Un héros manquant de Poe ?
Tout d'abord, fait assez rare dans les dernières productions d'aventures récentes pour être souligné, il est possible de choisir entre trois résolutions d'écrans différentes (1024 x 768, 1280 x 960 ou 1280 x 1024). Ensuite, quelques réglages permettront de rendre l'expérience de jeu plus immersive en jouant sur les divers effets présents dans le jeu. Enfin, une option de difficulté est présente, et accessible à n'importe quel moment de l'aventure, afin de faciliter le déroulement de l'histoire. En mode « Standard », le jeu donne des pistes rapidement et permet d'étudier les documents de façon automatique. Le mode « Inspecteur » débloque les pistes si le joueur tourne en rond pendant un bon moment et les documents devront être étudiés manuellement avec toutefois l'indication du nombre d'indices à découvrir. Pour terminer, le mode « Inspecteur en chef » vous laissera vous débrouiller seul, demandant de vous investir plus profondément dans la lecture des divers documents.
Une fois la partie commencée, nous nous retrouvons dans un jeu d'aventure point & click à la première personne. Le rythme est lent, conventionnel et demandera au joueur d'être très méthodique. La première chose qui saute aux yeux est la globale faiblesse graphique du jeu. Le rendu visuel est souvent très sombre pour poser l'ambiance, mais à ce point c'est un peu abusé. Autant certains écrans seront très agréables à admirer, autant souvent ils seront très grossiers. Le pire étant certainement la modélisation des rares personnages rencontrés, carrément affreuse. Et que l'on ne vienne pas me dire que c'est pour créer encore plus d'angoisse ! Par contre, le grain de l'image et les effets de flou (survenant dans certaines situations) viennent ajouter effectivement à l'atmosphère mystérieuse souhaitée. Pour poser l'ambiance, les musiques se font assez rares, mais remplissent pleinement leur fonction en créant un environnement sonore discret, mais suffisant pour instiller l'angoisse chez le joueur. Certains sons, plus ponctuels, tentent quant à eux de faire sursauter le joueur, mais sans vraiment y arriver. Notons au passage le volume ridiculement faible des voix censé obliger le joueur à plus se concentrer, mais l'agaçant plus qu'autre chose. D'un autre côté, les voix sont peu convaincantes et présentes qu'à certains moments.
World of Lovecraft ?
Inspirée par Lovecraft, Darkness Within en respecte les codes en entraînant progressivement le joueur aux abords de la folie. Nous serons amenés à visiter de mystérieuses bâtisses style années 20, à explorer de sombres souterrains, des tombes délabrées, à descendre dans des puits sans fond, nous découvrirons d'étranges manuscrits impies et apprendrons l'existence de cultes innommables. Tout comme dans les œuvres du romancier, nous découvrons les événements passés au travers des très nombreux documents disséminés un peu partout. Certains textes peuvent se révéler très longs à lire. Ce n'est pas un reproche, dans les jeux d'aventure, cela met en place l'histoire. Parfois, il sera demandé d'en examiner quelques-uns plus profondément en soulignant les passages importants qui mettront notre inspecteur sur une piste. Cette possibilité, comme nous l'avons déjà évoquée peut-être réalisée de façon automatique par un simple réglage de la difficulté. Ainsi, nous nous retrouvons classiquement avec un inventaire rempli de divers objets, mais aussi comportant les réflexions de Loreid, les dialogues et certaines pistes à suivre. Le tout peut être mis en corrélation dans un système d'association d'idées ni ergonomique ni très convivial.Enfin, l'aventure, si elle reste très guidée, propose divers passages facultatifs que les plus curieux pourront tenter de découvrir afin d'en apprendre plus sur les événements passés et sur le background historique de Loath Nolder et de Clark Field. À la fin de l'aventure, une évaluation est proposée, indiquant le nombre de documents trouvés, celui des indices trouvés, des indices cachés dénichés, des secrets de l'histoire et les œufs de Pâques. À vous de tenter de tout découvrir, d'améliorer votre score final et de réduire votre temps. Ce dernier étant assez court et compris entre cinq et huit heures de jeu. Mais le jeu ne donne pas vraiment envie de s'y essayer à nouveau. Proche de Barrow Hill ou de Scratches, Darkness Within se révèle moins angoissant et moins stressant que ces deux titres. Le rythme lent de l'aventure ne lui permet pas de surprendre le joueur qui ne ressentira pas la peur.
Conclusion
Darkness Within n'est pas un mauvais titre, mais il dévoile une réalisation et un aspect visuel daté. Pour autant, même si certaines mécaniques sont laborieuses, l'histoire est suffisamment prenante pour que le joueur s'y investisse, sans toutefois ressentir le frisson qu'il aurait certainement aimé avoir. Très documenté, il permet une réelle immersion dans l'histoire, sa difficulté ajustable à tout moment le rend accessible aux joueurs occasionnels tout en proposant un véritable défi aux aventuriers aguerris. Un titre qui ne satisfera qu'une catégorie de joueurs. Les plus exigeants devront peut-être se tourner vers Dracula 3.Ce jeu vous intéresse ? Retrouvez-le dans le