Introduction
Le 19 octobre dernier, Google a officiellement introduit Ice Cream Sandwich, une révision majeure d'Android. Principale nouveauté apportée par cette version 4.0 : cette mouture marque l'arrêt du développement différencié de versions tablette et smartphone d'Android.Désormais, Ice Cream Sandwich a été étudié pour fonctionner sur l'un ou l'autre de ces supports mobiles. Au-delà de ce choix stratégique bienvenu, cette refonte du système apporte un très grand nombre de nouveautés. Faut-il regretter feu Gigerbread (2.3) ou Honeycomb (3.0) ? La réponse dans les lignes qui suivent.
Vidéo de présentation
Interface : une refonte esthétique et ergonomique
Contrôles tactiles et boutons virtuels
Quelques minutes d'utilisation suffisent pour s'apercevoir que nous avons affaire à une refonte majeure comparée à Gigerbread, mais également à Honeycomb. Que ce soit sur le plan esthétique ou pratique, Ice Cream Sandwich apporte de nombreuses innovations qui vont clairement dans le bon sens.La première grosse nouveauté s'inspire très largement de la 3.x : cette fois, les touches physiques ou tactiles disparaissent des androphones. Seuls les contrôles « back » et « home » (pour le retour en arrière et à l'écran d'accueil) subsistent, mais prennent cette fois la forme de touches virtuelles placées sur la base de l'écran. Sur la même ligne, un nouveau bouton (issu d'Android 3.x) fait son apparition. Il s'agit d'un gestionnaire de tâche capable d'afficher l'ensemble des applications en cours d'exécution.
Mieux encore, il est cette fois possible de fermer un processus en effectuant un glissé du doigt de gauche à droite sur l'écran (voir notre vidéo de démonstration). Exit aux sempiternels Task Killer free et consorts, désormais, la fonctionnalité est gérée nativement par le système. Il ne manque plus qu'une option permettant de fermer toutes les applications exécutées en tâche de fond pour que tout soit parfait.
Quant à elle, la commande « menu » (symbolisée par trois points) est désormais disponible depuis le coin supérieur ou inférieur de l'écran selon les applications.
Enfin le menu des paramètres reste toujours à portée de mains grâce à un raccourci qui a été intégré au volet de notifications.
Des effets visuels efficaces !
Ice Cream Sandwich est un système mobile qui bénéficie d'une excellente finition. Outre la stabilité qui était déjà de mise, le système est cette fois saupoudré de nombreux effets visuels discrets, mais particulièrement efficaces.Par ordre de découverte, les nouveaux fonds d'écran animés ne passent pas inaperçus ! Apparus avec la 2.1 sur Nexus One (test disponible ici), ces derniers ne nous avaient pas vraiment convaincus. Désormais, les fonds « Phase Beam », « Holo Spirale », ou « Bubbles » sont particulièrement réussis. Ils offrent une identité visuelle qui s'avère payante.
Vient ensuite l'animation du menu des applications qui regroupe désormais l'ensemble des widgets disponibles, et se voit équipé d'une touche permettant d'accéder instantanément à l'Android Market. Exit au ruban peu pratique sur lequel venaient s'enficher les applications. Cette fois, les panneaux d'icônes disparaissent sur le côté tout en faisant apparaitre progressivement la seconde page de raccourcis via un effet de zoom.
Autre cas, autre effet : lorsque l'on se trouve sur le dernier panneau du menu d'applications, ou au dernier bureau virtuel, on observe une légère inclinaison 3D du plus bel effet (photo de droite ci-dessous).
Ce remaniement esthétique est une franche réussite ! Pour clôturer ce chapitre, rappelons que l'absence de fluidité briserait instantanément le charme. Aucun souci à signaler sur notre Galaxy Nexus de test : le tout s'exécute avec une fluidité irréprochable. Il ne reste qu'à espérer que les terminaux éligibles pour la mise à jour (liste disponible en fin d'article) proposent une expérience identique.
Widgets et bureaux virtuels
Sur Android 4.0, on retrouve toujours 5 bureaux virtuels qui pourront être utilisés pour placer des widgets ou des raccourcis d'applications. À ce sujet, avec Ice Cream Sandwich, il est maintenant possible de redimensionner certains widgets comme sur Honeycomb.Sécurité du système
Face Unlock
Ice Cream Sandwich apporte un nouveau mode de déverrouillage qui dégage un petit côté futuriste. Sortez le mobile de votre poche, placez-le face à vous après avoir actionné la touche « Power ». Dans de bonnes conditions, ce scénario permet de déverrouiller le terminal sans avoir à effectuer la moindre action sur l'écran (code PIN, paterne).L'idée de s'appuyer sur l'objectif visio pour proposer une reconnaissance faciale est excellente, mais dans la pratique, le système montre quelques faiblesses.
Tout d'abord, même si cela est évident, le dispositif est inopérant de nuit, ou dans les environnements obscurs. La présence d'une LED (similaire à celle du flash) en façade permettrait de s'affranchir de cette contrainte. Plus gênant encore : il arrive que dans de bonnes conditions, le terminal ne parvienne pas à effectuer la reconnaissance de visage. Dans tous ces cas de figure, il faudra taper son code PIN pour déverrouiller le smartphone.
Lors du paramétrage de Face Unlock, l'assistant de configuration précise cependant que ce mode de sécurité est le moins fiable. Et pour cause, il est possible de déverrouiller le mobile en plaçant une photo de soi face à l'objectif
Chiffrement
Android 4.0 intègre une option permettant de chiffrer l'ensemble des données présentes dans le téléphone. Cette nouvelle possibilité répond à certains besoins professionnels, ou plus simplement aux attentes des mobinautes soucieux de préserver leur vie privée. L'opération n'est pas anodine : il est possible de perdre une partie ou la totalité des données présentes dans le mobile en cas d'interruption inopinée de la phase de chiffrement. Il faudra également prendre son mal en patience : l'opération peut durer plus d'une heure !Communication filaire et sans fil
Couche téléphonie
L'interface de la couche téléphone ne change pas de façon radicale. On retrouve 3 onglets qui permettent d'atteindre le pavé numérique tactile, l'historique des appels ainsi que le carnet d'adresses (ou les contacts favoris).Sur Galaxy Nexus, on retrouve également le client SIP officiel apparu depuis Gingerbread (supprimé sur de nombreux mobiles à la demande des opérateurs). Après avoir configuré un ou plusieurs comptes SIP, il est possible de passer des appels en VoIP moindre frais via Wi-Fi, ou via 3G et/ou EDGE lorsque l'abonnement le permet. L'intégration est parfaite : après avoir composé un numéro, une boite de dialogue permet de sélectionner le mode d'appel.
Les transferts via USB
On commence par une nouvelle qui risque de faire grincer des dents les habitués de Gingerbread... Avec les terminaux équipés d'une mémoire de stockage intégrée, le mode « stockage de masse » n'est plus disponible ! L'option devrait néanmoins réapparaitre en présence d'un lecteur de carte Micro SD (ce qui n'est pas le cas de notre Galaxy Nexus de test).En attendant, il faudra se contenter des modes Media Transfer Protocol ou PTP (standard utilisé par certains appareils photo). Rappelons que le mode MTP n'est pas pris en charge nativement par Mac OS. Pour contourner cette limitation, il est toutefois possible d'utiliser Android File Transfer.
Pour ce qui est des performances, en mode MTP, 8 Go de données mixtes (photos, musique et vidéos) se transfèrent en 25 minutes, ce qui nous donne une moyenne de 5,5 Mo/s.
Wi-Fi Direct
Pour accélérer les transferts de fichiers poussifs via Bluetooth, on peut désormais activer le Wi-Fi Direct. Ce protocole initie une liaison de point à point avec un appareil compatible. Une affirmation qui devra toutefois être nuancée : nous ne sommes pas parvenus à nos fins avec un second Galaxy Nexus, ou un Wave 3.Android Beam : le NFC dans la pratique
Autre mode de communication, autres usages : Android 4.0 est paré pour le NFC. « Android Beam » Beam permet de partager les pages Web, des vidéos YouTube, des contacts, etc. Pour se faire, il suffit de placer les deux terminaux compatibles dos à dos. Android Beam proposera alors d'envoyer l'élément vers le second smartphone.À noter également que lorsque le terminal est équipé d'une puce NFC, cette dernière peut être utilisée par une application tierce autre qu'Android Beam (voir notre vidéo de démonstration d'application concrète).
Un point d'accès dans la poche
Introduite avec la version 2.2 d'Android, l'option de « tethering » a été optimisée sous Android 4.0 puisqu'il est désormais possible de partager sa connexion Internet via USB ou Bluetooth (moins gourmand en énergie que le Wi-Fi). Reste à savoir si les opérateurs accepteront toujours ce type d'usageRemarques : Certains opérateurs désactivent le partage de connexion d'Ice Cream Sandwich. Il est possible d'utiliser l'application PdaNET pour contourner cette limitation. Attention, l'utilisation de ce programme peut engendrer des frais supplémentaires.
Lorsque la fonction est disponible, le tethering peut être trouvé dans la rubrique « plus...» de la catégorie « Sans fil et réseaux » du menu de configuration d'Android 4.
Contact, calendrier et réseaux sociaux
Contact et calendrier
Si l'ergonomie globale de l'application ne présente pas de différence majeure par rapport à Gingerbread, notons en revanche l'arrivée d'une option d'import/export des contacts.Pour le reste, on retrouve l'affichage par liste verticale déroulante, les contacts favoris ainsi qu'une gestion de groupes.
Peu de changement également du côté de l'agenda si ce n'est l'apparition de couleur permettant de différencier facilement les différents calendriers. En plus du ou des agendas, il est possible d'ajouter des données provenant d'autres comptes Google, ou d'un compte Exchange.
Réseaux sociaux
Pas de doutes, l'intégration native de Google + sur Android 4 risque fort de donner un sérieux coup de pouce à la firme de Mountain View. Le client intégré donne accès à l'ensemble des fonctionnalités offertes par la version Web de Google+.Il est possible de consulter les flux d'information provenant de ses contacts (à proximité, tous ou par cercle), ou d'illustres inconnus situés à proximité de soi. La couche photo ne fait pas exception : à l'issue d'une prise de vue, il est possible de réaliser instantanément un post Google+ géolocalisé (ou pas) pour partager le cliché avec ses proches.
Internet, email
Navigation Web
Le navigateur Web d'Ice Cream Sandwich fait peau neuve. Tout d'abord, le programme hérite des innovations apportées par Honeycomb (tablette). On peut ouvrir un maximum de 16 pages simultanément, et cette fois, on dispose d'un mode « navigation privée ».Pour autant, il ne s'agit pas d'un simple portage de l'application qui équipait les tablettes Android. Quelques nouveautés font leur apparition, comme la possibilité de forcer l'affichage d'un site dans sa version classique plutôt que mobile. Pratique lorsque la version mobile ne permet pas de basculer sur le site standard.
Nous retrouvons également une option permettant la mise en cache des pages web pour une consultation de ces dernières en mode déconnecté.
Du côté du multimédia, le Galaxy Nexus équipé d'Ice Cream Sandwich est dépourvu de lecteur Flash. Pour l'heure, le plug-in n'est pas disponible sur le Market, mais cette situation devrait changer dans le courant du mois de décembre.
Côté interface, pas de changements majeurs par rapport au client mail de Gingerbred. On regrette toujours l'absence d'une boite unifiée capable de mixer les comptes Gmail et les comptes mails Pop, IMAP ou Exchange.
Impossible de clôturer le chapitre consacré aux applications sans évoquer la présence d'un gestionnaire de bande passante (données via GSM) particulièrement complet. Accessible depuis la rubrique « Consommation de données », ce dernier affiche une courbe de consommation des données consommées via 3G/EDGE/GPRS (un suivi Wi-Fi est également proposé). Autant dire que l'outil s'avère particulièrement bienvenu lorsqu'on dispose d'un abonnement Web mobile limité, ou bridé par un quota d'usage raisonnable.
Google n'a rien oublié puisqu'il est possible de définir un cycle de consommation correspondant aux dates de début et fin d'abonnement. En cas de besoin, on peut également définir un plafond pour éviter les dépassements lorsque l'abonnement n'est pas illimité. En cas de dépassement de son forfait data, le terminal bloque les communications Web. Mieux encore : pour connaitre les applications les plus gourmandes en bande passante, il est possible d'obtenir un détail de consommation par applications. Difficile de faire plus complet !
Photo audio et vidéo : le tour du multimédia
Photo
On note également de nombreuses améliorations du côté de la couche photo/vidéo. Si les paramétrages demeurent inchangés (balance des blancs, exposition, mode scène, géotagging), Ice Cream Sandwich intègre désormais un mode panorama par balayage unique. Exit aux photos successives assemblées : ici, il suffit d'effectuer un mouvement de gauche droite (ou droite à gauche) pour capturer son panorama. Un assistant visuel permet de respecter l'horizontale, et indique la bonne vitesse de défilement.Autre amélioration notable : cette fois, le temps d'attente entre deux prises est quasi inexistant, ce qui permet de simuler un mode rafale en actionnant rapidement la touche de déclenchement par intermittence.
Une application de retouche photo intégrée
Android 4.0 embarque un petit outil d'édition de photo certes basique mais permettant tout de même de « rogner » et de « retoucher » les clichésSans forcément les citer tous, on peut appliquer un effet noir et blanc, sépia, négatif, saturé, accentuer la luminosité, les ombres, etc. On peut également dessiner sur le cliché pour laisser libre cours à ses talents, ou pour créer des annotations. La dernière rubrique (probablement la plus utile avec l'outil dessin) permet d'éliminer les yeux rouges,
Lecture vidéo : le tour de force
Tout comme sur Android 2.3, les contenus vidéo sont toujours accessibles depuis la galerie, et non via une application dédiée. On n'observe pas de bouleversement majeur en apparence, mais en grattant un peu, on s'aperçoit rapidement que Google a revu sa copie.Premier changement majeur : Android ne se limite plus au format MP4 h264. Ice Cream Sandwich est capable de décompresser les formats Divx 5, MP4, M4V, Xvid sans la moindre difficulté. Seul un fichier Divx 3.0 (du son, mais pas d'image dans ce cas) ou .MOV 1080 (pas de lecture du tout) nous ont posé problème.
En HD, Ice Cream Sandwich enfonce le clou en offrant une compatibilité avec les MKV 720p... mais aussi 1080p AC3 (vous avez bien lu). Sur un terminal double cœur, la lecture de ces formats « extrêmes » est parfaitement fluide, même en présence de séquences dynamiques.
Dernier « détail » qui justifie la philosophie des touches virtuelles tactiles d'ICS : pendant la lecture vidéo, ces dernières disparaissent, ce qui a pour conséquence d'offrir une surface d'affichage supérieure de 7 mm dans le sens de la largeur (sur Galaxy Nexus). Dans la pratique, ce gain qui parait minime accentue le confort de lecture de façon significative.
Montage vidéo
Android 4.0 propose toujours Movie Studio, un petit programme de montage vidéo apparu sous HoneyComb. L'outil ne se limite pas aux points d'entrée et point de sortie. Il est possible d'enchainer des séquences vidéos ou photo, d'ajouter des effets de transition (dégradé, balayage horizontal, fondu, etc.), d'appliquer des filtres (négatif, sépia) et d'ajouter des titres.Lecteur audio embarqué
Ice Cream Sandwich propose un lecteur embarqué compatible avec les formats MP3, OGG, AAC, AAC+, eAAC+. Le programme est facile à prendre en mains, et propose un égaliseur de tonalité plutôt complet. On peut agir finement sur 5 bandes de fréquence, doser l'amplificateur de basses, ou ajouter un « effet 3D ».Côté fonctionnalités, le lecteur d'Android 4 permet d'effectuer des tris par album, artiste, genre, ou titre. On peut également ouvrir ou créer des listes de lecture. Au rang des bonnes idées, il est cette fois possible de noter ses pistes musicales via une sélection de type « j'aime», « je n'aime pas ». Le système permet de filtrer ses chansons favorites pour les écouter en boucle.
À l'heure où nous écrivons ces lignes, le programme ne propose pas de compatibilité avec Google Music, le service étant uniquement disponible outre-Atlantique.
Accessibilité
Options d'accessibilité et reconnaissance vocale
Android 4.0 intègre nativement une application d'accessibilité nommée TalkBack. Également disponible via l'Android Market pour les terminaux 2.1 et supérieurs, ce programme assiste les malvoyants et non-voyants.Lorsqu'on active TalkBack et qu'on pose son doigt sur une application, un widget ou une option du menu, une voix de synthèse entonne le nom des éléments choisis. Dans ce mode, les sélections s'effectuent par double tape, et les défilements horizontaux et verticaux doivent être réalisés avec deux doigts.
En l'état, le système est parfaitement utilisable, mais on regrette certains bugs de localisation. Dans le menu de configuration, certaines phrases n'ont pas été traduites en français. Plus gênant encore : la voix de synthèse - au ton robotique - pose également des problèmes de localisation. Lorsqu'on passe d'un bureau à l'autre, il arrive que la voix mélange plusieurs langues, produisant ainsi des phrases incompréhensibles. Gageons que ce bug disparaisse avec l'arrivée d'une mise à jour prochaine.
On retrouve également une fonction de reconnaissance vocale qui était déjà présente sur Android. Cette dernière peut être utilisée pour commander certaines fonctions du téléphone à la voix, ou pour dicter du texte qui pourra alors être envoyé par SMS ou email (par exemple). Même si quelques erreurs passent parfois au travers des mailles du filet, il faut avouer que la dictée se montre plutôt convaincante.
Concernant le contrôle vocal, il est possible de composer un numéro de téléphone, d'envoyer un message, de démarrer une navigation GPS (via Google Navigation), d'afficher une carte (Google Maps), ou de lancer une recherche Web. Le système fonctionne plutôt bien dans les environnements sonores neutres, on regrette tout de même qu'il faille systématiquement effectuer une sélection tactile en fin de reconnaissance. Autre petit point négatif : on aurait apprécié de pouvoir lancer n'importe quelle application via le contrôle vocal.
ICS côté tablette : l'ergonomie
Interface
Dans les grandes lignes, l'interface de la version tablette d'Ice Cream Sandwich s'appuie sur les mêmes mécanismes qu'Honeycomb. Les touches « Back », « Home » et « Tâches » sont toujours placées en bas à gauche de l'écran. Au passage, notez qu'il est cette fois possible de fermer une application en faisant glisser sa vignette vers la gauche ou la droite (voir photo de gauche ci-dessous). Google corrige donc un point critiqué sur HoneyComb.À l'opposé, on retrouve l'horloge, les icônes d'état ainsi que l'ensemble des dernières notifications. Exit au volet que l'on peut faire glisser depuis le haut de l'écran sur smartphone : cette fois, les notifications s'empilent sous l'horloge (voir photo de gauche ci-dessous).
ICS tablette : la partie émergée de l'iceberg
Enfin, il est impossible de parler de l'interface sans évoquer la prise en charge de l'accélération matérielle apparue avec la version tablette d'Ice Cream Sandwich. Par rapport à Honeycomb, le gain est net : les défilements de panneaux d'applications, Wigets ou bureaux virtuels s'effectuent sans le moindre accroc. Flash semble également bénéficier de ces optimisations : sur une même tablette, on constate que les vidéos plein écran sont plus fluides.L'accélération matérielle a aussi été utilisée pour saupoudrer l'OS d'effets visuels sympathiques. Halo lumineux bleu lorsqu'on actionne les touches « back », « home » ou « tâches », effet 3D lorsqu'on arrive au dernier panneau d'applications. Google propose cette fois un système qui dispose d'une excellente finition.
Autre évolution majeure qui ne saute pas aux yeux : à architecture équivalente (SoC, mémoire, batterie), l'autonomie fait un véritable bond en avant avec Ice Cream Sandwich ! Nous avons pu vérifier ces optimisations lors des deux tests successifs de l'Asus Transformer Prime. Sous Honeycomb, la tablette ne dépasse pas les 476 minutes (un peu moins de 8 heures) en lecture vidéo jusqu'à épuisement total de la batterie. Dans les mêmes conditions, Ice Cream Sandwich permet de gagner un peu plus de deux heures d'autonomie !
Lanceur d'applications
Autre changement d'importance : il est cette fois possible de créer de dossiers d'applications sur les écrans d'accueil en glissant simplement une icône sur une autre. Les sous-dossiers n'ont pas été prévus, mais Google offre une bonne marge de manoeuvre en permettant d'intégrer plus d'une quarantaine d'applications par dossiers !Le menu d'applications qui est toujours accessible depuis une touche placée en haut à droite de l'écran d'accueil subit un dépoussiérage bienvenu. Cette fois, le déplacement des panneaux d'icônes du lanceur s'accompagne d'un effet visuel plutôt efficace mariant défilement horizontal et zoom.
Autre nouveauté : après avoir fait défiler tous les panneaux d'applications, on tombe nez à nez avec l'ensemble des Widgets. Rappelons que sur Honeycomb, il fallait effectuer un appui prolongé sur l'un des écrans d'accueil pour y accéder.
Menu des paramètres
Le menu des paramètres gagne en clarté, l'ensemble des rubriques ayant été classé par catégorie au sein de la barre de navigation de gauche. Sur le panneau de droite, on retrouve l'ensemble des paramètres, comme ce fut le cas sous Honeycomb.Petite parenthèse au sujet de Face Unlock dont la configuration s'effectue depuis les paramètres sur mobile. Cette fonctionnalité sympathique apparue avec la version smartphone d'Ice Cream Sandwich (voir notre vidéo de démonstration) n'est pas disponible sur tablette.
ICS côté tablette : application embarquée
Depuis Honeycomb, Google a réorganisé l'emplacement de quelques commandes, ajoutant au passage une touche d'accès rapide aux libellés. Avec l'un ou l'autre des programmes, on conserve une interface à double panneau. Les courriels s'empilent sur la barre de navigation de gauche, la majeure partie de l'affichage étant alloué au corps des messages.
Autre point commun avec Honeycomb : pour l'heure, aucune mise à jour de Gmail n'est proposée via le Play Store (ex Android Market). Dans les deux cas, le système indique que le numéro de version du client email est identique à celle du système d'exploitation (3.2.x pour Honeycomb, 4.0.X pour ICS). La stratégie semble être différence sur smartphone, Gmail étant fréquemment mise à jour sur cette plateforme.
Contact et calendrier
Le calendrier propose un affichage par jour, semaine ou mois. Dans les deux premiers cas, l'interface affiche tout de même un calendrier miniature qui offre une vue d'ensemble sur le mois en cours. Enfin, la rubrique « mon planning » liste l'ensemble des prochains évènements du calendrier. À noter que le calendrier d'Ice Cream Sandwich n'est pas uniquement limité aux synchronisations avec Google Calendar. L'application prend également en charge Exchange, un standard Microsoft utilisé en entreprise.Pour le gestionnaire de contacts, Google a opté pour un affichage à double panneau plutôt pratique. Les contacts s'empilent sur la barre de navigation de gauche, le reste de l'écran étant alloué à l'affichage des informations. Autre point positif : le carnet d'adresses de Google gère les groups de contacts. On apprécie également les interactions possibles. Ainsi, on peut importer des contacts locaux (fiche .VCF), ou exporter les fiches via email ou Bluetooth.
À propos des outils d'édition photo et vidéo
Il est possible de réaliser des petits montages vidéo basiques à l'aide de Movie Studio. Ce programme apparu sous Honeycomb ne subit pas d'évolutions significatives en termes de fonctionnalités. Il est toujours possible d'assembler des tronçons de vidéos et/ou photos. Au besoin, le tout peut être agrémenté d'effets de transition (8 au total).Movie Studio donne également la possibilité d'ajouter des titres, ou d'appliquer des filtres vidéo (sépia, dégradé, négatif). Les manipulations ne se limitent pas à l'image : on peut ajouter une bande-son personnalisée en important le fichier musical de son choix.
Dans un tout autre registre, la galerie multimédia d'Android intègre cette fois un outil d'édition photo absent sous Honeycomb. Le principe est le même qu'avec la version smartphone d'ICS. Le programme donne la possibilité d'effectuer des recadrages, rotations ou correction d'yeux rouges. On trouve également quelques filtres (sépia, noir et blanc, etc.) ainsi qu'une sorte de Paint intégré qui devrait faire la joie des plus jeunes.
Réseaux sociaux : un Google+ décevant ?
Comme on pouvait s'y attendre, Google profite de l'arrivée de son nouvel OS pour promouvoir l'utilisation de Google+. Proposée en option sur Honeycomb (via le Play Store), l'application de réseau social de Mountain View est intégrée nativement depuis Ice Cream Sandwich. Les fonctionnalités demeurent inchangées : on peut sélectionner un ou plusieurs « cercles » pour suivre les flux postés par ses proches, ou envoyer ses propres messages accompagnés ou non de fichiers multimédias.Il est dommage que l'interface n'ait pas été optimisée pour profiter au mieux du format tablette. Au final, il faudra se contenter d'une version smartphone étirée sur un écran de 10 pouces. Allure austère, petites polices, affichage sous exploité... Google ne met pas toutes les chances de son côté sur tablette.
ICS sur tablette : axes d'améliorations
Que ce soit sur smartphone ou tablette, avec Ice Cream Sandwich, Google a fait de gros efforts pour proposer un système bénéficiant d'une excellente finition. Malgré cela, quelques petits points d'ombre subsistent.En premier lieu, nous pensons à l'impossibilité de filtrer les applications optimisées pour le format tablette au sein du Play Store. Certes, une rubrique fourre-tout intitulée « à la une sur tablette » dégrossit le travail, mais nous aurions préféré une réelle séparation comparable à celle qui est proposée sur iPad.
Seconde critique qui peut expliquer la première : les applications vraiment optimisées ne sont pas encore présentes en grand nombre. Gageons que l'arrivée d'Ice Cream Sandwich accélère le processus.
Conclusion
Ice Cream Sandwich ne déçoit pas. Tout d'abord, alors que l'unification des interfaces tablettes et smartphone pouvait susciter des craintes, la refonte de l'interface s'avère payante. Sur mobile, Android 4 prend des allures de portage réussi d'Honeycomb. Non seulement les touches tactiles virtuelles « on screen » ne posent pas de difficultés supplémentaires, mais en plus, elles apportent un bénéfice de taille. Lors de la lecture d'une vidéo (demain, dans les jeux ?), ces dernières disparaissent pour élargir d'autant la surface d'affichage !Par rapport à Gingerbread, mais aussi - et c'est une surprise - à Honeycomb, le bond en avant est particulièrement important. En apparence, les changements paraissent minimes, mais au quotidien, Andoid 4.0 améliore l'expérience utilisateur de façon significative.
Sur un plan purement visuel cette fois, Ice Cream Sandwich est très réussi. Du menu des programmes aux fonds d'écran en passant par les animations de transition lors de l'ouverture ou la fermeture d'une application, le système est saupoudré d'effets visuels aussi discrets qu'efficaces !
Enfin, par rapport à Gingerbread (voire Honeycomb), Android 4 apporte de nouvelles fonctionnalités. Dans le lot, on retiendra surtout l'arrivée d'Android Beam, du Wi-Fi Direct, de Face Unlock, ou du mode panorama, pour ne citer que ces exemples.
En bref, Android Ice Cream Sandwich est une franche réussite. Ce constat positif est désormais acquis. Il ne reste qu'à connaitre la liste définitive des appareils qui pourront bénéficier de cette mise à jour majeure.