Pro comme Professional, I comme Imagery. Chez Sony, il arrive que l’on ne s’embarrasse pas de subtilités linguistiques lorsqu’on baptise un produit. C’est le cas avec cet Xperia Pro-I qui annonce tout de suite la couleur : ce smartphone pas vraiment semblable aux autres s’adresse à un public très exigeant.
- Qualité photo
- Qualité vidéo
- Ecran
- Performances globales
- Ergonomie
- Surcouche Android améliorable
- Bloatwares à gogo
- Autonomie un peu faiblarde
- Pas de charge à induction
Ou plutôt à deux publics : les pros de l’image et les vloggeurs. Afin de les séduire, Sony a sorti le grand jeu : capteur de type 1″, écran 4K, grande puissance de traitement et vaste stockage dans un boîtier aux dimensions contenues. Avec comme conséquence collatérale un prix astronomique (1799 €) le positionnant en très haut de gamme.
On l’a compris, ce Pro-I n’est pas à envisager comme le smartphone de l’utilisateur traditionnel, mais plutôt comme un outil. Dans cette optique, vaut-il véritablement le prix que Sony en demande ? Rien de mieux qu’un test sur le long cours pour le savoir. Nous l’avons donc pris en main durant trois semaines. Et l’expérience s’est avérée très instructive !
Ce test n’est pas exactement construit comme ceux que nous publions habituellement. Nous avons délibérément choisi de nous attarder sur le design, la construction et l’aspect photo/vidéo. Ce sont à notre avis les aspects les plus importants du Pro-I.
Fiche technique Sony Xperia Pro-I
Taille de l'écran | 6.5 pouces |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Mémoire interne | 512 Go |
Mémoire vive (RAM) | 12 Go |
Capacité de la batterie | 4 500 mAh |
Charge rapide | Non |
Définition du / des capteur(s) arrière | 12 + 12 + 12 |
Système d'exploitation | Android |
Version du système d'exploitation | Android 11 |
Assistant vocal | Google Assistant |
Taille de l'écran | 6.5 pouces |
Type d'écran | OLED 4K HDR |
Définition de l'écran | 1096 x 2560 (1644 x 3840 sur les contenus compatibles) |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Densité de pixels | 428 (FHD) ; 643 ppi (en 4K) |
Écran HDR | Oui |
Mémoire interne | 512 Go |
Stockage extensible | Oui |
Processeur | Snapdragon 888 |
Finesse de gravure | 5nm |
Nombre de cœurs CPU | 8 cœurs |
Fréquence CPU | 2.96GHz |
GPU | Adreno 660 |
Mémoire vive (RAM) | 12 Go |
Capacité de la batterie | 4 500 mAh |
Batterie amovible | Non |
Recharge sans-fil | Oui |
Charge rapide | Non |
Puissance de la charge rapide | 30W |
Nombre de caméras (avant & arrière) | 4 |
Définition du / des capteur(s) arrière | 12 + 12 + 12 |
Définition du / des capteur(s) avant | 8 |
Enregistrement vidéo | 4K 120 i/s |
Stabilisateur caméra | Optique |
Flash arrière | Dual-LED |
Taille des photosites objectifs arrière | 2.4 µm ; n/a ; n/a |
Taille des photosites objectifs frontaux | 1.12 µm |
Ouverture objectif photo arrières | ƒ/2.0 ou ƒ/4.0 ; ƒ2.2 ; ƒ/2.4 |
Ouverture objectif photo frontaux | ƒ/2.0 |
Zoom Optique | 2x |
Carte(s) SIM compatible(s) | Nano-SIM |
Compatible double SIM | Oui |
Compatible 5G | Oui |
Compatible VoLTE | Oui |
Wi-Fi | Wi-Fi 6 |
Bluetooth | 5.1 |
NFC | Oui |
GPS | Oui |
Type de connecteur | USB-C |
Lecteur biométrique à empreinte digitale | Oui |
Capteur de reconnaissance faciale | Reconnaissance faciale 2D |
Acceleromètre | Oui |
Gyroscope | Oui |
Capteur de lumière ambiante | Oui |
Prise Jack | Oui |
Nombre de haut-parleurs | 2 |
Hauteur | 166mm |
Largeur | 72mm |
Epaisseur | 8.9mm |
Poids | 221g |
Certification IP | IP65/IP68 |
Un smartphone de bonne tenue
Même spécialisé en photo et vidéo, le Pro-I reste un smartphone. Nous l’avons bien entendu testé en tant que tel, même si ce n’est pas à notre avis l’aspect le plus important. Voici donc en bref ce que nous en pensons.
Écran : époustouflant
L’écran du Pro-I est constitué d’une dalle OLED de 6,5 ’’ au format 21/9eme affichant 1644 x 3840 pixels, soit une densité de 640 ppp. Afin de produire une image encore plus nette, la définition effective est de 1096 x 2450 pixels (ratio de 1,5).
Comme le fait Apple avec ses écrans Retina, Sony utilise ici plusieurs pixels physiques afin d’afficher un point de l’image. Le résultat est tout bonnement époustouflant de qualité. On peut toutefois se demander l’intérêt d’une telle densité de pixels sur un écran de smartphone, notamment rapportée à la consommation électrique.
Entourée de bordures noires, la dalle couvre approximativement 83 % de la face avant et affiche des caractéristiques techniques impressionnantes. Outre la couverture à 100 % de l’espace colorimétrique DCI-P3, elle dispose d’une fréquence de rafraîchissement de 120 Hz, et d’une certification HDR 10 bits.
Selon l’utilisation faite du smartphone, on pourra régler l’affichage en mode créateur ou standard. Le premier offre une compatibilité avec la gamme de couleurs BT.2020 et active le codage des couleurs sur 10 bits. Résultat, l’image affichée reflète exactement les couleurs d’origine. Le mode standard bénéficie d’un traitement plus conventionnel et booste les couleurs afin de les rendre plus flatteuses à l’œil.
Dans un mode comme dans l’autre, l’écran du Pro-I donne entière satisfaction, tant lors de l’affichage d’images fixes ou animées. Un vrai régal !
Logiciel : pas emballant
Le Pro-I embarque Android 11 et une surcouche maison, spécifique aux Xperia. Bien qu’elle soit simple à manipuler, elle accuse un sacré coup de vieux par rapport à la sophistication de ce que propose la concurrence.
On doit composer avec une interface minimale et peu personnalisable : impossible de changer facilement les icônes, de se passer du tiroir des applications ou même de faire disparaître la barre de recherche Google de l’écran d’accueil.
Pire : Sony continue contre vent et marée à préinstaller de nombreux logiciels impossibles à désinstaller. Vous êtes insensible aux charmes du jeu Asphalt 9 ? Tant pis pour vous, vous ne pourrez pas vous en débarrasser et donc récupérer les 2,8 Go qu’elle occupe. Même chose pour Call of Duty (2,27 Go), Tidal ou Facebook.
Espérons que le constructeur prendra conscience du retard qu’il a accumulé sur cet aspect et proposera rapidement une interface plus proche des canons de l’époque.
Performances : vraiment puissant
On va la faire courte sur ce point : le Pro-I offre tout ce qu’il faut en matière de puissance. Construit autour d’un Snapdragon 888 5G, il est épaulé par la puce graphique Adreno 660 et 12 Go de mémoire vive. Le stockage interne consiste en 512 Go de mémoire Flash UFS 3 que l’on pourra au besoin étendre par l’ajout dune carte micro SDXC (1 To maxi).
Les performances brutes sont à la hauteur de cet équipement : 807 801 points Antutu, un score de 5760 points 3DMark Wild Life et 3682 points GeekBench 5 multicœurs (1117 en monocœur). Bref, de quoi fournir la puissance de calcul nécessaire à Android ainsi qu’aux applications les plus exigeantes.
Le multitâche est bien géré et nous n’avons pas constaté de ralentissement notable lors de nos tests. On pourra utiliser au besoin le multifenêtrage afin d’afficher simultanément deux applications ou opter pour une fenêtre flottante.
Seule ombre au tableau, la surchauffe engendrée par une activité intense. Lors de l’exécution du test Antutu, par exemple, la température du smartphone est montée de 14,5 °C, le rendant peu agréable à prendre en main. En comparaison, les smartphones équivalents que nous avons testés voient leur température augmenter de +3 à +8 °C.
Autonomie : peu endurant
Le Pro-I embarque une batterie non amovible de 4500 mAh. Elle assure une grosse journée d’autonomie en utilisation normale, nettement moins si l’on filme ou prend de nombreuses photos. Les sessions de jeu intensives vident aussi la batterie consciencieusement, surtout si l’on prend soin de paramétrer l’optimiser de jeu afin de fournir les meilleures performances possibles.
Cette performance moyenne n’est guère étonnante. On peut dans une certaine mesure limiter les dégâts en réduisant manuellement le taux de rafraîchissement de l’écran (pas d’adaptation automatique, malheureusement) ou en désactivant la 5G. Mais n’attendez pas non plus de miracles. Enfin, Sony fournit avec le Pro-I un bloc secteur autorisant une charge rapide 30 Watts (de 0 à 50 % en 30 minutes).
Design : retour aux sources… jamais vraiment quittées !
Le design des Xperia est tout sauf novateur, le constructeur ne l’ayant pour ainsi dire pas fait évoluer depuis des années. Faut-il s’en plaindre ou s’en féliciter ? Bonne question… Quoiqu’il en soit, l’appareil ignore superbement les tendances du moment. On n’y trouvera donc pas d’écran débordant sur les flancs ni de formes originales.
Ce classicisme de bon goût se double d’une impression de solidité, Sony n’employant ici que des matériaux nobles (verre trempé et alliage métallique teinté dans la masse). La qualité de construction ainsi que la finition sont irréprochables, ce qui est la moindre des choses pour un smartphone de ce prix. Enfin, les flancs bénéficient d’un rainurage esthétiquement réussi. Il a aussi pour lui d’assurer une bonne prise entre les doigts lorsqu’on l’utiliser afin de réaliser les photos.
L’écran de l’Xperia Pro-I est cerné de bordures fines sur les côtés et nettement plus épaisses aux extrémités. Ce design qui fleure bon le rétro vintage a comme principal avantage d’autoriser le placement de la caméra avant dans la bande noire logée au-dessus de la dalle OLED. Cela ravira les allergiques au poinçon et à l’encoche.
Le flanc gauche reçoit quant à lui le tiroir recevant les cartes (2 SIM ou une SIM + 1 micro-SD). Les faces inférieure et supérieure hébergent respectivement le port USB-C et le jack audio 3,5 mm (tellement 2010).
Les touches mécaniques trouvent place sur le flanc droit. On y retrouve le traditionnel contrôle de volume et le bouton de mise sous tension, ce dernier recevant le lecteur d’empreintes digitales. Ils sont complétés d’un déclencheur mécanique et d’une touche de fonction sur lesquels nous reviendrons un peu plus loin.
La caméra dorsale prend place dans une barre logée sur la partie haute de la médiane verticale. Sans surprise, elle dépasse largement de la face arrière, mais ne rend pas pour autant le smartphone bancal lorsqu’il est posé à plat sur une table.
S’il ne brille pas par un design novateur, le Pro-I dispose d’une ergonomie agréable et d’une finition irréprochable qui devraient plaire aux amateurs d’objets élégants.
Photo & vidéo : la spécialité du Chef
Conçu pour la photo et la vidéo, le Pro-I pourrait presque être vu comme un appareil photo qui permet aussi de téléphoner ! Sony le destine avant tout aux utilisateurs professionnels, au sens large du terme. Il devrait ainsi convenir aux photographes, reporters et vidéastes ayant besoin d’un appareil ultra performant en toute situation et très compact.
Sony a donc confié le développement des fonctions photo/vidéo aux équipes en charge des boîtiers photographiques Alpha. C’était d’autant plus évident que les départements Imaging et Mobile ont fusionné au sein de la même entité courant 2021.
La caméra dorsale du Pro-I est constituée de trois modules :
- Grand- angle : capteur 12 Mpxl (capteur type 1″, photosites 2,4 µm), objectif 24 mm à double ouverture f/2 — f/4, stabilisation optique, autofocus Dual Pixel à détection de phase sur 315 points
- Téléobjectif : 12 Mpxl (capteur 1/2, 9″), objectif 50 mm f/2,4, stabilisation optique, autofocus Dual Pixel à détection de phase
- Ultra grand-angle : 12 Mpxl (capteur 1/2, 55″), objectif 16 mm f/2,2, autofocus Dual Pixel à détection de phase
Un quatrième module embarque un capteur 0,3 Mpxl. De type Time of Flight, il n’est pas destiné à la production d’images, mais à déterminer la position des objets dans la scène à enregistrer.
Le Pro-I est l’un des rares smartphones — sinon le seul actuellement disponible en France — à disposer d’un capteur Exmor RS de type 1″. Nettement plus grand que ceux utilisés par la concurrence, il est utilisé sur le compact expert Sony RX100 VII. Apprécié des photographes experts et professionnels souhaitant disposer d’un produit à la fois très performant et compact.
Oui, mais… les lois de l’optique étant ce qu’elles sont, l’exploitation d’un capteur de type 1″ nécessite une distance focale importante, donc un boîtier épais. Or la chose ne semble pas acceptable pour Sony, ni pour les utilisateurs pour qui la finesse d’un smartphone reste primordiale.
L’Exmor RS 1’’ a donc été « adapté pour les smartphones », comme l’annonce Sony dans sa fiche technique. Le capteur est bel et bien présent dans le module grand-angle (et uniquement sur celui-ci), mais exploité partiellement faute d’un recul suffisant par rapport à l’objectif. Cela explique pourquoi les images produites disposent au maximum de 12 Mpxl, alors que l’Exmor RS 1’’ embarque 20,1 Mpxl.
Dès lors, on peut se légitimement se demander pourquoi le constructeur n’a pas opté pour un capteur plus petit ? Plusieurs raisons à cela. Même partiellement exploité, le capteur Exmor RS 1’’ dispose de photosites de grande taille (2,4 µm). Il reçoit donc avec plus d’acuité la lumière, notamment lorsqu’elle est faible.
Autre avantage, il conserve toutes les caractéristiques techniques de l’excellent capteur 1″, comme son impressionnant autofocus à détection de phase couvrant 90 % de l’image ou la construction en empilement. Celle-ci autorise la production de ralentis à 120 im/s en 4K HDR native : une première pour un smartphone.
De façon plus pragmatique, utiliser un capteur déjà existant évite de coûteux frais de R&D, pas toujours pertinents pour un produit destiné à une diffusion restreinte. Si nous étions mauvaise langue — ce qui n’est pas le cas, vous pensez bien — nous pourrions aussi penser que la présence d’un capteur de type 1’’ dans un smartphone embellit la fiche technique, tout en lui conférant une aura particulière…
Les objectifs du Pro-I ont été particulièrement fignolés. Logique : dans l'absolu, à quoi pourrait servir le meilleur capteur du monde si on l’affuble d’un mauvais objectif ? Ceux choisis ici sont des Zeiss Tessar T*. Les lentilles bénéficient d’un traitement antireflet spécifique, chaque objectif étant calibré manuellement avec le capteur qu’il équipera.
Le constructeur est coutumier de ce niveau de précision sur ses boîtiers haut de gamme (notamment pour les les mythiques RX-1) et précise que l’assemblage final est réalisé à la main. Cela explique (en partie) le prix élevé du Pro-I.
Afin d’exploiter tout ce matériel, Sony intègre trois applications : Photo Pro, Cinema Pro et Video Pro. Comme on s’en doute, la première autorise la prise d’images fixes. Cinéma Pro s’inspire du fonctionnement des caméras professionnelles de la marque tandis que Vidéo Pro s’adresse plutôt aux créateurs de contenus pour le Net.
Photo : une belle réussite
Si vous avez déjà utilisé un boîtier Sony, vous ne serez pas dépaysé par l’interface de ces applications. Photo Pro reprend la logique générale et les pictogrammes de l’interface des boîtiers Alpha, avec bien sûr les adaptations nécessaires aux spécificités du smartphone.
Le mode Basic affiche à l’écran un déclencheur tactile, histoire de ne pas dépayser les débutants. Dès qu’on en sort, il faudra passer par le déclencheur mécanique situé sur la tranche. Celui-ci sert aussi à lancer rapidement l’application Photo Pro afin de shooter des images sans perdre de temps.
Très classiquement, le mode Auto détecte le type de scène et ajuste les paramètres en conséquence. Il s’avère efficace et quasiment impossible à prendre en défaut, mais il serait dommage de s’en contenter. Le Pro-I donne le meilleur de lui-même lorsqu’on utilise les modes semi-automatique ou manuel.
On pourra alors agir à sa guise sur les paramètres de prise de vue, exactement comme on le ferait avec un boîtier conventionnel. Seule différence, l’impossibilité de faire varier l’ouverture en ultra grand-angle et en télé-objectif (sauf en grand-angle, où l’on aura le choix entre f/2 et f/4).
Quel que soit l’objectif utilisé, les images shootées en lumière du jour s’avèrent d’excellente qualité. On ne constate pas de distorsion ou d’aberrations chromatiques majeures. La fidélité colorimétrique est au rendez-vous, Sony s’abstenant de booster les couleurs comme le font la plupart des concurrents.
Les JPEG produits par le Pro-I sont très bons, mais on préfèrera activer la prise de vue en RAW (ou RAW + JPEG). On pourra alors peaufiner l’image avec un logiciel tel que Photoshop Lightroom.
Lors de nos tests, nous avons été bluffés par la rapidité de l’autofocus et sa précision, notamment lorsqu’on active la mise au point avec suivi automatique sur un visage ou sur l’œil. Cette dernière fonctionne autant sur les humains et sur les animaux. La gestion des plages dynamiques étendues est elle aussi impressionnante.
Le Pro-I ne dispose pas de mode nuit : il n’en a pas besoin. Les dispositifs de stabilisations intégrés, additionnés aux réglages des paramètres de prise de vue, permettent de créer de magnifiques images en faible luminosité. Le capteur et ses photosites de bonne taille y sont pour beaucoup, bien sûr.
En pleine nuit, on n’hésitera pas à caler l’appareil sur un support stable si l’on ne souhaite pas trop monter en sensibilité : l’image n’en sera que plus belle si l'on ne dépasse pas 600 ISO. Ici aussi, les JPEG produits sont d’excellente qualité et offrent une colorimétrie cohérente.
Il nous a fallu littéralement apprivoiser le Pro-I afin d’obtenir les meilleures images possibles. Ce n’est pas que son interface soit complexe à prendre en main (loin de là, même). Mais si l’on souhaite sortir du mode automatique et laisser libre cours à sa créativité, il faudra impérativement expérimenter différents réglages. Une fois cette étape passée, quel plaisir de créer des images avec ce smartphone hors du commun !
Vidéo : digne d’une caméra professionnelle
Le premier contact avec Cinema Pro et Vidéo Pro laisse un peu pensif. Les applications affichent un message expliquant qu’une icône d’avertissement « s’affiche lorsque la température de l’appareil augmente » et qu’il ne faut pas le tenir « directement dans vos mains lorsque cette icône s’affiche. Vous risquez de vous brûler si vous le faites. » Nous voilà prévenus…
Dans les faits, le Pro-I chauffe effectivement un peu, voire beaucoup lors des captations longues. Toutefois, la fatidique icône ne s’est jamais affichée pendant nos tests. Il faut dire que la température extérieure relativement fraîche (entre 3 °C et 15 °C) a probablement été d'une grande aide.
Cinema Pro est le gars sérieux de la famille. Il permet de créer des projets dont les séquences auront toutes les mêmes caractéristiques principales (fréquence d’image, définition, etc.). C’est avec lui qu’un vidéaste aguerri réalisera ses prises de vue afin d’effectuer un montage pro.
Il donne accès à un ensemble de LUTs (Look Up Table, profil de captation définissant l’espace colorimétrique et les paramètres de correction de l’image) reproduisant le rendu des caméras pro de Sony. Bref, on utilise Cinema Pro afin de réaliser des films ou des clips sophistiqués.
Inauguré avec le Pro-I, Video Pro est moins formel que son grand frère et reprend les codes des applications vidéo intégrées aux smartphones. Son interface est donc plus abordable et conviendra aux utilisateurs n’ayant pas envie de trop s’embêter avec les paramètres de prise de vue.
Cela ne veut pas dire que Video Pro n’est pas sophistiqué, loin de là : on y trouve de nombreux paramètres et réglages que l’on pourra ajuster six l’on sort du mode automatique. Complémentaire de Cinema Pro, l’application se destine aux vloggeurs ou à la prise de vue instantanée.
Avec les deux applications, le Pro-I enregistre jusqu’en 4K à 24, 25, 30 et 60 im/sec., ainsi qu’au ralenti à 120 im/sec Les séquences qu’il produit sont de très bonne qualité tant en plein jour que lorsque la luminosité baisse. Que l’on choisisse le mode mono ou stéréo, le son enregistré s’avère lui aussi satisfaisant.
Les vloggueurs en ligne de mire
Sony propose en option un accessoire qui devrait intéresser les amateurs d’ego-vidéos. Le Moniteur de vlog, puisque c’est son nom, se branche au smartphone via le port USB-C. Il dispose d’une prise jack autorisant la connexion d’un microphone externe, d’une pince de montage et d’une griffe porte-accessoires.
Il rend ainsi possible la captation d’ego-vidéos avec la caméra dorsale plutôt qu’en utilisant celle située au-dessus de l’écran. Bien qu’on puisse le monter sur n’importe quel type de support ou poignée grâce à son filetage standard, Sony l’a conçu pour fonctionner avec la poignée de prise de vue GP-VPT2BT. Sa connexion Bluetooth permet ainsi de déporter les principales commandes de prise de vue (zoom, déclencheur, etc.)
Le moniteur et ses accessoires sont vendus 199 €, auxquels il faudra éventuellement ajouter 170 € pour la poignée Bluetooth. Vu le prix du Pro-I, on n’est plus vraiment à cela près.
Xperia Pro-I : l’avis de Clubic
Produit atypique s’il en est, le Pro-I se rapproche plus d’un appareil photo expert que d’un smartphone. Non pas que ce dernier aspect soit négligé : il est tout simplement classique et ne dispose pas des derniers raffinements du moment. On apprécie ses performances globales et son écran d’une incroyable qualité.
L’aspect le plus marquant est sans conteste ses capacités en matière d’imagerie numérique. Même si le capteur de type 1’’ n’est pas exploité en totalité, le Pro-I est un excellent appareil photo ainsi qu’une caméra vidéo hors pair. En la matière, il surpasse tout ce que nous avons pu tester en 2021, y compris l’iPhone 13 Pro Max et le Pixel 6 Pro.
Contrairement à ses deux concurrents, le Pro-I se destine avant tout aux photographes aguerris, ceux qui ne rechignent pas à peaufiner le paramétrage de leur boîtier afin de réaliser une belle image. Si la technique vous ennuie, passez votre chemin !
Reste la question du prix. Proposé à presque 1800 €, le Pro-I est cher, très cher… mais pas trop cher au regard de ses possibilités. Il satisfera les professionnels de l’image à la recherche d’un produit assez polyvalent pour contenter un vloggueur, un photographe de terrain ou un vidéaste exigeant.
- Qualité photo
- Qualité vidéo
- Ecran
- Performances globales
- Ergonomie
- Surcouche Android améliorable
- Bloatwares à gogo
- Autonomie un peu faiblarde
- Pas de charge à induction