On ne vous cachera pas qu’on s’est un peu demandé à quoi jouait Samsung en voyant débarquer le Galaxy S20 Fan Edition. Une version Lite qui ne disait pas son nom ? C’est ce que l’on imaginait… avant de découvrir que derrière ce drôle de patronyme se cachait en réalité un smartphone haut de gamme tout ce qu’il y a de plus sérieux.
- Excellent écran...
- Esthétique réussie malgré le plastique
- Un jour et demi d'autonomie
- Certifié étanche (IP 68) et compatible recharge sans-fil
- Polyvalent en photo
- Un bon compromis taille/légèreté
- … mais quelques signes de latence
- Un Exynos 990 sur la version 4G
- Haut-parleurs pas convaincants
- Un poil trop cher pour la prestation
Mais rembobinons un instant. Pourquoi diable sortir un nouveau Galaxy S20 sept mois seulement après le lancement de ce dernier ? La réponse, c’est le site spécialisé Sam Mobile qui nous l’a soufflée : la gamme S20 de Samsung s’est très mal vendue. Ce nouveau venu a donc pour mission de redonner un peu de couleurs au constructeur sud-coréen qui, c’est évident, doit être un peu chafouin de voir ses smartphones ainsi boudés par le grand public.
Ainsi se retrouve-t-on avec un nouveau modèle qui, disons-le franchement, a tout d’un flagship malgré son positionnement tarifaire (un peu) plus doux que ses aînés. Mais pour abaisser ses coûts, Samsung a bien entendu dû faire quelques concessions aussi bien esthétiques que techniques.
Toute la question est de savoir si ces concessions ne sont pas rédhibitoires pour faire du Galaxy S20 FE un bon rapport qualité-prix. Et on vous glisse un indice d’avance : la concurrence est très, très rude cette année.
Samsung Galaxy S20 Fan Edition : la fiche technique
Précisons d’emblée que, à l’instar des Galaxy S20/S20+, la Fan Edition se décline dans des versions 4G et 5G. Cette dernière étant tarifée 100€ plus cher, mais surtout équipée du Snapdragon 865 contre un Exynos 990 sur le modèle 4G.
Le Samsung Galaxy S20 FE, c’est :
- Écran : Super AMOLED de 6,5 pouces affichant une définition Full HD+ de 2400 x 1080 pixels (20:9, 407 ppp, 120 Hz) couvrant environ 85% de la face avant. Protégé par un verre Gorilla Glass 3.
- SoC :
- Version 4G : Exynos 990 gravé en 7 nm+ (2x 2.73 GHz + 2x2.50 GHz + 4x2.0 GHZ et GPU Mali-G77 MP11
- Version 5G : Snapdragon 865 gravé en 7 nm+ (1x2.84 GHz + 3x2.42 GHz + 4x1.8 GHz et GPU Adreno 650 (617 MHz)
- Mémoire vive : 6 Go LPDDR5
- Stockage interne : 128 Go en UFS 3.1 (extensible via carte SD)
- Batterie : 4 500 mAh, recharge rapide à 25 W, recharge sans-fil 15 W
- Étanchéité : IP 68
- Prise jack 3,5 mm : non
- Audio : deux haut-parleurs stéréo
- Appareils photo arrière :
- Grand angle : 12 mégapixels ƒ/1.8, 1/1.76", 1,8 µm, OIS
- Ultra grand-angle : 12 mégapixels ƒ/2.2, 1/3.0", 1,12 µm, angle de vue 123°
- Telephoto : 8 mégapixels ƒ/2.0, 1/4.5", zoom optique 3x (numérique 30x), OIS
- Appareil photo avant : 32 mégapixels ƒ/2.0, 1/2.74", 0.8 µm
- Vidéo : 4K @ 60 ips, 1080p @ 60/120/240 ips, 720m @ 960 ips, EIS, HDR10+
- Déverrouillage : capteur d’empreintes optique intégré sous l’écran
- Double SIM : Oui
- Compatible 5G : Oui, via le modèle Snapdragon 865
- Connectivité : Wi-FI 802.11 a/b/g/n/ac/6, Bluetooth 5.0, NFC
- Dimensions : 159.8 x 74.5 x 8.4 mm
- Poids : 190 grammes
- OS : Android 10 avec OneUI 2.5
- Coloris : Cloud Navy, Cloud Lavender, Cloud Mint, Cloud Red, Cloud White, Cloud Orange
- Prix : 659€ pour le modèle 4G et 759€ pour le modèle 5G
- Disponibilité : Disponible
Rapidement, voici ce qui différencie ce Galaxy S20 Fan Edition du Galaxy S20 — vendu à partir de 909€ (4G). L’écran du S20 FE est plat, et se limite à une définition Full HD, contre QHD+ sur le S20. Le corps du téléphone est en plastique (ou « glasstic », comme l’appelle Samsung), comme sur le Galaxy Note 20. Enfin, la configuration photo est assez largement revue à la baisse ici, et délaisse notamment le téléobjectif de 64 mégapixels.
Dans sa boîte, le Galaxy S20 FE s’accompagne d’un adaptateur secteur 15W (alors qu’il est compatible 25 W), d’un câble USB-C et d’une paire d’écouteurs USB-C AKG.
Design : plastique, mais pas cheap
Vous avez bien lu. Contrairement à ses cousins les Galaxy S20, le S20 FE se pare de plastique sur sa face arrière. Suffisant pour le disqualifier d’office ? Pas si vite.
Exactement comme sur le Galaxy Note 20, le rendu de ce « glasstic » est très réussi. Je vous l’écris sans fard : cet aspect du téléphone s’oublie très facilement. Le dos du S20 FE bénéficie d’un traitement rappelant le verre brossé des smartphones de gamme supérieure, et crée parfaitement l’illusion sans s’embarrasser de la fragilité d’un verre traditionnel. De plus, le S20 FE se décline dans pas moins de six coloris que, personnellement, je trouve de très bon goût, et qui s’accommodent parfaitement de ce matériau.
Le bloc d’appareils photo vient pour sa part se loger dans l’angle supérieur gauche — comme sur tous les modèles récents de Samsung. Précisons que celui du S20 FE dépasse à peine du châssis, et ne gêne donc pas le repos à plat du téléphone.
Léger et plutôt compact malgré son écran de 6,5 pouces, le Galaxy S20 FE se tient bien en main. On se rend d’ailleurs vite compte qu’un écran plat, bien qu’esthétiquement moins attrayant, est beaucoup plus pratique à utiliser au quotidien. Malheureusement pour ce S20 FE, les bordures de l’écran restent assez grossières. Dommage, car le taux d’occupation de l’écran figurait justement parmi les gros points forts de la gamme S20.
Sur son nouveau smartphone, Samsung ne réhabilite pas son capteur d’empreintes ultrasoniques habituel, mais repasse sur un modèle optique plus classique. Et force est de constater que le Sud-Coréen a encore de gros progrès à faire sur cette technologie. Le capteur demande encore trop de pression. Il n’est pas rare de s’y reprendre à deux ou trois fois avant de trouver le bon dosage. Très franchement, nous aurions préféré un capteur d’empreintes intégré sur le bouton latéral de mise sous tension — comme sur le Galaxy Z Fold 2.
La tranche inférieure du Galaxy S20 FE n’affiche qu’un port USB-C et une grille de haut-parleurs. Pour assurer un semblant de son stéréo, le smartphone mobilisera l’écouteur supérieur, placé juste au-dessus du capteur photo avant. À droite, on retrouvera les boutons de volume et de mise sous tension de l’appareil. Des boutons assez « clicky » qui, eux, font plutôt cheap il faut bien le dire.
Le tiroir de cartes SIM est pour sa part logé au sommet de l’appareil, et vous demandera de choisir entre deux cartes SIM ou une SIM + une carte SD.
Écran : fluidité et couleurs éclatantes au rendez-vous
Samsung nous gâte toujours avec les écrans de ses smartphones, et ce Galaxy S20 FE ne fait nullement exception. Mais il ne s’agit pas exactement de la même dalle présente sur les Galaxy S20 sortis en février dernier. Ici, on repasse à un écran Super AMOLED, et non plus Dynamic AMOLED. La différence ? Une certification HDR10+ en moins, tout simplement.
Côté calibration, on découvre sans surprise un écran qui adore en mettre plein la vue avec des couleurs éclatantes — quitte à les dénaturer un peu en sortie d’usine.
Au déballage, le smartphone opte pour le mode d’affichage Vif qui, comme vous l’imaginez, sublime les couleurs. Grâce à notre sonde X-Rite et notre logiciel de calibration Calman Ultimate, nous avons déterminé que l’écran affichait une température moyenne de 6800K et un delta E autour de 5. Pour rappel, nous visons idéalement 6500K, et un dE inférieur à 3. Néanmoins, nous avons relevé une couverture du gamut sRGB à 137% et du DCI-P3 à 97,6% — ce qui est excellent.
Le mode « naturel » nous offre certes des résultats beaucoup plus proches des standards (température de 6500K tout rond, delta E < 2), mais la couverture du spectre sRGB et P3 s’effondre et ternit beaucoup l’image.
Finalement, nous sommes repassés sur le mode Vif tout en ajustant quelques paramètres afin d’obtenir les valeurs suivantes : température de 6541K et delta E à 5,6 pour une couverture des gamuts à 136% et 97%. Pour ce faire, nous avons simplement réchauffé l’écran d’un niveau dans la balance des blancs, et retiré 1 cran de rouge, 1 cran de vert et 3 crans de bleus dans les paramètres avancés.
La luminosité a quant à elle été établie à 747 cd/m2 en mode « adaptation automatique de la luminosité », mais seulement 357 cd/m2 en mode manuel. On recommande donc fortement de maintenir l’adaptation automatique afin d’y voir quelque chose lorsque votre environnement se fait trop lumineux.
L’un des gros points forts du Galaxy S20 FE, c’est bien entendu sa fréquence de rafraîchissement de 120 Hz. De quoi offrir une navigation et des animations plus fluides que jamais. Malheureusement, on ne saurait dire s’il s’agit d’un problème de latence ou d’échantillonnage, mais il arrive que cette sensation fort agréable de fluidité soit gâchée par un temps de réponse trop long. Un problème que nous n’avions pas constaté sur le Galaxy S20 en février dernier.
Ce petit impair mis à part, l’écran de 6,5 pouces du S20 FE est un bon cru. Que ce soit pour jouer ou regarder des vidéos, la diagonale se révèle un bon compromis entre confort et encombrement. Le poinçon central, quant à lui, s’oublie assez facilement, peu importe le contenu.
Concluons ce chapitre par un détail insignifiant : le film protecteur préapposé par Samsung sur l’écran du Galaxy S20 FE est un véritable papier carbone pour traces de doigts. S’il assure une meilleure résistance au verre Gorilla Glass 3 (ça commence à dater…) de l’écran avant, il marque très facilement.
Audio : une prestation honnête
Dépourvu de prise jack, il faudra forcément se munir d’un adaptateur USB-C vers jack pour profiter d’un casque filaire. Du reste, notre exemplaire de test n’était pas fourni avec les écouteurs AKG habituels. Nous ne pourrons donc pas vous donner d’avis sur ceux-là aujourd’hui.
Côté haut-parleurs, la prestation du Galaxy S20 FE est… passable ? Aller, disons honnête. Mais la platitude du rendu ne nous fait clairement pas voyager. Sans être au même degré de banalité qu’un Huawei, le son produit par les haut-parleurs est sans grande saveur. Les basses sont presque inaudibles, et l’essentiel du spectre est concentré — à raison — sur les médiums. Pour couronner le tout, le volume a tendance à saturer très rapidement du fait de la petitesse des tweeters. Autrement dit : ne vous en servez que pour visionner quelques vidéos ou des stories sur Instagram.
Les utilisateurs de casques ou écouteurs Bluetooth retrouveront quant à eux la batterie de codecs habituels : SBC, AAC, aptX et LDAC.
Performances : un Snapdragon 865 aux manettes
Que dire qui n’a pas déjà été dit au sujet du Snapdragon 865 ? Le SoC haut de gamme de Qualcomm en a toujours autant sous la semelle, et permet au Galaxy S20 FE d’obtenir un score tout à fait honorable sur notre protocole de test. Mais cette « Fan Edition » n’étant pourvu que de 6 Go de RAM, les résultats sont forcément moins impressionnants que sur les derniers flagships passés entre nos mains.
Rappelons aussi que, dans sa version 4G, le Galaxy S20 FE vient équipé du Exynos 990. Une plate-forme notoirement moins performante, mais également beaucoup plus gourmande en énergie. Gardez cela en tête lors d’un éventuel achat.
Sur AnTuTu, le S20 FE se hisse presque au niveau du Galaxy Z Fold 2 testé récemment dans nos colonnes. Le smartphone nous est apparu volontaire, et plutôt résistant à la chauffe — ce qui n’est pas franchement une habitude chez Samsung. Sur Geekbench, l’appareil a même franchi la barre des 3 000 points en multi-core. Enfin les performances du GPU Adreno 650 sont toujours aussi excellentes, et permettent de jouer à n’importe quel jeu du Play Store sans problème.
En définitive, et malgré les quelques petits soucis de latence que nous avons pu rencontrer (voir chapitre Écran), le Galaxy S20 FE s’en sort parfaitement bien, en toute situation. Jeux, multitâches, vidéo, installations, lecture et écriture… Il n’a besoin de rien de plus pour briller à nos yeux.
Autonomie : quelques progrès chez Samsung
La gamme Galaxy S20 ne s’est pas tout à fait illustrée pour son autonomie. Même si le constructeur a opté pour des batteries bien plus importantes que sur sa génération précédente.
Le Galaxy S20 FE emprunte sa batterie au Galaxy S20+. Un modèle d’une capacité de 4 500 mAh, qui nous a offert une trentaine d’heures d’autonomie pour un temps d’écran approchant les 8h. Un ratio que l’on juge très correct, d’autant que nous sommes restés à 120 Hz tout au long de notre période d’essai. Autrement dit : le nouveau smartphone de Samsung vous garantit une (très) grosse journée d’autonomie sans problème.
En ce qui concerne la recharge, l’adaptateur 15 W fourni dans la boîte permet de regagner 37% de jus en 30 minutes. Comptez très exactement 1h32 pour que la batterie passe de 0 à 100%. Rappelons également que le téléphone supporte la recharge sans-fil.
Logiciel : OneUI toujours aussi agréable
Le Samsung Galaxy S20 FE est livré sous Android 10 avec la surcouche maison OneUI 2.5. Il dispose de la mise à jour de sécurité de septembre 2020, et devrait normalement bénéficier d’un support logiciel de 3 ans, conformément aux dernières annonces de Samsung en la matière.
OneUI offre à nos yeux une interface bien pensée, ergonomique, qui sait en plus se montrer plutôt flatteuse à l’œil grâce à ses animations et son esthétique globale.
On retrouve toujours ce volet de raccourcis (désactivable) sur le bord de l’écran, et bien entendu l’assistant vocal Bixby qui, par défaut, squatte le bouton d’allumage du smartphone. Ce dernier peut être mis à la retraite, rassurez-vous.
Autrement, OneUI 2.5 coche toutes les cases pour une utilisation quotidienne confortable : navigation gestuelle, mode sombre intégral, bien-être numérique, écran always-on et j’en passe.
Petit point noir : le nouvel appareil de Samsung s’accompagne toujours d’une ribambelle d’applications préinstallées dont on n’a pas toujours l’usage. Ou du moins que l’utilisateur préférera installer lui-même, au besoin. Facebook, Outlook, Netflix, et toute la suite Office… autant de bloatwares qui, heureusement, peuvent être désinstallés sans problème.
Enfin, l’utilisateur a le choix d’opter pour un écran d’accueil unique et un tiroir d’applications, ou une disposition « à la iPhone » qui viendra ajouter les unes à la suite des autres toutes les nouvelles applications sur l’écran d’accueil.
Photo : un smartphone polyvalent
Comme beaucoup de ses concurrents, Samsung a fait beaucoup de progrès en imagerie numérique depuis plusieurs années. Cela est passé notamment par la confection d’algorithmes de traitement plus performants (notamment en basse lumière), mais aussi par l’intégration de capteurs plus sensibles et mieux définis.
Or ce Galaxy S20 FE ne profite pas vraiment des dernières innovations en la matière. En effet ce nouveau venu intègre un trio de caméras 12+8+12 mégapixels, tel qu’on pouvait le retrouver au dos d’un Galaxy S10 il y a deux ans. Alors, déjà dépassé le S20 FE ? Pas vraiment non. Car comme nous l’écrivions dans notre test du Galaxy Z Fold 2 (qui dispose peu ou prou des mêmes capteurs), Samsung a malgré tout veillé à perfectionner ses optiques pour les hisser au même niveau de qualité que ses plus récents appareils.
Grand-angle : des photos vives et détaillées
Le style Samsung, il faut aimer, comme on dit. Avec son appétit pour la saturation et le contraste prononcé, impossible de dire que les smartphones du Sud-Coréen capturent le quotidien de façon naturelle. Un parti pris qui, heureusement, se conjugue avec une solide conception optique.
Le capteur 12 mégapixels principal offre en cela des clichés parfaitement détaillés, et dont le piqué est bon sur presque toute la surface. En journée, et dans de bonnes conditions lumineuses, l’exposition est très bonne et les différents curseurs idéalement placés pour, systématiquement, donner ce petit supplément d’âme à des instantanés parfois un peu ternes.
Comme tous les smartphones haut de gamme de Samsung, le Galaxy S20 FE est un véritable cador en ce qui concerne le HDR. Même avec un soleil à son zénith et un ciel bleu, il parvient à récupérer un ciel parfaitement exploitable et à déboucher les ombres pour permettre d’apprécier les textures des bâtiments.
Ultra grand-angle : excellente compensation de la distorsion
De 12 mégapixels toujours, le capteur ultra grand-angle offre à vos clichés un champ de vision extrêmement large de 123° — ce qui correspond, pour les connaisseurs, à une longueur focale de 12 mm sur un appareil photo plein format.
La déformation de la perspective est donc de rigueur. Du moins si l’algorithme de Samsung ne faisait pas un travail exemplaire pour corriger cette distorsion et remettre d’équerre les lignes de fuite.
Au final, on se retrouve avec des clichés parfaitement exploitables — a fortiori que le piqué est une nouvelle fois très bon au centre. Mais le phénomène de diffraction et la perte de netteté/génération de bruit qu’il induit est parfois assez visible sur les bords de l’image.
Enfin, ce capteur est tout aussi à l’aise que son grand frère en ce qui concerne la plage dynamique. Même à contre-jour, les hautes lumières sont ajustées et les ombres débouchées pour, en toute circonstance, pouvoir dégainer son smartphone et immortaliser son environnement.
Zoom : la bonne surprise du S20 FE
A priori, nous étions un peu dubitatifs à l’idée de découvrir un téléobjectif de 8 mégapixels seulement. Ce type d’objectif étant conçu pour observer les choses dans le détail, on ne comprenait pas bien pourquoi Samsung cherchait à faire des économies là-dessus. Mais finalement, le zoom du S20 FE s’en sort avec les honneurs.
Bien entendu, la faible résolution des photos saute aux yeux lorsqu’on les observe sur grand écran. On remarque aussi que l’algorithme aura tendance à moins saturer les bleus — tout en conservant un contraste important.
Offrant un zoom optique 3x (soit environ 70 mm), le téléobjectif peut grimper jusqu’à 30x en zoom hybride. Une fonctionnalité sur laquelle on ne pariait rien, mais qui se révèle finalement efficace grâce à une très bonne réduction du bruit.
On remarque toutefois que ce dernier capteur est beaucoup moins à l’aise dans les scènes à forte dynamique. S’il parvient à récupérer beaucoup dans les ombres, les hautes lumières cramées resteront cramées. De plus, on note l’apparition quasi systématique d’aberration chromatique (la frange violette) sur les bordures lorsque le contraste est trop important.
Des portraits de bonne facture
Samsung ne laisse guère le choix et force l’utilisation de son capteur principal en mode portrait. On ne s’en plaint pas : il s’agit de toute façon du meilleur des trois.
Le smartphone fait un bon boulot concernant le détourage, même si l’on note occasionnellement quelques couacs sur les cheveux ou les plantes. Un certain talent, qui ne se réplique pas lorsque l’on cherche à faire un portrait d’un objet inanimé comme une statue. Les erreurs dans le détourage sont bien plus systématiques, et nous avons trouvé que le rendu manqué un peu de peps.
Par défaut, le capteur avant ne propose pas de prendre des selfies de 32 mégapixels. Il faut se diriger vers les réglages pour ce faire — et nous vous le conseillons : vos autoportraits se révèleront bien plus détaillés.
Pour le portrait, le constat est peu ou prou le même qu’à l’arrière. Le détourage et le flou d’arrière-plan sont plutôt bons, mais le rendu est un peu terne. Surtout lorsqu’on le compare à l’excessive saturation et contraste des clichés plus traditionnels.
Nuit : un photophone de bonne volonté
On ne s'y attendait pas forcément, mais le Galaxy S20 FE se montre volontaire lorsque la lumière vient à manquer.
Bien sûr, le capteur grand-angle principal est à privilégier pour obtenir des résultats convaincants. Mais l'ultra grand-angle permet néanmoins de faire usage du mode photo nocturne.
En intérieur, le rendu est plutôt bon, surtout au centre. Cette partie de l'image conserve suffisamment de détails et affiche un piqué honnête. Dès qu'on s'en éloigne néanmoins, on souffre d'une perte assez sensible de netteté.
Le constat est plus ou moins le même en extérieur. Une fois encore, le capteur principal est à privilégier pour obtenir les meilleurs clichés. Les images à l'ultra wide sont assez bruitées, et ne méritent pas forcément un exament attentif sur grand écran.
Le module principal, en revanche, offre des jolies choses à regarder. La stabilisation optique aidant, presque aucun flou de bougé n'est à déplorer - même avec une pose de quelques secondes. Ensuite, on constate que le rendu ne change presque pas, que l'on utilise le mode automatique ou le mode nuit. En réalité, l'optimisateur de scène sélectionne pour nous le mode idoine pour ne pas avoir à se perdre dans les menus.
Concrètement, seule la balance des blancs apparait mieux appréhendée via le mode Nuit natif. Mais l'exposition reste la même, tout comme la qualité du cliché.
Vidéo : un bon caméscope de poche
Le Samsung Galaxy S20 FE peut filmer en 4K à 60 images par seconde, mais seulement via son capteur principal grand-angle. Pour les autres focales, on se contentera de 1080p30. Ceci n’est pas une grande perte : ce mode de capture est de toute façon celui qui offre les résultats les plus détaillés et, surtout, le meilleur compromis au niveau de la stabilisation.
Comme tous les téléphones Samsung, la stabilisation optique et électronique est exemplaire. Notons aussi la présence du mode Ultra Steady (disponible sur les capteurs ultra wide et wide) qui améliore encore cet atout, mais dégrade énormément la qualité de l’image.
Samsung Galaxy S20 FE : l’avis de Clubic
Nous avons passé un excellent moment en compagnie du Samsung Galaxy S20 FE. Après plusieurs jours passés avec le Fold 2, j’étais plus qu’heureux de reprendre en main un smartphone aussi léger — voire compact.
La finition plastique du dos ne m’a absolument pas gênée, et le reste de la fiche technique m’a même franchement convaincu. En définitive : il n’y a pas grand-chose à dire pour discréditer le S20 Fan Edition. À l’exception de son positionnement tarifaire.
À 759€ dans sa version 5G, le Galaxy S20 FE s’insère sur un segment de marché déjà occupé par le OnePlus 8 Pro. Xiaomi, de son côté, vient de dévoiler un Mi 10T Pro qui, pour 599€ seulement, cumule un Snapdragon 865, un capteur 108 mégapixels et un écran (LCD, certes) 144 Hz. Difficile de rivaliser, même lorsque l’on s’appelle Samsung.
De notre point de vue, le Galaxy S20 FE aurait dû n’être proposé qu’en version 5G, et lancé à 649€. Là, Samsung aurait montré les crocs. Là, le rapport qualité-prix sauterait davantage aux yeux. Mais à presque 800€, on conseillera plutôt aux personnes intéressées de s’offrir un Galaxy S20 classique qui, constamment en promotion, peut aujourd’hui se trouver à prix cassé.
- Excellent écran...
- Esthétique réussie malgré le plastique
- Un jour et demi d'autonomie
- Certifié étanche (IP 68) et compatible recharge sans-fil
- Polyvalent en photo
- Un bon compromis taille/légèreté
- … mais quelques signes de latence
- Un Exynos 990 sur la version 4G
- Haut-parleurs pas convaincants
- Un poil trop cher pour la prestation
Test réalisé sur un smartphone prêté par le constructeur.