La question de l'hébergement des données de santé des Français continue de créer la polémique. Car aujourd'hui encore, c'est Microsoft qui s'en occupe.

L'autorisation donnée l'an dernier à l'hébergement des données de santé des français, piloté par le Health Data Hub, avait créé une forte polémique. En effet, c'était Microsoft qui avait obtenu ce marché, et qui aujourd'hui encore héberge nos données au sein des serveurs de Microsoft Ireland Operations Ltd. Une situation qui est devenue intenable pour de nombreuses autorités en France, justifiant un rappel à l'ordre.
La CNIL et les élus rappellent à l'ordre le Data Health Hub
Le Health Data Hub (HDH) doit se diriger vers une solution d'hébergement européenne, qui assure la protection des données françaises face au droit américain. C'est une démarche qu'a rappelé plusieurs fois le député Modem Philippe Latombe, qui a multiplié les courriers en direction de la plateforme, et auxquels le média L'Informé a eu accès.
Dans ceux-ci, il rappelle cette nécessité, et demande que lui soient transmis les détails des différentes étapes de la migration à venir vers un service de cloud souverain. Il est appuyé par la CNIL, qui a publié deux délibérations le 11 mars dernier dans lesquelles le régulateur regrette que la plateforme « ne dispose toujours pas à ce jour d'un prestataire susceptible de répondre à ses besoins tout en protégeant les données du SNDS contre les accès des autorités publiques d'États tiers. »

Il faut non seulement une solution souveraine, mais aussi la plus sécurisée possible
Du côté du HDH, on reconnaît la nécessité de ce changement. La patronne de la plateforme, la polytechnicienne Stéphanie Combes, a ainsi indiqué dans une réponse au député Philippe Latombe en date du 15 février dernier qu'il fallait avoir les « solutions souveraines » comme cap. En ajoutant pourtant un bémol. « Cet objectif est dépendant de l'existence d'une solution adéquate et devra être adapté selon les caractéristiques de celle-ci » indique-t-elle.
Dans un courrier du 10 février, Stéphanie Combes était encore plus précise, expliquant que « la souveraineté n’est pas la seule composante de la sécurité informatique et au regard de la sensibilité des données traitées, nous nous devons de recourir à une solution qui soit, d'un point de vue global, la plus sécurisée possible. ». Alors, va-t-on devoir attendre encore longtemps ?
Source : L'Informé