Alerte Rouge 2

Présentation générale

Fidèle à l'adage "tant que je gagne, je joue", Westwood nous sort une énième version de la saga Command & Conquer.

Je pense que pratiquement tout le monde connaît Westwood Studios et leur renommée n'est plus à affaire. Ils ont pratiquement inventé le concept de stratégie en temps réel avec Dune 2 (1992, déjà !), et ont depuis été suivi par nombre de développeurs, tels que Blizzard (Warcraft, Starcraft) ou Ensemble Studios (Age Of Empires, Age Of Kings).

Aujourd'hui ils reviennent à peine un an après la sortie de Soleil de Tiberium (suite de Command & Conquer) avec Alerte Rouge 2 (suite de... Alerte Rouge !).
Le principe est le même que dans la première version : dans une réalité alternative, les gentils américains sont opposés aux méchants soviétiques dans une guerre totale et destructrice.
Le jeu se passe toujours de la même manière avec du minerai à récolter pour construire les bâtiments qui serviront à produire les différentes unités. Une fois que vous avez assez d'unités vous les balancez sur votre adversaire et à vous la victoire !

L'aspect technique

Si le jeu n'est pas novateur, l'interface non plus n'est pas originale. Sur la droite le cartouche permet encore de tout contrôler et de voir le niveau de minerai récolté. En revanche vous avez maintenant accès à plusieurs onglets pour construire les bâtiments basiques, les bâtiments de défense, les unités d'infanterie et les unités lourdes. Ce changement par rapport à Soleil de Tiberium peut paraître anodin mais lorsque l'on est en 640*480 c'est franchement pratique !

En dehors de ça le jeu est toujours aussi léger. C'est bien agréable de se dire qu'un nouveau jeu comme celui-ci peu tourner sur des configs finalement encore assez répandus comme des Pentium II 300. Par contre les 64Mo sont un minimum pour que le jeu ne rame par trop, en particulier en réseau.



Il ne faut bien sûr pas s'attendre à une débauche d'effets graphiques, le jeu n'étant qu'en 2D. Néanmoins Westwood a su corriger les défauts de Soleil de Tiberium et la finesse des unités est nettement améliorée. On a le choix entre 3 résolutions (640*480, 800*600 et 1024*768) qui influent directement sur la surface de jeu visibles et sur le confort d'utilisation du cartouche d'option.

Les forces en présence

Je l'ai déjà dit les camps ne sont pas spécialement novateurs et l'ensemble fleure bon le Red Alert basique. Néanmoins Westwood a su apporter ça et là des modifications plus qu'intéressantes qui permettent de varier les plaisirs. Il serait donc inutile de vous faire l'inventaire de toutes les unités et bâtiments mais je vais faire un rapide tour d'horizon sur ce que Westwood a imaginé de plus "sympa".

Les "alliés"

Les américains disposent globalement d'un arsenal plus technique que leurs adversaires. D'aucun pourraient même dire plus fourbe !

Les unités ne sont pas très intéressantes et à part Tanya, toujours aussi efficace, seuls les Dauphins ont attirés mon attention. Il est d'ailleurs étonnant que les associations bien pensantes n'aient rien fait contre le massacre de ces pauvres mammifères aquatiques pixélisés... J'oubliais quand même l'Espion. Beaucoup plus puissant que dans Alerte Rouge, il peut prendre l'apparence de n'importe quelle unité mais surtout il peut entrer dans des bâtiments ennemis pour y semer la zizanie... Essayez donc d'entrer dans un Labo de Combat adverse !


Parmi les bâtiments, les plus originaux sont la Chronosphère et le Système de contrôle météo. Le premier permet de transporter très rapidement et sur de grandes distances tout types d'unités (même des bateaux ennemis sur la terre ferme... Ce qui les détruit immédiatement). Le second autorise les américains à créer des tempêtes extrêmement destructrices sur une surface d'un écran (800*600).

Les "soviets"

Les soviétiques ne font encore une fois pas dans la dentelle. Les unités sont lentes, très résistantes et tout à fait dévastatrices.

Ma préférence va au Char Apocalypse que pratiquement rien n'arrête mais les Pieuvres Géantes sont aussi assez amusantes à jouer (quoique peu efficaces). Enfin, n'oublions la plus étrange : Youri. Il permet de contrôler les unités adverses mais comme sa portée est limité, il doit suivre les unités contrôlées...


Les soviétiques ont eux aussi droit à des bâtiments sympathiques. Cela va du traditionnel Missile Nucléaire (qui détruit tout un secteur et laisse traîner quelques radiations) au très original Rideau de Fer. Ce dernier permet de rendre invulnérable une unité ou une construction pendant un court laps de temps.

Et le gameplay alors ?

Comme l'ensemble des jeux de stratégie temps réel, Alerte Rouge 2 propose deux grands modes de jeu : simple ou multi joueurs.

Le jeu solo

Après avoir joué quelques heures à Alerte Rouge 2 on se rend compte que Westwood a préféré miser sur la sécurité. On a déjà dit qu'il était encore question de l'affrontement entre les américains et les soviétiques. Eh bien, cet affrontement se traduit toujours par la réalisation de deux campagnes (seulement ?) : une pour chaque camp.

Ces deux campagnes sont, dans l'ensemble, très réussies. Elles sont longues et oblige à essayer toutes les unités. De plus leur difficulté croissante ne rebutera pas le joueur occasionnel. Entre chaque mission vous aurez droit à la traditionnelle séquence vidéo. Westwood a, comme à son habitude, utilisé de gros moyens et si certains costumes font un peu "toc" (Youri est franchement raté), l'ensemble est plutôt crédible. A noter que le jeu est intégralement traduit (ah !), mais que les voix françaises ne sont pas toutes super (oh !).

Le jeu solo est donc très agréable et permet de passer de bons moments seul devant son écran. Il faut toutefois préciser que les deux campagnes sont très ressemblantes, ce risque bien de provoquer une certaine lassitude et le joueur moyen (pas l'acharné du Command & Conquer) aura sûrement du mal à les faire de rang.

En multi joueurs

Si on est encore loin de l'offre pléthorique d'un Age Of Kings (avec 13 civilisations), il faut reconnaître que Westwood a fait un effort en proposant 8 pays. Relativisions tout de suite, les pays se contentent de prendre l'arsenal de l'un des deux camps en y ajoutant une unité spéciale. Je vous donne ici la liste de ces unités :

- Allemands : le char destroyer
- Américains : les parachutistes
- Anglais : le sniper
- Coréens : l'aigle noir
- Cubains : le terroriste
- Français : le super canon
- Irakiens : le dévastateur
- Libyens : le camion de démolition
- Soviétiques : le char tesla

Il est possible de jouer en réseau local ou par Internet. Comme d'habitude le jeu est plus agréable en local mais les quelques essais que j'ai fait sur Internet m'ont donné confiance. Le jeu restant rapide et stable même avec un grand nombre d'unités.

Sinon il n'y a aucune innovation. Une personne crée une partie et met en place l'ensemble des paramètres. On détermine quel type de jeu (mêlée, alliance,...) et le nombre d'opposants. Ensuite il faut choisir la carte, et là Westwood est encore un peu léger dans la mesure où les possibilités sont loin d'être infinies. Car si le jeu comporte tout de même 28 cartes, seulement 3 d'entre elles peuvent être jouées à 8. On est, là encore, très loin d'Age Of Kings. Parions sur la sortie rapide d'un petit add on pour rajouter quelques cartes...

Conclusion

A la lecture de mon article vous devez bien vous douter que je ne suis pas un fan de Red Alert 2. J'ai beaucoup aimé Dune 2 et Command & Conquer mais je pense qu'aujourd'hui Westwood ne se renouvelle pas assez. Il ne fait pas de doute que ce nouveau titre trouvera son public (il suffit de voir les ventes aux Etats-Unis pour s'en convaincre), mais je dois tout de même émettre quelques réserves.

Les fans de la série seront aux anges, les innovations sont suffisantes pour les motiver et leur redonner l'envie de jouer (si tant est qu'ils l'avaient perdu). Les néophytes devraient y trouver leur compte grâce à un didacticiel très bien fait et une formule qui a fait ses preuves. Les seuls qui pourraient ne pas aimer ce nouvel opus sont les accros de StarCraft ou Age Of Kings. Les choix ergonomique fait par Westwood (le clique droit désélectionne...) les gêneront continuellement, leur ôtant une bonne part du plaisir de jeu.