La pile à combustible est certainement la solution à la problématique énergétique sur le marché de l'automobile. À terme l'hydrogène devrait supplanter le pétrole, en vigueur depuis le début de l'automobile personnelle, il y a plus d'un siècle.
Toyota estime qu'il est temps d'« entrer dans l'ère de l'hydrogène », que la technologie est désormais viable sur le plan technique et commercial, et qu'on peut démarrer la transition.
Il en veut pour preuve la Toyota Mirai (« futur » en japonais), concrétisation du concept Toyota FCV (Fuel Cell Vehicle), dont il a de nouveau vanté les mérites, auprès des médias spécialisés en nouvelles technologies cette fois. Elle délivre 150 ch, elle effectue le 0 à 100 km/h en 9,5 s, elle offre un peu moins de 500 km d'autonomie et elle fait le plein en 3 à 5 min. Elle offre des prestations similaires à celles de voitures roulant au pétrole, en somme. Mais contrairement à ces dernières, elle n'émet ni CO2 ni polluants. Et son carburant, l'hydrogène, est le plus répandu des éléments de l'univers.
Toutefois Toyota n'a pas évoqué la question de la production d'hydrogène, qui réclamait encore beaucoup d'énergie il y a quelques années. Il convient pourtant de prendre en considération l'intégralité de la chaîne. On peut donner l'exemple des voitures électriques : elles ne rejettent pas de polluants non plus à l'usage, mais en France elles roulent en quelque sorte à l'uranium, puisqu'elles sont rechargées par de l'électricité produite essentiellement par des centrales nucléaires.
Des brevets rendus libres de droit pour accélérer le développement
Quoi qu'il en soit il faut rapidement atteindre une masse critique pour que la voiture à pile à combustible décolle. C'est pourquoi Toyota ouvre ses milliers de brevets portant sur la pile à combustible, les réservoirs et tout ce qu'il faut pour que d'autres constructeurs puissent lancer rapidement de telles voitures. L'ouverture de ces brevets n'est toutefois pas illimitée dans le temps.En revanche, le précurseur rend indéfiniment libres de droit ses brevets portant sur les stations de recharge. Maintenant que la technologie de la pile à combustible est mature, le principal défi de la voiture à hydrogène c'est l'infrastructure. Le constructeur en appelle aux collectivités locales, et donne l'exemple de la Californie, qui disposait d'un peu moins de 30 stations au 1er mai 2014 et qui a provisionné 200 millions de dollars pour en implanter des dizaines d'autres. Quatre États du Nord-Est des États-Unis ont également commencé à accueillir des stations.
Une technologie sûre
Aux craintes en matière de sécurité, Toyota répond que le pétrole avait soulevé la même méfiance il y a 100 ans. L'hydrogène est lui aussi explosif, mais il subit les mêmes crash tests, et contrairement au pétrole il ne provoque pas de marées noires, il se dissipe dès qu'il est libéré.Pour achever de convaincre les technophiles, Toyota plaisante enfin sur la capacité de sa Mirai à servir de mini-centrale domestique personnelle. En cas de coupure de courant, sa pile à combustible peut effectivement alimenter en électricité un logement moyen pendant plusieurs heures, et ce, jusqu'à des températures extrêmes pouvant atteindre -30°C.
La Toyota Mirai est commercialisée au Japon depuis le mois de décembre dernier. Elle est attendue en septembre 2015 aux États-Unis et dans plusieurs pays européens, mais elle ne sera lancée en France qu'en 2017.
Contenus relatifs