Economic War

Nerces
Par Nerces, Spécialiste PC & Gaming.
Publié le 16 avril 2001 à 11h34
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Sorti depuis très peu de temps, ce nouveau jeu de Monte Cristo se propose de revisiter le jeu de stratégie et par la même occasion notre vision du monde politique international. L'ambiance d'Economic War empêche cependant de se prendre au sérieux de par son côté cartoon très prononcé. Il s'agit plus d'une grosse blague destinée à détendre des joueurs peut-être un peu trop stressé sur CounterStrike ?

Nuclear War

Les plus acharnés du jeu vidéo se souviendront peut-être de Nuclear War. Ce titre publié en son temps par New World Computing sur Amiga et Atari nous donnait le contrôle d'une puissance mondiale. Il était bien sûr question de domination mondiale à travers des négociations on ne peut plus sommaires , des coup de propagande pour attirer la population de l'ennemi et bien évidemment, on s'en doute vu le titre : des attaques nucléaires.

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Des copies d'écran de Nuclear War, version Amiga

Si le sujet ne prête pas forcément à rire, tout y était tourné en dérision et les actions étaient finalement toutes plus loufoques les unes que les autres comme en témoigne le débarquement d'une colonie d'extra-terrestres en réponse à une campagne de propagande on ne peut plus réussie. Le but était finalement l'éradication pure et simple des adversaire dans un feu d'artifice d'explosions atomiques. S'il y avait un survivant, parfois les adversaires s'entretuaient sans se départager, son dirigeant sautait de joie sur un décors de cataclysme en criant : "I won, I won" pour clamé sa victoire !


Nuclear War 2 ?

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Ce jeu quelque peu vieillot n'a pas été mentionné dans le seul but d'allonger un peu mon test. C'est plutôt sa ressemblance avec le titre qui nous préoccupe aujourd'hui qui m'a poussé à ce parallèle qui en aura peut-être largué quelques uns. La boîte même de ce Economic War (au format DVD... Beurk !) ne laisse pas de doute sur les intentions des développeurs. Ils se sont certainement dit : dépoussiérons un peu le jeu de stratégie et faisons rire les gens pour une fois !

Il est vrai que l'immense majorité des jeux actuels ne prêtent pas franchement à rire. Les développeurs ont une nette tendance à miser sur toujours plus d'effets gores et sur des ambiences oppressantes voire carrément terrifiante pour impliquer le joueur. Finalement bien peu de logiciels permettent une réelle détente dans un monde plus humoristique, et les titres de ce genre sont vraiment rares : Monkey Island 4 et Stupid Invaders pour l'année 2000 ? Avouez que ça fait léger !


Votez pour moi !

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Le jeu démarre par le choix d'un premier scénario parmi les 4 qui vous sont proposés, sur un total final de 24 missions. Une fois les quelques petits options définies (nom, pays...), la partie peut commencer, à moins que vous ne choisissiez de vous lancer d'abord dans le didacticiel. Si celui-ci se propose de vous initier à la plupart des notions du jeu, il ne fait en fait qu'en effleurer les possibilités. Cela peut être perçu comme un défaut, rendant les premières parites difficiles, mais c'est aussi un moyen de vous réserver de belles surprises.

Selon le scénario et le pays choisit, les objectifs ne seront pas les mêmes (guerre des télécoms, menace des OGM, pénurie de pétrole...), mais vous serez toujours le dirigeant tout-puissant d'un pays du globe. Avant de vous attaquer au but même du scénario, il faudra prendre soin de vos concitoyens, car si vous n'êtes pas populaires, vous ne serez pas réélu et la partie s'achèvera très rapidement. De même l'opposition gouvernementale ne manquera pas d'exploiter la moindre faiblesse pour pousser les mécontents dans la rue !

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En dehors de votre propre territoire les choses ne sont pas roses non plus et vous aurez à négocier avec les autres nations (sept, quel que soit le scénario) pour assurer votre place dans le monde. Les échanges commerciaux seront pour vous l'occasion de jouer avec le sort du monde en n'hésitant pas à vendre une bonne dizaine de têtes nucléaires à l'Iran ou à l'Arabie Saoudite en échange du précieux or noir. Il vous faudra effectivement gérer de concert les relations politiques et commerciales de votre pays avec les autres. Il ne vous sera pas conséquent pas possible jouer l'autruche d'un côté et de chercher de nouveaux amis pour répondre à l'agression japonaise qui a mis hors-service vos précieux labo de recherche.

Tout l'argent que vous aurez mis de côté grâce à de fructueux échanges commerciaux (ça se vend bien les missiles nucléaires), grâce à l'aide international et grâce à une saine gestion nationale, vous permettront d'investir dans la recherche scientifique afin de vous donner un avantage décisif sur vos opposants, en augmentant par exemple les capacités de production de vos usines. En outre cet argent pourra également servir à financer quelques opérations plus discrètes et surtout beaucoup reluisantes, comme le sabotage, la corruption ou l'espionnage. Vous aurez pour cela la possibilité de bâtir chez vos adversaires des ambassades véritables nids à espions d'où seront menées vos basses besognes... Et bien sûr : toute ressemblance avec des faits ou des personnages ayant existé serait le fruit du hasard !

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Pour finir si vos voisins deviennent trop entreprenants ou insultent tout simplement votre intelligence, rien ne vous empêchera de tester l'efficacité de votre arsenal nucléaire sur leurs infrastructures, afin de les rayer de la carte du monde... A moins qu'ils n'aient eux-aussi de quoi irradier vos campagnes pour des décennies, il faudra alors mettre en place des contre-missiles pour enrayer cette escalade de la violence et espérer remporter autre chose qu'une victoire à la Pyrrhus !

Techniquement au point

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La séquence d'intro est de grande qualité et à moins de ne pas aimer le style graphique adopté on ne pourra qu'être admiratif devant le travail accompli. D'autant plus admiratif que le reste du jeu est du même acabit. Les softs de gestion/stratégie ne sont pourtant pas vraiment réputé pour leurs qualités techniques, mais félicitions Monte Cristo qui montre ici sont savoir-faire.

Se présentant en 3D isométrique (un classique pour le genre), Economic War ne pouvait pas vraiment prétendre au titre de plus jeu du monde. Il n'y a cependant aucune réelle critique à formuler du côté de la réalisation. D'un point de vue pratique, tout est clairement identifiable, les menus sont sobres et parfaitement lisibles et les avertissements sonores pas trop horripilants. Les quelques touches cartoon apportent un petit plus tout à fait sympathique et viennent égayer même les écrans les plus ennuyeux.

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Les rares animations sont tout à fait réussies et les musiques très agréables. Le principe du jeu très amusant est toujours relancer par cette réalisation tout à fait au point qui ne manque jamais de souligner les séquences les plus importantes d'un telex complètement débile mais souvent très drôle. Le plus sympa reste tout de même l'aspect cartoon de l'ensemble à commncer par les visages des différents chefs d'états tous plus incroyables les uns que les autres : le rasta, A RAJOUTER !!!!!!!, j'en passe et des meilleurs !


Un petit je ne sais quoi...

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...manque à Economic War pour en faire le Hit qu'il aurait pu être. Plutôt au point techniquement et doté d'un capital sympathie assez important, le jeu n'arrivera cependant pas à accrocher tout le monde pour plusieurs raisons. La première d'entre elles concerne le manque de délire. Pourtant bien commencé par une intro vraiment sympathique et proche de l'univers des "Guignols de l'Info", on regrettera qu'Economic War ne continu pas davantage dans cette voie. L'humour est présent tout au long d'une partie mais finalement en marge des décisions prises et donc pas au coeur du jeu. C'est évidemment un choix de développement : les créateurs ont décidé de faire un véritable jeu de gestion/stratégie simplement enveloppé d'un monde caricatural et rigolo. Mais au cours de mes différentes parties, je me suis souvent demandé ce qu'aurait donné un jeu complètement délirant, où les décisions ne seraient qu'âneries en tous genres.

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Le deuxième et finalement dernier défaut du programme, est commun aux modes simple et multijoueurs. Il s'agit de la relative monotonie qui s'installe pendant ce que j'appellerais "le ventre mou" de la partie. Avant que l'on ne commence à avoir d'importants moyens et que la partie démarre réellement, il y a toujours de plus ou moins long tours de jeu quelques peu rébarbatifs. Les actions se répètent à peu près dans le même ordre afin que vous commenciez à mettre en place votre stratégie, que vous placiez vos "pions" et engrangiez les ressources indispensables à la mise en pratique de votre plan.

Le mode multijoueurs a donc un peu ce même défaut mais il ne se présente pas de la même manière. En règle générale les parties démarrent plus vite et l'action est plus soutenue, ce qui ne laisse en définitive que peu de place pour la lassitude ou la monotonie. En revanche c'est dans le déroulement de ces parties "réseaux" qu'Economic War est un peu décevant. Les bombes nucléaires y sont très nombreuses (du côté des joueurs pilotés par l'ordinateur) et ont regrettera très rapidement de ne pas avoir plus de libertés d'action : l'intelligence d'un être humain n'est effectivement en rien comparable à celle de notre copain de silicium...

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Pour finir une petite réserve sur la difficulté qui m'a semblé quelques peu élevée pour le joueur lambda. Ne dramatisons pas, il n'y a rien de surhumain dans les scénarios à accomplir, toutefois l'ambiance cartoon aurait pu laisser supposer un jeu plutôt facile. Il n'en est donc rien et un joueur peu habitué à ce genre de programme risque bien de devoir s'accrocher pour avancer... Mais après tout n'aimons-nous pas qu'un jeu dure quelques semaines ?


Conclusion

En définitive il ne me semble pas que ce Economic War deviendra une référence du monde du jeu vidéo mais ce n'est pas non plus ce qu'on lui demande. Il est là pour nous amuser et force est de reconnaître qu'il y arrive très bien, le bougre ! Alors bien sûr, on ne peut pas s'empêcher de regretter qu'il n'y ait pas un peu plus de délire, ou qu'au contraire l'humour ne soit pas un peu plus fin. Mais on prend plaisir à y jouer et c'est là l'essentiel, d'autant que le jeu arrive à être accessible à tous quel que soit la configuration (minimum Pentium II 300 avec 64 Mo).

Il est tout de même regrettable que le jeu réseau, qui aurait pu faire de ce soft un incontournable, ait été bâclé. On y jouera une ou deux partie avant de retourner au mode solo, finalement beaucoup plus sympa !

Graphismes : 16/20
Sons/Musiques : 14/20
Intérêt : 16/20
Durée de vie : 3-4 semaines
Nerces
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