Orange : la sortie de l'iPhone en France pour Noël... compromise ?

Alexandre Habian
Publié le 08 octobre 2007 à 14h46
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Commercialisé depuis le 29 juin aux Etats-Unis, l'iPhone d'Apple sera également mis sur le marché dès le 9 novembre prochain en Allemagne et au Royaume-Uni. En France, la situation est nettement plus ambiguë, le produit n'ayant pas encore véritablement été annoncé. Il n'y a eu en effet ni conférence de presse officielle ni présentation du produit par Steve Jobs, pourtant présent dans les autres pays européens où il sera disponible.

La raison ? Le PDG de France Télécom, Didier Lombard, a préféré honorer sa présence à Hanoï pour signer un contrat local plutôt que de l'annuler et assurer une annonce officielle du produit. Les tensions entre Orange d'un côté, qui doit assurer la commercialisation de l'iPhone en exclusivité en France, et Apple ont donc été palpables dès la fin septembre. Inutile de rappeler au passage que ni les forfaits permettant de l'acquérir ni sa date de sortie n'ont été à ce jour mentionné.

S'en est suivie une défiance de la part d'Orange qui a tout simplement décidé d'annuler sa présence sur le salon Apple Expo de Paris. Même sanction fin septembre avec un article incendiaire de Challenge qui a mis au goût du jour les problèmes de redistribution (on parle de 30% des revenus) à Apple d'une partie du chiffre d'affaires, jugée trop importante par Orange, de l'opérateur généré avec l'iPhone.

Comment Orange peut-il se permettre d'être aussi exigeant ? Apple est-il trop gourmand face à un marché français régit par quelques lois contraignantes ? Cela peut s'expliquer premièrement par les parts de marché de l'opérateur français (45%), bien plus importantes que celles de ses homologues européens. T-mobile revendique par exemple 38% « seulement » du marché de la téléphonie mobile Allemande contre 25% « uniquement » par O2 au Royaume-Uni.

Cette fois c'est un article Les Echos qui tente d'éclairer la situation sur les tensions entre Apple et Orange. Le premier opérateur mobile français reprocherait à Apple les nombreuses failles de sécurité de l'iPhone, qui serait « hackable » trop facilement (comprendre désimlockable trop facilement). De même, selon Orange, ce sont des lois nationales sur la vente liée qui gêneraient l'opérateur pour sa mise rapide sur le marché. En cause le code de la consommation et plus précisément son article L122-1 qui interdit la vente liée d'un produit et d'un service.

Il serait donc obligatoire pour Orange de commercialiser l'iPhone avec ET sans abonnement associé. Or, il était déjà acquis que le souhait d'Apple était de ne pas faire subventionner son iPhone par un opérateur mobile. Et c'est un cas spécifique à la France qu'Apple n'avait pas prévu. Surtout que la marque à la pomme comptait sur un reversement d'une partie des revenus générés par Orange avec l'iPhone pour gagner l'exclusivité du produit en France. Mais comment proposer le produit sans abonnement et avec toujours une partie des revenus de l'iPhone à partager ? C'est le casse tête que tente de résoudre les deux entités.

Faut-il augmenter le taux de reversement du partage de revenus entre Orange/Apple pour pallier le manque à gagner ? Faut-il commercialiser un iPhone sans abonnement à un prix suffisamment dissuasif pour que chaque mobinaute préfère l'acquérir avec un abonnement Orange ? La sortie de l'iPhone en France comporte encore une part importante d'inconnue.
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