© Nerces
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En attendant la réponse de Corsair, nous sommes maintenant en présence du troisième SSD NVMe PCIe 4.0 de nouvelle génération. Après les tests du SN850 de Western Digital et du 980 PRO signé Samsung, nous nous sommes posés la question de l’intérêt du Rocket 4 Plus, le petit dernier en provenance de Sabrent, la marque qui monte.

Les plus
  • Lecture séquentielle très rapide
  • Écriture plus épatante encore
  • Des capacités jusqu'à 4 To
  • Excellente endurance
  • Jusqu'à 5 ans de garantie
Les moins
  • Pas le plus rapide en aléatoire
  • Garanti un an de base
  • Cache saturé, les débits chutent
  • Attention à la chauffe bien sûr

Si les problèmes d’approvisionnements n’ont rien à voir avec ce que l’on peut connaître dans le monde de la carte graphique, il est toutefois important de préciser en préambule à ce test que Sabrent est régulièrement en rupture de stock sur ses Rocket 4 Plus. Le SSD serait-il si performant que les clients potentiels se les arrachent ? Nous penchons plutôt pour une offre relativement réduite de la part de Sabrent qui préfère mettre l’accent sur des modèles meilleur marché et plus intéressants pour le commun des mortels, le Rocket Q que nous testions en début d’année par exemple.

Fiche technique du Sabrent Rocket 4 Plus

Pendant longtemps, Sabrent a distribué ses SSD les plus haut de gamme avec un petit dissipateur afin d’en évacuer la chaleur. Sans doute afin de réduire les coûts mais aussi parce que les cartes mères sont généralement bien équipées à ce niveau, ce n’est plus toujours le cas. Si le Rocket 4 Plus est décliné en trois versions, il semble très difficile d’en trouver une dotée de l’excellent dissipateur Sabrent que l’on peut toutefois s’offrir séparément (25 - 28 €) si le besoin s’en fait sentir.

Le Sabrent Rocket 4 Plus, c’est :

  • Format : NVMe M.2 2280
  • Interface : PCIe NVMe Gen 4 4x
  • Contrôleur : Phison PS5018-E18
  • Puces mémoire : Micron TLC NAND 96 couches
  • Capacité : 1 To, 2 To ou 4 To
  • Endurance annoncée en écriture : 700 To (version 1 To), 1 400 To (version 2 To) et 2 800 To (version 4 To)
  • Débits annoncés en lecture séquentielle : 7 Go/s (version 1 To) et 7,1 Go/s (versions 2 To et 4 To)
  • Débits annoncés en écriture séquentielle : 5,3 Go/s (version 1 To), 6,6 Go/s (versions 2 To et 4 To)
  • Dimensions : 22 x 80 x 2,9 mm
  • Température opérationnelle : entre 0°C et 70°C
  • Logiciel : oui, Rocket Control Panel
  • Prise en charge du Trim : oui
  • Garantie : 5 ans, 1 an sans enregistrement du produit
  • Prix et disponibilité : déjà disponible, à 199,99 € (version 1 To), 399,99 € (version 2 To) et 999,99 € (version 4 To) pour les moutures sans dissipateur thermique

De manière assez surprenante, Sabrent n’a pas jugé bon de proposer une version 500 Go de son Rocket 4 Plus et, bien sûr, encore moins de version 250 Go. En revanche, il est le seul constructeur à mettre sur le marché un « gros » modèle de son unité de pointe avec une version 4 To en complément des déclinaisons 1 To et 2 To. Bien sûr, le surcoût de cette mouture grande capacité est impressionnant : près de 1 000 euros pour un « simple » SSD NVMe, il faut avoir de la suite dans les idées… et le portefeuille bien garni.

Un autocollant plutôt joli, mais pas très efficace pour dissiper la chaleur © Nerces

PCB double-face, contrôleur Phison

Comme à son habitude, Sabrent livre son SSD Rocket 4 Plus dans une petite boîte métallique fort élégante. Le packaging est impeccable, l’unité ne risque pas de s’abîmer dans le transport et il est très simple de conserver le petit boîtier pour ranger le SSD, le transporter ou le retourner à son fabricant si un éventuel problème technique survenait. Sans que cela soit bien utile, Sabrent livre aussi un petit manuel contenant les informations essentielles sur le SSD et son montage. On est en revanche assez surpris de voir, à la toute fin, une mention de la version 500 Go… version que le fabricant n’a finalement jamais commercialisée.

Une remarque tout de même puisque Sabrent ne régionalise pas son manuel – intégralement en anglais – pas plus qu’il n’adapte son message de garantie à la loi en vigueur : il évoque une garantie d’un an extensible à cinq si le produit est enregistré dans les 90 jours suivants sont achat. Une information qui ne tient pas compte de la loi française / européenne. Extrait de sa gangue de mousse, le Rocket 4 Plus est un SSD comme nous avons coutume de voir. Il présente bien avec cet autocollant « thermique » que Sabrent appose sur le produit avec une couleur différente par gamme : sur les Rocket 4 Plus, c’est le bronze qui est de mise.

Immuable interface M.2 © Nerces

En lui-même, le produit est donc un classique SSD NVMe dit « 2280 », autrement dit son PCB mesure 22 millimètres de large pour 80 mm de long. Dépourvu de base de tout dissipateur thermique, il est en revanche plus épais que certains concurrents puisqu’il est double-face : entendez par là que des composants sont présents des deux côtés du PCB. Son épaisseur est de 2,9 mm. Notez bien que nous avions entre les mains la version 2 To, il se peut donc que de légères différences surviennent avec les versions 1 To et 4 To. Dans notre cas, on pouvait repérer deux fois quatre puces mémoire : il s’agit de NAND TLC sur 96 couches manufacturées par Micron.

Des puces se trouvent des deux côtés du PCB © Nerces

Rien d’extraordinaire à ce niveau puisque la SLC n’est presque plus utilisée et que la MLC se fait de plus en plus rare. La TLC –Triple Level Cell – est une cellule triple-niveaux, c’est la plus communément utilisée alors que la QLC se répand dans l’entrée de gamme et que la PLC est en chantier. L’idée derrière ces « niveaux » est de stocker davantage de données par cellule (trois, voire quatre bits) et donc de densifier les choses. On profite alors d’un coût à la cellule moindre ce qui permet de réduire le prix de vente. En revanche, une même cellule est bien davantage sollicitée ce qui réduit nettement son « espérance de vie », encore très correcte chez Sabrent (1 400 To sur notre modèle).

Sabrent associe cette mémoire TLC à un contrôleur Phison, le PS5018-E18 qui constitue le nec plus ultra de la marque : l’un des rares à être en mesure de tutoyer les 7 Go/s en accès séquentiel. Il est ici épaulé par 2 Go de DRAM de marque Hynix faisant office d’intermédiaire avec les cellules de TLC. Nous l’avons dit, aucun dissipateur en tant que tel n’est livré par Sabrent qui se repose sur son autocollant thermique et la présence de plus en plus fréquente de dissipateurs au niveau de la carte mère. Notez toutefois que l’Américain continue à fabriquer son modèle de dissipateur, un produit remarquable reposant sur trois caloducs.

Dommage, l'excellent dissipateur Sabrent est vendu séparément maintenant © Sabrent

Débits en lecture / écriture et échauffement

Alors que Sabrent n’a pas peur de parler du « plus rapide des SSD NVMe », il nous tardait bien sûr de le comparer aux déjà remarquables produits de Samsung / Western Digital. Nous avons logiquement reconduit les mêmes expérimentations, les mêmes tests afin de vous présenter des résultats aisément transposables.

Débits mesurés avec ATTO Disk Benchmark

En toute logique, nous avons donc débuté avec ATTO Disk Benchmark. L’outil se caractérise par son découpage des mesures en fonction de la taille des fichiers. À ce niveau, aucune mauvaise surprise. Sabrent est bel et bien au niveau des meilleurs et si le Rocket 4 Plus est très légèrement battus par le 980 PRO de Samsung sur les plus petits fichiers, il reprend l’avantage par la suite et devient le plus rapide en lecture à partir des fichiers de 32 Ko. En écriture, il se montre nettement dominateur avec des débits dépassant les 6 Go/s quand ses concurrents restent sous les 5 Go/s. Sans appel.

Débits mesurés avec CrystalDiskMark

Une domination sans partage donc que l’on ne retrouve pas tout à fait sur CrystalDiskMark. En lecture séquentielle, aucun problème, il est un cran au-dessus du Samsung et au niveau du Western Digital. En revanche, en lecture aléatoire, il éprouve certaines difficultés et si, avec près de 2,7 Go/s, nous obtenons des performances remarquables, le SN850 et le 980 PRO font sensiblement mieux avec respectivement 4,2 Go/s et 4 Go/s. En revanche, une fois encore, le Rocket 4 Plus se montre très à l’aise en écriture. Il est nettement devant la concurrence en séquentiel et fait jeu égal avec notre « roi » – le Western Digital SN850 – en aléatoire.

Débits observés en écriture sur une copie « simple » via Windows 10

Nous complétons comme d’habitude nos tests synthétiques par une mesure davantage « pratique ». L’idée est ici de rendre compte d’un usage plus classique du SSD. En plus d’une utilisation au quotidien, nous réalisons donc la copie d’un fichier particulièrement volumineux – un peu plus de 200 Go – via l’explorateur de notre Windows 10. Dans cet exercice, nos trois SSD NVMe PCIe 4.0 de nouvelle génération font jeu égal : en lecture, on tourne autour des 3,2 Go/s, mais en écriture petit avantage pour le Sabrent avec 2,2 Go/s quand 980 PRO et SN850 plafonnaient à 2 Go/s. En vérité, la différence ne saute pas aux yeux et à l’usage – chargement d’un logiciel ou d’un jeu – il n’y a guère de différences avec les autres SSD NVMe.

Test d'écriture sur la totalite du SSD avec AIDA64

Sujet toujours sensible, la question du cache est d’autant plus importante que l’on parle de mémoire TLC / QLC. Les constructeurs ne sont guère bavards et parlent simplement de « gestion dynamique » sans entrer dans les détails. Hélas, à ce niveau, Sabrent fait moins bien que Samsung et, plus encore, que Western Digital. Rappelons que pour le 980 PRO et le SN850, nous utilisions des SSD 1 To alors que nous sommes ici sur un 2 To. Hélas, même en prenant en compte cette information, le Rocket 4 Plus est distancé. Avec le test d’écriture linéaire d’AIDA64, on remarque qu’il n’assure ses meilleures performances que sur un cinquième de la capacité. Ensuite, le cache est saturé et les débits, d’abord en dents de scie, plongent lorsque les 60% de capacité sont atteints : à 1 Go/s, cela reste performant, mais nettement inférieur au SN850 et ses 5 Go/s sur 95% de la capacité. Notez toutefois que ce test est à titre informatif : il n’est pas représentatif d’un usage classique du SSD.

Enfin, nous terminons comme toujours pas notre commentaire lié à la température du SSD. Nous l’avons dit, le Rocket 4 Plus n’est livré avec aucun dissipateur thermique en dehors d’un autocollant bien inefficace. Nous avons donc employé le dissipateur de la carte mère et un boîtier bien ventilé. Sur les sessions les plus intenses, nous remarquons une forte montée en température qui ne se maintient toutefois pas sur la durée. De plus, même à 66°C, elle n’est pas suffisante pour entraîner le moindre throttling, mais permet de confirmer que le simple autocollant n’est pas suffisant sur un produit aussi rapide.

Le Rocket Control Panel est un outil fiable et complet, mais un peu austère © Nerces

Rocket Control Panel et Acronis True Image

Il y a quelques semaines, nous testions le SN850 de Western Digital et nous avions souligné la qualité du logiciel maison, le WD Dashboard. Sabrent n’est pas encore au niveau de son compatriote, mais le Rocket Control Panel reste un outil sérieux et plutôt bien pensé. Les fonctions essentielles que l’on est en droit d’attendre d’un tel soft sont au rendez-vous et la lisibilité d’ensemble ne pose guère de problème. Toutes les informations relatives au disque sont bien visibles et une petite « roue d’action » vient rassembler tous les outils imaginés par Sabrent depuis le Sector Size Converter pour basculer la taille des secteurs du disque de 4K vers 512e et inversement jusqu’à la mise à jour du micrologiciel en passant par les infos S.M.A.R.T.

Il dispose d'outils de surveillance de la température et de mesure des performances © Nerces

Plus rare, Sabrent est l’un des rares à proposer un suivi précis de la température de son SSD, graphique à l’appui et, pour ne rien gâcher, il intègre aussi un vrai petit benchmark permettant de mesurer les performances obtenues. Pour un particulier, il s’agit plutôt d’une curiosité, mais ça reste intéressant. Enfin, et c’est une manière pour Sabrent de marquer encore des points, il livre avec son SSD une version spéciale d’Acronis True Image, l’un des plus populaires logiciels de création / gestion d’images disques. Il permet par exemple de cloner l’intégralité d’un disque dur ou d’un SSD. Dans le cas de Sabrent, l’idée est évidemment de préparer la migration vers un de ses produits.

Le Rocket 4 Plus est battu d'une courte tête par le Western Digital SN850 © Sabrent

Sabrent Rocket 4 Plus : l’avis de Clubic

Bel euphémisme de dire que nous attendions la réponse de Sabrent aux estocades portées par Samsung et Western Digital. Le Rocket 4 Plus est un SSD NVMe grande vitesse intéressant, mais il ne parvient cependant pas faire oublier le SN850 de l’Américain ou le 980 PRO du Sud-coréen. Sabrent signe un produit rapide, très rapide même, mais un peu focalisé sur les débits en séquentiel. Là, en écriture notamment, il est le plus performant. En revanche, les débits ont tendance à plonger dès lors que l’on passe en aléatoire et sa gestion du cache est moins réussie que celle du SN850. Le SSD signé Western Digital reste donc notre favori, même si le Rocket 4 Plus dispose d’indéniables atouts à commencer par une version 4 To et un tarif plus avantageux sur le 2 To.

Conclusion
Note générale
8 / 10

Sabrent ne frappe peut-être pas aussi fort que sur la première génération de SSD NVMe PCIe 4.0 et son Rocket 4 Plus reste un cran en-dessous du SN850, incontestable leader. Il représente malgré tout un produit remarquable bien sous presque tout rapport.

Les plus
  • Lecture séquentielle très rapide
  • Écriture plus épatante encore
  • Des capacités jusqu'à 4 To
  • Excellente endurance
  • Jusqu'à 5 ans de garantie
Les moins
  • Pas le plus rapide en aléatoire
  • Garanti un an de base
  • Cache saturé, les débits chutent
  • Attention à la chauffe bien sûr