Le système qui permet la gestion de la navigation aérienne en France est quelque peu désuet et sa modernisation clouera certainement au sol quelques milliers d'avions à partir du 9 janvier prochain.
Le logiciel en lui-même a évidemment été actualisé depuis les 1970, mais il se traîne encore des erreurs de jeunesse et des problèmes de conception inhérents à son âge avancé. Voilà plusieurs années qu'il est progressivement modernisé d'un point de vue technique, et cela continuera en 2024. Plus précisément entre le 9 et le 14 janvier et après les Jeux Olympiques. Ce basculement risque d'engendrer quelques déconvenues et des annulations massives de vols sont à prévoir. Dans tous les cas, cette mise à jour est impérative et l'état actuel de notre système de navigation contraste fortement avec l'intégration de certaines technologies dans le domaine de l'aviation civile. La biométrie dans les aéroports par exemple.
Un retard technologique alarmant
Le sénateur de Seine-Saint-Denis, Vincent Capo-Canellas met en avant le caractère urgent de cette mise à jour : « la France est championne d'Europe du retard (…) nous sommes les derniers à avoir un système de contrôle aérien aussi ancien » martèle-t-il. Il est vrai que les contrôleurs aériens français travaillent encore avec les strips, des papiers semi-rigides qui regroupent l'essentiel des informations pour un vol spécifique.
Un fait confirmé par Laurent Timsit, Délégué Général de la FNAM (Fédération Nationale de l'Aviation et de ses Métiers) : « Ce sont des logiciels très anciens, conçus dans les années 1970 ». Il poursuit : « La France est aujourd'hui très en retard (…) ce nouveau système doit permettre d'augmenter les capacités des aéroports et de diminuer les retards ».
Le programme de modernisation a pourtant été engagé en 2011, mais a accumulé énormément de retard depuis. Le logiciel en question, 4-Flight n'a en réalité été déployé qu'en 2022, alors qu'il devait l'être à partir de 2015. Malgré ce déploiement tardif, deux centres sur cinq n'en bénéficiaient réellement en 2022. Son déploiement total aura donc lieu en 2026, soit plus de 10 ans de retard. Cela commence à faire un peu long, en effet, mais vaut mieux tard que jamais !
Les conséquences d'une transformation nécessaire
Lorsque vous actualisez les pilotes de votre carte graphique, par exemple, vous n'aurez à faire qu'à un petit temps d'attente et à quelques clignotements de votre moniteur. Pour la mise à jour d'un système aérien, les problèmes seront d'une autre envergure. Lors des phases de tests, il a été ordonné aux compagnies de réduire leurs volumes de vols d'environ 20 %. Ce seront donc 16 500 vols qui seront annulés. Parmi ceux-là, 4 379 appartiennent à Air France. Les voyageurs devront bien planifier leurs déplacements pour ne pas se faire surprendre.
Un bouleversement certain, mais nécessaire. En effet, cette colossale update permettra d'optimiser les trajectoires de vol, et donc de réduire par la même occasion les émissions de CO2 des aéronefs. Selon Vincent Capo-Canellas, cela « devrait permettre de réduire de 8 à 10 % les émissions (…) ». Une transition importante, surtout avant d'accueillir les Jeux Olympiques à la maison.
Source : Le Figaro