La plateforme de vidéos la plus populaire au monde s'apprête à bousculer nos habitudes de visionnage. YouTube expérimente actuellement une refonte majeure de son interface qui pourrait transformer radicalement notre expérience sur le site.

YouTube s'apprête à bousculer nos habitudes de visionnage. © Shutterstock
YouTube s'apprête à bousculer nos habitudes de visionnage. © Shutterstock

Depuis sa création en 2005, YouTube n'a cessé d'évoluer pour s'adapter aux usages de ses utilisateurs. Après avoir survécu à l'ère du « Broadcast Yourself » et s'être adapté à l'explosion des smartphones, voilà que la plateforme s'attaque à son interface desktop. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les changements sont conséquents !

Une refonte qui bouscule les codes

Le changement le plus notable de cette nouvelle interface ? La disparition pure et simple des dates de mise en ligne et du nombre de vues sur la page d'accueil. Un choix audacieux qui pourrait nous pousser à nous concentrer davantage sur la qualité du contenu plutôt que sur sa popularité.

Un nouveau changement qui va peiner à convaincre. © vidIQ/Dexerto sur X
Un nouveau changement qui va peiner à convaincre. © vidIQ/Dexerto sur X

L'organisation de la page a également été repensée de fond en comble. Les commentaires et la description trouvent désormais leur place dans une barre latérale à droite de l'écran. Un changement qui permettrait de consulter ces informations tout en continuant à regarder la vidéo. Pratique, non ? Les suggestions vidéo, quant à elles, se retrouvent maintenant directement sous le lecteur. Une disposition qui rappelle étrangement celle des débuts de YouTube, quand on passait des heures à enchaîner les vidéos virales sans même s'en rendre compte.

Un accueil mitigé de la communauté

Face à ces modifications, les réactions des utilisateurs sont contrastées. Certains saluent l'aspect plus épuré de l'interface et la possibilité de lire les commentaires sans avoir à scroller. D'autres regrettent la disparition d'informations qu'ils jugent essentielles, comme le nombre de vues qui permettait d'avoir un premier aperçu de la popularité d'une vidéo. YouTube joue la carte de la prudence en présentant ces changements comme une simple phase de test. Une approche compréhensible quand on se souvient des tollés provoqués par certaines modifications passées, d'autant que Marques Brownlee, le premier youtuber tech américain, ne semble pas convaincu de ce changement :

« Arrêtez de vouloir suivre Netflix et contentez vous de rester YouTube »

La plateforme semble chercher un équilibre entre simplicité d'utilisation et richesse des fonctionnalités. Peut-être est-ce aussi une tentative de nous faire découvrir des contenus moins populaires mais tout aussi qualitatifs ? L'algorithme de recommandation pourrait ainsi mettre en avant des pépites cachées plutôt que de se fier uniquement aux statistiques. Si vous êtes curieux de tester cette nouvelle mouture par vous-même, sachez que YouTube la propose actuellement aux abonnés Premium. L'occasion de vous faire votre propre avis sur cette refonte qui fait tant parler d'elle.

Le parallèle avec Instagram : une leçon du passé

L'expérience d'Instagram en 2019 nous offre un éclairage intéressant. La plateforme avait testé la dissimulation des likes dans sept pays, avec des résultats pour le moins mitigés. Adam Mosseri, le patron d'Instagram, avait d'ailleurs admis que « cela n'avait pas changé grand-chose à l'expérience utilisateur ». Les influenceurs s'étaient retrouvés face à un dilemme : certains appréciaient la réduction de la pression sociale, tandis que d'autres voyaient leur engagement chuter drastiquement. Une situation qui pourrait se reproduire sur YouTube, où les créateurs dépendent fortement des métriques de visibilité.

Cette volonté de YouTube de masquer certaines métriques s'inscrit dans une réflexion plus large sur la « dépressurisation » des réseaux sociaux. Mais comme l'a montré l'expérience d'Instagram, la solution n'est peut-être pas dans une approche universelle, mais plutôt dans la personnalisation de l'expérience utilisateur. En fin de compte, la remarque de MKBHD soulève une question essentielle : les plateformes ne devraient-elles pas se concentrer sur ce qui fait leur force plutôt que de copier leurs concurrents ? Une réflexion qui mérite d'être posée à l'heure où les frontières entre les réseaux sociaux semblent de plus en plus floues.

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