© Koshiro K / Shutterstock
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La régulation des marchés numériques (DMA) entrera en vigueur dans quelques mois en Europe, et les négociations vont bon train en coulisses pour savoir qui figurera ou non sur la redoutable liste des « contrôleurs d'accès ». Mais apparemment, tous les moyens sont bons pour éviter d'y voir son nom inscrit.

L'Union européenne s'est trouvée un formidable pouvoir : celui de faire désavouer aux grandes marques la popularité de certains de leurs produits phares.

Trop de concurrence tue la concurrence ?

Les géants de la tech sont désormais plus qu'habitués à discuter avec les décideurs européens. Les négociations sont devenues un exercice maîtrisé par les deux parties, qui ne reculent parfois devant rien. Du moins, Apple et Microsoft n'auraient pas grand-chose à perdre en tentant le tout pour le tout pour que Bing et iMessage ne figurent pas sur la liste des « contrôleurs d'accès ». Celle-ci vise à désigner les services numériques les plus puissants et les plus populaires en Europe, lesquels devront se conformer pleinement au DMA et s'ouvrir à la concurrence. Cela ne plaît évidemment pas beaucoup à certains géants.

Et si Google et Amazon peuvent difficilement faire passer leurs services comme trop peu puissants sur le Vieux Continent, il n'en va pas de même pour Microsoft et Apple, selon le Financial Times. Les deux géants de la tech estiment en effet qu'iMessage et Bing ne remplissent pas l'un des critères essentiels pour figurer sur la fameuse liste : ils ne seraient pas assez populaires. Leur nombre d'utilisateurs mensuels n'excéderait pas les 45 millions d'utilisateurs, d'après leurs éditeurs, seuil désigné par la Commission européenne au-dessus duquel on peut et doit devenir un « contrôleur d'accès ».

© DenPhotos / Shutterstock
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Death Note 2.0

De son côté, la firme de Redmond estime que le fait d'inscrire Bing dans la liste le désavantagerait trop par rapport à son principal concurrent, Google, dont l'utilisation est beaucoup plus répandue, et ce, malgré l'arrivée de ChatGPT. De son côté, Apple souhaiterait qu'iMessage ne devienne pas interopérable avec d'autres messageries. Cependant, les chiffres avancés par la firme à la pomme semblent peu honnêtes, compte tenu des estimations qui font état de près de 1 milliard d'utilisateurs dans le monde.

Les deux géants de la tech ont-ils une chance d'être entendus ? Les pronostics ne vont pas s'éterniser, puisque la Commission européenne doit communiquer ce mercredi 6 septembre sa liste de « contrôleurs de l'accès ». Celle-ci devrait sans aucun doute inclure les services les plus puissants du monde : Google, Amazon, et bien entendu Windows. Mais de nombreuses autres entreprises sont également susceptibles d'être concernées, notamment Meta, dont la popularité n'est plus à démontrer, ByteDance, qui édite TikTok, ou encore Netflix. Elles seront désignées en fonction de leur chiffre d'affaires ou de leur audience, et devront se conformer à une série de règles et d'exigences d'interopérabilité à partir de mars 2024, faute de quoi les amendes s'annoncent très lourdes.

Source : The Verge