Les guerres européennes ?
Très ambitieux l'objectif du développeur GSC Game World ! Créer un titre capable de donner vie à n'importe quelle bataille européenne des XVIème, XVIIème et XVIIIème siècles... Rien de moins que ça ! Si cela s'avère réussi, voilà du bonheur en barre pour le fana d'histoire moderne (XVIe - XVIIIe justement) ! Pour parvenir à cette prouesse l'éditeur a régulièrement placé le fameux chiffre de 8000 unités affichables, et il est vrai que 8000 c'est déjà un minimum pour retracer les plus grands affrontements... Quand on sait que l'armée française qui défit les troupes espagnoles dans la bataille de Rocroi (1643) comptait près de 23.000 hommes d'armes ! Reconnaissons cependant que cela promet déjà de bien belles batailles et n'a rien à voir avec ce que les autres jeux du genre nous avaient habitué ! Pensez donc que le pauvre Age Of Kings rame tant qu'il peut avec seulement 200 misérables unités par civilisation.Avec Cossacks on se rapproche en fait d'un titre comme Shogun, l'aspect stratégique prenant quelque peu le pas sur les « réflexes » mis en avant par StarCraft et consorts. En dehors de cet élément pour le moins singulier, le système de jeu reste très proche de la concurrence. Il s'agit donc toujours d'un jeu de stratégie temps réel dans lequel le joueur devra accomplir différentes missions qui lui seront confiées au travers des 4 campagnes. Dans celles-ci, il s'agira de contrôler différents peuples (imposés selon la campagne) qui permettront de se familiariser avec les différentes techniques de combat (terrestre ou maritime, cavalerie ou infanterie...). Il faut toujours récolter des ressources pour avoir assez de matériel pour bâtir des constructions toujours plus imposantes et plus complexes, qui permettront quant à elles d'établir les armées les plus efficaces et les plus grandes possibles. Enfin, il faudra affronter son adversaire le plus intelligemment possible en tenant compte des forces et faiblesses de sa civilisation et de la géostratégie de la partie.
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Une richesse stupéfiante
Il faut pouvoir mettre au point des stratégies très personnelles impliquant des unités très variées. Il faut pouvoir choisir dans quels domaines investir ses ressources. Savoir si l'infanterie doit être privilégiée ou au contraire si un mélange d'artillerie et de cavalerie sera plus efficace. Dans cette optique, il est possible de jongler entre les améliorations (le plus souvent 7 niveaux d'armes et armures par unité) et ne dépenser que ce qui est nécessaire. Le réalisme du jeu oblige à bien choisir ses unités en fonction de l'adversaire bien sûr, mais aussi en fonction du terrain. Pour une fois dans un jeu de ce type la position et le déplacement sur le champ de bataille ont une importance cruciale et un simple canon posté sur une colline pourra mettre en déroute une colonne de mousquetaires bien regroupés. De la même manière, les piquiers sont beaucoup plus efficaces face à la cavalerie lorsqu'ils sont « immobiles » et bien regroupés, risquant alors de se faire massacrer par un mortier de l'arrière-garde... Non vraiment cette richesse n'est pas inutile et malgré la complexité engendrée, c'est ce qui apporte toute sa saveur à ce Cossacks : European Wars.
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Un public restreint ?
Fan absolu de tous les jeux de stratégie temps réel sur ordinateur, mais aussi des véritables wargames avec figurines sur table, je me faisais une joie d'avoir enfin un jeu qui me permette de concilier ces deux genres. En effet, Cossacks de par le nombre d'unités et le système de jeu employé, oblige à utiliser les groupes d'unités, les formations de combat et même les séquences d'attaque à la manière d'un véritable wargame. Si cela peut satisfaire l'amateur éclairé, il faut reconnaître que cela risque de rebuter nombre de joueurs ! La richesse de Cossacks entraîne une grande complexité et pas mal de difficultés pour parvenir à le prendre en main. Les habitués d'Age Of Kings auront aussi un peu de mal à retrouver leurs marques tant le système de jeu est différent. De par le nombre d'unités et leur vitesse de production, la vie humaine n'a que très peu d'importance dans ce jeu et tenter de conserver intactes ses troupes est une perte de temps. C'est d'ailleurs là l'un des gros défauts : on passe son temps à refaire des armées tant les massacres sont nombreux !On regrettera toutefois que ces batailles ne se cantonnent finalement qu'à 4 grandes guerres de l'époque (Guerre de Trente Ans, Guerre de Sept Ans, Guerre du Nord et Guerre de Succession d'Espagne). En dehors de toute considération en rapport avec le public auquel Cossacks s'adresse, j'émettrais quelques réserves concernant certains points. En premier lieu je rapproche à Cossacks le côté brouillon engendré par le nombre d'unités en jeu. Contrairement à Shogun auquel je faisais précédemment référence, il n'est pas question de combats posés. Ici tout va très vite et en ce sens il est plus proche d'un Age Of Kings. Le jeu de GSC semble donc naviguer entre deux eaux sans jamais vraiment choisir. On a donc quelques difficultés à trouver ses marques et même après plusieurs parties ce sentiment de confusion persiste même s'il n'empêche pas de jouer. L'autre défaut est directement lié au côté wargame nettement prononcé du soft et concerne plus précisément les théâtres d'opérations. On regrettera vivement le manque d'originalité des cartes qui non seulement se ressemblent toutes, mais en plus ne permettent pas de mettre vraiment en avant des tactiques militaires novatrices : pas d'embuscade dans un relief très escarpé, de politique de la terre brûlée au milieu des champs ukrainiens...
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Des impératifs techniques
L'une des premières choses qui risquent de décevoir le joueur en découvrant Cossacks est sans aucun doute l'aspect dépouillé de son graphisme. On est très loin de la richesse d'un Age Of Kings ou de l'innovation affichée par un Ground Control. On l'a déjà, le jeu se déroule dans un monde en deux dimensions, mais surtout ce monde se caractérise par une faiblesse des détails : des espaces verts à perte de vue tout juste perturbés par quelques collines et deux ou trois forêts. Les bâtiments en eux-mêmes sont plutôt réussis, mais ils ne semblent pas s'intégrer très correctement à ces cartes finalement très froides. De la même manière, les animations sont faibles. Le mouvement de la mer fait franchement vieillot et le reste du décor ne propose aucun petit détail sympathique pour animer un peu l'ensemble du jeu : pas de bestiole sur la carte, rien non plus sur les structures que vous pouvez construire...Conclusion
Finalement que pourra-t-on retenir de ce Cossacks : European Wars ? Ce n'est pas le successeur espéré d'Age Of Kings c'est sûr, mais il ne faut pas pour autant faire une croix dessus. Bien qu'à mon sens il conviendra encore moins que le titre d'Ensemble Studios a un public jeune ou débutant, il trouvera sans aucun doute de nombreux adeptes grâce à ses multiples qualités. La possibilité de mettre en place des affrontements de grande envergure, une grande variété d'unités et finalement un gameplay vraiment axé sur la stratégie militaire, sont autant d'atouts susceptibles d'accrocher les fanas de wargames...Pour les autres il sera plus difficile (mais pas impossible) de se prendre au jeu. Une ultime remarque pour féliciter les créateurs du site web et du manuel ! Autant d'informations présentées de si belle manière est un luxe que peu de développeurs nous offrent... Alors, tirons-leur un grand coup de chapeau !