L'avionneur Airbus et CFM International, propriété de GE Aviation et Safran, font la promotion de la technologie « open fan », pour des moteurs et des avions plus efficaces demain.
À l'occasion du salon de l'aéronautique de Farnborough, au Royaume-Uni, les annonces pour un secteur plus vert se succèdent, et Airbus suit de près les avancées de son partenaire CFM International, coentreprise détenue à 50/50 par Safran et General Electric. Cette dernière est en effet à l'origine de l'architecture de moteur en rupture open fan, qui pourrait bien aboutir à des économies de carburant de l'ordre de 20 %. Les tests en vol sont espérés pour la période 2025-2030.
Des ambitions communes pour des essais en vol dans la seconde moitié de notre décennie
Airbus et CFM International collaborent donc pour tester en vol le futur démonstrateur d'essais de CFM, qui vise à accélérer à la fois la maturité et le développement des technologies de propulsion avancées. Ce travail s'effectue dans le cadre du programme de démonstration RISE, pour Revolutionary Innovation for Sustainable Engine.
La technologie prendra vie à bord de l'avion amiral d'Airbus, un A380, au cours de la seconde moitié de la décennie, avec une campagne d'essais qui sera menée au centre d'essais en vol de l'avionneur européen, à Toulouse. L'A380 en question sera équipé d'un moteur open fan, situé sous l'une de ses ailes, avec un très gros porteur spécialement configuré et instrumenté.
Airbus compte beaucoup sur cette technologie et espère s'en équiper définitivement pour des appareils qui entreraient alors en service d'ici 10 à 12 ans. Il y aura évidemment une étape intermédiaire au vol d'essai de l'A380 : celle des essais au sol du moteur, suivie des essais en vol depuis le centre de General Electric Aviation à Victorville, en Californie.
100 % de compatibiliité avec du carburant d'aviation durable et une réduction de CO2
Ce programme d'essai conjointement mené par Airbus et CFM International devra aboutir à une meilleure compréhension de l'intégration moteur/aile et des performances dynamiques, et fournir des gains d'efficacité du système de propulsion. Un travail sur l'acoustique sera également fait, « pour les communautés situées autour des aéroports et aussi pour les passagers à l'intérieur de la cabine », explique Airbus.
Mais surtout, les deux sociétés veulent prouver que leur technologie offrira un meilleur rendement énergétique. Elles évoquent une réduction de 20 % des émissions de CO2 par rapport aux moteurs les plus efficaces aujourd'hui. Safran promet en outre une compatibilité du futur moteur avec un carburant d'aviation durable (SAF), et ce, à 100 %.
Avant les essais, un travail de plusieurs années déjà entamé va se poursuivre. Il s'agit notamment pour CFM et Airbus de déterminer les contraintes physiques de vol, la conception et les évaluations pour l'installation du moteur de démonstration d'essais en vol. Elles comprendront « la définition des "lignes aérodynamiques" du pylône (c'est-à-dire l'aérodynamique et les géométries physiques), l'évaluation des charges, les qualités de maniement, et les performances et la préparation de la modélisation pour soutenir l'analyse des essais en vol », nous dit Pascal Arrouy, open fan architect chez Airbus. De nombreux autres éléments de l'A380, aussi bien extérieurs qu'intérieurs, devront être adaptés pour supporter le moteur et obtenir une autorisation de vol.
Source : Safran/Airbus