Quelques mois après la sortie de Flight Simulator, Thrustmaster s’était d’abord orienté vers le milieu de gamme avec un le kit TCA Airbus. Un an plus tard, le fabricant passe dans une autre dimension en signant un partenariat ambitieux avec la firme Boeing. Sur le papier, le TCA Yoke Pack Boeing Edition est le pendant aviation civile de l’excellent HOTAS Warthog. Reste à voir ce qu’il en est réellement.
- Confort d'un yoke ultra-réaliste
- Système Pendul_R stupéfiant
- Innombrables commandes
- Mini-sticks super pratiques
- Ajustement de la tension
- Jack audio 3.5, support tablette
- Pas de manches « alternatifs »
- Throttle du yoke un peu légers
- Seulement 3 axes sur le quadrant
- Reverse thrust semblent fragiles
Sans mauvais jeu de mots, la sortie de Flight Simulator a donné des ailes à la simulation de vol civile. Si le genre a toujours eu ses fans, ils n’étaient pas suffisamment nombreux pour que les accessoiristes se jettent sur ce créneau. Le titre d’Asobo Studios / Microsoft a changé la donne et en quelques semaines nous avons ainsi vu débarquer le VelocityOne Flight de Turtle Beach, le TCA Yoke Pack Boeing Edition et le duo Alpha / Bravo d’Honeycomb. Des kits qui ne remplacent pas les installations délirantes de certains fondus de simulation, mais imposent déjà un investissement conséquent et promettent une immersion renouvelée.
Fiche technique du Thrustmaster TCA Yoke Pack Boeing Edition
Si vous faites partie des amateurs de Thrustmaster et que vous avez suivi le lancement du système TCA Airbus, la logistique autour du Boeing TCA ne vous étonnera pas. Le Français distribue ainsi un pack regroupant le yoke et un quadrant, mais aussi le yoke seul et commercialiser aussi le quadrant seul, sachant que l’excellent palonnier pendulaire de la marque est bien sûr parfaitement compatible.
Thrustmaster TCA Yoke Pack Boeing Edition, c’est :
- Connexion : filaire (USB-A), câble de 2 m
- Orientation ludique : simulations de vol civiles
- Nombre de boutons : 35 interrupteurs et commandes diverses
- Nombre d’axes : 9 axes sur le yoke + un quadrant
- Prise casque : oui, jack 3,5 mm
- Dimensions : 468 x 360 x 455 millimètres (yoke)
- Poids : environ 3,5 kilogrammes (yoke)
- Compatibilité : PC Windows 10/11, Xbox Series X|S et Xbox One
- Prix et disponibilité : déjà disponible pour 499,99 € (yoke pack) ou 399,99 € (yoke) et 149,99 € (quadrant)
Thrustmaster s’est arrangé pour que le TCA Yoke Pack Boeing Edition soit disponible juste avant les fêtes de Noël, pour le 23 décembre dernier. Le quadrant seul est vendu depuis la même date. En revanche, pour le bloc yoke seul, il faut encore patienter : on parle d'une sortie pour la mi-février.
Le manche est large et confortable, l'effet bascule remarquable et les commandes très pratiques © Nerces
Périphérique « sérieux » pour pilote expérimenté
Au moment de tester le TCA Airbus, on sentait bien que Thrustmaster s’était en quelque sorte « retenu ». Le produit avait vocation à toucher un large public et il fallait donc se restreindre sur bien des aspects afin que la facture ne s’envole pas. Sur le TCA Boeing, il n’a pas été question de prendre pareilles précautions. À la réception du carton envoyé par le constructeur français, on sent tout de suite qu’on va entrer dans un autre monde et même le test du VelocityOne Flight paraît bien loin alors que le produit de Turtle Beach était déjà une belle bête. Là on parle d’un carton de plus 51 x 50 centimètres pour un poids de 9 kilogrammes.
La qualité d’un périphérique ne se mesure pas à son encombrement, mais on imagine mal Thrustmaster concevoir un produit aussi imposant pour se louper. La bonne impression se poursuit à l’ouverture et à mesure que l’on sort les différents éléments. Notez qu’il n’y a rien à « monter », le bloc yoke est ainsi parfaitement fonctionnel sitôt débarrassé de son sac en plastique : il suffit de le brancher – en USB – au PC et, éventuellement, de lui associer un quadrant et/ou un palonnier. Pour ce test, nous avons testé différentes configurations : seul, avec un ou deux quadrants et en ajoutant le fameux palonnier pour l’expérience de jeu la plus complète.
Les deux commandes de gauche sont le point le moins réussi alors que la « clé » du train est parfaite © Nerces
Premier bon point, tout est donc très simple à mettre en œuvre. Un petit interrupteur est placé à l’avant de chaque quadrant afin de déterminer s’il agit en moteur 1/2 ou en moteur 3/4. Le second quadrant est relié au premier qui lui-même est ensuite connecté au bloc yoke. Le palonnier trouve ensuite sa place sur ce même bloc pour un montage qui, en tout et pour tout, ne prend guère plus de quelques secondes, tout le câblage étant livré. Le plus dur est sans doute de trouver la place pour l’ensemble du matériel. Notez à ce niveau que la fixation du bloc yoke est assurée par un système de vis de serrage très efficace alors que les quadrants se posent sur une surface plane.
Avant d’embrayer sur la configuration proprement et de nous « envoyer en l’air », il convient d’évoquer quelques points d’intérêt. En premier lieu, un yoke est un appareil « passif » en ce sens qu’il n’est pas question de retour de force comme sur un volant. De fait, l’appareil n’a pas à être branché sur le secteur. Autre point important, si vous utilisez comme nous deux quadrants, il est intéressant de les fixer l’un à l’autre : Thrustmaster fournit à ce sujet tout ce qu’il faut, mais nous aurions aimé qu’un système de fixation en plus permettent de placer les trois équipements (yoke et quadrants) sur un seul support lui-même fixé au bureau / à la table. Ce n’est pas le cas, tant pis.
Quantités de choses à configurer
Nous l’avons dit, nous avons réalisé plusieurs essais en ajoutant / enlevant certains éléments, mais avec l’ensemble complet, on peut compter sur la présence de plus de 50 interrupteurs et boutons ainsi qu’une quinzaine d’axes. Forcément, un tel équipement implique une étape de configuration plus ou moins fastidieuse. Plus ou moins, car là les choses dépendent pas mal de la simulation utilisée. Pour nos tests, nous avons principalement exploité X-Plane 11 et, bien sûr, le logiciel pour lequel ce kit a d'abord été pensé, l’inévitable Flight Simulator.
De manière assez surprenante, la partie configuration a finalement été plus simple, moins longue et surtout moins prise de tête avec X-Plane 11. Pourtant les choses ne partaient pas bien puisqu’aucun profil par défaut n’est disponible pour notre kit TCA Boeing. Cela nous a permis d’assigner chaque fonction importante à la commande qui nous intéressait. Bien sûr, ce n’est pas user friendly et ne conviendra pas aux débutants, mais quel débutant va s’offrir un ensemble à au moins 400 euros ? De fait, à aucun moment, on ne gère de conflit entre des commandes prédéfinies par les développeurs et celles que l’on souhaite mettre en place.
Les propriétés du kit complet depuis Windows : des axes et des boutons par dizaines ! © Nerces
C’est tout le contraire qui se produit avec Flight Simulator. Sans surprise, le jeu dispose d’un profil de base pour les éléments de notre ensemble, les yoke, quadrants et palonniers étant reconnus individuellement. Bien sûr, l’intérêt de disposer d’un tel profil est que l’on peut se lancer directement dans le jeu. En revanche, par rapport à X-Plane 11, on se retrouve vite très embêté dès que l’on veut modifier une commande, un contrôle. Les conflits de « bouton déjà utilisé » évoqués précédemment succèdent aux conflits et le paramétrage peut vite prendre un long moment, mais Asobo Studios, Microsoft ou Thrustmaster n’y sont pas pour grand-chose.
Dans l’un et l’autre des deux jeux, on ne peut en revanche que souligner la richesse du paramétrage. Tous les commandes, tous les interrupteurs sont reconnus par les deux jeux et on peut assigner tout et n’importe quoi à notre kit : il est absolument impossible que vous n’arriviez pas à définir LE profil qui vous correspond en tant que pilote, même si cela peut évidemment prendre de très longues minutes et qu’il faudra sans doute y revenir à plusieurs reprises afin de parfaire les choses.
Un immense plaisir de jeu !
Une fois le TCA Boeing installé et les commandes configurées, il est enfin possible de prendre les airs. Dès le premier contact avec le manche, on sent le haut niveau de finition. Thrustmaster évoque une « réplique à échelle réelle » des commandes du Boeing 787, le fameux Dreamliner. Nous sommes incapables de le confirmer, mais avec un manche d’environ 28 centimètres de large, le confort est remarquable. Et les excellentes sensations ne font que commencer puisque le mouvement du manche est redoutablement souple. En réalité presque trop, mais nous en reparlerons un peu plus tard.
Le bloc yoke dispose de multiples fonctions, mais nous voudrions plus particulièrement mettre l’accent sur ce mini-stick dédié au contrôle des vues : après quelques secondes d’utilisation, sa présence apparait comme une évidence. Nous ne pourrions en dire autant des deux commandes de gaz présentes sur le bas du yoke. On sent qu’elles servent pour l’acheteur du yoke seul, mais leur position et sensibilité sont moins convaincantes que tous les autres équipements. Dommage. Enfin, la présence d’une sortie audio est très pratique alors qu’un petit support permet de poser une tablette pour, par exemple, le suivi d’un plan de vol.
Le quadrant n’est évidemment pas en reste, mais alors que notre premier test portait sur un seul quadrant, nous nous sommes vite rendu compte que quelque chose « manquait » : Thrustmaster ne propose que trois axes avec, par défaut, deux d’entre eux pour la poussée. Le troisième est alors associé aux aérofreins ou aux volets, avec une préférence pour ces derniers. On regrette qu’un quatrième axe ne soit pas au menu pour, justement, ne plus avoir à choisir. On se sent comme poussé à l’achat d’un second quadrant pour plus de confort alors que cet accessoire en plus aurait pu se limiter au pilotage des plus gros porteurs, à quatre réacteurs.
Thrustmaster livre des accessoires pour changer « physiquement » la fonction des axes : c’est simple et diablement efficace. Notons que la poussée inversée passe par une tige qui paraît fragile, même si nous n’avons rien cassé malgré de très nombreuses heures de jeu. Cette rétro poussée ne passe d’ailleurs pas par un axe, mais par un simple bouton à presser pour l’activer. Rien à redire en revanche sur le coulissement des axes, c’est souple et précis. En vol, nous n’avons eu aucun problème à placer nos doigts sur les poignées : pourvu que votre installation soit bien pensée, tout est naturel même si, n’ayant jamais visité le cockpit d’un 787, nous ne parlerons pas de réalisme.
Vous l’aurez remarqué, nous parlons surtout d'avions de ligne. Bien sûr, il est possible de jouer avec de plus petits appareils, mais la conception du TCA Boeing incite à prendre le contrôle d’un airliner. Thrustmaster adopte un système « suspendu » (Pendul_R) pour lequel il a reproduit la sensation de « balancier » des commandes réelles et le résultat est bluffant. De plus, la mâchoire est parfaite pour maintenir l’ensemble alors que, nous l’avons dit, le manche est d’une remarquable souplesse. Certains le trouveront peut-être trop souple : Thrustmaster y a pensé et livre des ressorts que l’on fixe aisément pour « durcir » un peu les choses.
Thrustmaster exploite bien sûr ses capteurs H.E.A.R.T. qui assurent une remarquable précision des commandes « axiales » qu’il s’agisse du yoke ou des quadrants. Autant d’éléments que l’on perçoit avec plus de justesse au décollage d’un des monstres des airs présents dans Flight Simulator par exemple. Aux commandes d’un 747, nous avons pris un pied incroyable à gérer les volets, augmenter tout doucement la poussée, tirer le manche et, enfin, rentrer le train via la petite commande prévue à cet effet. Les sensations sont exceptionnelles et reconnaissons qu’un tel périphérique est un « pousse au crime » : on a très envie d’investir encore pour recréer un véritable cockpit, à la maison !
Durant le vol en lui-même, les choses sont plus « tranquilles » et on perçoit évidemment un peu moins les qualités du TCA Boeing. On profite tout de même des innombrables boutons et il n’est pratiquement plus nécessaire d’avoir quoi que ce soit au clavier. On profite aussi du support de la tablette pour suivre son plan de vol. Enfin, alors que l’atterrissage se rapproche, on est de nouveau comme dans un rêve, aux commandes d’un véritable 747. Cette fois, il nous faut évoquer un petit souci dans la gestion des commandes de la rétro poussée, mais rien de grave, ça se corrige dans les réglages. Heureusement, compte tenu du prix de l’ensemble.
Thrustmaster TCA Yoke Pack Boeing Edition, l'avis de Clubic
À la manière de l’HOTAS Warthog côté simulations militaires, Thrustmaster se donne les moyens de prendre la simulation civile à bras le corps. Son TCA Boeing est un périphérique exemplaire sur pratiquement tous les plans, même s’il convient avant toute chose de rappeler qu’il ne s’agit pas d’un accessoire pour jouer « de temps à temps au gros navion ». À vous de voir ce que vous faites de votre argent, mais l’investissement est plus que conséquent pour jouer dans les meilleures conditions.
Si on peut très bien se passer du palonnier pendulaire (500 euros) que Thrusmaster distribue depuis longtemps, il nous semble difficile de n’opter que pour le bloc yoke (400 euros). Il s’agit certes de la pièce maîtresse, du périphérique. Pour autant, on en viendrait vite à regretter l’absence des commandes de poussée, de volets, de trim. C’est d’ailleurs à ce niveau le seul véritable reproche que nous ferons : l’absence d’un quatrième axe sur le quadrant impose presque d’en avoir deux pour parfaire les sensations, et ce, même dans le cas d’un simple biréacteur.
Pour le reste, c’est presque un sans-faute. Il y a bien les commandes de rétro poussée qui pourront sembler un peu « légères » ou l’impossibilité de changer le manche comme on peut le faire avec la roue de certains blocs volants signés Thrustmaster. Il ne s’agit que de points de détail et ils ne gâchent en rien l’exceptionnel plaisir que l’on prend à voler ainsi équipé. Que la simulation peut paraître belle !
Un an après le TCA Airbus Edition, Thrustmaster a passé la seconde en s’associant cette fois avec Boeing. Nous ne comparons évidemment pas ici les deux avionneurs, mais pour son kit Boeing, le fabricant français s’est mis en tête de monter en gamme. Il a par exemple opté pour des commandes reproduisant autant que possible le cockpit d’un Boeing 747. On se retrouve ainsi en présence d’un manche adoptant un système que l'on dit « suspendu » : immersion garantie alors que la précision n’est jamais prise en défaut et que la réactivité est parfaite.
Thrustmaster a intégré deux petites commandes des gaz sur le bloc yoke, mais il s’agit surtout d’accessoires, pas particulièrement efficaces. Le fabricant estime de toute façon que le TCA Boeing Edition est un produit à voir dans son ensemble, associé à un bloc TCA Quadrant lequel intègre trois axes aisément paramétrables. Puisque l’ambition du Français était de simuler un gros porteur, on peut associer deux blocs TCA Quadrant et prendre un palonnier pour disposer de commandes complètes. Le coût de la solution dépasse les 800 euros, mais quelle expérience inoubliable !
- Confort d'un yoke ultra-réaliste
- Système Pendul_R stupéfiant
- Innombrables commandes
- Mini-sticks super pratiques
- Ajustement de la tension
- Jack audio 3.5, support tablette
- Pas de manches « alternatifs »
- Throttle du yoke un peu légers
- Seulement 3 axes sur le quadrant
- Reverse thrust semblent fragiles