Vivo X51 5G

Vivo débarque en Europe ! Le constructeur chinois fondé en 2011 a pris son temps pour planifier son arrivée sur un marché — disons-le — déjà saturé. La marque, que l’on connaît surtout pour son audace en termes d’innovation (le scanner d’empreintes sous l’écran, c’est elle) se lance sur le Vieux Continent avec un produit qui répond parfaitement à ses standards : le X51 5G — la version internationale du X50 Pro.

Les plus
  • Bonne prise en main
  • Suffisamment puissant pour tous les usages
  • Une journée et demie d’autonomie
  • Un gimbal intégré, la vraie bonne idée !
  • Téléobjectifs plaisants
  • Des photos de nuit bluffantes
  • Excellent en audio
Les moins
  • Écran assez mal calibré
  • Quelques lacunes logicielles
  • Moteur de vibrations à revoir intégralement

Alors qu’a-t-il dans le ventre, ce X51 5G, pour espérer se démarquer de ses concurrents et sortir d’une mêlée particulièrement compacte cette année ? 

Comme beaucoup d’autres, Vivo mise sur la photo pour séduire. Mais pour ce faire, il emprunte un chemin assez malin. Plutôt que de communiquer sur un capteur révolutionnaire fourmillant de pixels, le X51 5G est le premier smartphone au monde à embarquer un gimbal — un stabilisateur optique perfectionné.

Ce que ça change ? Outre la possibilité de prendre des vidéos aux mouvements très fluides, cela permet aussi au photographe amateur d’améliorer la qualité des clichés en basse lumière en allongeant la pose. Pari réussi ou gimmick pompeux ? C’est la réponse à laquelle nous tenterons de répondre dans ce test complet du Vivo X51 5G ! 

© Pierre Crochart pour Clubic

Vivo X51 5G : la fiche technique

Pour l’heure, en Europe, le Vivo X51 5G aura à charge de représenter le segment haut de gamme du constructeur. Pourtant, vous risquez de prendre une petite douche froide en observant la fiche technique du téléphone. Outre le choix d’un SoC de milieu de gamme, il manque à notre avis au X51 5G quelques spécificités qui seraient plus à même de justifier son positionnement tarifaire.

Le Vivo X51 5G, c’est :

  • Écran : AMOLED de 6,56 pouces affichant une définition Full HD+ de 2376 x 1080 pixels (21:9, 395 ppp, rafraîchissement 90 Hz, échantillonnage 180 Hz, HDR10+) couvrant environ 90% de la face avant. Protégé par un verre Schott xTension.
  • SoC : Snapdragon 765G gravé en 7 nm (1x2.4 GHz + 1x2.2 GHz + 6x1.80 GHz et GPU Adreno 620
  • Mémoire vive : 8 Go LPDDR4X
  • Stockage interne : 256 Go en UFS 2.1 (non extensible via carte SD)
  • Batterie : 4 315 mAh, recharge rapide à 33 W, incompatible avec la recharge sans-fil
  • Étanchéité : IP 53
  • Prise jack 3,5 mm : Non
  • Audio : Haut-parleur mono, puce Hi-Fi dédiée (AK4377A)
  • Appareils photo arrière :

    • Grand angle :  48 mégapixels ƒ/1.6, 1/1.2", 0,8 µm, OIS, Gimbal intégré, focale de 24 mm
    • Ultra grand-angle : 8 mégapixels ƒ/2.2, 1/4", 1.12 µm,  focale de 16 mm (120°)
    • Téléobjectif 1 : 13 mégapixel ƒ/2.46, 1/3", 1.12 µm, focale de 50 mm (zoom optique 2x)
    • Téléobjectif 2 : 8 mégapixels ƒ/3.4, 1/4.4", 1.008 µm, OIS, focale de 135 mm (zoom optique 5x, numérique 60x jusqu’à 1440 mm)
  • Appareil photo avant : 32 mégapixels ƒ/2.5, 1/2.8", 0.8 µm
  • Vidéo : 4K @ 30/60, 1080p @ 60/120/240 ips, EIS
  • Déverrouillage : capteur d’empreintes intégré sous l’écran, reconnaissance faciale (2D)
  • Double SIM : Oui
  • Compatible 5G : Oui
  • Connectivité : Wi-FI 802.11 a/b/g/n/ac/, Bluetooth 5.1, NFC
  • Dimensions : 158.46 x 72.8 x 8.04 mm
  • Poids : 181,5 grammes
  • DAS : tête 1,205 W/kg, tronc 1.239 W/kg et membres 3,086 W/kg
  • OS : Android 10 + FuntouchOS
  • Coloris : Alpha Grey
  • Prix : 799€ pour 8+256 Go
  • Disponibilité : précommandes le 21 octobre, sortie le 30 octobre

S’il se lance au même prix qu’un Xiaomi Mi 10, un OnePlus 8 ou encore un Samsung Galaxy S20 FE, le Vivo X51 5G oublie de cocher quelques cases. RAM LPDDR4X, stockage UFS 2.1 non extensible, absence de recharge sans-fil, son mono, étanchéité IP53, pas de Wi-Fi 6… la liste des compromis n’est pas insignifiante pour un téléphone vendu à ce prix. Mais ne vendons pas la peau de l’ours si vite ; on peut encore être surpris par d’autres aspects du smartphone.

© Pierre Crochart pour Clubic

Dans sa boîte, le Vivo X51 5G s’accompagne d’un adaptateur secteur FlashCharge 2.0 de 33 W, d’un câble USB-C, d’une paire d’écouteurs intra-auriculaires jack 3.5 mm et d’un adaptateur USB-C vers jack 3.5 mm, ainsi que d’une coque de protection en silicone transparent. Un fil de protection d’écran est par ailleurs déjà appliqué sur le téléphone. 

Design : un téléphone séduisant

Le Vivo X51 5G est un pur produit de son époque. On ne va pas se mentir : en termes d’esthétique et de gabarit, le premier smartphone Vivo à arriver en Europe ressemble à s’y méprendre à un OnePlus 8 ou un OPPO Find X2 Neo.

© Pierre Crochart pour Clubic

On y retrouve un écran poinçonné légèrement incurvé (et aux bordures très fines) intégrant un capteur d’empreintes. Légèrement plus compact qu’un Mi 10 Pro de chez Xiaomi (6,56 pouces contre 6,67 pouces), le X51 5G offre une bonne prise en main. Les boutons de volume et de mise sous tension de la tranche droite tombent très bien sous le doigt de l’utilisateur.

© Pierre Crochart pour Clubic

Petite spécificité du X51 5G par rapport aux modèles précités : les tranches supérieures et inférieures du téléphone sont plates. Une originalité toute relative, mais qui contribue toutefois à distinguer le premier Vivo de la masse de mobiles sortis cette année.

© Pierre Crochart pour Clubic

Sur la tranche inférieure, on retrouve d’ailleurs le tiroir de cartes SIM, le port USB-C et l’unique grille de haut-parleurs. La tranche haute reste vierge, à l’exception de la mention « 5G Professional Photography ».

Enfin, le dos de l’appareil profite d’un verre dépoli du plus bel effet. Un revêtement auquel on commence à s’habituer, et qui est non seulement très doux au doigt mais aussi plutôt résistant aux tâches et éventuelles traces.

© Pierre Crochart pour Clubic

Abordons enfin le cas du bloc d’appareils photo situé en haut à gauche du téléphone. Ce rectangle donne la vedette au capteur principal équipé d’un gimbal, dont on s’amuse d’ailleurs à observer le mouvement lorsque l’application photo est lancée.

© Pierre Crochart pour Clubic

Malgré le caractère plutôt imposant de ce « bloc », on se réjouit qu’il ne dépasse pas beaucoup du châssis (entre 1 et 2 mm) et n’occasionne pas de gros déséquilibre une fois posé à plat.

Écran : de la marge pour progresser

Le Vivo X51 5G représentant notre premier contact avec un smartphone de la marque, nous ne sommes pas encore habitués aux habitudes du constructeur en matière de vivacité des couleurs et de calibration de son écran. 

© Pierre Crochart pour Clubic

Comme beaucoup d’autres, Vivo a choisi une dalle signée Samsung pour son nouveau produit. Un écran de type AMOLED, qui propose une définition Full HD+ sur une fréquence de rafraîchissement de 90 Hz et d’échantillonnage de 180 Hz.

Une configuration tout à fait respectable en 2020, si ce n’est que les résultats que nous avons obtenus grâce à notre sonde X-Rite et le logiciel Calman Ultimate ne nous ont pas donné entière satisfaction.

D’abord, il faut noter que la luminosité maximale de l’écran n’est pas tout à fait aux standards du haut de gamme d’aujourd’hui. Que ce soit en « mode auto » ou en réglage manuel, nous n’avons pas pu dépasser les 499 nits. Cela reste très honnête, mais ne tient pas la comparaison avec un Pixel 5 ou le tout récent Xiaomi Mi 10T Pro par exemple.

© Pierre Crochart pour Clubic

Vient ensuite le chapitre de la colorimétrie. Par défaut, avec le mode d’affichage « Standard », notre sonde a relevé une température moyenne de 7500K. En d’autres termes : beaucoup trop bleu ; beaucoup trop froid. On se réjouit toutefois de la couverture du gamut sRGB à 100%, et du DCI-P3 à 95,5%. Malgré tout, le delta E s’établit autour de 6, ce qui est beaucoup trop.

Le mode « Normal » offre des résultats beaucoup plus corrects, mais fait s’effondrer la couverture du spectre P3 à 69%. Tout devient terne, pour le dire autrement. Enfin, le mode « Lumineux » fait pour sa part exploser la couverture du gamut P3 à 99,4%, mais ne répond toujours pas à nos attentes en termes de température d’écran.

Par chance, Vivo laisse l’opportunité à l’utilisateur d’influer sur la température de l’écran. Après quelques réglages, nous avons obtenu un compromis acceptable en réchauffant le mode « Lumineux » : température de 6622K, couverture sRGB et P3 à 100% et 99,4%, mais delta E 2000 à 7,17… encore bien trop élevé par rapport au chiffre 3 ou inférieur que nous attendions. Malgré tout, nous l’avons préféré au mode « Naturel » afin d’éviter de trop ternir l’affichage.

Bref : on a vu bien mieux — même si l’utilisateur lambda ne fera sans doute pas grand cas de ces mesures qui titillent notre caractère perfectionniste. Parce qu’au sortir de ces résultats mi-figue mi-raisin, nous avons entre les mains un téléphone à l’écran très réactif, aussi bien visuellement que tactilement (ça se dit, tactilement ?).

Du reste, le form factor du téléphone et le taux d’occupation de l’écran en font un appareil très adapté au visionnage de vidéos. Rappelons à ce titre que la dalle est compatible HDR10+.

© Pierre Crochart pour Clubic

Audio : la bonne surprise

Vivo est l’un des premiers à avoir intégré une puce Hi-Fi dédiée à ses appareils ; et l’un des rares à toujours le faire. En vertu de cette habitude, le Vivo X51 5G bénéficie du DAC AK4377A maison, lequel supporte l’audio 32-bit et peut alimenter un casque puissant.

Très honnêtement, j’ai enfilé les petits écouteurs intra-auriculaires fournis avec le smartphone sans grand espoir. Je m’attendais à retrouver, comme d’habitude, un kit mains libres utilitaire plutôt qu’une honnête solution audio.

Toujours aussi honnêtement : c’est la première fois depuis que je teste des smartphones que je laisse échapper un « Wow ! » à l’écoute d’un morceau de musique joué via les écouteurs inclus. J’ai été littéralement subjugué par la puissance de ces petits intras. 

Le son est très précis, les basses et les aigus parfaitement à leur place. Pour ne rien gâcher les écouteurs tiennent bien en place et, de par leur conception intra-auriculaire, isolent assez bien des bruits extérieurs. Je n’ai jamais eu besoin de les pousser à plus de 50% de volume tant la puissance était au rendez-vous.

Une impression très positive donc — largement au niveau de la prestation du Sony Xperia 5 II — qu’il nous faut maintenant nuancer. Si en écoute aux écouteurs ou au casque, le Vivo X51 5G sort du lot, il n’en est pas de même via son — unique — haut-parleur. Pourquoi diable se limiter à du mono alors que l’on tient entre les mains un formidable lecteur audio ?

Du son mono sur un smartphone haut de gamme, ça ne passe plus © Pierre Crochart pour Clubic

D’autant que la qualité sonore de cette unique grille de haut-parleurs est très honnête. Mais il reste difficile pour un driver aussi petit de produire une dynamique très large et de faire honneur à vos morceaux favoris. C’est très dommage.

Dernier petit aspect négatif à reprocher au smartphone : son volume minimum est… trop fort. Même au plus bas, il est très difficile de regarder discrètement des stories sur Instagram ou quelques vidéos YouTube sans incommoder les personnes autour de soi. 

Pour terminer, et vous vous en doutez, le Vivo X51 5G supporte tous les codecs haute définition nécessaires pour une lecture confortable en Bluetooth : LDAC, aptX HD, AAC et j’en passe.

Performances : suffisant pour la majorité des usages

On n’en revient pas des progrès qui ont été faits par les SoC de milieu de gamme cette année. Le Snapdragon 765G offre des performances dignes d’un flagship de 2018. Il ne faut donc aucunement se crisper à la lecture du terme, qui ne présage au final pas grand-chose en termes d’expérience utilisateur.

D’après nos différents benchmarks, le Vivo X51 5G est d’ailleurs assez largement plus véloce que le Google Pixel 5 dont la configuration est très proche. Le smartphone récupère pas moins de 20 000 points supplémentaires sur AnTuTu, et s’approche du seuil des 2 000 points en multi-core sur Geekbench. 

Même constat sur les épreuves graphiques, sur lequel le premier Vivo est particulièrement à l’aise. On reste toutefois un peu déçus qu’un téléphone de fin 2020 opte encore pour un stockage en UFS 2.1 — une technologie que l’on pensait reléguée à l’entrée de gamme, et qui n’offre pas franchement des débits en lecture et en écriture extravagants.

Maintenant, et nous l’avons dit plus haut, le Vivo X51 5G est un smartphone parfaitement fluide qui convaincra l’immense majorité de ses acheteurs potentiels. Les applications se lancent instantanément et même le traitement des photos (qui est plutôt longuet sur le Pixel 5) est ici instantané. Comme quoi !

© Pierre Crochart pour Clubic

En jeu, le Snapdragon 765G s’en sort comme un chef. Capable de lancer Call of Duty Mobile avec tous les paramètres graphiques au maximum, il permet aussi de jouer au dernier hit Genshin Impact en qualité moyenne à 60 images par seconde sans occasionner de chauffe inquiétante.

Simplement, et nous avons bien du mal à identifier si le problème est occasionné par la RAM ou par un logiciel aux fraises, nous avons remarqué que les applications étaient killées rapidement par le système. En d’autres termes, il vous faut régulièrement relancer vos applications fétiches pour les réactualiser. Comme sur n’importe quel smartphone me direz-vous. Exact, mais cela se manifeste sur le Vivo X51 5G de façon autrement plus gênante à notre goût.

© Pierre Crochart pour Clubic

Autonomie : dans la moyenne

Au chapitre de l’endurance, le Vivo X51 5G ne brille pas particulièrement. Pas plus qu’il n’échoue, heureusement ! Il s’intègre dans la moyenne de ce que nous avons constaté cette année avec les smartphones équipés d’écran 90 Hz. À savoir une grosse journée d’utilisation.

La grosse batterie de 4 315 mAh du X51 5G est restée vaillante pendant un peu plus de 37 heures, dont 7h en utilisation de l’écran. 

Comme on l’a dit, cela vous permettra de venir à bout de votre journée et d’avoir encore un peu de jus pour une demi-journée supplémentaire. Bien entendu, cela dépend de votre utilisation et de vos pratiques en termes de recharge.

Voilà d’ailleurs un point sur lequel le premier smartphone Vivo en Europe se distingue : la recharge rapide. Avec son adaptateur secteur 33 W fourni, le smartphone peut récupérer pas moins de 59% d’autonomie en 30 minutes tout rond. Il faut compter 1h08 pour faire passer l’accu de 0 à 100%. 

On regrette malgré tout, et à ce prix, l’absence de recharge sans-fil. Un domaine sur lequel le rival de Vivo, Xiaomi, s’illustre particulièrement cette année.

Logiciel : une surcouche un peu simpliste

Pour s’adapter au marché européen, Vivo a expurgé sa surcouche FunTouch OS de tout le superflu. L’objectif : retrouver une expérience utilisateur au plus proche d’Android Stock. En cela, la promesse est respectée ; mais Vivo oublie au passage certaines fonctionnalités bien pratiques.

Déjà, nous nous étonnons de constater que le modèle que nous avons reçu en test inclue le correctif de sécurité de juillet dernier. Quatre mois de retard ! Ce n’est pas très sérieux, surtout de la part d’un nouveau venu sur le marché du smartphone en Europe. Interrogé à ce sujet, Vivo promet une mise à niveau d’ici la commercialisation du produit.

Secundo, il faut avertir les lecteurs dans l’attente d’une expérience haut de gamme que le moteur de vibrations du Vivo X51 5G est… daté ? Disons daté. Mais je confesse avoir usé d’un terme moins élogieux à son propos dans mon petit carnet de notes. Plus sérieusement : on se rend bien compte après avoir eu entre les mains un smartphone qui prenait ce détail au sérieux combien un moteur haptique de qualité améliore l’expérience utilisateur. A contrario, repasser sur un modèle bas de gamme nous renvoie des années en arrière - ce qui n’est jamais agréable, mais malheureusement le cas ici.

On a aussi constaté quelques étrangetés dans le logiciel du Vivo X51 5G. Il est par exemple impossible de naviguer rapidement entre les applications déjà ouvertes en faisant glisser son doigt sur la partie basse du téléphone. De même qu’on ne trouve aucun des petits raccourcis permettant, par exemple, de mettre sous silence le smartphone en le retournant ou — pire ! — de lancer rapidement l’appareil photo.

Côté « bloatwares », Vivo joue une carte plutôt honnête. Seuls Facebook et Instagram sont préinstallés sur le téléphone, sous prétexte que ce sont les applications les plus téléchargées sur le Vieux Continent. Soit. D’autant que contrairement à un certain smartphone de chez Sony, on peut tout à fait les désinstaller si cela ne nous convient pas.

Ces quelques petits désagréments mis à part, nous sommes à la maison. On retrouve facilement les fonctionnalités phares d’Android 10, et le passage à Android 11 est logiquement prévu dans les prochains mois.

L’application Caméra, pour terminer, nous a apporté pleine satisfaction pendant nos tests. On comprend très vite à quoi servent les différents boutons, et la reconnaissance intelligente de scène se fait suffisamment discrète pour ne pas gêner l’utilisateur. Elle permet même d’obtenir quelques petits conseils pour améliorer nos prises de vue, ce qui est plutôt agréable. 

On trouve enfin dans les réglages de l’application une fonctionnalité permettant de calibrer ou de recalibrer le micro-gimbal intégré en cas de défaillance. Un point de la fiche technique sur lequel nous allons revenir tout de suite dans notre chapitre dédié à la photographie.

Photographie : convaincant en toute situation

S’il est un domaine sur lequel il fallait mettre le paquet, c’est bien la photographie. Et on s’en doutait à la lecture de la fiche technique : c’est précisément ici que Vivo veut faire la différence.

Avec son X51 5G, le constructeur chinois prend le parti d’intégrer un micro-gimbal pour aider son capteur principal (un Sony IMX 598 de 48 mégapixels - inédit) à se stabiliser. On l’a dit, la promesse de ce petit élément mécanique intégré est d’offrir une expérience en vidéo sans commune mesure, mais aussi des photos en basse lumière moins bruitées.

Dans le détail, le gimbal intégré au Vivo X51 5G mesure 363 mm2 pour 4,5 mm d’épaisseur. Grâce à différents champs magnétiques, il offre une compensation du mouvement de l’utilisateur sur 3° contre 0,7° sur un smartphone équipé d’un capteur OIS. En d’autres termes : toute l’image est stable ; d’autant que le gimbal réajuste sa position 100 fois par seconde. Bref n’ayons pas peur des mots : c’est une véritable innovation.

© Pierre Crochart pour Clubic

Grand-angle : un très bon compagnon de poche

Le Sony IMX 598 n’est peut-être pas le capteur le mieux défini du marché, mais il remplit son office avec brio. Tirant pleinement parti du micro-gimbal qui l’accompagne, il a tout le loisir de jouer sur le temps d’exposition pour compenser l’apparition de bruit numérique dans les ombres.

© Pierre Crochart pour Clubic
© Pierre Crochart pour Clubic

En cela, le Vivo X51 5G est un photophone qui excelle dans l’art de figer le mouvement. Mais il a bien d’autres atouts.

D’abord, l’exposition des différents clichés est très bonne. Le traitement numérique appliqué par le téléphone est par ailleurs justement dosé pour, d’une part, sublimer les images avec parcimonie, et d’autre part éviter le côté un peu too much d’un post-traitement à la Samsung, par exemple.

© Pierre Crochart pour Clubic

On regrette toutefois que les coins de l’image soient souvent gâchés par une légère diffraction qui vient comme « laver » les détails. Mais en gardant en tête qu’une immense majorité d’utilisateurs conservera ses clichés sur son téléphone, et n’analysera pas le moindre pixel, cela reste tout à fait acceptable.

© Pierre Crochart pour Clubic

Sur les scènes à haute dynamique, le Vivo X51 5G est comme un poisson dans l’eau. Même face à une lumière directe ou à un soleil à son zénith, il est en mesure de réajuster correctement les hautes lumières et les ombres pour que toute l’image soit lisible. L’apanage des capteurs performants.

© Pierre Crochart pour Clubic
© Pierre Crochart pour Clubic
© Pierre Crochart pour Clubic

Ultra grand-angle : quelques faiblesses techniques

Le module ultra grand-angle repose sur le capteur le plus faible du quatuor. Avec 8 mégapixels seulement (et une taille microscopique de 1/4.0"), difficile de briller. Et c’est effectivement le cas : nous tenons là le vilain petit canard de la bande.

© Pierre Crochart pour Clubic

Comme la plupart du temps, ses défauts ne sautent pas aux yeux si l’on se contente d’observer ses photos sur le smartphone. Mais une fois en plein écran, le faible piqué et le manque global de détails sont difficiles à ignorer.

© Pierre Crochart pour Clubic

La continuité des couleurs n’est pas non plus respectée avec les autres optiques de la configuration. Ici, les bleus sont très saturés — sans doute pour camoufler la dégradation de l’image ?

© Pierre Crochart pour Clubic
© Pierre Crochart pour Clubic

Plus problématique encore : cet objectif semble rencontrer quelques soucis de mise au point. Il m’est arrivé à plusieurs reprises d’obtenir un cliché flou. Ce qui, en pleine journée et avec un smartphone à 800€, ne devrait pas arriver.

Une belle photo floue © Pierre Crochart pour Clubic

Enfin si la correction de la distorsion est bonne, la perte de détails dans les angles de l’image achève de nous convaincre que le module ultra grand-angle aurait bien mérité davantage de soin de la part de Vivo. Next.

© Pierre Crochart pour Clubic
© Pierre Crochart pour Clubic

Zoom : un duo de téléobjectifs ravissants

Passons aux réjouissances. Sur son X51 5G, Vivo a fait le choix d’intégrer non pas un mais deux téléobjectifs. Le but étant de proposer deux focales distinctes ayant des caractéristiques propres. Le premier, un téléobjectif de 50 mm (également qualifié « d’objectif portrait ») permet d’obtenir un zoom optique 2x qui nous donne pleine satisfaction.

© Pierre Crochart pour Clubic
© Pierre Crochart pour Clubic

Ce module de 13 mégapixels produit des images très contrastées et au piqué satisfaisant sur une grande partie de la surface. La netteté est justement dosée, et le phénomène de compression fonctionne bien pour donner un petit côté dramatique à la scène.

© Pierre Crochart pour Clubic
© Pierre Crochart pour Clubic

Son petit frère, le téléobjectif 135 mm de 8 mégapixels, fait presque aussi bien en termes de qualité d’image. Malheureusement, la plus faible définition du capteur nous fait perdre au passage pas mal de détails.

© Pierre Crochart pour Clubic
© Pierre Crochart pour Clubic
© Pierre Crochart pour Clubic

Par bonheur, ce dernier objectif est stabilisé (OIS), et permet de composer avec sa très longue focale sans trop de peine. À moins, bien sûr, d’aller jusqu’au zoom numérique 60x (soit une focale absurde de 1 440 mm) qui, vous l’imaginez, produit des images très bruitées.

© Pierre Crochart pour Clubic
© Pierre Crochart pour Clubic
© Pierre Crochart pour Clubic

Portraits : peut le plus comme le moins

Par défaut, le Vivo X51 5G mobilise son téléobjectif 50 mm pour le mode portrait. Il est bien entendu possible d’opter pour le capteur grand-angle standard, tout comme le téléphoto 135 mm.

© Pierre Crochart pour Clubic
© Pierre Crochart pour Clubic

Au demeurant, le smartphone est excellent autant au niveau du détourage, de la conservation des détails et de la représentation des tons de la peau. Mais j’ai pu observer qu’il était aussi un peu capricieux dans des situations de lumière trop vives. On regrette aussi qu'il ne soit pas possible d'ajuster le flou d'arrière-plan a posteriori.

© Pierre Crochart pour Clubic

Sur des statues ou des objets du quotidien, le smartphone a aussi du mal à bien jauger où doit s’appliquer le flou d’arrière-plan. On reste malgré tout sur une expérience satisfaisante, à la marge d’erreur plutôt contenue.

Grâce au mode reconnaissance de scènes, le Vivo X51 5G vous recommande automatiquement l’usage du mode Macro (qui utilise l’ultra grand-angle), ce qui invite fatalement à son utilisation. En soi, nous sommes plutôt satisfaits des résultats. Mais les mêmes reproches s’appliquent : la faible définition du capteur ne rend pas justice à ce que l’on photographie.

© Pierre Crochart pour Clubic

Avec le capteur photo avant, les selfies comme les portraits ont de la gueule. La rétention de détails est bonne, la colorimétrie également. Le détourage et l’application du flou progressif se sont tout aussi naturellement. En bref : un bon cru.

© Pierre Crochart pour Clubic

Nuit : globalement bluffant

Nous arrivons à l’un des chapitres les plus intéressants pour juger de la pertinence du fameux gimbal intégré au Vivo X51 5G. Et force est de constater que, via le capteur photo principal, les résultats en basse lumière et de nuit sont vraiment bluffants.

Ultrawide © Pierre Crochart pour Clubic

Mais passons rapidement sur les autres capteurs de la configuration. Sans grande surprise, l’ultra grand-angle est assez simplement médiocre dans l’exercice. Déjà peu à l’aise sur l’autofocus en plein jour, presque toutes nos prises nocturnes sont ressorties floues.

L'ultrawide est toujours aussi flou © Pierre Crochart pour Clubic

De par la petitesse des capteurs téléphoto et leur faible ouverture, il ne faut pas attendre grand-chose des zooms 2x et 5x en mode nuit. Les détails des textures disparaissent, mais le bruit numérique est plutôt bien contenu au zoom 2x. Avec le zoom optique 5x, le constat est plus nuancé — mais les résultats sont tout de même sympathiques si on les regarde de loin.

Le téléobjectif ne s'en sort pas si mal © Pierre Crochart pour Clubic

Avec le module principal cependant, la prise de vue nocturne est un vrai régal. Le stabilisateur semble vraiment changer la donne tant la clarté des images obtenues est exemplaire. Au point de titiller le Pixel 5 de Google ? N’ayons pas peur de le dire.

Grand-angle © Pierre Crochart pour Clubic

Le contraste et les couleurs sont excellents, tout comme la reproduction des détails sur les différents bâtiments. Sans mode nuit, les hautes lumières sont par défaut brûlées, mais l’activation du mode de capture idoine permet de compenser cela et de retrouver un histogramme plus homogène.

© Pierre Crochart pour Clubic

Vidéo : le domaine de prédilection du X51 5G

Plus encore que la photo, c’est sur la vidéo que les bienfaits du gimbal se font ressentir. Et quiconque a déjà manipulé un stabilisateur externe sait de quoi il retourne.

Concrètement, tous les mouvements que vous effectuerez en filmant avec le grand-angle seront compensés par ce petit moteur sur 5 axes. Bien entendu, il ne faut pas s’attendre à quelque chose d’aussi impressionnant qu’avec un accessoire dédié. Mais de voir ce type de technologie arriver dans nos smartphones est incontestablement un bond en avant — surtout pour les vidéastes amateurs.

Pour ne rien gâcher, l’image est d’excellente qualité quelle que soit la résolution de sortie choisie par l’utilisateur. À titre personnel, j’ai trouvé que la 4K à 30 images par seconde offrait le meilleur compromis image / stabilisation.

Notez enfin qu’un mode « anti-secousses » avancé est aussi disponible en 1080p30. Mais comme beaucoup d’autres solutions du même acabit, cela consiste surtout en un crop assez agressif dans l’image pour ne conserver que le centre du film — moins impacté par le flou de bougé.

Vivo X51 5G : l’avis de Clubic

Pour un premier smartphone en Europe, Vivo nous offre un produit assez contrasté. Porteur d’une innovation forte en l’objet du micro-gimbal qui vient stabiliser son capteur photo principal, le X51 5G se démarque avantageusement de la concurrence.

Mais cela se paie au prix de compromis qu’il est difficile de ne pas prendre en compte au moment de dresser un bilan. Certains auront du mal à laisser passer la présence d’un SoC de milieu de gamme dans un smartphone vendu 800€. Nous tiquons davantage sur un logiciel un peu capricieux, et dont certaines fonctions que l’on considérait comme acquises chez d’autres constructeurs manquent à l’appel.

Le Vivo X51 5G se fait aussi témoin d’une certaine réalité. Il y a quelques années, dépenser 800€ dans un smartphone était synonyme d’absence de compromis justement. Le beurre et l’argent du beurre, en quelque sorte. Désormais, et même en s’approchant du millier d’euros, il faut parfois faire l’impasse sur des caractéristiques techniques ou des features. Un nivellement par le bas qui n’est pas forcément du fait de Vivo, mais qui nous chagrine de façon globale.

En cela, nous conseillerons surtout le Vivo X51 5G aux personnes ayant une appétence particulière pour la photo et, plus encore, pour la vidéo. Impressionnant à bien des égards sur ce point, le smartphone pourrait toutefois décevoir celles et ceux qui recherchent avant tout un écran irréprochable ou une autonomie en béton armé.

Conclusion
Note générale
8 / 10

Pour un premier pas en Europe, Vivo arrive avec un smartphone haut de gamme intéressant. Grâce à son gimbal intégré, le X51 5G s’adresse tout particulièrement aux vidéastes amateurs ou aux passionnés de photographie à la recherche d’un appareil d’appoint convaincant.

Également très bien doté en audio grâce à une puce Hi-Fi dédiée, le Vivo X51 5G demande malgré tout de faire quelques concessions difficiles à entendre pour 799€. Absence de recharge sans-fil, écran fluide mais mal calibré et SoC milieu de gamme en tête.

Tel est le contrat que l’on vous demande d’accepter. Mais si cela ne vous refroidit guère, nul doute que vous trouverez dans le Vivo X51 5G un très bon compagnon de route.

Les plus
  • Bonne prise en main
  • Suffisamment puissant pour tous les usages
  • Une journée et demie d’autonomie
  • Un gimbal intégré, la vraie bonne idée !
  • Téléobjectifs plaisants
  • Des photos de nuit bluffantes
  • Excellent en audio
Les moins
  • Écran assez mal calibré
  • Quelques lacunes logicielles
  • Moteur de vibrations à revoir intégralement
Sous-notes
Design
8
Écran
7
Performances
7
Autonomie
7
Photographie
9
Logiciel
7

Test réalisé sur un smartphone prêté par le constructeur.