Avec Nokia, Motorola est sans conteste l’une des marques mythiques de la téléphonie mobile. On lui doit des produits aussi fameux que les Razr, téléphones à clapet qui connurent un incroyable succès à partir de 2004. Aujourd'hui, la marque revient avec un smartphone qui pourrait bien être un flagship killer.
Meilleurs prix
- Design et ergonomie
- Performances globales
- Stabilisation vidéo
- Bonne autonomie et vitesse de charge
- Surcouche logicielle agréable
- Partie photo encore améliorable
Comme son concurrent finlandais, le Yankee ne sut pas répondre à la révolution du tout tactile initiée par Apple et son iPhone. Les pertes financières entraînèrent la scission en deux entités : Motorola Mobility (terminaux téléphoniques) et Motorola Solutions (tout le reste).
La première fut cédée à Google en 2011 qui la vendit à Lenovo en 2014. Depuis, le Chinois enchaîne les déclinaisons afin de séduire une clientèle adepte de produits qualitatifs à prix raisonnables.
Situé en très haut de gamme, l’Edge 40 Pro que nous testons aujourd’hui succède à l’Edge 30 Pro. Sur le papier, il dispose d’une fiche technique prometteuse pour un prix bien plus raisonnable que la concurrence (899 euros). Est-il vraiment le flagship killer ultime, comme le clame Motorola ? Un test s’imposait !
Fiche technique Motorola Edge 40 Pro
Taille de l'écran | 6.67 pouces |
Taux de rafraîchissement | 165Hz |
Mémoire interne | 256 Go |
Mémoire vive (RAM) | 12 Go |
Capacité de la batterie | 4600 mAh |
Charge rapide | Oui |
Définition du / des capteur(s) arrière | 50 ; 50 ; 12 mpxl |
Système d'exploitation | Android |
Version du système d'exploitation | 13 |
Assistant vocal | Google assistant |
Taille de l'écran | 6.67 pouces |
Type d'écran | pOLED |
Définition de l'écran | 2400 x 1080 pixels |
Taux de rafraîchissement | 165Hz |
Densité de pixels | 394 dpi |
Écran HDR | Oui |
Mémoire interne | 256 Go |
Stockage extensible | Non |
Processeur | Qualcomm Snapdragon 8 gen 2 |
Finesse de gravure | 4nm |
Nombre de cœurs CPU | 8 |
Fréquence CPU | 3.2GHz |
Mémoire vive (RAM) | 12 Go |
Capacité de la batterie | 4600 mAh |
Batterie amovible | Non |
Recharge sans-fil | Oui |
Charge rapide | Oui |
Puissance de la charge rapide | 125W |
Nombre de caméras (avant & arrière) | 1 ; 3 |
Définition du / des capteur(s) arrière | 50 ; 50 ; 12 mpxl |
Définition du / des capteur(s) avant | 60 mpxl |
Enregistrement vidéo | 8K à 30 im/s ; 4K à 30/60 im/s ; Full HD à 30/60/120/240/960 im/s |
Stabilisateur caméra | Optique et Numérique |
Flash arrière | Dual-LED |
Flash Frontal | Non |
Taille des photosites objectifs arrière | 1 ; 0,64 ; 1,22 µm |
Taille des photosites objectifs frontaux | 0.61 µm |
Ouverture objectif photo arrières | f/1,8 ; f/2,2 ; f/1,6 |
Ouverture objectif photo frontaux | f/2,2 |
Zoom Optique | 2x |
Carte(s) SIM compatible(s) | Nano-SIM, eSIM |
Compatible 5G | Oui |
Compatible VoLTE | Oui |
Wi-Fi | a/b/g/n/ac/6e/7 |
Bluetooth | 5.3 |
Type de connecteur | USB-C 3.2 |
Lecteur biométrique à empreinte digitale | Oui |
Capteur de reconnaissance faciale | Reconnaissance faciale 2D |
Acceleromètre | Oui |
Gyroscope | Oui |
Capteur de lumière ambiante | Oui |
Prise Jack | Non |
Nombre de haut-parleurs | 2 |
Hauteur | 161.2mm |
Largeur | 74mm |
Epaisseur | 8.6mm |
Poids | 199g |
Certification IP | IP68 |
Indice de réparabilité | 7.5 |
DAS tête | 0,89 W/kg |
DAS tronc | 1,26 W/kg |
DAS membres | 2,91 W/kg |
Design & ergonomie : l'élégance sobre selon Motorola
Pour son Edge 40 Pro, Motorola n’a pas réinventé la roue : il s’inspire très largement de l’aspect de son prédécesseur. Deux plaques de verre enserrent un châssis métallique… comme l’immense majorité des produits haut de gamme.
La qualité de construction s’avère irréprochable et nous apprécions l’emploi d’un verre dépoli pour la face arrière. En plus de rester insensible aux traces de doigts, il assure une meilleure prise en main.
L'Edge 40 pro bénéficie tout de même de quelques améliorations. Certaines sont importantes, comme la conformité à la norme d’étanchéité IP68, attendue et réclamée depuis un bout de temps par les utilisateurs. Bon point aussi pour l’emploi de verre Gorilla Victus sur les deux faces.
D’autres sont plus anecdotiques, mais participent à l’impression d’élégance que dégage l’appareil. C’est, par exemple, le cas des bordures incurvées sur les quatre côtés de l’écran. En plus des flancs gauche et droit, le haut et le bas de la dalle sont désormais très légèrement courbés.
Cela ne change pas fondamentalement l’utilisation, mais efface les derniers angles saillants et rappelle un peu la forme douce d’un galet. La caméra dorsale adopte, elle aussi, un profil plus doux en bénéficiant d’angles abattus. Notons au passage que Motorola a l’excellente idée de fournir une coque en plastique transparent pensée pour ne pas enlaidir l’appareil. Joli boulot !
Le reste s’avère fort classique. Trois touches mécaniques prennent place sur le flanc droit, la face inférieure accueillant le connecteur USB-C ainsi qu’un tiroir pour une seule carte SIM (la seconde doit être de type eSIM). On retrouve deux séries de perforations sur les faces haute et basse afin de laisser passer le son stéréophonique.
Agréable à prendre en main et à utiliser, l’Edge 40 Pro ne souffre à notre avis que d’un léger défaut. Le lecteur d’empreintes situé sous la surface de l’écran est trop proche du bas, ce que l’on oublie après quelques jours d’utilisation.
Écran : jusqu’à 165 Hz !
L’Edge 40 Pro utilise une dalle pOLED de 6,67’’ affichant 2400 × 1080 pixels au format 20:9ème (densité de 394 ppp). Certifiée HDR10+ et Dolby Vision, elle a la particularité de bénéficier d’une fréquence de rafraîchissement de 165 Hz.
Jusqu’ici réservée à quelques smartphones destinés aux gamers (comme le Redmagic 7 ou le Rogue 6 Pro d’Asus) cette cadence infernale épuise rapidement la batterie.
C’est sûrement pour cela que l’appareil est calé par défaut sur un taux de rafraîchissement automatique plafonnant à 120 Hz, valeur plus que suffisante en utilisation traditionnelle. À ce jour, les applications compatibles 165 Hz sont plutôt rares : nous ne connaissons que le jeu Dead Cells. N’hésitez pas à nous en signaler d’autres dans les commentaires !
L’image produite est d’excellente qualité, même si nous constatons un boost des couleurs afin de rendre le résultat plus flatteur à l’œil. Rien que de très normal, l’appareil étant en mode « couleurs saturées » par défaut.
Un rapide passage dans les réglages permet de passer en affichage « couleurs naturelles ». On pourra éventuellement ajuster la température colorimétrique afin d’adapter le rendu à son gout personnel.
Performances : au top
Le Motorola Edge 40 Pro est construit autour d’un Snapdragon 8 Gen 2 et de sa fidèle puce graphique Adreno 740. Ils sont accompagnés de 12 Go de mémoire RAM LPDDR5X et de 256 Go de stockage UFS 4.0. On est donc en droit d’espérer d’excellentes performances en matière de puissance de calcul… et c’est effectivement le cas.
Il obtient ainsi 1 276 474 points au benchmark Antutu qui évalue la puissance de traitement globale d’un smartphone. Geekbench 6, destiné à mesurer la puissance brute du processeur central, récolte 5 442 points en multicœurs et 2004 points en fonctionnement monocœur.
Enfin, 3DMark Wild Life Extreme crédite le GPU de 3 667 points. En clair, l’Edge 40 Pro n’aura aucune difficulté à exécuter les applications les plus exigeantes en puissance de calcul.
Le throttling (ralentissement de la fréquence de fonctionnement dû à la surchauffe) est minime pendant les 20 premières minutes d’utilisation intensive. Il devient de plus en plus présent et réduit de 32 % la puissance de calcul à partir de 40 minutes, pour enfin s’atténuer au-delà de 50 minutes.
Cette maîtrise approximative de la dissipation thermique n’est actuellement pas problématique, mais elle pourrait le devenir sur le long terme pour les utilisateurs intensifs.
Logiciel : du très bon et du bloatware
Sans surprise, L’Edge 40 Pro embarque Android 13. Il n’est d’ailleurs pas le seul à bord : en plus d’une surcouche logicielle, on trouve de nombreux bloatwares que l’on s’empressera de désinstaller.
Pour le reste, Motorola s’appuie sur les apps Google standards et n’a pas jugé utile de proposer de versions alternatives (la gestion des images passe par Google Photo, celle de l’agenda par Google Agenda, etc.)
La surcouche logicielle maison a pour objectif de combler les lacunes de l’interface d’Android 13 tout en conservant sa philosophie générale. Le résultat s’avère tout à fait convaincant malgré quelques bizarreries.
Par exemple, désinstaller une app s’avère un poil fastidieux puisqu’il faut presser longuement son icône, sélectionner « infos appli » puis enfin choisir « désinstaller ». Ou encore la « coupure de l’écran » (affichage simultané de deux applications) qui nécessite impérativement l’activation de la navigation par boutons plutôt que par gestes. Plus agaçants que graves, ces choix ergonomiques sont rapidement oubliés.
Pour le reste, Motorola s’est appliqué à rendre l’utilisation de l’appareil aussi simple que possible. Les fonctions sont clairement présentées par des animations et des dessins peu agréables à l’œil. Les débutants auront la possibilité de consulter les nombreux tutoriels proposés lors de la première utilisation d’une fonction.
Saluons la présence d’apps comme Moto Secure (donnant accès simplement à toutes les fonctions de sécurisation), Family Space (création d’espaces contrôlés pour les enfants) ou encore le très réussi « Ready For ». Ce dernier transforme le smartphone en ordinateur d’appoint à la manière du DeX de Samsung.
Autonomie remarquable, charge éclair
Le smartphone dispose d’une batterie rechargeable non amovible de 4 600 mAh, soit équivalente à celle de son prédécesseur. Même si elle n’atteint pas les 5 000 mAh des flagships concurrents, on peut espérer une bonne autonomie puisque le Snapdragon 8 Gen 2 s’avère particulièrement bien optimisé en matière de consommation d’énergie.
En utilisation traditionnelle (essentiellement messagerie instantanée, quelques photos/vidéos, e-mails, réseaux sociaux, une heure de multimédia/jeux 3D, écoute de musique, quelques appels téléphoniques), l’autonomie navigue entre 1,5 et 2 jours.
En utilisation geek, l’Edge 40 Pro tient une grosse journée, voire même 1,5 jour si l’on prend la peine d'ajuster les paramètres d’affichage (always on désactivé, luminosité moyenne, taux de rafraîchissement bas, etc). Ces performances s’avèrent très satisfaisantes pour un smartphone haut de gamme.
L’appareil est compatible avec la charge ultrarapide de 125 Watts, un bloc d’alimentation adapté étant d’ailleurs fourni (coucou Samsung et Apple). Motorola affirme qu’il faut seulement 6 minutes pour passer de 0 à 50 % et 23 minutes en tout pour atteindre 100 %. À une minute près, nos tests confirment cette excellente performance.
La charge par induction 15 watts est de la partie, tout comme la charge inversée 5 watts. Étonnamment, la génération précédente autorisait une puissance nettement plus importante (respectivement 60 watts et 10 watts). Pourquoi ce changement ?
Photo & vidéo : dans la moyenne
La caméra dorsale de l’Edge 40 Pro comporte trois modules :
- Principal (grand-angle) : capteur 50 Mpxl (1/1,55’’, photosites 1 µm) ; objectif ouvrant à f/1,8 ; stabilisation optique
- Ultra grand-angle : capteur 50 Mpxl (1/2,76″, photosites 0,64 µm) ; objectif ouvrant à f/2,2, champ de vision de 114°
- Téléobjectif : capteur 12 Mpxl, (1/2,93″, photosites 1, 22 µm) ; objectif ouvrant à f/1,6 ; zoom optique 2x
La caméra frontale se compose d’un unique module embarquant un capteur de 60 Mpxl (1/2,8″, photosites, 61 µm) et d’un objectif ouvrant à f/2,2.
Des images fixes honorables
En luminosité élevée ou normale, les images réalisées par l’Edge 40 Pro sont globalement de bonne qualité. L’objectif principal restitue très correctement les détails et la colorimétrie.
L’ultra-grand-angle effectue lui aussi un bon boulot sur le centre de la scène, ses bords souffrants d’un manque de netteté et parfois d’aberrations chromatiques (franges violettes sur les sujets contrastés). Rien de bien dramatique toutefois puisqu’il faut zoomer à 100 % sur l’image pour s’en rendre compte.
Le zoom optique 2x produit lui aussi de jolies images, même si elles souffrent d’un très léger manque de netteté. Là aussi, il faut examiner la scène en grossissement 100 % pour s’en apercevoir. Pour tout dire, on a l’impression que le traitement numérique de l’image est un poil trop agressif, expliquant cette impression de manque de netteté.
Les zooms 4x, 8x et 16x confirment cette impression en amplifiant le phénomène. Difficile ici de s’en étonner puisque le zoom n’a ici plus rien d’optique. Les images produites restent toutefois exploitables, mais sont incontestablement moins qualitatives que ce que propose la concurrence à grossissement égal.
La prise de vue macro ne bénéficie pas d’un mode spécifique : elle est soit automatiquement activée par l’IA si nécessaire ou disponible depuis la glissière du zoom. Elle est d’excellente facture et produit un résultat convaincant.
Même s’il n’est pas parfait, le mode portrait produit des résultats exploitables en 35 et 50 mm, malgré l’aspect parfois artificiel du flou d’arrière-plan (notamment sur les sujets humains).
Les images réalisées en faible luminosité sont tout aussi honorables, sans toutefois être exceptionnelles. On constate les mêmes qualités — et défauts — qu’en prise de vue diurne, avec toutefois un grain d’image bien plus prononcé sur les zones sombres.
Vidéo : comme une action cam !
L’Edge 40 Pro peut enregistrer des séquences en 8K 30 im/s, ce qui fait toujours bien sur une fiche technique… même si l’utilité n’est pas encore évidente. La captation en 4K s’avère bien maîtrisée, surtout en 60 im/s.
Lorsque la lumière baisse, les images restent exploitables, mais perdent en qualité. Elles restent tout de même parfaitement adaptées à la création de clips pour les réseaux sociaux.
L’aspect le plus intéressant ici est sans doute possible la stabilisation vidéo. L’Edge 40 Pro dispose de trois modes : sans stabilisation, avec stabilisation ou en verrouillage d’horizon.
Ce dernier nous a particulièrement impressionnés par la qualité des résultats obtenus qui le rapprochent de ce qui peut produire une caméra d’action. Pour activer le verrouillage d’horizon, il faut accepter quelques contraintes puisqu’il est impossible de filmer autrement qu’en Full HD 30 im/s.
Motorola Edge 40 Pro : l'avis de Clubic
Sur bien des points, le Motorola Edge 40 Pro est une bonne surprise. On apprécie la qualité de son écran, ses performances globales, son autonomie plus qu’honorable ainsi que la très grande vitesse de charge procurée par le bloc secteur fourni.
La surcouche logicielle développée par le constructeur apporte de nombreuses fonctions utiles ainsi qu’une aide précieuse aux utilisateurs peu expérimentés. Dommage qu’elle soit entachée par quelques petites incohérences et la présence de bloatwares que l’on s’empressera de désinstaller.
Les photos qu’il produit sont tout à fait correctes, à défaut d’être excellente. Manifestement, le constructeur a encore du chemin à faire avant d’arriver au niveau de la concurrence. La partie vidéo brille surtout par une fonction « verrouillage de l’horizon » offrant un niveau de stabilisation impressionnant.
Vendu 899 euros, le Motorola Edge 40 Pro offre effectivement un rapport performance / prix lui permettant d’être un flagship killer.
- Design et ergonomie
- Performances globales
- Stabilisation vidéo
- Bonne autonomie et vitesse de charge
- Surcouche logicielle agréable
- Partie photo encore améliorable