Un vaste réseau de trafiquants a été démantelé. Celui-ci, atypique, vendait des pass d'entrée d'immeubles à une très grande partie des cambrioleurs parisiens.
De plus en plus d'immeubles, et pas qu'au sein de constructions récentes, disposent d'un système d'accès de type Vigik, qui permet notamment aux distributeurs de prospectus de déposer ces derniers sans avoir à ameuter tout le voisinage. Mais, revers de la médaille, ce système a attisé un intérêt tout particulier des cambrioleurs pour cette technologie. À Paris, un trafic s'était carrément développé, aboutissant à des cambriolages à la pelle.
Les salariés d'une société de distribution de prospectus, parrains du réseau démantelé
Selon les informations avancées par nos confrères du Parisien, 75 % des suspects de vol par effraction arrêtés dans la capitale sont en possession de faux badges, rien que ça. Le plus incroyable est que plus de la moitié de ces pass était issue d'un seul et même réseau.Les trafiquants de ce réseau ont été interpellés par les enquêteurs de la sûreté territoriale de Paris, à l'automne dernier. Plusieurs adolescents, auteurs de 129 vols par effraction dans la capitale (première ville française en la matière) et les Hauts-de-Seine furent appréhendés par les forces de l'ordre. Ce fut l'occasion de découvrir que les jeunes brigands s'étaient fournis en badges directement auprès de salariés travaillant pour une société de distribution de prospectus.
Les enquêteurs ont ensuite pu interpeller trois individus, âgés de 31 à 37 ans, qui subtilisaient les données permettant d'encoder les badges d'accès auprès d'Adrexo, principal opérateur privé de distribution d'imprimés publicitaires physiques et numériques.
Les trafiquants vendaient jusqu'à 150 badges par semaine, avec des milliers d'euros à la clé
Les revendeurs avaient créé un véritable marché. Les policiers estiment que les trafiquants vendaient jusqu'à 150 pass par semaine à des cambrioleurs. L'activité de cette société du crime improvisée leur rapportait autour de 6 000 euros, tous les mois. De quoi joliment arrondir ses fins de mois. Les trois complices avaient trouvé du renfort en sollicitant des techniciens pouvant leur fournir des logiciels, du matériel informatique et des badges.Évidemment touchée par la constitution de ce réseau, la société Adrexo a indiqué être victime d'un détournement de ce type pour la première fois. La société a précisé qu'il fut possible en raison de la sollicitation d'un sous-traitant issu de la région parisienne. Elle indique, enfin, avoir pris les dispositions nécessaires pour éviter qu'un tel détournement ne se reproduise à l'avenir.
Source : Le Parisien