La marque chinoise Realme est en ce moment en pleine incursion sur le sol européen. SI on la connaît surtout pour ses smartphones, elle a récemment ajouté à son catalogue du matériel connecté. Nous allons donc nous pencher sur la Realme Watch S, une montre connectée orientée sport qui mise sur un prix inférieur à 100€ pour se démarquer.
- Design très classe avec de bonnes finitions
- Simplicité de prise en main
- Capteurs relativement précis pour ce prix
- Prix attractif
- Application très minimaliste
- Écran TFT seulement
- Système fermé encore trop basique
- Pas de GPS intégré, ni d’étanchéité
L’entrée de gamme des smartwatches est actuellement monopolisée par Amazfit et Xiaomi, deux géants asiatiques plus que prolifiques ces dernières années. C’est donc un pari risqué que de se lancer sur ce secteur…
Cela ne semble toutefois pas refroidir Realme qui vient de lancer sur le marché deux montres connectées, sobrement nommées Realme Watch et Realme Watch S. C’est sur ce dernier modèle que nous allons porter notre attention.
La montre chinoise est affichée à 79.99€, un prix plus que raisonnable, surtout quand on voit les spécifications pas si bas de gamme que ça de l’engin. Reste à savoir si la Watch S vaut quand même le coup face à des productions telles que l’Amazfit GTS 2 Mini vendu seulement 10€ de plus…
Realme Watch S : fiche technique
Commençons donc par décortiquer les spécifications de la tocante high-tech. Vu son prix, on se doute que quelques concessions devront être faites. La plus grosse est certainement au niveau de l’écran, qui n’est qu’IPS et non pas AMOLED comme c’est le cas sur le GTS 2 Mini. Pas de GPS intégré non plus, à ce tarif c’est encore peu répandu.
En dehors de ce « détail », le reste est finalement assez complet, du moins sur le papier :
- Dimensions : 47 x 47 x 12 mm
- Batterie : 390 mAh
- Certification : IP68
- Capteur de rythme cardiaque + SpO2
- 16 profils sportifs
- Bluetooth : 5.0
- Écran : 1.3“ TFT – 360 x 360 px
A priori, il semble que nous ayons l’attirail de base de toute montre connectée sport qui se respecte. La partie logicielle est comme souvent totalement propriétaire. Il sera donc impossible d’installer des applications tierces. Un fait habituel, surtout en entrée de gamme. Notez aussi que la montre n’est pas conçue pour la natation, elle ne résistera pas à une immersion prolongée. Oubliez aussi les fioritures comme la mémoire de stockage pour la musique.
On est ici sur un modèle de montre sportive plus proche du traqueur d’activité que de l’engin réellement connecté bardé d’options. Mais pour le prix, on a déjà de quoi commencer à s’amuser. Rendez-vous donc au paragraphe suivant pour un décorticage en règle de la Realme Watch S !
Design : des airs de montre haut de gamme
Le look de la Realme Watch S vous rappelle quelque chose ? Cherchez donc du côté de la Huawei Watch GT 2 Pro. Les deux smartwatches sont en effet très proches visuellement, avec un boîtier en métal au design épuré paré de deux boutons sur le côté droit. La différence s’arrête cependant ici, la Watch GT 2 Pro utilisant des matériaux bien plus qualitatifs que la Watch S.
La montre d’entrée de gamme reste toutefois très attractive. Le boîtier en aluminium possède d’excellentes finitions. L’écran plat légèrement rehaussé par rapport au boîtier fait belle impression, prenant une bonne partie de la surface avant. La première approche est donc très bonne, il semble qu’on soit face à du matériel plutôt qualitatif !
Au dos, il va toutefois falloir composer avec du plastique, chose très commune même à tarif plus élevé. Là aussi, les finitions sont impeccables. Notez d’ailleurs que Realme fait le choix de proposer des bracelets facilement interchangeables, de taille standard 22 mm.
Une fois au poignet, la Realme Watch S fera forte impression, tout en restant assez légère grâce à son poids de 49 grammes.
Écran : joli mais pas assez moderne
La technologie AMOLED est maintenant bien répandue, même à moins de 100€. Hélas, Realme choisit de s’en passer. Une petite erreur pardonnable pour une montre à moins de 80€, mais quand même difficile à avaler sachant que le GTS 2 Mini profite de son côté d’une dalle AMOLED pour 10€ de plus…
Nous allons donc devoir nous contenter d’un écran TFT sur la Realme Watch S. Si ce dernier affiche une belle définition de 360 x 360 px, il montre vite ses limites techniques. Les couleurs semblent un peu fades, les noirs ont plus un aspect gris qu’autre chose, les contrastes sont loin d’être saisissants… Bref, on a vu mieux.
Modérons toutefois ce constat en signalant que la luminosité en extérieur reste excellente, surpassant même certaines smartwatches à écran AMOLED. Là encore, vu le prix de la montre connectée de Realme, elle ne s’en sort pas si mal que ça !
Système d’exploitation : basique mais fonctionnel
Penchons-nous maintenant sur le logiciel de la Realme Watch S. Comme indiqué au début de ce test, il est totalement propriétaire, comme bien souvent en entrée de gamme. Vous devrez donc vous contenter des applications proposées par le constructeur, sans possibilité d’en ajouter d’autres. L’avantage, c’est qu’on a un système optimisé capable de tenir la charge presque deux semaines. Mais voyons de plus près comment fonctionne la montre.
Comme d’habitude, on démarre par le cadran principal. Il est possible d’en stocker cinq dans la mémoire de la Watch S. Plusieurs dizaines sont téléchargeables depuis l’application Realme Link. Sobre, vintage, bariolé : vous aurez pas mal de choix. Par contre, aucun cadran n’est personnalisable. Impossible donc de gérer de quelconques complications…
Depuis la watchface principale, vous pourrez glisser vers le bas pour afficher vos notifications. D’ordinaire, ce geste fait apparaître les paramètres rapides, mais il faut croire que Realme voulait changer un peu les choses.
Un glissement vers le haut affichera la liste des applications, au nombre de 14. Un appui sur le bouton du haut produit le même résultat. Parmi les applis, on a le suivi du rythme cardiaque, la météo, le réglage des alarmes ou même le contrôle de l’appareil photo du smartphone.
En effectuant des glissements vers la gauche ou la droite, vous afficherez les cadrans de données suivants :
- Avancement des objectifs quotidiens
- Météo
- Sommeil
- Rythme cardiaque
- Paramètres rapides
Cette présentation n’est pas sans faire penser à celle pratiquée par Amazfit il y a quelques mois, avant le changement radical d’interface survenu avec la GTS 2, testée dans nos colonnes il y a plusieurs semaines.
Pour terminer, on invoquera avec un appui sur le bouton du bas la liste des activités sportives, au nombre de 16. Pas de natation en vue, la montre n’est pas étanche. Il faudra ainsi vous contenter de sports terrestres comme la marche, le cyclisme, le football ou encore le cricket. L’un des profils permet quand à lui de calculer votre VO2Max lors d’une session d’enregistrement de 12 minutes. Encore une fois, l’essentiel est là. La Realme Watch S est simple, mais a ce qu’il faut pour contenter les sportifs les moins acharnés.
L’écran est de plus suffisamment grand pour afficher des graphiques clairs, en particulier au niveau du rythme cardiaque et du suivi de sommeil.
Fonctions sport : une montre plutôt précise et efficace mais très minimaliste
En entrée de gamme, il faut souvent faire pas mal de concessions. Soit on a une montre complète mais souvent peu précise, soit on sacrifie les options au prix de capteurs plus sophistiqués. C’est le second choix qu’opère Realme.
On composera ainsi avec « seulement » 16 profils sportifs. La natation n’est pas incluse dans le lot, la montre n’étant pas étanche. La belle ne résiste en effet qu’aux éclaboussures avec sa certification IP68. Et vu son prix, il faut aussi faire l’impasse sur le GPS embarqué. Le smartphone sera donc indispensable pour les activités en extérieur. Et quand je dis « indispensable », c’est vraiment le cas : la Realme Watch S refusera ainsi de lancer le suivi de la marche ou du jogging si vous n’avez pas de signal GPS provenant du téléphone !
Passé cette petite contrainte, on se retrouve avec un appareil de suivi sportif plutôt efficace. Bien entendu, il faut garder en tête qu’on est sur de l’entrée de gamme. Vous n’aurez au poignet que le minimum syndical : suivi du rythme cardiaque, calories dépensées, allure et distance parcourue. Les mesures relevées sont plutôt précises, même si on constate parfois de petites incohérences. Mais au final, la Realme Watch S propose un meilleur suivi global que certains produits Amazfit deux fois plus chers. Attention quand même : le score VO2Max semble totalement farfelu….
Le capteur de rythme cardiaque est quand même de bonne facture. Il peine un peu à gérer les brusques variations de rythme, mais ce n’est pas bien grave étant donné qu’il n’y a pas de profil HIIT, ni même de profil multisport. Dans l’idée, la Realme Watch S est conçue pour les sportifs « légers » qui voudraient obtenir un suivi basique de leurs performances avant de passer à une montre mieux équipée.
Ce minimalisme se reflète d’ailleurs dans l’application. Après une course, vous n’aurez accès qu’à quelques données simples en plus du tracé GPS. Realme ne propose même pas de graphique du rythme cardiaque ou de l’allure. Vous n’aurez qu’un cercle montrant la répartition de votre rythme selon les zones classiques. Un parti pris qui ne plaira pas à tous…
Si on doit composer avec une partie sport assez légère, le reste de l’application se veut - un chouïa - plus complet. Vous aurez ainsi accès aux relevés quotidiens de votre sommeil, de vos pas et de votre rythme cardiaque. Le calcul du SPO2 se fait de façon manuelle, chose commune en entrée et milieu de gamme. J’avoue quand même avoir du mal à comprendre pourquoi on a des graphs dans ce cas et pas lors du sport…
Vous êtes prévenus, la Realme Watch S ne s’adresse pas aux adeptes de la donnée pure et dure. Ici, on se trouve avec une smartwatch très minimaliste, donnant juste accès à la base. Une sorte de « traqueur ++ » en gros !
Fonctions connectées : là aussi, c’est du basique…
Voyons maintenant ce dont est capable la Realme Watch S d’un point de vue utilitaire. Sans grande surprise, ça ne va pas très loin. La tocante asiatique a toutefois dans son sac quelques options originales. Vous pouvez ainsi contrôler à distance le déclenchement de l’appareil photo du smartphone. Original mais ça s’arrête là.
Pour le reste, c’est à l’image de la partie sport et de l’application : tout dans le minimalisme. La Watch S pourra par exemple afficher vos notifications, mais rien ne permet d’interagir avec elles. Impossible de répondre à un SMS avec un message prédéfini par exemple.
Vous devrez vous contenter d’un contrôleur de musique – plutôt efficace pour le coup – et d’une appli de météo. Cette dernière ne donne même pas la température actuelle, elle se contente de fournir la fourchette haute et basse pour la journée en cours.
Ça ne casse donc pas des briques, on est vraiment sur un système très minimaliste. Certains argueront que ça permet de se concentrer sur l’essentiel. D’autres que c’est trop basique. Le choix est vôtre !
Autonomie : une montre connectée très endurante
Équipée d’une batterie de 390 mAh, la Realme Watch S brille par son endurance. Le constructeur nous promet en effet une autonomie de 14 jours environ et on s’en approche bien dans les faits. L’absence de GPS y est certainement pour beaucoup, de même que le relevé de rythme cardiaque qui s’opère au mieux toutes les cinq minutes.
L’utilisation d’un système propriétaire montre quand même toute sa force. Contrairement aux montres sous WearOS, la batterie ne se vide pas en une journée ou deux seulement. En trois jours d’usage normal, j’ai ainsi perdu 11% d’autonomie. Bien sûr, tout dépend des usages. Mais compte tenu de son prix, la Realme Watch S est clairement une excellente candidate pour qui cherche une smartwatch endurante !
Pour la recharge, Realme reste dans les standards. Une fois fixée à son socle magnétique, la belle fera le plein complet en un peu moins de deux heures. Vous êtes ainsi assuré d’avoir une montre toujours opérationnelle au poignet. Et en cas de besoin, le mode économie d’énergie ajoutera quelques précieuses heures d’endurance à la Realme Watch S en affichant juste l’heure et en coupant les éléments non essentiels.
Realme Watch S : le verdict de Clubic
On sent bien au travers de la Watch S que Realme n’en est qu’à ses débuts avec les montres connectées. La smartwatch asiatique pèche ainsi par un excès de minimalisme caché sous un joli design premium.
Si elle offre une bonne précision pour les relevés, la Watch S n’en tire pas vraiment parti avec son application trop succincte en termes de graphiques et données. Cela pourra probablement plaire aux personnes qui veulent aller à l’essentiel. Mais force est de constater que face aux productions Amazfit, Realme a encore de gros progrès à accomplir.
On vous recommande donc la Realme Watch S uniquement si le look carré de l’Amazfit GTS 2 Mini ne vous attire pas ou alors si vous voulez un produit qui va vraiment à l’essentiel.
Realme fait le choix de la simplicité et du minimalisme pour sa montre connectée Watch S. Cela risque de rebuter les sportifs adeptes de graphiques et de données, mais a le mérite d’aller droit à l’essentiel.
Dotée d’excellentes finitions et de capteurs plutôt précis, la Realme Watch S est une bonne alternative aux produits Amazfit qui écument l’entrée de gamme. Il ne reste qu’à espérer que la marque continue d’améliorer la partie logicielle, bien trop minimaliste à l’heure actuelle.
- Design très classe avec de bonnes finitions
- Simplicité de prise en main
- Capteurs relativement précis pour ce prix
- Prix attractif
- Application très minimaliste
- Écran TFT seulement
- Système fermé encore trop basique
- Pas de GPS intégré, ni d’étanchéité
15 octobre 2024 à 11h45