Supercalcul: le CEA réafirme sa confiance en Bull et vise le pétaflop

Matthieu Dailly
Publié le 29 juillet 2008 à 16h30
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Substitue aux essais nucléaires réels, les simulations informatiques de réactions atomiques se rapprochent peu à peu du pétaflop (un million de milliards d'opérations par seconde). À cette échelle, la profusion de données et la complexité des interactions nécessitent de plus en plus de puissance de calcul. C'est pourquoi la Direction des applications militaires (Dam) du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et le français Bull, ont signé un contrat de collaboration pour concevoir et réaliser Tera 100, le futur supercalculateur destiné au Programme de simulation français. Le groupe industriel, fournisseur de systèmes d'information ouverts, flexibles et sécurisés, désormais spécialiste des supercalculateurs, remporte ici son énième contrat avec le secteur public.

« Depuis l'arrêt définitif des essais nucléaires en janvier 1996 et la ratification du traité d'interdiction complète des essais (Tice), la France a démantelé son centre d'expérimentations et le maintien sur le long terme d'une capacité de dissuasion fiable et sûre repose désormais sur la simulation », explique le CEA. Tandis que pour Bull, « les technologies pétaflopiques sont un enjeu majeur aussi bien pour la recherche universitaire, pour l'industrie et pour l'emploi, (...) notamment dans l'aéronautique, l'énergie, la climatologie, les sciences de la vie, la finance, le traitement de l'information, et également pour le développement durable et les économies d'énergie. Le calcul haute performance est (...) un élément fondamental de la souveraineté des États ».

Le contrat, sur le long terme, comporte deux phases : la première, de recherche et développement, permettra de valider les technologies nécessaires à cet ordinateur, la seconde phase devrait permettre au CEA de mettre en service le tout premier système pétaflopique d'Europe avant 2011.

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Bull est le concepteur de Tera 10, le super calculateur classé numéro un en Europe et numéro cinq dans le monde et « qui fonctionnera encore environ six mois en duo avec Tera 100, avant d'être démonté », souligne Stéphane Laveissière du CEA. L'hexagone compte, pour sa part, 34 systèmes dans les 500 premiers contre 17 seulement six mois plus tôt. Le plus puissant d'entre eux est celui qui a été installé en début d'année au CNRS. Tandis que le véritable système numéro un, baptisé « Roadrunner », a été construit par IBM pour le département américain de l'énergie au National Laboratory de Los Alamos. Il sera, lui, utilisé pour faire des simulations de comportement d'armement atomique dans les premières fractions de secondes après l'explosion.
Matthieu Dailly
Par Matthieu Dailly

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