Introduction
Après un Xperia S dont les capacités photos nous ont fait forte impression, Sony Ericsson étoffe sa gamme en proposant un modèle plus abordable. L'Xperia Sola devrait être disponible au prix de 330 euros à partir de mi-mai. Bien qu'étant plus compact, le Sola promet d'en faire le maximum. L'appareil introduit également une technologie permettant de sélectionner des liens en survolant l'écran avec son index. Évolution majeure ou gadget sans intérêt ? Le mystérieux Xperia Sola s'apprête à dévoiler tous ces secrets !Sony Xperia Sola | |
Caractéristiques principales | |
Système d'exploitation | Android 2.3.7 (ICS prévu pour le 2nd trimestre 2012) Surcouche TimeScape |
Processeur / Fréquence | Double coeur 1 GHz ST Ericsson U8500 |
Mémoire / Stockage | - Mémoire vive : 512 Mo - Mémoire interne : 8 Go (jusqu'à 5 Go de mémoire utilisateur). - slot micro SD (jusqu'à 32 Go) |
Technologie d'écran et définition | 3.7 pouces 480 x 854 anti rayures Technologie floating touch™ (tactile capacitif + détection sans contact) |
Appareil photo | 5 mégapixels AF avec flash LED |
GPS | Oui |
NFC | Oui |
Radio FM | Oui |
Batterie | 1320 mAh |
Dimensions | 116 x 59 x 9,9 mm |
Poids | 107 grammes |
Design et composants [/anchor]
L'Xperia Sola reprend le design anguleux du Xperia S. En revanche, contrairement à son grand frère, on remarque une surépaisseur au niveau de l'écran qui donne le curieux sentiment que celui-ci est une pièce rapportée. Ce design pour le moins inhabituel s'explique peut-être par la présence d'une technologie de sélection sans contact, connue sous le nom de « floating touch » (pour plus de détails, se référer au chapitre consacré au Web). L'écran affiche une diagonale de 3,7" pour une résolution de 480 x 857 pixels. À noter également que l'affichage est protégé par une surface annoncée comme inrayable.Dans les entrailles du mobile, on trouve un processeur double cœur cadencé à 1 GHz fourni par ST Ericsson. Ce dernier est épaulé par 512 Mo de RAM. Côté stockage, Sony propose une mémoire embarquée de 8 Go (5 Go utilisables) extensible via carte Micro SD (jusqu'à 32 Go). L'accès aux emplacements SIM et SD s'effectue en démontant la coque plastique dorsale. En revanche, malgré la présence d'une coque amovible, la batterie ne peut pas être remplacée sans passer par la case SAV, dommage.
Le Sola est également équipé de circuits GPS, NFC, Bluetooth et Wi-Fi 802.11 b,g,n. Il peut être rechargé et synchronisé via une prise micro USB. La finition du prototype de test est indigne de Sony. Plastiques grinçants, raccords mal ajustés, coque arrière que se déboîte trop facilement. Gageons que la version finale gomme ces quelques défauts.
Internet [/anchor]
Malgré la présence d'un processeur double cœur cadencé à 1 GHz, le Sola n'est pas vraiment ce que l'on pourrait appeler une bête de surf. D'une manière générale, le mobile se montre peu réactif.De surcroît, la présence de 512 Mo de RAM n'arrange pas vraiment les choses. Certes, le navigateur reste tout de même praticable, mais on s'attendait à mieux de la part d'un mobile double coeur. Il ne reste qu'à espérer que la mise à jour ICS (prévue pour le second trimestre) apporte une bouffée d'oxygène.
Quant à la technologie de sélection sans contact Floating Touch, disons le franchement, elle peine à convaincre. Disponible uniquement depuis le navigateur Web, Floating Touch simule le survol de la souris lorsqu'on passe son doigt au-dessus de l'écran. Si l'idée est intéressante, on s'aperçoit assez vite que le caractère aléatoire de la détection met à mal l'initiative.
Tantôt, l'index est bien détecté à 5 mm de distance, tantôt il faut se rapprocher au risque d'effleurer l'écran, tantôt le doigt n'est pas détecté du tout. Dommage dans la mesure où le système s'avère idéal pour ouvrir les menus déroulants de certains sites sans déclencher l'ouverture d'une page (voir menus de Jeuxvideo.fr, par exemple). Pour le reste (sélection des liens, défilements), les choses se déroulent comme sur n'importe quel autre écran tactile capacitif (contact tactile). Côté multimédia avec Flash (Adobe), tout se passe au mieux dès lors qu'on ne taquine pas la HD en vidéo.
Capture photo et vidéo [/anchor]
Le Xperia Sola est équipé d'un appareil photo de 5 mégapixels avec autofocus et flash LED. Si les usages « photo mémo » sont acquis, il ne faut pas s'attendre à battre des records de qualité. Le piqué reste tout à fait acceptable au centre de l'image mais il se dégrade en périphérie, et notamment sur le bord inférieur gauche où les contours affichent une mollesse peu flatteuse et même destructrice pour les détails (impression de flou). Par ailleurs, les images sont assez vite bruitées (bruit chromatique), même à 160 ISO. Autant dire que les 800 ISO proposés aux maximum ne seront pas utilisables. Enfin, la mesure d'exposition nous a donné du fil à retordre par conditions lumineuses délicates (avec un ciel laiteux).Côté options, Sony propose un mode panorama par balayage (2 et 3D), un détecteur de sourires (déclenchement) ou de visages (une des mises au point parmi les différents modes proposés), un déclencheur tactile, le choix de la mesure d'exposition ainsi qu'un mode géotagging.
La capture vidéo hérite des défauts de la couche photo (perte de piqué au bord, gestion ISO...) et ajoute son lot de petites imperfections. Parfois, on observe une pixellisation prononcée que l'on peut probablement attribuer à une compression trop importante. À cela s'ajoute un phénomène de tramage donnant l'impression que l'image est constituée de petits carrés dans les zones unies et les dégradés progressifs. La résolution ne dépasse pas le 720p alors que la documentations technique relative au SoC ST Ericsson U8500 indique que le processeur est capable de réaliser des enregistrements en « full HD » (1080p), étrange.
Multimédia[/anchor]
Rien à attendre de particulier de la galerie en matière de lecture vidéo. Cette dernière se cantonne au strict minimum (MP4, 3GPP), et refuse en bloc le format DivX et dérivés. Pour contourner cette limitation, il suffit d'installer une application tierce telle que BSPlayer, Dice Player ou MX Player. Une fois cette formalité accomplie, on peut envisager le décodage logiciel des formats usuels (MKV compris) jusqu'au 720p. Le Sola ne pourra pas aller au-delà. Le processeur ne semble pas être en mesure d'assurer la décompression matérielle des flux « high profile ».Sony intègre également un module DLNA au sein de la galerie multimédia d'Android. Ce standard permet de diffuser des contenus (audio, vidéo) présents dans le smartphone sur un appareil compatible (TV HD, ordinateurs, boîtier HD) via Wi-Fi.
Du côté du lecteur audio, l'application embarquée confirme le savoir-faire de Sony en la matière. Interface agréable à l'œil et ergonomique, égaliseur complet accompagné de nombreux profils prédéfinis (jazz, soul, heavy métal, xLOUD, etc.), qualité sonore de sortie irréprochable... difficile de faire mieux en la matière. Nous ne pouvons vous donner nos impressions sur le casque, ce dernier n'ayant pas été fourni par Sony.
Depuis le lecteur audio, on peut également accéder à Music Unlimited, un kiosque de musique proposant 7 millions de titres. Si tout cela venait à ne pas suffire, on aurait toujours la possibilité de se rabattre sur le tuner FM RDS intégré. Ce dernier devra être utilisé conjointement avec un casque audio filaire (qui joue alors le rôle d'antenne).
Smart Tag : le NFC selon Sony[/anchor]
En attendant que le NFC trouve une véritable utilité avec la généralisation des paiements sans contact (compter quelques années), Sony axe sa stratégie NFC sur les Smart Tags. Quésako ? Chacune de ces pastilles contient un tag NFC. En effleurant le mobile, les tags déclenchent des macros que l'utilisateur aura pris le soin de configurer. Par exemple on peut effleurer un tag placé à proximité de son lit pour basculer automatiquement sur vibreur et/ou pour désactiver les interfaces sans fil. La vidéo promotionnelle de Sony disponible ci-dessous décrit de nombreux cas de figure.L'ensemble des macros et des paramètres liés aux Smart Tags se paramètrent depuis un widget placé sur l'écran d'accueil. Les pastilles Smart Tag sont commercialisées en option au prix de 17 euros (lot de 4).
Performances et autonomie [/anchor]
Contrairement à l'Xperia S qui est basé sur un processeur Qualcomm, l'Xperia Sola intègre une puce double cœur estampillé ST Ericsson. Nous profiterons donc de l'occasion pour évaluer les performances du SoC U8500 cadencé à 1 GHz.LinPack
LinPack est un benchmark qui évalue la puissance du processeur. Le résultat est exprimé en millions d'opérations en virgules flottantes par secondes (MFLOPS). Par rapport à Benchmark Pi, le principal avantage réside dans la possibilité d'effectuer des tests multithreadés (si processeur à cœurs multiples).Avec le test mono threadé, l'Xperia Sola se situe pratiquement au niveau l'Asus Transformer Prime qui est équipé d'un processeur NVIDIA Tegra 3 quadri cœur. Voyons si ces chiffres se vérifient en mode multithreadé.
Cette fois, l'écart avec la Transformer Prime se creuse légèrement. Le Sola parvient toutefois à rester dans la course alors qu'il se mesure à Tegra 3, un SoC NVIDIA quadri coeur particulièrement véloce. Il semble donc que les performances générales moyennes du smartphone ne soient pas imputables au CPU.
Sunspider
Place au Web avec Sunspider, le benchmark JavaScript des auteurs du moteur de rendu HTML Webkit (Safari, Chrome...). L'Xperia Sola surprend à nouveau en se payant le luxe de devancer le Galaxy S2 et son Exynos 4210. Pourtant, dans la pratique, l'expérience Web n'est pas comparable. Les performances moyennes en matière de surf du Sola s'expliquent peut-être par la présence d'une mémoire vive limitée (512 Mo) rongée par la surcouche un poil trop gourmande (compter environ 45 Mo d'occupation).GL Benchmark (Off Screen)
GL Benchmark évalue les performances graphiques du terminal. Cette fois, l'Xperia Sola se fait très nettement distancer par les fers de lance d'Apple et HTC ainsi que la tablette d'Asus.Autonomie
Concernant l'autonomie en veille, le Sola déçoit. Même en cas d'utilisation modérée, avec les réglages par défaut, il ne faudra pas compter dépasser la journée entre deux charges.L'analyse de la décharge du mobile en utilisation (usages vidéo, Web et lecture audio) confirme les scores moyens d'autonomie en veille. Dans ce cas, le Sola se place en neuvième position, derrière le Galaxy Nexus, l'un des smartphones les plus puissants du marché. Le tandem constitué d'un processeur double cœur cadencé à 1 GHz accompagné d'une batterie limitée à 1320 mAh ne semble pas heureux.
Pour améliorer ces scores, Sony propose un utilitaire d'économie d'énergie. L'outil propose de paramétrer deux paliers qui désactivent automatiquement les interfaces ou activités gourmandes en énergie à partir d'un certain seuil de batterie (paramétrable). Son utilisation est vivement recommandée.
Conclusion [/anchor]
Côté technique, il faut avouer le smartphone manque un peu de tonus. Pourtant, la puce ST Ericsson ne semble pas être en cause. Les 512 Mo de mémoire vive associés à une surcouche un poil lourde n'arrangent pas les choses. Autre regret : l'autonomie est tout juste correcte. La présence d'une batterie un peu plus musclée aurait permis d'éviter les retours fréquents à la pompe.
Au rang des points positifs, on apprécie le gros travail effectué par Sony sur la couche logicielle. Même s'il faut encore attendre un peu pour ICS, la surcouche TimeScape apporte son lot de fonctionnalités bienvenues. On retiendra surtout l'excellent lecteur audio ainsi que la compatibilité DLNA native.
Au final, l'Xperia Sola est loin d'être un mauvais smartphone, mais il ne parvient pas pour autant à se distinguer de la masse. Sur le segment d'entrée de gamme, les amateurs de la marque (et les autres) risquent de lui préférer l'Xperia U.
Pour aller plus loin : découvrez notre comparatif des meilleurs smartphones.