Un homme enregistrait un son sur son smartphone © Dontree_M / Shutterstock
Un homme enregistrait un son sur son smartphone © Dontree_M / Shutterstock

Le géant de la cybersécurité, McAfee, profite du CES 2024 pour dévoiler une technologie révolutionnaire de détection des deepfakes audio, avec une avancée créditée à l'intelligence artificielle, pour contrer cette même IA.

McAfee a présenté, lundi 8 janvier, son « Projet Mockingbird » qui pourrait s'apparenter à une percée majeure dans la lutte contre les deepfakes audio, cette technologie utilisée pour créer des phrases, déclarations ou discours d'une personne, sans que celle-ci les ait prononcés, avec tous les risques que cela comporte. La solution de McAfee livrerait des résultats étonnants de précision, en s'appuyant sur des modèles d'intelligence artificielle contextuels, comportementaux et catégoriels, qui aident à plus facilement identifier les altérations malveillantes dans les vidéos.

Une détection des sons modifiés très précise

L'innovation de McAfee, présentée cette année au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, semble remarquable. L'entreprise américaine spécialisée dans la cybersécurité indique avoir atteint une précision de 90 % dans la détection des sons altérés à des fins malveillantes. De quoi offrir aux utilisateurs un outil crédible pour discerner le vrai du faux, dans un contexte où les contenus générés par l'IA prolifèrent.

En se basant sur des modèles d'intelligence artificielle contextualisés, catégoriels et comportementaux, McAfee entend ériger un rempart d'importance contre des phénomènes comme la cyberintimidation, la manipulation de la réputation et les escroqueries basées sur les différents deepfakes.

Ces faux sons, utilisés dans des arnaques sophistiquées et des vidéos, peuvent mettre en péril la vie privée, la réputation mais aussi l'identifié en ligne des utilisateurs et personnes concernés. Forcément, et face à la difficulté croissante de distinguer les contenus authentiques des manipulations numériques, une telle innovation nous paraît essentielle. Surtout si, comme le prétend McAfee Labs, elle atteint une précision de 90 % sur les sons générés par l'IA.

Intelligence artificielle © Shutterstock
Intelligence artificielle © Shutterstock

Une technologie anti-deepfake plus que bienvenue, en cette année 2024 capitale

La technologie du Projet Mockingbird, dont on a compris l'utilité première, ne se limite néanmoins pas à la détection des deepfakes audio, nous dit McAfee. L'entreprise explique qu'elle devient une boussole indispensable pour guider les utilisateurs à travers le paysage numérique, en les aidant à évaluer la probabilité qu'un contenu soit transformé, ou tout simplement faux. Aux États-Unis, on pense évidemment aux élections présidentielles prochaines, avec la possibilité de discerner, instantanément et grâce à la technologie, l'authenticité d'une vidéo politique, ce qui réduit les risques de manipulations électorales.

Mais au fait, vous vous demandez pourquoi McAfee a choisi « Project Mockingbird » comme nom ? Celui-ci est inspiré des oiseaux moqueurs qui imitent les chants d'autres oiseaux, ce qui symbolise ici la capacité des hackers à imiter les voix de célébrités pour tromper les consommateurs. Peut-être l'entreprise permettra-t-elle de restaurer la confiance des utilisateurs envers l'IA.

À Vegas, dans le désert un peu frais ces temps-ci du Nevada, McAfee présentera des démos publiques de cette nouvelle solution. Notons qu'elle s'inscrit, de façon plus générale, dans la vision de l'entreprise californienne de fournir un portefeuille complet de modèles d'IA pour protéger la vie numérique des consommateurs. Histoire de ne pas laisser trop d'avance aux pirates.