© Corsair
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Alors qu’on l’attendait plutôt sur un modèle pour venir concurrencer les SSD de nouvelle génération en provenance de Sabrent, Samsung ou Western Digital, c’est davantage vers l’entrée de gamme que Corsair se tourne pour le moment. Il distribue une nouvelle version plus accessible de son best-seller en PCIe 4.0, le MP600.

Les plus
  • Performances générales
  • Lecture séquentielle
  • Échauffement maîtrisé
  • Dissipateur thermique
  • 5 ans de garantie
Les moins
  • Endurance en écriture
  • Lecture aléatoire en retrait
  • Logiciel à l'interface datée

Pionnier du passage au PCIe 4.0, Corsair n’est donc pas encore tenté par une évolution de la norme vers des débits de l’ordre du 7 Go/s. Plutôt que de se pavaner avec de telles performances, il préfère poursuivre l’aventure MP600, mais en lieu et place d'un nouveau « Force », il nous présente le « Core » un SSD qu’il décline en grande capacité avec des modèles allant de 1 à 4 To… le tout à des tarifs que l’on estimera « mesurés » par rapport à ce qui se pratique ailleurs. Si c’est nettement inférieur à ce qui se faisait il y a quelques mois, un SSD de 4 To à 665 euros, ça reste un sacré investissement !

Fiche technique du Corsair MP600 Core

Pour grimper ainsi en capacité, Corsair n’a pas sorti de baguette magique. L’Américain s’est simplement décidé à troquer la TLC qu’il employait jusque-là pour de la QLC. La densité de stockage par cellule augmente donc encore d’un cran et les prix sont tirés vers le bas… mais l’endurance également. Souvenez-vous, il y a un an nous testions le MP600 Force en version 1 To avec une endurance de 1 800 To. Notre MP600 Core 4 To plafonne à 900 To. À prendre en compte.

Le Corsair MP600 Core, c’est :

  • Format : NVMe M.2 2280
  • Interface : PCIe NVMe Gen 4 4x
  • Contrôleur : Phison PS5016-E16
  • Puces mémoire : Micron QLC sur 96 couches
  • Capacité : 1 To, 2 To ou 4 To
  • Endurance annoncée en écriture : 225 To (version 1 To), 450 To (version 2 To) ou 900 To (version 4 To)
  • Débits annoncés en lecture séquentielle : 4 700 Mo/s (version 1 To), 4 950 Mo/s (versions 2 To et 4 To)
  • Débits annoncés en écriture séquentielle : 1 950 Mo/s (version 1 To), 3 700 Mo/s (version 2 To) ou 3 950 Mo/s (version 4 To)
  • Dimensions : 23 x 80 x 15 mm (avec dissipateur) ou 22 x 80 x 2,9 mm (sans dissipateur)
  • Température opérationnelle : entre 0°C et 70°C
  • Logiciel : oui, Corsair SSD Toolbox
  • Prise en charge du Trim : oui
  • Garantie : 5 ans
  • Prix et disponibilité : déjà disponible, à 164,99 € (version 1 To), 324,99 € (version 2 To) ou 664,99 € (version 4 To)

À côté de cette endurance en nette baisse et dont il faudra évoquer le cas plus en détail, notons que Corsair reste l’un des rares à fréquemment distribuer ses SSD avec un petit dissipateur thermique. Enfin « petit », façon de parler : le dissipateur conçu par Corsair est identique sur tous les SSD de la marque et il est aussi imposant qu’il est efficace. Rassurant.

Les SSD PCIe Gen 4 commencent doucement à se démocratiser © Nerces

Un contrôleur identique au MP600 Force

Il est amusant de constater que deux ans après la sortie du MP600 Force, Corsair reprend pour ainsi dire la même recette et la décline sur un produit bien moins coûteux. À l’époque – nous sommes alors en 2019 – Corsair est parmi les premiers à proposer un SSD NVMe capable de prendre en charge le PCI Express 4.0. AMD vient tout juste de le mettre en place sur des solutions à destination du grand public avec la sortie de ses Ryzen série 3000 et de son chipset X570. Nous sommes maintenant en 2021 et au premier coup d’œil posé sur le MP600 Core, il est particulièrement délicat de le distinguer de son grand frère, toujours commercialisé.

En réalité, le dissipateur thermique qui surmonte le SSD est ici un peu plus clair que sur le modèle Force. Pour le reste, c’est « kif-kif ». La forme du dissipateur est rigoureusement identique, de même que le packaging du SSD. Il faut retirer ledit dissipateur ou se référer à la fiche technique du produit pour repérer des différences plus tangibles. En effet, le MP600 Core nous arrive dans des capacités sensiblement supérieures à celles du Force : la version 500 Go passe à la trappe, on conserve les modèles 1 To / 2 To et une « petite » nouvelle s’invite à la fête, la déclinaison 4 To. Pour parvenir à de telles capacités tout en réduisant les coûts, nous l’avons dit, Corsair emploie de la QLC.

L'imposant dissipateur est livré en standard par Corsair © Nerces
Il prend en sandwich le SSD qui intègre des puces sur les deux faces de son PCB © Nerces

En stockant quatre bits de données par cellule, cette mémoire permet d’augmenter nettement la densité de stockage et de réduire drastiquement les coûts. En revanche, l’endurance en prend aussi pour son grade. Nous avons déjà évoqué les 900 To d’endurance estimée en écriture pour le modèle de 4 To. Rassurons tout de même les acheteurs éventuels : cela se révèle bien suffisant pour un usage classique et Corsair se permet d’ailleurs d’évoquer une garantie de 5 ans. La prise en charge du produit s’interrompant au premier des deux termes échus. Il faut cependant garder à l’esprit qu'à cause de cette endurance « limitée », un SSD à base de mémoire QLC ne conviendra pas à tous les usages.

Si Corsair n’annonce pas clairement la couleur, il semble se reposer sur des puces signées Micron en QLC sur 96 couches. Aucune hésitation par contre du côté du contrôleur : là, Corsair souligne qu’il emploie le même composant que sur les MP600 Force, le très bon contrôleur Phison PS5016-E16, ce que l’on peut appeler une valeur sûre qui est ici épaulée par un cache de 2 Go. Avant d’embrayer sur les tests de performance, il est important de rappeler que, bien sûr, le dissipateur livré par Corsair est aisément démontable : quatre petits clips métalliques viennent maintenir le SSD dans la gangue de métal, mais cela se retire aisément afin, par exemple, d’utiliser le dissipateur de la carte mère.

Retirer le dissipateur est un jeu d'enfant grâce aux clips métalliques © Nerces

Débits en lecture / écriture et échauffement

Puisque Corsair emploie sur ce MP600 Core le même contrôleur qu'il utilisait déjà sur le Force, il est intéressant de comparer le nouveau venu à son grand frère. Cela permettra de bien voir l’impact du changement de mémoire non plus sur l’endurance, mais sur les performances cette fois. Nous avons, pour ce faire, employé une configuration identique à quelques versions de pilotes près.

Débits mesurés avec ATTO Disk Benchmark

Premier test et première surprise puisque sur ATTO Disk Benchmark, le MP600 Core ne se contente pas de faire jeu égal avec le MP600 Force. Sur les petits fichiers, il semble même le dépasser assez nettement, mais nous attendrons de confirmer ce résultat avant de nous emballer. À partir de fichiers d’une taille de 64 Ko, le Force se met à faire jeu égal puis à déborder le Core, en particulier sur les tâches d'écriture. Les deux SSD ont effectivement tendance à atteindre un maximum de 5,2 Go/s en lecture, mais le Force atteint 3,9 Go/s en écriture quand le Core doit se contenter de 3,6 Go/s. Un résultat plus que convenable malgré tout.

Débits mesurés avec CrystalDiskMark

Pour notre second benchmark, c’est comme toujours CrystalDiskMark qui est mis à contribution et là, il est vraiment très difficile de départager nos deux candidats. Le MP600 Core obtient des performances peut-être un petit peu moins homogènes que le Force, mais ça ne se joue vraiment pas à grand-chose. Soulignons d’ailleurs que le Force était quand même ce qui se faisait de mieux il y a deux ans alors que le Core n’est « qu’un » produit d’entrée / milieu de gamme. Notons au passage l’excellente performance des deux SSD en écriture aléatoire : ils sont parmi les meilleurs sur le marché.

Débits observés en écriture sur une copie « simple » via Windows 10

Notre protocole de test enchaîne ensuite sur quelques expérimentations « pratiques » que nous résumons avec une mesure de copie de fichiers sous Windows 10. Nous prenons ici un fichier très volumineux (un peu plus de 200 Go) et nous le copions dans les deux sens (vers / depuis) le SSD testé. À ce petit jeu, on voit que le MP600 Core est un peu moins à son aise : il plafonne à 2,1 Go/s en écriture quand le Force pouvait grimper jusqu’à 2,37 Go/s. Rien de honteux cependant.

Test d'écriture sur la totalité du SSD avec AIDA64

Enfin, une mesure que nous ne conduisions pas au moment de tester le MP600 Force : le test d’écriture linéaire du logiciel AIDA64 : il s’agit de saturer la totalité du SSD et de renvoyer, sans discussion possible, la moindre chute de débit. Cela permet notamment de mettre en évidence un cache « pseudo SLC », utilisé pour dynamiser les performances du SSD. Dans le cas du MP600 Core, il s'agit de fonctionner en SLC dans la limite du quart de l'espace libre.

On ne tiendra pas trop compte des rares très hautes performances autour de 3,2 – 3,4 Go/s pour se focaliser plutôt sur un débit moyen compris entre 950 et 2 000 Mo/s pour le premier tiers du SSD. Ensuite, le cache est saturé et le MP600 Core est plus à la peine, ses performances chutant autour de 245 Mo/s : un résultat toutefois très correct que l’on retrouve sur de nombreux SSD à base de mémoire QLC.

Pour terminer cette étude du MP600 Core en lui-même, observons le dégagement thermique d’un SSD qui dispose de son propre dissipateur. Il fait de l’excellent travail et dans un boîtier bien ventilé, il nous faut reconnaître que l’échauffement n’est tout simplement pas un sujet : on plafonne à 54°C même au plus fort des sollicitations. Il n’est évidemment question d’aucune alerte, d’aucune dégradation des performances pour cause de throttling.

Le soft Corsair SSD Toolbox est complet... © Nerces

Corsair SSD Toolbox : un petit refresh de l’interface peut-être ?

Depuis maintenant plusieurs années, Corsair accompagne ses SSD d’un logiciel parfaitement facultatif baptisé le Corsair SSD Toolbox. En réalité, on ne peut pas dire que le constructeur fasse beaucoup de réclame autour de ce programme et il donne parfois l’impression d’être même un peu à l’abandon. Sur le principe, c’est un soft tout à fait convenable avec toutes les fonctionnalités nécessaires depuis la mise à jour du micrologiciel jusqu’aux mesures de températures en passant par toutes les informations S.M.A.R.T. et les précisions sur les octets déjà écrits. Surprovisionnement et effaçage sécurisé sont même au menu.

... mais son interface pourrait être largement remaniée © Nerces

En revanche, il serait vraiment temps que Corsair lui accorde un ravalement de façade. D’abord, le SSD Toolbox souffre de quelques bugs graphiques autour des icônes. Pour ne rien arranger, la traduction française peut entraîner des bugs sur certains systèmes avec des textes trop longs pour les boîtes de dialogue. En l’état actuel des choses et alors que les SSD Corsair sont de petites merveilles de technologie, le logiciel SSD Toolbox fait archaïque. Fonctionnel certes, mais douloureusement archaïque.

© Corsair

Corsair MP600 Core : l’avis de Clubic

Une excellente surprise que ce SSD signé Corsair. Le fabricant conserve nombre de qualités de son modèle vedette – le MP600 Force – et leur associe de la mémoire QLC afin de réduire sensiblement la douloureuse. Bien sûr, il ne faut pas négliger les limites d’une telle mémoire qui souffre d’une endurance en écriture bien plus faible – divisée par deux ou trois – que de la TLC.

En revanche, cela permet à Corsair de tirer considérablement les prix vers le bas et de distribuer un modèle de 4 To capable de débits renversants dans le meilleur des cas et encore bien supérieurs à n’importe quel disque dur lorsque le cache est complètement dépassé. Même les débits en aléatoires sont loin d’être ridicules et la garantie de 5 ans inspire confiance. Du tout bon.

Conclusion
Note générale
8 / 10

S'il ne révolutionnera pas le monde du SSD, le MP600 Core est un produit diablement intéressant à condition de bien avoir en tête son endurance en écriture pour ne pas se tromper. Les performances sont de haut niveau et le prix est contenu.

Les plus
  • Performances générales
  • Lecture séquentielle
  • Échauffement maîtrisé
  • Dissipateur thermique
  • 5 ans de garantie
Les moins
  • Endurance en écriture
  • Lecture aléatoire en retrait
  • Logiciel à l'interface datée