Les années d'expérience de la firme sur le marché des baladeurs vont-elles aider Archos à transformer ce nouvel essai face à une ribambelle d'équipes aussi connues que Apple, D-Link / DivX, Kiss ? La réponse dans cet article !
Présentation
À première vue, l'Archos TV+ ressemble à la plupart des décodeurs présents sur le marché (TNT, ADSL ...), seule sa couleur blanche lui donne un petit air d'Apple TV, mais sans plus. Dans son ensemble, l'Archos TV+ n'est pas vilaine, loin de là et pourtant... A y regarder de plus près, l'aspect de la bête laisse pourtant entrevoir une finition que l'on pourrait qualifier d'artisanale. Cela n'a rien de péjoratif, mais force est de constater que les patins pas toujours collés au centre des pieds de l'appareil ou bien encore le système de diode visible au travers de la petite vitre plastique translucide laisse tout de même un petit goût de « prototype », à l'heure où les appareils de ce type misent gros sur le design et la finition, ça fait un peu tache. Mais passons, puisque l'essentiel ne situe pas là, mais plutôt à l'intérieur de l'appareil !
Archos TV+ et sa « riche connectique »
Dans cette coque se trouve donc toute une série de puces qui permettra à l'Archos TV+ de décompresser / compresser des médias audio, vidéo ou photo stockés ou non sur un disque dur (de 80 ou de 250 Go, oui le gap a de quoi surprendre !) intégré à l'appareil. En outre, l'Archos TV+ est dotée de deux interfaces réseaux : l'une filaire avec la présence d'un connecteur Ethernet, l'autre sans fil grâce à l'intégration d'une puce WiFi 802.11g.
Le système de diodes pas forcément des plus élégants
Le boîtier qui mesure 250x164x37mm pour un poids de 1,294 Kg accueille également une connectique assez large et plutôt impressionnante (voir photo). On notera ainsi la présence de ports USB (type B en esclave et type A en hôte), de connecteurs composite, S-Video, RGB, YPbPr en entrées et en sorties. Citons aussi la présence d'un port HDMI en sortie, alors que la partie audio est composée d'une entrée analogique et de sorties analogique et numérique (SPDIF type RCA).
Les ports USB dissimulés par une trappe à glissière
L'Archos TV+ est livrée dans sa boîte avec une télécommande (particulièrement complète qui se compose notamment d'un clavier QWERTY intégral), un transformateur électrique, un câble 6 RCA/Sortie Péritel et un autre câble 6 RCA + jack/Entrée Péritel. Un manuel d'utilisation en français est également fourni. On regrettera l'absence complète de câble HDMI qu'il faudra acheter séparément si vous souhaitez connecter l'Archos TV+ à un écran LCD en numérique.
Archos TV+ et sa télécommande avec clavier complet
La phase d'installation
Une fois une connectée et démarrée, la bête vous demandera quelques renseignements (pays d'utilisation, résolution à employer ...), bref rien d'insurmontable. Puis viendra le moment de choisir entre l'accès réseau WiFi (en choisissant le réseau adéquat et en entrant le mot de passe correspondant au réseau sélectionné) ou l'accès Ethernet filaire.
Si tout se passe bien, vous devriez en moins d'une dizaine de minutes vous retrouver face à l'écran d'accueil principal du produit qui dévoile ainsi pour la première fois son interface. Une interface à laquelle nous allons maintenant nous intéresser !
Interface et ergonomie
Les personnes qui ont déjà touché un baladeur Archos de génération 5 auront certainement « la surprise » de s'apercevoir avec l'Archos TV+ que l'interface est... identique à celle employée par les baladeurs de la marque ! En effet, partant de l'adage que c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures, Archos a ici repris l'interface de ses baladeurs fétiches.
Si l'idée en elle est même n'est pas mauvaise (l'interface des baladeurs Archos génération 5 n'étant pas désagréable), on aurait aimé que le fabricant français peaufine un peu plus ce portage ! Car, il faut bien reconnaître, qu'afficher une telle interface sur un écran 46 pouces Full HD dans une résolution maximale de 576p (720x576) ça fait vraiment tache.
Au final, on se retrouve donc avec une interface complètement calquée sur celle des baladeurs, mais qui perd beaucoup son raffinement visuel. Les icônes sont pixellisées, les polices grossières, rien n'est vraiment lisse... Bref, c'est brouillon ! Quand on a testé auparavant des boîtes comme l'Apple TV ou la DivX Box qui affichent une interface bien mieux adaptée aux écrans LCD FullHD (en 1080i ou 1080p), forcément, la pilule a du mal à passer.
Ceci étant dit, intéressons-nous maintenant à l'ergonomie. Si l'interface n'a pas changé d'un iota, l'ergonomie, elle, a évolué, notamment grâce à la fameuse télécommande fournie avec le produit qui permet de naviguer dans les menus. Cette télécommande à l'avantage de proposer un double système de pilotage pour la navigation. Ainsi, une classique croix directionnelle est proposée sur la droite du périphérique et permet d'aller d'item en item, alors que le pad rond placé à gauche permet de déplacer un curseur (comme celui d'une souris) sur l'écran afin de sélectionner les éléments. Le système est plutôt efficace et permettra à tout à chacun d'employer la méthode qui lui convient en fonction des modules employés sur l'appareil.
Outre ce double système, cette télécommande présente l'avantage d'intégrer un clavier complet en standard qui est malheureusement au format QWERTY. Une intégration bienvenue qui s'avère très pratique pour entrer par exemple un mot de passe pour le réseau WiFi ou une adresse Web dans le navigateur comme nous le verrons plus tard...
Au niveau des menus, pas de chamboulement, comme pour l'interface on se retrouve face à un tableau identique à celui présenté pour les baladeurs génération 5. Les icônes sont disposées de la même manière, les options également (présentes généralement en bas à droite de l'écran et accessibles/activables via le bouton M de la télécommande) et les mêmes animations viennent agrémenter le tout (petite séquence dans une vignette pour les vidéos, icônes d'interface animées...). Encore une fois, si l'idée n'est pas forcément mauvaise on aurait tout de même aimé retrouver quelque chose d'un peu plus d'original et de tranché par rapport à ce qui se fait sur les baladeurs...
Quelques mots sur la compatibilité
Pour souvenir, au niveau vidéo on peut citer le MPEG4 en ASP@L5 (résolution maximale de 720x576), le DivX/Xvid (jusqu'à 720x576, sans utilisation des fonctions avancées de type « Quarter Pixel » ou « GMC », le DivX Pro est donc toujours exclu et la machine n'est pas certifiée par DivX) et le WMV (résolution maximale de 720 x 576, équivalent au DVD donc). Sur la trentaine de fichiers vidéos testés par nos soins, seulement trois ont refusé n'ont pas été lus correctement (refus de lecture, problème de son, incompatibilité MKV...).
Via l'achat de certains plug-ins, on peut aussi profiter des vidéos Podcast (H.264 jusqu'à 720x576 et audio AAC) ou encore de la lecture MPEG2-MP@ML (bitrate maximal de 10 Mbps - résolution maximale de 720 x 576 avec son AC3). Il faudra toutefois débourser 20 euros pour chaque plugin...
Pour la partie audio, les grands classiques sont présents : MP3 (bitrate de 30 à 320 kbit/seconde CBR & VBR), WMA (avec ou sans DRM) et WAV. Les listes de lecture m3u peuvent également être interprétées.
Comme les derniers baladeurs Archos, la TV+ autorise aussi l'affichage des photos aux formats JPEG, PNG et GIF. Il sait également lire et afficher les fichiers PDF. Au niveau du WiFi, précisons tout de même que le produit prend en compte les réseaux ouverts, les réseaux WEP (64 et 128 bits), ainsi que les réseaux WPA et WPA2. Il nous reste maintenant à évaluer tout cela dans la pratique, ce à quoi nous allons nous atteler dans les parties suivantes du test.
Fonctionnalités audio
Si vous disposez d'un ordinateur sous Windows XP / Vista avec Windows Media Player 11, sachez qu'il vous sera possible d'accéder directement aux musiques partagées et stockées sur ce même ordinateur depuis votre TV. Pour cela, il suffira de vous sélectionner l'item « uPnP » dans la liste de navigation. A noter que cette fonction demande à ce que les différents appareils soient sur le même réseau local, un routeur/modem compatible uPnP fait également partie des impératifs matériels.
Lors d'une lecture, l'interface est identique à celle employée sur les baladeurs on retrouve le titre, le nom de l'album et le nom de l'artiste. Les noms du prochain et du précédent morceau sont également affichés (et l'utilisateur peut appuyer dessus pour lancer leur lecture). Le volume, la barre « temps » représentant le morceau et la pochette du disque (si elle se trouve dans le tag ID3) sont également affichés. Si cela est amplement suffisant, on regrettera l'absence de petits raffinements visuels supplémentaires qui auraient permis l'Archos TV+ de se détacher un peu de la base déjà proposée par les baladeurs depuis plus de 6 mois maintenant.
La qualité de restitution est tout à fait correcte, mais est très tributaire des enceintes (intégrées ou raccordés à la TV) utilisées. Comme d'habitude, l'écoute peut être enrichie de différents égaliseurs / paramètres. Dans ce registre, citons le bassboost (amplification des basses), les égaliseurs prédéfinis (jazz, classique, live, rock, techno), l'égaliseur personnalisé et la balance.
Fonctionnalité vidéo
L'Archos TV+ permet aussi de lister et de visionner des vidéos. Chaque vidéo est associée à une petite vignette miniature animée. Une simple pression sur le « Ok » de la télécommande permet de lancer la lecture.Pendant cette phase les mêmes options que celles offertes par les baladeurs sont proposées. Dans ce registre on peut citer les choix : format (options disponibles : auto, plein écran, image maximisée, image d'origine), vitesse de lecture (1/8, ¼, ½, normale, 2x , 4x ), sauvegarder comme vignette (de prévisualisation) et afficher les informations sur le ficher lu.
La qualité de restitution est correcte, mais quelques défauts viendront toutefois interpeler les utilisateurs de grandes télévisions LCD Full HD. Tout d'abord, il semble que l'interpolation (optimisation de l'affichage d'un contenu simple définition sur un écran haute définition) soit aux abonnés absents. Du coup, on reste loin de la qualité offerte par la lecture d'un DVD à partir d'une platine récente. Par ailleurs, on insistera sur le fait que l'Archos TV+ n'est pas à même d'afficher le moindre contenu vidéo HD, un peu gênant à l'heure où les écrans FullHD se démocratisent et que ce genre de contenus commencent enfin à se multiplier...
Outre le visionnage des vidéos que vous possédez déjà, l'Archos TV+ peut, grâce à une connexion Internet (via WiFi ou Ethernet), accéder aux contenus vidéo légaux proposés par l'Archos Content Portal (ACP).
L'accès à l'ACP demande une inscription (création d'un compte qui demande en plus du nom, prénom, email, le numéro de série et l'identifiant produit), une fois cette phase un peu rébarbative effectuée, l'utilisateur pourra accéder gratuitement aux vidéos de Dailymotion et d'Euronews. Il pourra également louer ou acheter des vidéos et des films sur les services Fnac VOD (4,99 euros / film pour 48 heures)., VOD Mania, Vodeo.tv ou encore acheter de la musique sur Music Me tout cela depuis sa télévision. Si ces accès aux offres légales sont les bienvenus, on regrettera la nécessité pour certains services de devoir créer des comptes supplémentaires (en plus de celui qui a déjà du être créé pour accéder à l'ACP).
L'Archos TV+ a l'avantage d'intégrer en standard une fonction d'enregistreur numérique. En d'autres termes, en reliant correctement l'entrée du produit à une TV, box TNT, box ADSL TV, décodeur satellite... il sera possible d'enregistrer sur le disque dur de l'Archos TV+ les contenus que l'on souhaite.
Cette fonction d'enregistrement à l'avantage d'être couplée par un guide de programme électronique pour vous aider à programmer facilement vos enregistrements. Seul problème, le service n'est gratuit que pendant une année, ensuite il faudra débourser 15 euros pour profiter une année supplémentaire.
Question qualité, autant être franc, l'enregistrement de l'Archos TV+ sur une télévision HD fait plutôt pale figure. Limitée à une résolution de 640x368 en MPEG4 avec un bitrate allant de 500 à 2500 Kbit/seconde, cette fonction enregistrement restitue effectivement une qualité médiocre sur des écrans LCD de grande taille de type HD Ready ou Full HD. Une fois encore, on ne peut que reprocher à Archos de ne pas avoir adapté son produit aux télévisions d'aujourd'hui et de demain. En effet, avec une telle résolution, l'Archos TV+ est parfaitement adaptée aux écrans cathodiques, mais c'est tout... la restitution sur une TV HD se fait au détriment d'affichage de gros pavés, alors qu'une technologie avancée d'upscaling aurait permis de limiter cela...
Fonctions photos
Comme sur ses baladeurs, l'Archos nous propose ici d'accéder à nos photos numériques pour les afficher sur notre TV. La photothèque de l'utilisateur se présente sous la forme d'une mosaïque composée de miniatures de ses photos.L'appareil permet notamment l'affichage de diaporamas avec de nombreux effets de transitions au demeurant assez réussis et fluides. Notons au passage qu'il est possible de lancer la lecture d'un diaporama tout en lisant un fichier audio.
Lors de l'affichage d'une photo, la visionneuse offre de nombreuses possibilités : zoom (assez fluide d'ailleurs), navigation au sein de la photo, rotation, définir la photo comme fond d'écran. La qualité d'affichage dépend grandement ici de la qualité des photos prises, mais dans le domaine de la photo, l'Archos TV+ a l'avantage de pouvoir afficher de la vraie haute résolution. Pour peu que vos photos aient été prises dans une grande résolution, la restitution devrait être parfaite sur un écran LCD Full HD.
Les fonctions supplémentaires
Bien entendu, pour peu que votre réseau soit suffisamment rapide (surtout dans le cas du WiFi et de la vidéo) vous pouvez toujours accéder à ces contenus en « streaming » sans les stocker, à condition de laisser l'ordinateur hôte allumé.
Dans le même ordre d'idée, l'Archos TV+ présente deux ports USB (type B en esclave et type A en hôte - l'un compatible USB Mass Storage / MTP et l'autre compatible Mass Storage / PTP - Picture Transfer Protocol). Cela permettra de connecter une clé USB, un disque dur externe ou un appareil photo numérique pour transférer du contenu sur l'Archos TV+ ou sur ces périphériques.
Grâce à l'achat d'un plug-in vendu une trentaine d'euros, il sera également possible de surfer sur le Web via le navigateur Opera. La navigation reste plutôt aisée avec la possibilité de déplacer un curseur sur l'écran et d'effectuer des zooms afin de rendre plus lisibles les caractères affichés à l'écran. On regrettera cependant le fait que le défilement des pages ne soit pas vraiment esthétique et assez saccadé. Notons aussi la possibilité d'afficher des pages Web avec du Flash, malheureusement, comme ce fut déjà le cas avec les baladeurs de a marque, Flash 8 et 9 ne sont pas pris en charge, pas plus que la technologie Java.
Conclusion
Si la génération 5 de baladeurs d'Archos nous avait plutôt séduits, le constat est tout autre avec l'Archos TV+. On peut effectivement reprocher au fabricant français de s'être contenté d'un simple portage de son baladeur sur la TV. Si l'idée n'était pas forcément mauvaise, il aurait quand même fallu songer à adapter / améliorer certaines choses. Du coup, le résultat reste un peu en travers de la gorge... ou plutôt des yeux ! L'interface et l'ergonomie sont loin d'être adaptées, la HD est aux abonnés absents, l'interpolation également...
L'Archos TV+ n'est pas la box renversante qu'on espérait ...
Certes, les fonctionnalités et la compatibilité sont alléchantes, mais cela ne suffira certainement pas à convaincre les possesseurs de télévisions récentes. Les détenteurs de télévision cathodique pourront toutefois envisager l'achat de l'Archos TV+ qui reste quand même proposée aux prix de 300 euros (version 80 Go) ou de 400 euros (version 250 Go), sans aucun plug-in... En bref, la box multimédia à disque dur ultime pour la télévision n'est pas encore parmi nous... Dommage !
