Enlisé dans un conflit qui semble sans fin, Israël est également le pays le plus touché par les cyberattaques - © Rokas Tenys / Shutterstock
Enlisé dans un conflit qui semble sans fin, Israël est également le pays le plus touché par les cyberattaques - © Rokas Tenys / Shutterstock

En 2023, Israël a vu le nombre de cyberattaques tripler, ce qui en fait le pays le plus visé. Les cyberguerres sont désormais le nouveau visage des conflits mondiaux.

Les tensions croissantes au Moyen-Orient ont, semble-t-il, déteint sur les cyberattaques. Le chef de la cybersécurité d'Israël accuse l'Iran et le Hezbollah d'attaques incessantes, qui se sont intensifiées après la Journée pro-palestinienne de Jérusalem, qui a vu l'Iran se mêler au conflit entre Israël et le Hamas.

Malgré une baisse des cyberattaques depuis le début 2024, Pascal Geenens, directeur du département Threat Intelligence de Radware, dont le siège est basé à Tel-Aviv, prévoit une augmentation en raison des tensions entre Israël, l'Iran et le Liban. De son côté, dans un récent rapport, Google prévoit que l'Iran continuera probablement les cyberattaques destructrices en cas d'escalade du conflit.

Des tensions qui ne sont pas sans rappeler le conflit qui oppose en Europe, l'Ukraine et la Russie, deux pays qui s'enlisent également dans une cyberguerre sans merci.

Les cyberattaques, une nouvelle norme dans les conflits géopolitiques

Lorsque la Russie a envahi l'Ukraine, elle a utilisé les cyberattaques comme une arme stratégique pour cibler l'Ukraine avant et pendant l'invasion. Ces attaques ne se sont pas limitées à l'Ukraine, mais ont également visé les États-Unis et les alliés européens de l'Ukraine au cours des deux années qui ont suivi le début de la guerre.

Au Moyen-Orient, le cyberconflit prend une forme différente. Les participants au conflit ont des forces et des limites différentes, ce qui les rend plus asymétriques. L'Iran et le Hamas sont des adversaires plus opportunistes. Les opérations militaires d'Israël ont limité la capacité de réponse du Hamas, et le pays possède les capacités cyberoffensives les plus sophistiquées de la région.

Une augmentation significative des cyberattaques a ainsi été observée avant et après le 7 octobre, tandis que des niveaux d'activité beaucoup plus modestes ont visé Israël cette année.

Les hacktivistes prennent aussi part aux conflits - © Maksim Shmeljov / Shutterstock
Les hacktivistes prennent aussi part aux conflits - © Maksim Shmeljov / Shutterstock

États-nations et hacktivistes, les acteurs du cyberconflit

Parce que les armes conventionnelles ne constituent pas actuellement une option acceptable pour l'Iran, le pays utilise l'espace cyber pour mener à bien certaines opérations destructrices.

Les États-nations ne sont donc plus les seuls acteurs impliqués dans le conflit. L'année dernière, l'hacktivisme s'est considérablement développé. Une grande partie de l'augmentation des cyberattaques en Israël est d'ailleurs due à l'hacktivisme, comme le démontre la forte augmentation des attaques par déni de service. Ce n'est pas comme si cela n'existait pas auparavant, mais disons que tout était moins bien organisé. Dorénavant, les hackers peuvent se rassembler par exemple sur Telegram. Il est alors plus facile de communiquer via des hashtags spécifiques, de se retrouver et de créer des alliances pour mener à bien des attaques.

Pascal Geenens prévoit que « peu importe ce qui se passera à l'avenir, que ce soit une opération militaire, le résultat d'une élection qu'ils désapprouvent, ou quelqu'un qui dit quelque chose qui leur déplaît, ils seront présents et il y aura une vague d'attaques DDoS ». Un regard désabusé sur ce qui pourrait bien devenir le quotidien en matière de conflits internationaux.

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