Il faut sauver Silverfall... encore !
Pas vraiment une suite, pas vraiment une extension, Silverfall : Earth Awakening est ce que les anglophones nomment un standalone, autrement dit un disque additionnel qui ne nécessite pas le jeu originel pour fonctionner. De fait, Earth Awakening n'intègre pas la campagne solo que nous avions découverte fin 2006, mais se permet d'en poursuivre le scénario. Après avoir très largement contribué au sauvetage de la cité de Silverfall, notre héros en est devenu le souverain. Tout doucement, la ville se reconstruit en fonction de l'alignement de son nouveau Roi, mais déjà le danger menace. Il prend la forme d'un individu répondant au nom de Grand Amiral Von Skromel, leader des NécroRaiders, mais c'est de la ville de Yaalta que les nouvelles les plus inquiétantes ne tardent pas à venir...Être plus proche de la nature ou de la technologie influence notamment le développement de la ville de Silverfall
Sans dévoiler davantage le scénario de cette nouvelle campagne Silverfall, disons que de prime abord, la variété est de mise. Des vertes contrées environnant Silverfall à la cité aérienne d'Etherea en passant par des environnements de jungle, le labyrinthe Cristal ou les grottes repaire des Gobelins, on ne peut pas dire que les graphistes de Monte Cristo se soient tourné les pouces. Pour ne rien gâcher, chaque zone s'accompagne de créatures spécifiques et si on peut très bien ne pas apprécier le style graphique du jeu, impossible de ne pas en reconnaître le caractère singulièrement original. L'originalité est moins nette du côté des héros qui peuvent appartenir à l'une des six races intégrées par les développeurs.
Un didacticiel a bien été mis au point par les développeurs, mais il ne sera sans doute pas suffisant pour tous les joueurs et certains risquent de « pas mal galérer » avant de maîtriser correctement toutes les aptitudes. Il faut dire qu'Earth Awakening a été l'occasion de mettre en place de nouvelles compétences ce qui porte le total à 136 aptitudes et sorts auxquels il faut encore ajouter 12 compétences dites de « haut niveau » et 8 baptisées « ultimate » par les développeurs, pour des résultats encore plus impressionnants. Cette variété s'inscrit dans un cadre plus large qui vise à laisser pas mal de liberté aux joueurs, notamment dans la progression du personnage. En bon hack & slash, Silverfall mise effectivement beaucoup sur le gain d'expérience.
Jolis, les combats ont aussi très rapidement tendance à devenir brouillons
Celle-ci permet de manière très classique d'enchaîner les niveaux et à chaque palier, le joueur peut distribuer des points dans ses caractéristiques principales (force, constitution, agilité, intelligence) ainsi que dans ses arbres de compétences. C'est ici que la liberté est intéressante puisque tout le processus de progression du héros est basé sur l'opposition nature / technologie, une opposition qui date du premier Silverfall, mais qui est bien sûr une fois encore de mise ici. Plus subtile que le classique bien / mal, cette opposition conditionne le déroulement de la partie, même si nous aurions aimé que cela influence davantage le scénario : si la ville de Silverfall est très différente selon l'orientation choisie, seules les quêtes secondaires sont modifiées par cet « alignement ».
Et l'Homme-Lézard dit « Oh les Nains »...
Ainsi et même si cela peut paraître un détail, on ne comprend toujours pas pourquoi Monte Cristo conserve cette horrible police de caractère si « windowsienne » : ils n'ont personne pour en faire une qui soit un peu plus dans le ton du jeu ? De la même manière, les nombreuses icônes ne sont guères lisibles et l'aspect général de l'interface est pour le moins austère. L'inventaire n'est guère mieux loti et les minuscules cases qui le composent ne laissent aucune chance d'admirer les nouveaux joujoux dénichés en cours d'aventure... La quête d'objets est pourtant l'un des moteurs des hack & slash et, comme sur le premier Silverfall, elle est ici reléguée au second plan avec cet inventaire peu lisible et surtout de puissants objets qui ne tombent pas si fréquemment.
Si les lieux sont nombreux, ils n'empêchent pas la campagne de se finir après, seulement, une petite dizaine d'heures de jeu pour les habitués
Pour remédier à ce second élément et sans doute pour faire plaisir à de nombreux joueurs, Monte Cristo a intégré un système d'artisanat destiné à créer des milliers d'armes, armures et autres enchantements. Hélas, dans les faits, le bilan est moins rose. Cela reste évidemment à confirmer sur le très long terme, mais il semble effectivement que les objets ainsi créés soient moins performants que ceux trouvés dans le jeu. De plus, le coût de l'enchantement semble particulièrement élevé... Vous avez sans doute l'impression qu'Earth Awakening enchaîne les mauvais points et si pour le moment nous avons surtout mis l'accent sur les défauts, il nous faut maintenant aborder d'autres éléments autrement plus réjouissants.
Plus étonnant que vraiment gênant, ce souci sera vraisemblablement corrigé par l'inévitable bal de mises à jour auxquelles les développeurs nous habituent maintenant. Ces mises à jour seront également l'occasion de corriger divers petits bugs comme ces problèmes de collisions ou ces soucis au niveau des quêtes. En l'état, Earth Awakening reste, c'est heureux, bien mieux fini que Silverfall premier du nom. Enfin, nous ne saurions terminer cet article sans parler du multijoueur qui se compose d'un mode coopératif (jusqu'à huit) très sympa et d'un mode PvP que nous n'avons hélas pas eu la possibilité de tester sur la durée : l'absence de génération aléatoire des niveaux risque toutefois d'être une lacune difficile à surmonter pour bien des joueurs habitués à Diablo II.
Conclusion
Pas aussi novateur que nous l'aurions souhaité, Silverfall : Earth Awakening revient sur les lacunes majeures de son prédécesseur. Proposé à prix relativement réduit (30 euros) et doté d'une campagne solo agréable, quoique courte, il s'impose donc comme un complément indispensable pour tous les joueurs ayant apprécié le premier volet. Les réfractaires ne risquent hélas pas d'y trouver leur compte : Monte Cristo a effectivement corrigé de nombreux éléments, mais sur le fond, le studio reste fidèle à sa ligne de conduite. Du coup, il ne faut pas compter sur la génération aléatoire des niveaux ou sur un inventaire plus enthousiasmant. Enfin, les néophytes auraient tout intérêt à découvrir ce hack & slash à la française, mais certains risquent d'être découragés par une entrée en matière un rien brutale (héros niveau 45). Un petit tour du côté de la démo jouable devrait permettre de lever les doutes... Afin d'être sûr de pouvoir profiter de l'univers si particulier imaginé par les développeurs.Ce jeu vous intéresse ? Retrouvez-le dans le