Toujours plus perfides, les cybercriminels utilisent désormais les images de Google Maps pour accompagner leur chantage à la webcam soi-disant piratée. Leur objectif est de donner plus de crédibilité à leurs menaces.
Google Maps est un outil ô combien utile pour des dizaines de millions d'utilisateurs partout dans le monde, mais hélas, les images qu'il contient peuvent être détournées à des fins malveillantes. Les escrocs qui se livrent à des campagnes d'arnaques au chantage à la webcam se servent pour certains des visuels de l'application de navigation pour renforcer le poids de leur approche auprès de leurs victimes, en leur montrant carrément leur domicile.
Le chantage à la webcam, une technique ancienne qui se perfectionne avec le temps
Le chantage à la webcam n'est pas vieux comme le monde, mais il est presque aussi vieux que les premières applications de chat en ligne. La technique, aussi appelée « sextorsion », consiste pour l'individu malveillant à envoyer un message à une personne en se présentant comme un pirate informatique.
L'escroc dit alors à sa victime détenir la preuve qu'elle a visité des sites pornographiques, qu'elle a été piégée par sa webcam, et qu'il se tient prêt à inonder Internet des clichés capturés. Le but ? Obtenir de l'argent, sous forme de rançon, d'un transfert d'argent ou de cryptomonnaies, avec des sommes qui peuvent parfois s'élever à plusieurs milliers d'euros.
Dans l'immense majorité des cas (car il reste toujours la possibilité technique et statistique d'être piraté dans de fâcheuses positions), l'individu malveillant ne détient aucun contenu compromettant de sa victime. Il ne joue que sur un ressort psychologique évident pour effrayer sa cible et la faire chanter.
Google Maps utilisé comme ressort psychologique de proximité
Le problème, c'est que les cybercriminels sont toujours plus rusés et utilisent les instruments les plus modernes à leur disposition pour piéger plus facilement leurs victimes. Google Maps en fait partie. L'application de navigation est géniale, nous le disions, en ce qu'elle permet de parcourir le monde et d'avoir une idée, images à l'appui, de ce à quoi ressemble la ville, le bâtiment ou la rue où l'on doit se rendre.
Machiavéliques, les escrocs utilisent les images de Google Maps pour montrer aux victimes une photo, extérieure, de leur immeuble ou de leur maison. Le cliché, couplé au nom et à l'adresse de la personne visée, constitue un élément supplémentaire susceptible de faire craquer la victime, et de faire pencher la balance du côté du méchant. Ce dernier veut montrer qu'il est carrément dans l'intimité de sa proie, qu'il la surveille et la traque.
Ajoutons que souvent, les escrocs récupèrent des données publiques, issues par exemple de plateformes comme les réseaux sociaux personnels ou professionnels, les sites de type Société.com, etc. Ils peuvent aussi piocher sur le dark web dans des fuites de données. On le ne répètera jamais assez : si vous recevez un tel message, aussi personnalisé soit-il, ignorez-le, et ne cédez pas à la panique.
29 novembre 2024 à 16h57