connu un pic de contamination entre le 23 janvier et le 2 février, mais aurait enregistré depuis « une baisse continue » du nombre d'individus ayant contracté la maladie, selon Ghebreyesus. De plus, le taux de mortalité, compris entre 2 et 4 % dans la ville chinoise de Wuhan (la plus touchée à ce jour), ne justifierait pas non plus le terme de « pandémie ».Pour autant, le directeur général de l'OMS n'a pas manqué d'exprimer sa vive inquiétude : « L'augmentation soudaine du nombre de cas en Italie, en Iran et en Corée du Sud est très préoccupante ». Et l'épidémie pourrait bien passer au stade supérieur à l'avenir. « Nous devons nous concentrer sur l'endiguement de la propagation, en faisant tout notre possible pour nous préparer à une potentielle pandémie », a précisé Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Source : NewScientist