Cette proximité d'un jeu aussi réussi en son temps que Settlers n'est jamais simple à assumer. On le comparera immanquablement à son prédécesseur avec une pointe de nostalgie pour celui qui a inité le genre et un certain sens critique envers le "plagieur". Pourtant il serait dommage de s'arrêter à ce bête constat tant The Nations dispose de qualités qui lui sont propre.
The Settlers 2001 ?
Dire que The Nations est proche de The Settlers est presque une lapalissade tant les points communs sont évidents pour n'importe qui, dès le premier coup d'oeil donné au jeu. Les trois civilisations ne doivent pas vous faire penser que le jeu pourrait se rapprocher d'un quelconque StarCraft. Ici les peuples ne sont variés que graphiquement parlant : les bâtiments ont des fonctions identiques, et les métiers acessibles à votre population sont les mêmes.Pimmons, Amazones et Sajikis sont à vos ordres
Ces trois peuples sont : les Pimmons , les Amazones et les Sajikis. Si les bâtiments et unités ont finalement les même fonctions quelque soit la tribus que vous choisissiez, on peut tout de même voir quelques traits caractéristiques. Les Pimmons sont des humanoïdes tout bleus, un peu ventripotents et très feignants ! Les Amazones représentent une drôle de société dans laquelle tout le monde est beau et bronzé... Enfin les Sajikis constituent une espèce d'insectes géants agressifs.
En plus des batîments dits "vitaux" (fermes, boulanger, bûcherons, tailleurs de pierres...), vous aurez à votre disposition tout une liste de bâtiments secondaires pour mettre du "beurre dans les épinards". Il y a par exemple le laboratoire, qui en abritant un scientifique vous permettra de découvrir de nouvelles structures. On trouve aussi l'herboriste qui fournira des plantes médicinales pour soigner votre peuple ou le temple qui vous donnera l'opportunité d'appeler les dieux à l'aide.
Micro-management
Le mot est laché et il résume vraiment bien le principe de The Nations : micro-management. Sous des dehors plutôt enfantins se cache en fait un titre très riche où tout acte a son importance. La gestion de votre colonie se fera en surveillant tous les indicaturs mis à votre disposition. Il faudra ainsi prendre soin de la santé de vos sujets, tout en leur offrant le maximum de motivation possible.Les nombreux résumés de la situation de votre colonie vous permettront de voir simplement et rapidement ce qui manque à votre peuple et d'y remédier. Chacun de vos sujet dispose ainsi d'une fiche récapitulative qui décrit son nom, sa famille, son travail mais aussi tout ce qu'il a fait dans la journée ou ce qui le rend heureux / malheureux.
Pour cela un bon système vicinal est indispensable. Les premières parties seront certainement un peu brouillon et vous risquez de trouver que vos transporteurs mettent beaucoup de temps pour traverser votre colonie... c'est normal ! Il ne faut pas espérer tout réussir du premier coup, mais on finit par trouver assez vite comment optimiser les déplacements de ses ouailles et on se rend rapidement compte de l'importance des routes !
Et la baston ?
Voilà sans doute le point qui risque de décevoir les amateurs de stratégie temps réel. En effet The Nations privilégie à la manière du Settlers de Blue Byte l'aspect production. Exit donc les formations militaires, la production d'armées ou l'établissement de votre suprématie stratégique.Labo, temple, scierie, autant de bâtiments cruciaux
C'est tout juste si vous pourrez voir quelques petits affrontements entre des troupes frontalières. Pas question non plus de submerger votre adversaire (même en mode réseau) avec un monceau d'unités. Ici la stratégie est donc basée sur le développement, l'occupation du territoire, le plus rapidement et le mieux possible. C'est la seule manière d'obtenir le contrôle des ressources vitales à votre colonie et de développer celle-ci au mieux.
Tout beau, tout mignon !
L'équipe de développement a fait un travail vraiment remarquable. La réalisation technique est quasiment parfaite et prouve s'il en était besoin qu'il est tout à fait possible de faire quelque chose de magnifique sans avoir systématiquement recours aux effets graphiques les plus tape à l'oeil, aux explosions ou autres jeux de lumières sauvagement bariolés histoire de provoquer des crises d'épilepsie chez tous les photosensibles de France et de Navarre ;)Un zoom aussi "doux" qu'efficace
Alors voilà The Nations est un jeu graphiquement très simple et pourtant très réussi. Les décors sont riches avec une multitude de détails et il faut voir les lapins ou les atilopes gambader sur les prairies pour s'en rendre compte. L'ensemble est entièrement animé, et même les arbres bougent avec le vent. La finesse des personnages est également très appréciable et ce quelque soit le mode de zoom sélectionné. En effet en plus de choisir différentes résolutions, il est aussi possible de jouer sur un zoom pour se rapprocher ou non de l'"action".
Les autres titres JoWooD nous avaient habitués à se contenter d'une configuration presque ridicule au regard de ce qui se fait chez la concurrence. The Nations fait un peu figure d'exception en nécessitant une machine plus classique. La qualité graphique y est évidemment pour quelque chose mais malgré cela un simple Pentium III 500 MHz devrait vous permettre de vous en sortir très bien pourvu que vous disposiez de 64 Mo de mémoire et surtout d'une bonne carte graphique (avec 32 Mo si possible).
Conclusion
Mais qu'importe puisqu'on s'amuse vraiment beaucoup. Les campagnes sont assez longues sans être vraiment difficiles, s'adressant de ce fait à pratiquement tous les joueurs. La prise en main est immédiate pour tout les habitués de ce genre de jeu, les autres pouvant se préparer à l'aide du didacticiel bien conçu.
Voilà donc un excellent jeu à mettre à l'actif de JoWood qui avec ce The Nations et The Sting! testé précédemment dispose maintenant de produits de très grande qualité... Pourvu que ça dure ;)
Bande son : 15/20
Intérêt : 16/20
Durée de vie : 1-2 mois en solo, davantage encore en réseau