Une équipe de l’université de Berkeley a localisé une partie de la matière manquante longtemps restée invisible.

Des chercheurs de l’Université de Berkeley a annoncé avoir localisé une partie de la matière longtemps manquante dans le modèle cosmologique actuel. Leur méthode d’observation leur a permis de détecter des structures de gaz chaud jusque-là invisibles, qui servent de connecteur entre les galaxies. En observant des signaux invisibles à l’œil nu, ils ont pu reconstruire un réseau d’interconnexions jusque-là cachées.
Une avancée qui redéfinit les modèles de matière ordinaire
Les astronomes, qui se sont penchés sur la question de la matière noire pendant des décennies, ont longtemps cherché à comprendre où se trouvait cette matière visible que l'on soupçonnait d'être omniprésente mais qui ne semblait pas se manifester de manière évidente. Des recherches précédentes avaient déjà mis en évidence une matière « manquante », mais la question restait ouverte : où cette matière se cachait-elle ? Les chercheurs de Berkeley pensent avoir trouvé la réponse. Grâce à un ensemble de données plus détaillées et à une nouvelle méthode de cartographie des structures cosmiques, ils ont identifié des filaments de gaz chaud, invisibles jusque-là. Ces structures relient les galaxies, et forment ainsi un réseau gigantesque à travers l’univers.
Les chercheurs ont utilisé des instruments capables de mesurer l'intensité et la température de ces gaz chauds, très difficiles à détecter avec les techniques traditionnelles. Ces nouveaux instruments offrent une vue bien plus précise des régions que l’on croyait vides ou dépourvues de matière. La découverte de ces filaments pourrait réécrire les fondements de la cosmologie moderne, notamment en ce qui concerne la répartition de la matière dans l'univers. La localisation de ces filaments permettrait aussi d’expliquer certains phénomènes que les scientifiques n’arrivaient pas à élucider auparavant, comme la distribution étrange de la matière dans certaines régions.

Une méthode révolutionnaire et une meilleure cartographie de l'Univers
Contrairement aux méthodes classiques qui se basent sur la lumière visible ou des ondes radio, la technique de Berkeley analyse le rayonnement diffus qui proviennent de gaz chauds. Ils ont pu ainsi déduire des informations plus précises sur l’emplacement et la température de la matière. En étudiant les interférences de ce rayonnement avec d'autres éléments de l'univers, les chercheurs ont pu découvrir des réseaux de gaz entrelacés, invisibles dans les modèles traditionnels.
La cartographie de ces filaments donnera ainsi aux astronomes un outil précieux pour affiner leur vision des galaxies, des amas de galaxies et des grandes structures cosmiques.
Cela pourrait aussi avoir des applications dans l'étude des forces gravitationnelles qui régissent l'univers et dans la recherche sur la matière noire, cette forme de matière encore mal comprise mais que les scientifiques croient être à l'origine de l'accélération de l'expansion de l'univers.
Source : UC Berkeley News, Physics Letters Research