Rory O'Neill bonjour, où en est RIM en Europe en terme de parts de marché ?
RIM travaille aujourd'hui en partenariat avec plus de 375 opérateurs et distributeurs dans 140 pays et avec 855 partenaires ISV qui développent des applications BlackBerry.
Nous revendiquons 3% de parts de marché dans ce que nous appelons les « travailleurs mobiles ». Nous recensons d'ailleurs 62 millions de travailleurs mobiles en Europe. Les marchés européens les plus dynamiques actuellement dans ce secteur sont le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne. Détail intéressant, 34% des acquéreurs de nos mobiles le trimestre dernier a été constitué de « non entreprises ». De manière plus globale, 40% de la base installée de BlackBerry est « non entreprise >, soit une croissance de 29% par rapport à l'année précédente.
Quelles sont les applications les plus populaires sur plateforme Blackberry ?
Historiquement, les utilisateurs de RIM se servaient plutôt de leur mobile Blackberry pour les emails. Mais nous allons aujourd'hui bien plus loin que les emails. Nous participons actuellement à la démocratisation d'une nouvelle vague d'applications avec des utilisateurs qui exploitent des logiciels également en dehors du bureau. Dans le monde de l'entreprise, les applications les plus populaires sont liées au CRM (services financiers ou secteurs publics). Dans le monde du grand public, ce sont les services d'accès aux informations (actualités, réseaux sociaux, navigation) et au multimédia (musiques, images, vidéos) qui rencontrent le plus de succès.
Certaines des applications populaires comme Facebook ou FlickR Mobile vont-elles à terme être pré installées sur les prochains terminaux de RIM ?
Cela dépend en fait du bon vouloir des opérateurs. Ce sont eux qui peuvent choisir les applications qu'ils désirent proposer à leurs clients via notre bibliothèque de logiciels. Nous ne voulons pas imposer tel ou tel logiciel car nous pensons que c'est l'opérateur mobile qui doit sélectionner les programmes de son choix en fonction de sa stratégie commerciale.
Et comptez-vous proposer un « Blackberry App », un kiosque de téléchargement de logiciels gratuits ou payants pour mobiles Blackberry ?
Sur les mobiles Blackberry, il est déjà possible en utilisant notre navigateur web d'accéder à un signet présentant les dernières applications publiées et compatibles avec notre plateforme. Cela a été possible via un partenariat avec la boutique en ligne Handmark. Nous avons également une application nommée « Blackberry Solutions Catalog » qui référence les applications lesp lus populaires par catégorie. C'est un moyen de nous différencier avec ce que proposent Nokia, Apple ou d'autres. Ce n'est pas à nous de mettre en place un programme fixe/mobile permettant d'acheter du contenu mais aux opérateurs ou partenaires désirant se lancer dans une telle activité.
Au delà du fonds de 150 millions de dollars mis en place, comment RIM compte recruter de nouveaux développeurs avec une concurrence de plus en plus acharnée dans le monde des OS mobiles face à Mac OS X Mobile, Symbian Fondation, Windows Mobile ou Linux mobile ?
Nous voulons faciliter la création d'applications en mettant en relation les développeurs avec les opérateurs mobiles. Nous nous chargeons également d'autoriser l'exploitation de notre de logo, nous mettons en place des campagnes de communication communes et nous assurons la présence de nombreux développeurs dans les salons ou autres évènements où ils peuvent mettent en avant leurs programmes. Enfin, nous apportons une grande importante à proposer un support de développement technique.
Comment se passe aujourd'hui la distribution des smartphones Blackberry en Europe ? Sera-t-il possible à terme d'acheter un smartphone de RIM sans abonnement mobile associé ?
Nous avons aujourd'hui trois types de clients : les entreprises (PME/PMI/grands comptes), les TPE et le grand-public. Dans le même temps, les opérateurs mobiles sont également très importants pour nous et nous devons assurer les livraisons dans les temps de tous nos terminaux auprès de tous ces acteurs. En France, il est possible d'acheter un mobile Blackberry chez les opérateurs ou dans certaines boutiques comme la Fnac. En revanche, il seront toujours commercialisés avec un abonnement mobile associé.
Nous travaillons également avec certains distributeurs dont notamment Carephonewarehouse en Angleterre et il est possible d'acquérir via leurs différentes boutiques des mobiles Blackberry sans abonnement. Nous avons donc des partenariats forts avec les distributeurs, dont Brightpoint, 20:20 ou Ingram Micro, et envisageons également de passer à d'autres axes de distribution.
Cette stratégie en France consistant à associer un mobile Blackberry avec un abonnement favorise finalement des accords d'exclusivité avec les opérateurs ?
Non. Nous voulons par exemple proposer notre prochain smartphone, le Blackberry Bold, avec autant d'acteurs que possibles. Mais nous pouvons effectivement tout de même proposer des opérations commerciales ponctuelles dans certains pays. Cela dépend du time to market de certains opérateurs qui souhaitent lancer plus ou moins rapidement un mobile de notre gamme. Toutefois, nous n'avons pas vocation à commercialiser tous nos terminaux avec des accords d'exclusivité opérateur.
Finalement, le grand-public ne connait pas encore réellement les marques RIM et Blackberry. Que comptez-vous faire pour les populariser en dehors d'un cadre d'entreprises qui vous connaissent déjà ?
Nous avons de grandes ambitions pour l'Europe. Nous allons investir dans une importante campagne de communication sur la marque Blackberry d'ici la fin de l'année. En France, nous ne savons pas encore quelle type de campagne marketing nous allons mettre en place. En Angleterre, nous avons lancé une publicité « Life on Blackberry » avec des campagnes publicitaires dans certains évènements sportifs. Notre ambition est de dire au monde entier qu'un téléphone mobile est aujourd'hui dépassé. Nous devons désormais passer aux smartphones avec les Blackberry.
Rory O'Neill, je vous remercie.