Cette nouvelle enveloppe budgétaire a pour but d'accélérer le déploiement du plan de sécurisation des hôpitaux débuté en 2021.
Les hôpitaux français sont depuis de nombreux mois déjà la cible de cyberattaques particulièrement sévères qui paralysent les services de santé.
Une attaque de grande ampleur qui paralyse l'hôpital de Corbeil-Essonnes
Le 20 août dernier, l'hôpital de Corbeil-Essonnes en région parisienne a subi une attaque informatique d'ampleur qui a mis à genoux les différents logiciels utilisés par les praticiens mais également l'accès à internet de l'établissement.
Les médecins et le personnel soignant sont contraints de repasser au papier pour le suivi de leurs patients tandis que ceux nécessitant une surveillance importante ont été transférés vers d'autres établissements. Le retour à la normale n'est pas prévu avant plusieurs mois.
Cette situation n'est pas inédite. Depuis 2021, 733 incidents de sécurité dont une centaine de cyberattaques ont ciblé 582 hôpitaux français. Si la menace semble ralentir en cette année 2022, elle reste encore suffisamment sérieuse pour le gouvernement, qui souhaite accélérer la sécurisation des systèmes informatiques des établissements de santé.
Un budget de 20 millions débloqué qui pourrait être insuffisant face aux menaces
En visite à l'hôpital de Corbeil-Essonnes, François Braun, le nouveau ministre de la santé, a annoncé une nouvelle enveloppe budgétaire de 20 millions d'euros, qui s'ajoute aux 18 millions d'euros consacrés à cette mission lors du Ségur de la santé en 2021. « La santé des Français ne sera pas prise en otage », ajoute le ministre.
Le ministre délégué de la Transition numérique, Jean-Noël Barrot, indique à son tour que cette somme permettra de « quasiment doubler le nombre d'établissements de santé qui bénéficieront de ce parcours de sécurisation ». 130 établissements ont déjà débuté l'examen de leurs systèmes informatiques avec l'Agence nationale de sécurité des systèmes d'information et vont très prochainement mettre à jour leur parc.
Pas sûr pourtant que cette somme soit suffisante pour moderniser l'ensemble des hôpitaux français. Les experts en la matière soulignent que le parc informatique mis en place dans les établissements est souvent obsolète et qu'il existe un manque d'experts en cybersécurité. Ces derniers préfèrent travailler dans le privé à des salaires bien plus importants que ceux permis par les budgets limités alloués aux hôpitaux.
Source : Les Echos