Tut tut ! © Klein Vision
Tut tut ! © Klein Vision

Les autorités slovaques ont délivré le certificat de navigabilité à l'AirCar, ce convertible avion-voiture. Après 70 heures de tests et 200 décollages-atterrissages « compatibles avec les standards EASA », l'entreprise progresse pour que son véhicule soit accepté dans le ciel et sur les routes. Mais gare aux mauvaises surprises…

Est-ce vraiment le meilleur des deux mondes ?

Et dire qu'on nous avait promis des voitures volantes !

Eh oui, cette fois, la réalité tente de se rapprocher au plus près de la science-fiction. Les voitures volantes seraient-elles proches de devenir le standard de demain ? Klein Vision, l'entreprise slovaque qui développe l'AirCar, en est persuadée.

Il faut dire que le prototype de vol progresse, avec déjà plus de 70 heures de tests en vol ainsi que 200 décollages et atterrissages. C'est en tout cas suffisant pour que les autorités slovaques de l'aviation civile, qui ont suivi les standards de l'EASA (European Union Aviation Safety Agency), donnent le certificat de navigabilité pour ce modèle d'essai. Il avait déjà, en mai dernier, réalisé un vol de 35 minutes entre les aéroports de Nitra et de Bratislava, avant que le pilote ne replie les ailes et rentre dans son garage.

Go go gadgéto voiture © Klein Vision
Go go gadgéto voiture © Klein Vision

Moins de routes, plus d'aéroports

De prime abord, la promesse est alléchante : trois minutes pour passer du format « voiture » (deux places, l'envergure d'un utilitaire) à la configuration « avion » à hélice propulsive, un seul moteur BMW de 160 chevaux fonctionnant avec des carburants classiques à la pompe, et la possibilité de monter à 18 000 pieds (un peu moins de 6 000 m) pour des vols de plusieurs heures. La version finale adoptera d'ailleurs un autre moteur de 300 chevaux et promet une autonomie d'environ 1 000 kilomètres. Celle-ci ne sera pas prête avant au moins l'an prochain, et les certificats… prennent du temps.

Reste que finalement, derrière l'émerveillement de voir une voiture volante digne de certains dessins animés, les futurs utilisateurs devront passer par un imposant lot de contraintes pour prendre leur AirCar (enfin, si elle dispose un jour de sa licence en Europe et des autorisations route/air).

Au revoir les bouchons, bonjour l'administration © Klein Vision

Vignette crit'AirCar

Tout d'abord, n'espérez pas décoller depuis votre jardin, il faudra obligatoirement une piste, donc un aérodrome. Certes, il y en a beaucoup en France, mais il ne suffit pas d'arriver en bout de piste à la sortie de l'autoroute pour décoller.

Les pilotes auront aussi besoin d'une licence de pilote privé (PPL) adaptée à un avion, car l'AirCar ne rentre pas dans la catégorie ULM. Ils devront également avoir des autorisations de vol, et pourront éventuellement emmener un passager. Et évidemment, cela se corse si vous comptez franchir une frontière.

L'autonomie, elle, est intéressante… Mais n'oubliez pas que votre bolide consommera plus qu'un avion classique, car il embarquera beaucoup de choses inutiles pour un avion. En tant que voiture, l'AirCar aura la taille d'une camionnette, puisqu'il faut bien ranger ses ailes et son moteur à hélice quelque part. Enfin, il ne faudra pas lésiner sur les révisions ni les inspections. En effet, il s'agira de garder une voiture chez vous qui réponde aux standards de l'aviation. Dernier point, Klein n'a pas encore dévoilé le montant de la facture à l'achat, mais peut-être vaut-il mieux se payer un coupé et un abonnement dans un aéroclub…

Reste que tout cela est bien terre à terre… dans une époque où l'on peut voler en voiture volante !