Un an déjà, que le Samsung Galaxy Fold est passé entre nos mains. Une année au cours de laquelle le constructeur a pu compiler les précieux retours de ses clients et des journalistes. Une période durant laquelle il a innové, aussi, notamment via le Galaxy Z Flip qui opérait un (petit) pas de côté dans sa nouvelle gamme de téléphones hybrides. Les enseignements que le Sud-Coréen a retirés de ces expériences viennent de donner naissance au Galaxy Z Fold 2. Un smartphone Samsung pliant qui améliore scrupuleusement tout ce qui avait été entrepris sur le premier modèle.
- Un écran avant enfin utilisable
- La disparition de l’encoche intérieure
- Écrans très bien calibrés
- Finitions de toute beauté
- Un smartphone très performant
- N’a plus rien d’un prototype
- Un smartphone encore très lourd et épais
- Autonomie décevante
- Une partie photo pas au niveau
- Quelques problèmes logiciels
- Pas de Galaxy Buds ni de coque de protection dans la boîte
De ce paragraphe vous remarquez déjà que notre enthousiasme était plus mesuré lors de notre test du premier Galaxy Fold. C’est que l’idée même d’un téléphone s’hybridant en petite tablette a fait son chemin. Et, surtout, que la proposition actuelle de Samsung tient beaucoup mieux la route.
Oubliées, les erreurs de parcours et le lancement chaotique du Fold. Aux oubliettes ses concessions. Le Galaxy Z Fold 2 n’est plus un prototype. Et c’est ce que nous vous invitons à constater dans notre test complet à retrouver ci-dessous.
Samsung Galaxy Z Fold 2 : la fiche technique
Le Galaxy Z Fold 2 est le smartphone grand public le plus onéreux du marché. Un prix s’expliquant par les fortunes qu’a dû dépenser Samsung en recherche & développement, mais aussi par l’attirail technologique qu’il a inclus dans son nouveau produit.
Le Samsung Galaxy Z Fold 2, c’est :
- Écran :
- Avant : Super AMOLED de 6,23 pouces (25:9) affichant une définition HD+ de 2260 x 816 pixels (385 ppi, 60 Hz)
- Intérieur : Dynamic AMOLED de 7,6 pouces (22.5:18) affichant une définition QXGA+ de 2208 x 1768 pixels (373 ppp, 120 Hz, HDR10+) et couvrant une surface d’environ 87%
- SoC : Snapdragon 865 Plus (7 nm) avec processeur octo-core (1x 3,1 GHz + 3x 2,42 GHz + 4x 1,8 GHz) et GPU Adreno 650 (670 MHz)
- Mémoire vive : 12 Go LPDDR5
- Stockage interne : 256 Go en UFS 3.1 (non extensible via carte SD)
- Batterie : 4 500 mAh, recharge rapide à 25 W, recharge sans-fil 11 W
- Étanchéité : non
- Prise jack 3,5 mm : non
- Audio : deux haut-parleurs stéréo
- Appareils photo arrière :
- Grand angle : 12 mégapixels ƒ/1.8, 1/1.76", 1,8 µm, OIS
- Ultra grand-angle : 12 mégapixels ƒ/2.2, 1,12 µm, angle de vue 123°
- Telephoto : 12 mégapixels ƒ/2.4, zoom optique 2x (numérique 10x), OIS
- Appareil photo avant : 10 mégapixels ƒ/2.2, 1.22 µm (sur l’écran extérieur et intérieur)
- Vidéo : 4K @ 60 ips, 1080p @ 60/120/240 ips, 720m @ 960 ips, EIS, HDR10+
- Déverrouillage : capteur d’empreintes latéral, intégré sous le bouton de mise sous tension
- Double SIM : Oui (nano-SIM + eSIM)
- Compatible 5G : Oui
- Connectivité : Wi-FI 802.11 a/b/g/n/ac/6, Bluetooth 5.0, NFC
- Dimensions :
- Fermé : 159,2 x 68 x 16,8 mm pour 282 grammes
- Ouvert : 159,2 x 128,2 x 6,9 mm pour 282 grammes
- OS : Android 10 avec OneUI 2.5
- Coloris : Mystic Bronze, Mystic Black
- Prix : 2 020€
- Disponibilité : Déjà disponible
Un tarif parfaitement identique à celui du Galaxy Fold donc. Au détail près que ce nouveau modèle « oublie » d’inclure quelques accessoires qui contribuaient à faire du Fold un smartphone d’exception.
Les Galaxy Buds, les écouteurs sans-fil de Samsung, ne sont plus de la partie. À la place, vous retrouverez les mêmes écouteurs USB-C AKG déjà fournis avec n’importe quels autres appareils de la marque.
Aucune coque de protection n’est fournie non plus. Dans la boîte, seuls un chargeur 25W et son câble USB-C sont mis à disposition de l’acheteur. Un peu léger pour un téléphone si luxueux.
Design : un quasi sans-faute
Samsung a très largement retravaillé sa copie avec le Fold 2. Si la philosophie du produit et son concept (un smartphone se muant en tablette) restent inchangés, le nouvel appareil pliant du constructeur a autrement plus de gueule que son prédécesseur.
Fermé, on retrouve ce téléphone extrêmement allongé que les mauvaises langues — on en fait partie — rapprocheront d’une télécommande un peu sophistiquée. Mais là où, sur le Fold, nous passions rapidement à autre chose, le nouvel écran offert par Samsung au Galaxy Z Fold 2 mérite qu’on s’y attarde.
Ridicule sur le Fold premier du nom, l’écran Super AMOLED de 6,25 pouces est ici parfaitement utilisable — et ça change tout. Si le ratio d’aspect de 25:9 est un peu bâtard, on retrouve facilement ses marques et on peut sans peine rédiger ses textos, regarder des vidéos ou consulter ses notifications sans avoir à ouvrir le Fold 2 en mode tablette.
Samsung aurait encore quelques progrès à faire pour rogner les bordures de ce nouvel écran. Mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs ; le chemin parcouru en un an seulement est admirable.
Problème : sous cette forme, le smartphone est toujours d’une épaisseur sans commune mesure. Avec son — presque — 2 centimètres, autant dire qu’il ne passera pas dans toutes les poches. Surtout pas dans celles des jeans féminins où il est déjà presque impossible de loger un iPhone SE.
La charnière du Galaxy Z Fold 2 a aussi subi quelques modifications, dont la plupart sont cependant invisibles à l’œil nu. Désormais garantie résistante à plus de 200 000 ouvertures, elle améliore son système de brosses permettant d’éviter que des éléments étrangers viennent enrailler le mécanisme. Résultat : l’ouverture et la fermeture du smartphone sont très douces et se font sans à-coups. Dommage qu’il reste difficile d’utiliser le smartphone comme un ordinateur portable d’appoint à cause de la bascule induite par les modules photo à l’arrière.
L’arrière du smartphone, parlons-en. Dénué de toute distraction visuelle, il n’affiche que les trois modules photo dans un gros rectangle intégré dans l’angle supérieur gauche. Une disposition qui réplique ce qu’a proposé Samsung sur son tout récent Galaxy Note 20 Ultra. Dépassant de deux millimètres environ, ce bloc d’appareils rend plutôt instable le Fold 2 lorsqu’il repose sur cette face.
Passons rapidement sur les tranches de l’appareil (reprenant un aluminium brossé et les lignes plus franches que l’on retrouve sur les derniers smartphones Samsung) pour nous concentrer sur le plus important : l’intérieur de la bête.
En ouvrant le Galaxy Z Fold 2, on découvre un grand écran de 7,6 pouces qui, une nouvelle fois, se pose comme l’un des marqueurs de progrès les plus flagrants par rapport à la première génération. Disparue, l’immonde encoche qui nous gâchait la vue. Ici, Samsung propose un simple capteur photo de 10 mégapixels logé dans un poinçon, exactement comme sur l’écran avant.
En mode « tablette », le Fold 2 conserve des bordures assez visibles, mais dont on comprend qu’elles assurent une protection supplémentaire contre les intrus. Précisons aussi que cet écran bénéficie d’une surface en Ultra Thin Glass — le verre ultrafin déjà éprouvé sur le Galaxy Z Flip. Ainsi on retrouve un toucher bien plus proche d’un écran traditionnel, sans toutefois l’égaler.
Évidemment, la « pliure » du centre de l’écran est toujours visible. Mais, une année après le Fold, on s’émeut moins de ce très léger impair esthétique. Elle s’oublie très facilement, et semble même moins profonde que sur la génération précédente.
Refermé, le Galaxy Z Fold 2 laisse toujours apparaître un espace vide entre ses deux faces. Il faudra donc veiller à le ranger dans une poche ou un sac où aucun objet n’est susceptible de venir s’y loger ou, pire, endommager l’écran intérieur.
Pour en terminer avec ce petit tour du propriétaire, rappelons que le capteur d’empreintes digitales est ici intégré au bouton de mise sous tension de l’appareil, sur la tranche droite. Un modèle qui a déjà fait ses preuves, et qui fonctionne à merveille. Notez que, par défaut, ce bouton sert aussi à invoquer Bixby — l’assistant vocal de Samsung —, mais qu’il peut être reconfiguré pour appeler une autre application de votre choix ou tout simplement éteindre votre Fold 2.
Vous l’avez lu plus haut : le Galaxy Z Fold 2 n’embarque aucune prise jack. Il faudra se contenter du port USB-C et des deux haut-parleurs stéréo pour diffuser votre musique.
Écran : l’excellence de Samsung
Samsung jouit d’une solide réputation dans la confection et le calibrage de ses écrans. C’est donc sans la moindre surprise que nous découvrons que le Galaxy Z Fold 2 embarque deux dalles AMOLED d’excellente qualité.
Passés à la moulinette du logiciel Calman Ultimate et de notre sonde X-Rite, les résultats obtenus en sortie d’usine sont déjà très bons.
Avec le mode d’affichage « Vif » sélectionné par défaut, l’écran externe (avant) affiche une température oscillant entre 6706 et 6777K. Très proche des 6500K attendus donc. L’écran couvre en outre 100% des espaces colorimétriques sRGB et DCI-P3. On constate toutefois une dérive chromatique assez prononcée dans les rouges, ce qui se traduit par un delta E2000 calculé entre 6,19 et 6,97 selon que l’écran est à 50 ou 100% de sa luminosité. Un peu trop haut à notre goût.
Il est possible d’obtenir des résultats beaucoup plus proches des standards avec le mode « Naturel ». Avec celui-ci, nous obtenons un dE de 2,52, mais une température trop chaude avec 6340K. De plus, la couverture du P3 descend à 73%. On y perd donc beaucoup en vivacité des couleurs.
Côté luminosité, notre sonde a calculé un pic à 388 cd/m2 en mode manuel, et 705 cd/m2 en conservant l’adaptation automatique de la luminosité. Un chiffre convenable, mais qui est loin des standards actuels du haut de gamme qui s’approchent davantage des 1000 nits. L’écran intérieur ne fait guère mieux, avec un pic de 660 cd/m2 en mode automatique et 392 cd/m2 en manuel.
Au chapitre de la reproduction des couleurs, le grand écran répond de façon très semblable à nos différents tests. Avec le mode « Vif », on calcule une température de 6700K, une couverture à 100% du sRGB et P3 et un delta E autour de 7. Le mode naturel réchauffe toujours trop l’écran et fait s’effondrer la couverture de l’espace colorimétrique P3. Il ne parvient pas non plus à faire tomber le dE sous la barre de 3.
En jouant un peu avec les quelques paramètres laissés à notre disposition, nous sommes parvenus à trouver un compromis permettant d’obtenir des mesures optimales sur les deux écrans. Retour au mode « Vif », mais en ajustant la balance des blancs comme suit : rouge (-1), vert (-1), bleu (-4). Ce faisant, nous obtenons les mesures de 6615K et un dE de 6,89 à l’avant, et 6508K et un dE de 4,93 à l’intérieur. Le tout avec une couverture à 100% du P3 pour des couleurs éclatantes.
On l’a déjà dit : les deux écrans du Galaxy Fold nouveau peuvent s’utiliser indépendamment, et profitent de caractéristiques proches. Si ce n’était au niveau de la fluidité. Vous l’aurez compris à la lecture de la fiche technique : seul l’écran intérieur profite d’une fréquence (variable) plafonnant à 120 Hz. Sur l’écran avant, on reste à 60 Hz.
Une concession qui n’a pas franchement de gros impact sur notre appréciation du téléphone. Dans tous les cas, vous consommerez les contenus les plus importants pour vous via le grand écran. Même si elle est beaucoup plus généreuse que sur le Fold, la dalle de façade constitue rarement plus qu’une plate-forme de lancement pour vos applications favorites. On peut bien sûr l’utiliser lors qu’on n’a qu’une main de disponible, mais vous préférerez la plupart du temps ouvrir le Fold 2 pour profiter de sa grande surface d’affichage.
C’est peut-être une évidence, mais le Galaxy Z Fold 2 se montre très adapté dans l’exercice du visionnage de vidéos. Même si son ratio très particulier ne permet pas de faire disparaître les bandes noires des vidéos YouTube ou des séries Netflix, disposer d’un écran de 7,6 pouces dans la poche offre une autre dimension à la vidéo nomade.
Le constat est similaire pour le jeu vidéo. Certains titres se mettent d’ailleurs parfaitement à l’échelle, comme Call of Duty Mobile, et occupent toute la surface de l’écran du Galaxy Z Fold 2.
Audio : un son juste et très puissant
Grâce à ses deux haut-parleurs, le Samsung Galaxy Z Fold 2 gère à merveille la stéréo. Disposées sur les tranches haute et basse (de la partie gauche du smartphone), les deux grilles envoient un son que nous avons trouvé juste, et très puissant.
Les basses nous sont apparues bien définies, de même que les médiums. Plus en retrait, les aigus ont du mal à se faire entendre du fait de la petitesse des haut-parleurs. Néanmoins, le volume peut monter jusqu’à un niveau très correct sans jamais saturer.
Si le Fold 2 ne dispose pas de prise jack, la fiche technique du téléphone nous assure que le téléphone peut prendre en charge des fichiers audios 32-bit/384 kHz. Une aubaine pour les amateurs de musique haute définition.
Dommage que le smartphone pliant de Samsung ne profite pas du Bluetooth 5.1 et se limite à la version 5.0. Du reste, tous les codecs usuels sont de la partie : SBC, AAC, aptX et LDAC.
Les Galaxy Buds n’étant plus les bienvenus dans l’écrin du Galaxy Z Fold 2, nous avons mis à l’épreuve les écouteurs AKG fournis d’une grande variété de styles musicaux. Comme d’habitude, le tuning réalisé fait la part belle aux basses, qui sont très bien définies bien qu’à peine trop présentes dans le spectre. Comme via les haut-parleurs, ce sont les aigus qui pêchent. Intra-auriculaires, les écouteurs offrent toutefois une bonne isolation phonique, même sans ANC.
Enfin, OneUI 2.5 offre quelques options permettant d’affiner encore la restitution du son. Intégrant Dolby Atmos, le Galaxy Z Fold 2 laisse le choix de paramétrer ses profils d’usage, ou d’user de l’égaliser afin de trouver le son qui nous convient le mieux.
Performances : redoutable, tout simplement
S’il est équipé du dernier SoC de chez Qualcomm, le Samsung Galaxy Z Fold 2 n’a pas été conçu pour être le smartphone le plus puissant de sa génération. Le Asus ROG Phone 3 peut encore dormir sur ses deux oreilles.
Avec son Snapdragon 865 Plus, ses 12 Go de RAM LPDDR5 et son stockage en UFS 3.1, le nouveau pliant de Samsung s’insère malgré tout dans le très haut du panier de 2020.
Sur AnTuTu, le Fold 2 a obtenu le score de 588 673 points. Les performances multi-cores du processeur frôlent les 3 000 points sur Geekbench, et son GPU se classe au niveau des autres smartphones haut de gamme de l’année.
Même constat pour son stockage UFS 3.1, qui offre des débits en lecture et écriture très proches de ce que l’on calculait sur le Galaxy S20 Ultra en février dernier.
Pour résumer : d’excellents scores, sur tous les aspects de sa fiche technique. Mais à la différence de la plupart des smartphones haut de gamme, le Galaxy Z Fold 2 légitime cette force de frappe par son concept même, qui invite au multitâche.
Ainsi vous ne souffrirez jamais d’un quelconque ralentissement en ouvrant une, deux, voire trois applications simultanément sur votre écran. Le jeu vidéo ? Du gâteau. Le titre qui mettra à genoux le Snapdragon 865 Plus n’existe pas encore. Bref : le Z Fold 2 est une petite bombe de vitesse, et cette vélocité s’accompagne comme nous l’avons dit d’un écran cadencé à 120 Hz pour une impression de fluidité encore accrue à tous les niveaux.
La montée du mercure ne nous a pas non plus choqués lors de nos tests. Mis à part après avoir enchaîné les benchmarks en tout genre, jamais le smartphone n’a souffert d’une température trop élevée. Un très bon point, notamment pour un smartphone signé Samsung.
Autonomie : on reprendrait bien du rab
L’an dernier, nous étions plutôt satisfaits de l’autonomie du Galaxy Fold. C’est que le pari n’était pas gagné d’avance : avec ses deux écrans et sa surface d’affichage inédite malgré une batterie de 4 300 mAh seulement, Samsung allait devoir mettre le paquet pour optimiser la consommation électrique de son produit.
Résultat, le volontaire smartphone pliant avait pu rester éveillé 45h, dont 7h passées écran allumé. En toute logique, nous nous attendions à de meilleurs résultats encore cette année.
Nous avions tout faux.
C’est que certains détails du tableau échappaient à notre vigilance. Désormais, le Galaxy Z Fold 2 embarque un écran 120 Hz (qui affiche d’ailleurs quelques pixels supplémentaires), ainsi qu’un SoC pourvu d’un modem 5G, que l’on sait très demandeur en énergie. Résultat : n’espérez pas tirer plus d’une journée d’utilisation du nouveau smartphone de Samsung.
Pour illustrer mon propos, sachez que j’ai débranché mon exemplaire de test à 100% d’autonomie vers 9h du matin. Après une utilisation importante en journée pour consulter les actualités, regarder quelques vidéos et naviguer dans les transports en commun en écoutant la musique, je suis finalement allé me coucher après minuit sans qu’il reste plus de 10% dans la batterie. Au lever, il n’a pas fallu plus de 20 minutes pour que le smartphone s’éteigne — un peu avant d’atteindre les 24h de veille donc.
Le Galaxy Z Fold 2 aura finalement rendu les armes après 5h27 de temps d’écran. Un score, vous l’imaginez, un brin décevant pour un joyau technologique pareil.
Gardez toutefois en tête que cela n’est pas une fatalité. Comme tout smartphone, le Fold 2 apprendra de vos routines et adaptera la mise en veille des applications. L’autonomie peut également faire un bond en avant en privilégiant un usage en mode « smartphone », ou encore en réduisant volontairement la fréquence d’affichage à 60 Hz sur le grand écran.
On reste toutefois assez déçus par ce résultat.
Côté recharge enfin, le bloc secteur de 25 W fourni avec le smartphone permet de récupérer 50% d’autonomie en 30 minutes. Comptez un peu moins de 1h30 pour atteindre les 100%.
Logiciel : des progrès à faire pour porter cette hybridation
La surcouche maison OneUI 2.5 (basée sur Android 10, mise à jour de sécurité d’août 2020) s’accommode très bien de l’aspect mixte du Galaxy Z Fold 2. Après tout, Samsung commercialise aussi des tablettes, et sait donc parfaitement comment harmoniser son interface mobile avec de grands écrans.
Mais tout n’est pas irréprochable. Perfectible, le fonctionnement de OneUI 2.5 sur le Fold 2 donne encore lieu à des incongruités qu’on ne s’explique pas.
Par défaut, il est notamment impossible de refermer la tablette pour poursuivre la navigation sur le petit écran avant. Il vous faudra vous rendre dans les menus du smartphone et choisir manuellement quelles applications peuvent passer d’un écran à l’autre. D’autant plus étrange que la manœuvre inverse ne pose aucun souci : ouvrez une application sur l’écran avant, et vous la retrouverez en plein format lorsque vous ouvrirez le Fold 2.
Toujours au chapitre des étrangetés : votre espace de travail sur l’écran avant est différent de celui de l’écran intérieur. Je m’explique. Après avoir réorganisé mon écran d’accueil en mode « tablette », j’ai dû refaire l’exacte même manipulation en mode « smartphone ». Le Fold 2 n’a pas jugé bon de répliquer la disposition de mes applications sur le petit écran. Il m’a fallu supprimer une nouvelle fois toutes les applis que je n’utilise pas et les remplacer par mes favorites.
On peut comprendre que Samsung estime qu’on n’utilise pas les mêmes applications sur l’écran avant que sur l’écran interne. Mais j’aurais pour ma part aimé que OneUI 2.5 me permette simplement de répliquer à l’identique mon espace de travail sur les deux écrans.
Au rang des déceptions, on notera aussi l’application Instagram qui, ne disposant pas de version tablette, affiche des bandes noires disgracieuses sur les côtés de l’écran lorsque le Fold 2 est déplié. Un problème qui n’est absolument pas imputable à Samsung, mais qui entache malgré tout l’expérience sur le smartphone hybride. Notez que, d’après mes recherches en ligne, certaines applications tierces (Good Lock et le module MultiStar, notamment) permettraient de définir un ratio d’aspect adapté pour Instagram ou d’autres applications ne s’affichant pas correctement.
Comme sur le Galaxy Z Flip, le Z Fold 2 profite du « Flex Mode ». Derrière ce terme se cache la faculté qu’ont certaines applications à s’adapter à la pliure de l’écran pour réorganiser leur interface. On peut notamment citer YouTube, ou l’application Caméra. Il vous suffit pour l’activer de lancer l’application, de poser le Fold à plat puis de ramener une partie de l’écran vers l’intérieur ; comme un ordinateur portable. L’interface se divise alors en deux parties : en haut, le retour du capteur photo, en bas les boutons pour accéder au déclencheur, aux modes de prise de vue et j’en passe. Sur YouTube, la vidéo s’affichera sur l’écran du haut et les commentaires sur la partie basse.
Pour l’heure supporté par peu d’applications, le Flex Mode apparaît comme essentiel pour démocratiser l’usage des smartphones pliants. Cette fonctionnalité dessine en effet l’éventail des possibilités offertes par un écran flexible, et parviendrait même à légitimer l’intérêt d’un tel produit face à un smartphone classique. Espérons donc que davantage de développeurs prendront le train en marche.
Dans un ordre d’idées assez proche, signalons la possibilité d’afficher un retour vidéo sur l’écran avant pendant que vous prenez des photos ou des vidéos avec le grand écran du Galaxy Z Fold 2. Cela permettra à votre sujet de se voir en temps réel et de réajuster sa pose pour un portrait, par exemple.
Autre particularité du Galaxy Z Fold 2 : le multitâche. S’il n’est pas vraiment nouveau de pouvoir lancer deux applications simultanément sur un smartphone, il a rarement été aussi pratique de le faire.
De la même façon que sur une tablette, on peut lancer une application sur la partie gauche, et une autre sur la partie droite. Vous n’en avez pas assez ? Ouvrez-en une troisième, qui viendra une nouvelle fois scinder une partie de l’écran en deux.
À la manière d’un iPad, il vous suffit de glisser une application et de la déposer sur l’écran pour qu’elle s’insère naturellement. Un volet de raccourci présent sur la droite de l’écran permet d’effectuer la manœuvre, et fera automatiquement le tri dans les applications qui supportent ce type d’affichage.
Précisons qu’il est techniquement possible de lancer jusqu’à 5 applications (3 applications fixes et 2 flottantes), mais que cela est très rarement souhaitable d’un point de vue pratique.
Enfin, au rang des petites fonctionnalités additionnelles, on peut citer la possibilité d’ouvrir le volet de notifications du smartphone en faisant glisser son doigt sur le capteur d’empreintes digitales du Fold 2. Une bonne idée, sur le papier. Le problème étant que ledit capteur est très sensible, et que je n’arrêtais pas d’ouvrir le panneau de notifications sans le vouloir. J’ai donc fini par désactiver l’option.
Photo : un bon photophone, qui n’invente rien
On pouvait s’en douter rien qu’en observant la fiche technique : le Galaxy Z Fold 2 ne porte pas très haut les ambitions photographiques de Samsung. Un rôle qui échoit davantage aux gammes S ou Note, qui ont récemment eu droit à des capteurs 64 ou 108 mégapixels.
Au dos du Fold nouveau, on retrouve un trio de capteurs de 12 mégapixels. Précisons toutefois qu’il ne s’agit pas exactement des mêmes modèles qui avaient trouvé leur place sur le Galaxy Fold l’an dernier, ou sur les Galaxy S10 avant cela. Nous avons ici affaire à un capteur principal de plus belle taille (1/1.76 pouce) qui, techniquement, doit pouvoir rivaliser avec le modèle 64 pouces intégré cette année au Samsung Galaxy S20 — 52 mégapixels en moins, s’entend.
Le Galaxy Z Fold 2 a donc pour simple mission de faire honneur à la Maison, sans réinventer la roue. Et, vous le constaterez assez vite, aucune sortie de route n’est à déplorer.
Grand-angle : des clichés riches et très typés
Aucun doute, nous sommes bien chez Samsung. Qu’importe le capteur utilisé, on retrouve une saturation très prononcée — a fortiori des bleus. Qu’à cela ne tienne, cette philosophie de traitement contribue assurément à sublimer les photographies qui, ce détail mis à part, sont déjà très séduisantes avec le capteur principal de 12 mégapixels.
Le piqué est bon, et sur l’ensemble du capteur. À peine trop prononcé, le contraste donne beaucoup de texture aux bâtiments, routes et autres surfaces qui viennent s’imprimer sur la pellicule numérique.
En pleine journée, l’exposition est parfaite même lorsque les nuages s’invitent à la fête. Les capacités HDR du capteur ne sont pas en reste, et permettent au Galaxy Z Fold 2 de récupérer suffisamment de détails dans les hautes lumières et les ombres.
En définitive : la seule contrainte ici est d’adhérer au traitement très prononcé à la Samsung.
Ultra grand-angle : une focale très courte pour immortaliser les paysages
Samsung a pour coutume d’utiliser des capteurs ultra grand-angle à très courte focale. Celui du Galaxy Z Fold 2 nous offre un champ de vision de 123°, soit l’équivalent d’un objectif 12 mm sur un capteur plein format.
On se retrouve par conséquent avec des images très étirées et des perspectives chahutées. Reconnaissons malgré tout que l’algorithme de Samsung parvient à corriger la distorsion inhérente à cette courte focale.
Sur ce capteur, qui n’échappe pas non plus au traitement très saturé de la maison, le piqué est une nouvelle fois optimal. Surtout au centre. Les encoignures, c’est logique, subissent l’effet de diffraction et semblent un peu plus « effacées » que le reste de l’image.
Toujours est-il que, même avec 12 mégapixels au compteur, le capteur ultrawide du Fold 2 parvient à sortir des clichés très réussis et, surtout, à respecter la continuité des couleurs avec les autres modules.
Le HDR est une nouvelle fois à l’avenant, surtout en ce qu’il permet de récupérer dans les ombres.
Zoom : l’enfant pauvre du trio
Répliquant une longueur focale de 52 mm, le zoom optique 2x du Galaxy Z Fold 2 n’atteint pas le même standard de qualité que les deux autres capteurs. La faute à un capteur trop petit (1/3.6 », pixels de 1.0 µm), qui ne parvient pas à retenir suffisamment de détails dans les scènes qu’on lui présente.
Si la majorité des clichés que vous prendrez en plein jour ne sont pas vilains, on remarque que les textures ne sont plus aussi détaillées que sur les autres capteurs. La stabilisation optique dont est doté ce module ne compense malheureusement pas ce problème, même si elle permet logiquement d’allonger le temps de pose sans risquer un flou de bougé.
Évidemment, le zoom numérique 10x ne permet guère d’obtenir des résultats très probants. Très bruités, les clichés restent toutefois exploitables car Samsung a eu la raison de ne pas chercher à pousser le zoom jusqu’à ses retranchements. On déconseillera toutefois d’aller jusque-là pour conserver des images bien exposées et détaillées.
Portraits : sans éclat particulier
Le Galaxy Z Fold 2 permet de vous tirer le portrait de moult façons. Via les capteurs frontaux (10 mégapixels), mais aussi via les modules arrière et en activant le retour vidéo sur l’écran avant.
Très franchement : on a vu mieux. Beaucoup mieux, même. Et sur des smartphones moins onéreux de surcroît. Par défaut, les clichés sont un peu ternes et manquent de détails. Le détourage est correct, mais vos mèches folles passeront incontestablement entre les mailles du filet.
Le résultat est bien pire en passant par les capteurs avant. Le piqué est plutôt médiocre, et leur faible définition ne vous rendra pas justice.
Enfin, sur des objets inanimés, le détourage est complètement à la rue. Le flou d’arrière-plan est généré de façon complètement aléatoire pour un résultat des plus décevants sur un smartphone vendu 2 000€.
Nuit : pas le meilleur de sa catégorie
Enfin, la nuit n’est pas le domaine de prédilection du Galaxy Z Fold 2. En basse luminosité, déjà, les différents capteurs du smartphone pliant montrent rapidement leurs limites.
En toute logique, le capteur grand-angle reste celui qui s’en sort le mieux, peu importe le scénario. Ajoutons que, par défaut, si vous conservez la détection de scène, le Fold 2 pourra allonger automatiquement le temps de pose pour garantir une bonne exposition aux clichés en basse lumière / nuit. On obtient de meilleurs résultats encore en sélectionnant manuellement le mode nuit — sans fulgurance toutefois.
Nuançons malgré tout en reconnaissant qu’à la différence de certains smartphones qui forcent le trait, les résultats nocturnes du Galaxy Z Fold 2 apparaissent « réalistes ». Nous passons à mille lieues de l’effet « il fait jour en pleine nuit » dont certains constructeurs se vantent.
Mais quel que soit le cas de figure, les capteurs du Fold 2 sont trop faiblement définis pour garantir une bonne rétention d’informations à la nuit tombée. Même en pose longue. Même avec un stabilisateur optique intégré.
Si le bruit numérique est très justement gommé par l’algorithme de traitement, le piqué s’en voit fortement dégradé ; même avec le capteur photo principal.
Ce n’est pas catastrophique, loin de là, mais ce n’est pas non plus excellent.
Vidéo : une excellente stabilisation
On sait Samsung très à l’aise en vidéo, et le Galaxy Z Fold 2 ne démérite pas face aux derniers smartphones du constructeur.
Capable de filmer en 4K à 60 images par seconde (sur le capteur principal uniquement), il restitue de très belles images — surtout en 4K30, mode sur lequel le capteur est le plus à l’aise.
Quel que soit le module utilisé, la stabilisation est excellente. Y compris en n’utilisant pas le mode Super Steady qui, d’après nos essais, dégrade beaucoup la qualité de l’image (et vous force à passer en 1080p30).
Petit regret toutefois : le module ultrawide plafonne à 30 images par seconde, quelle que soit la résolution choisie. Le téléobjectif peut quant à lui filmer en 4K jusqu’à 60 fps, comme le module principal.
Samsung Galaxy Z Fold 2 : l’avis de Clubic
Samsung a-t-il raison de poursuivre sur sa lancée et d’itérer toute une gamme de smartphones pliants ? L’an dernier, au sortir d’un contact encore maladroit avec le Galaxy Fold, nous n’en étions pas certains. Aujourd’hui, après avoir passé plusieurs jours en compagnie de son successeur, le projet du Sud-Coréen semble sur de bien meilleurs rails.
Les erreurs de jeunesse de son aîné oubliées, le Galaxy Z Fold 2 nous apparaît finalement comme le premier véritable smartphone pliant du marché. Un produit qui se serait débarrassé de tout ce qui pouvait nous donner l’impression d’avoir entre les mains un prototype ; un appareil qui avait tout à prouver.
Le Galaxy Z Fold 2 n’est pas seulement meilleur que le Galaxy Fold. Il l’efface totalement de nos esprits.
Est-ce pour autant un smartphone recommandable pour le grand public ? À ce prix-là, toujours pas. Le Fold 2 reste ce bijou technologique à réserver aux enthousiastes ou à celles et ceux qui veulent être les premiers à jouir d’un concept qui, peut-être, changera la donne dans les prochaines années.
Pour beaucoup, le principe même d’un smartphone pliant reste flou, et on ne peut les en blâmer. L’auteur de ces lignes, aussi technophile soit-il, doit bien avouer n’avoir pas l’usage d’un tel appareil au quotidien, et retrouver plus facilement ses marques avec un smartphone traditionnel. Ce qui n’enlève rien à la prouesse technologique de Samsung, et surtout à tout le chemin que le constructeur a parcouru en une année.
Le Samsung Galaxy Fold 2 vient corriger la plupart des défauts de son prédécesseur. Les deux écrans gagnent en confort et les performances sont au rendez-vous. On regrette simplement une qualité photo en retrait et une autonomie un peu juste.
- Un écran avant enfin utilisable
- La disparition de l’encoche intérieure
- Écrans très bien calibrés
- Finitions de toute beauté
- Un smartphone très performant
- N’a plus rien d’un prototype
- Un smartphone encore très lourd et épais
- Autonomie décevante
- Une partie photo pas au niveau
- Quelques problèmes logiciels
- Pas de Galaxy Buds ni de coque de protection dans la boîte
Test réalisé sur un exemplaire de test prêté par la marque