Samsung passe la vitesse supérieure avec le Galaxy Z TriFold, un smartphone pliant à triple volet doté d'un bel écran interne 10", de charnières rassurantes, d'une finition élégante et d'une fonction PC qui prend tout son sens (Dex). La technologie et le format semblent désormais mûrs pour une démocratisation ; reste à savoir si le produit arrivera en France, et à quel prix.

Enfermé dans un showroom parisien, en tête-à-tête avec le Samsung Galaxy Z TriFold, j'ai appris à connaître le smartphone dont tout le monde parle en ce moment. Alors qu'Apple n'a toujours pas le moindre pliant à son catalogue, Samsung passe la surmultipliée avec un téléphone qui se plie deux fois, sans donner l'impression d'être un prototype fragile. Une heure plus tard, je suis ressorti sourire aux lèvres avec une conviction : la techno est prête. Le vrai suspense, maintenant, c'est le prix et la disponibilité en France.
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Premier contact : la finition et le système de pliage en U
Ma première impression, c'est la qualité perçue. Le TriFold possède le même niveau de finition premium que la gamme Galaxy Z : matériaux, ajustements, rigidité… Tout respire le sérieux. Le choix technique est aussi assumé : Samsung opte pour un pliage en U.
Concrètement, l'écran interne se replie vers l'intérieur et reste protégé quand on ne l'utilise pas. Le revers de la médaille, on y reviendra plus tard, il n'y a pas de position intermédiaire à deux panneaux qu'on peut avoir avec un pliage en Z (et qui est parfois bien pratique). Les charnières inspirent pour leur part la confiance. Elles donnent une sensation de solidité un peu plus impressionnante que sur le Huawei Mate XT, avec une résistance bien dosée et une stabilité qui rassure immédiatement.
L'indice de protection IP48 du Samsung vient confirmer ce point, là où le trifold chinois se contente d’un IPX8, qui empêche théoriquement l’intrusion de tout objet solide d'un diamètre supérieur à 1 millimètre. Enfin, même les plis de la dalle interne se font oublier : ils existent, mais il faut vraiment se placer de biais pour les deviner.
Petit détail, mais qui compte au quotidien : une fois le smartphone replié, l'espace entre les panneaux est infime. En mode smartphone, le TriFold est ainsi moins épais qu'un Z Fold 5 d'il y a deux ans (12,9 mm annoncés, 13 mm pour le Huawei Mate XT), et déplié, l'ensemble paraît bien plus fin qu'une tablette (3,9 mm d'épaisseur). Difficile de faire plus mince tout en gardant un port USB Type-C ! Le connecteur physique vit d'ailleurs peut-être ses derniers jours sur les téléphones pliants.
À l'usage, une fois déplié ou utilisé comme un ordinateur
Déplié, c'est là que le Z TriFold révèle son véritable intérêt. Samsung nous propose un splendide écran Amoled 2X LPTO interne de 10 pouces, soit 25,4 cm de diagonale (définition de 2 160 points par 1 584, résolution de 269 ppp, luminosité de 1 600 nits, rafraîchissement adaptatif de 1 à 120 Hz), avec l'impression d'avoir trois écrans de 6,5 pouces alignés. C'est juste un bonheur pour les yeux !
Le multitâche prend enfin du sens : trois applis côte à côte, pas pour la démo, mais parce que c'est réellement lisible et utilisable. Je me surprends même à faire naturellement ce que les pliants promettent depuis des années et que je ne fais pas trop avec le mien (un Pixel Pro Fold) : comparer des infos (plusieurs fenêtres de navigation), déplacer des contenus d'appli en appli (il y a même une fonction de drag & drop avec détourage automatique dans la galerie), ouvrir de vrais documents bureautiques comme un tableau ou une présentation, etc.
Le confort en lecture est aussi une bonne surprise. En portrait, la prise en main est franchement agréable et le format vertical convient parfaitement pour lire un article sur le Web ou consulter un PDF. En paysage, autre plaisir : fini les grosses bandes noires dans les films et séries qu'on se traîne souvent sur les pliants à deux volets. Le ratio tablette est vraiment plus naturel que le format carré des pliants actuels.
Mais le moment où je me suis dit "OK, là il se passe un truc sous mes yeux", c'est quand j'ai joué avec Samsung DeX. Sur ce format, DeX n'est plus un bonus pour les technophiles, il devient une évidence. Souris, clavier, fenêtres, barre des tâches... Le TriFold se comporte comme un petit ordinateur, directement sur son écran interne.
Et si vous avez un moniteur compatible, le mode multi-écran permet d'étendre l'espace de travail et de déplacer des fenêtres du téléphone au moniteur comme on le ferait avec un Mac ou un PC (sans câbles, je précise !). La puissante puce Qualcomm Snapdragon 8 Elite, bien accompagnée de 16 Go de mémoire vive et d'un espace de stockage de 512 Go, assure une fluidité irréprochable sans chauffe perceptible, malgré une finesse annoncée autour des 3,9 mm une fois le Z TriFold ouvert. À tester de manière intensive sur une journée complète de travail afin de se forger un avis définitif.
En ce qui concerne l'autonomie, Samsung sort l'artillerie lourde du moins sur le papier : batterie 5 600 mAh répartie sur les trois panneaux, charge rapide à 45 watts avec, en plus, l'adaptateur secteur fourni. La charge sans fil est elle aussi de la partie, mais plafonne à 15 watts.
Et maintenant, quid de la suite
Évidemment, tout n'est pas parfait. L'îlot photo (200+12+10 mégapixels pour - dans l'ordre - grand-angle, ultra grand-angle et téléobjectif) dépasse beaucoup. Résultat : impossible de poser le TriFold complètement à plat pour l'utiliser comme une vraie tablette. C'est frustrant, et on espère une solution technique sur la prochaine génération (pourquoi pas une partie photo démontable ?).
En noir, le Samsung Galaxy Z TriFold. En bleu, le Z Fold 7 de cette année. C'est quasi le même avec un panneau en plus. ©Nicolas Guyot pour Clubic
Le pliage en U impose aussi un choix "tout ou rien" : soit on utilise l'écran Amoled 2X externe (diagonale de 6,5 pouces - 16,5 cm -, définition de 1 080 points par 2 520, luminosité maximale de 2 600 nits, taux de rafraîchissement de 120 Hz), soit l'écran interne une fois les deux panneaux latéraux ouverts. Ici, pas de mode intermédiaire à deux panneaux, contrairement à l'approche du pliage en Z du Huawei Mate XT. Ajoutez à cela 309 grammes dans la poche, une dalle qui adore les reflets et les traces de doigts… et vous avez la liste des concessions à faire pour l'utiliser au quotidien.
Restent pourtant quelques inconnues au moment de boucler cet article : la dissipation thermique de la puce Qualcomm s'effectue-t-elle sur un ou plusieurs panneaux ? Et surtout, ce Galaxy Z TriFold verra-t-il un jour le marché français ? Samsung le commercialise déjà en Corée depuis le 12 décembre, mais chez nous, c'est encore flou. Quant au prix, si on en croit les tarifs pratiqués en Corée, il pourrait faire très mal : aux alentours des 3 000 euros chez nous, hors éventuelle inflation liée à la pénurie de mémoire vive et de stockage d'ici à 2026.
Le Samsung Galaxy Z TriFold vu sous toutes les coutures. ©Nicolas Guyot pour Clubic
Pourtant, impossible de le nier : ce premier contact avec le Galaxy Z TriFold a été un coup de foudre. Une heure passée avec lui sans la voir filer. Là où le Huawei Mate XT butait sur des compromis rédhibitoires (à commencer par l'absence des services Google), ce Samsung donne furieusement envie d'y croire. Au point de me surprendre à me projeter. Et si, demain, un seul smartphone remplaçait vraiment tous mes autres appareils ?