Voilà un titre délicat et difficile à comprendre pour les non-initiés. Alors la première question à laquelle il faudra répondre est : Qu'est-ce que l'Abandonware ? Première question certes, mais premières difficultés puisque ce terme ne désigne rien de très officiel mais représente plutôt un groupe de passionnés de jeux vidéos attachés aux "vieux jeux".
Nous allons donc d'abord tenter d'expliquer un peu ce qu'est l'Abandonware, avant de voir quelques exemples de jeux qui méritent encore largement le détour. De nombreux sites existent sur le sujet, alors nous ne ferons qu'une petite sélection de ce qu'on peut trouver de mieux pour finir par les multiples problèmes techniques qui ne manqueront pas de survenir lors de l'utilisation de ces bons vieux programmes !
Jeux vidéo "Revival"
Les jeux vidéos constituent assurément un loisir des plus récents, pourtant du fait des rapides progrès de la technologie, comparer les titres des années 70 (comme le Pong dont la capture ci-contre provient du site
PongStory) avec ceux qui sortent actuellement relève presque de l'archéologie ! Il existe cependant de nombreux nostalgiques de ces premiers jeux et sans aller jusqu'au Pac-Man ou à Space Invaders il est tout à fait possible de trouver encore beaucoup de plaisir avec des jeux de la fin des années 80 qui sont resté des hits indémodables.
J'en veux pour preuve les multiples adaptations et déclinaisons de softs comme
Tetris (1988) ou
Elite (1984). Ils ont vu le jour sur la plupart des machines et influencent encore nombre de productions actuelles. La plupart des gros succès d'aujourd'hui sont d'ailleurs inspirés ou carrément pompés sur des titres beaucoup plus anciens. Le dernier gros carton d'Electronic Arts,
The Sims, est finalement très proche du concept du
Little Computer People de 1982 ! Plus récent encore
Empereur : La Bataille pour Dune de Westwood Studios n'est finalement qu'une redite de leur titre de 1992 :
Dune 2.
Hélas avec les nouvelles consoles ou l'évolution des PC, la plupart de ces vénérables ancêtres ne sont plus jouables. Pire encore d'excellents titres finalement pas si anciens, ne sont plus disponibles faute de succès suffisamment important. Le jeu vidéo est un milieu où le succès doit être immédiat sous peine de sombrer dans l'oubli. Les ventes se font surtout dans le mois qui suit la sortie, après cela il ne faut plus en espérer grand chose et nombre de "petits titres" ne resteront pas dans les mémoires malgré leurs qualités.
De nombreux passionnés se sont donc mis à rassembler ces titres délaissés et à les présenter au travers de sites qualifiés "d'Abandonware", que l'on pourrait traduire par "Titres à l'Abandon", avec souvent de nombreuses informations, des captures d'écran et même parfois le jeu en téléchargement.
Corsaires ou pirates ?
Il en est qui grincent déjà des dents à la mention du mot téléchargement... Ils ont raison. Sur Internet la limite entre le légal, le toléré et le franchement illégal est souvent ténue. Le cas de l'Abandonware est à ce titre très complexe. Si l'on prend la loi au pied de la lettre il s'agit évidemment d'une démarche tout à fait illégale. Aucun (presque ?) des titres dont il sera question par la suite n'est libre de droit, les copyright s'appliquent toujours et les éditeurs propriétaires des droits peuvent poursuivre les contrevenants.
Cependant, lorsque les softs ne sont plus commercialisés une marge de manœuvre plus large est tolérée. On comprendrais même mal qu'un éditeur refuse la diffusion d'un titre vieux de près de dix ans et qui n'est plus en vente. En effet, il ne peut plus espérer en tirer un quelconque profit puisque les boutiques ne le proposent plus. En revanche sa diffusion permet tout de même de propager le nom de la marque et donc de lui faire un minimum de publicité.
Il n'est toutefois pas rare de voir certains sites dédiés à l'Abandonware retirer des programmes suite à l'intervention d'un éditeur ou d'un ayant-droit quelconque soucieux de faire respecter les lois sur le copyright. On trouve aussi des éditeurs qui ressortent des compilations contenant d'anciens titres à succès prisés dans le monde de l'Abandonware. C'est le cas par exemple de LucasArts qui pour la sortie de
Monkey Island 4, a décidé de distribuer une compilation des 3 premiers volets (1990, 1991 et 1997). Tout naturellement, il a donc demandé le retrait des jeux
Secret Of The Monkey Island et
LeChuck's Revenge des différents sites.
Certains éditeurs font en revanche exceptions en autorisant la diffusion de leurs logiciels. Les cas du français Lankhor ou de l'américain Cinemaware, sont à ce titre intéressants puisque tous leurs anciens softs sont téléchargeables sans se poser de questions de légalité. Nous en reparlerons plus tard (avec les autres liens) mais le site de
Cinemaware contient même tout un tas d'autres surprises très sympathiques !
Des titres mémorables... Pas seulement pour les nostalgiques !
Pour les joueurs plus anciens la partie qui suit n'est pas bien utile, ils connaissent déjà les qualités des titres que je vais énumérer. En revanche pour beaucoup le
Jeux Vidéo est un loisir récent, ils n'ont pas pu goûter aux merveilles qui suivent. Certains de ces titres ont tout simplement initié un genre qui fait maintenant fureur, ou alors ils proposent des thèmes peu abordés aujourd'hui.
La liste qui suit m'est bien sûr personnelle. Il s'agit de titres qui m'ont marqué pour diverses raisons et qui doivent être connus de tous les joueurs, il me semble. Un peu comme un fan de cinéma ne peut pas passer à côté de certains grands classiques. Ils ont vieillit certes mais recèle un petit quelque chose qui fait encore la différence.
Les jeux d'aventure
Les jeux d'aventure connurent leur heure de gloire avec la série des
King's Quest de Sierra On Line. Bien qu'ils ne soient pas les meilleurs de ce genre ils ont influencé de nombreux autres et en particulier l'incroyable saga des
Space Quest, qui s'est toujours voulu la parodie des grands films de science-fiction en y réussissant le plus souvent. Le meilleur épisode est le 4ème qui utilise le principe de Retour Vers Le Futur 2 en mélangeant époques et épisodes au cours d'une aventure délirante. Le même ton délirant a été adopté par Al Lowe pour sa série des
Leisure Suit Larry, éditée par Sierra et qui connu son point culminant avec le dernier volet (
Love For Sail).
King's Quest, Space Quest et Leisure Suit Larry
Dans le même style on ne peut pas oublier les fantastiques
Day Of The Tentable,
Secret Of The Monkey Island et
LeChuck's Revenge de LucasArts. Ils constituent sûrement l'aboutissement du jeu d'aventure avec recherche d'objets. L'humour est omniprésent et les combats à l'épée resteront un grand moment du jeu vidéo. Depuis l'édition d'une compilation regroupant les deux derniers par LucasArts, il n'est plus possible de trouver ces deux merveilles gratuitement, d'autant que LucasArts fait partie de l'IDSA, un organisme chargé de veiller au respect des droits d'auteur.
Day Of The Tentacle et les Monkey Island
Doté du même genre d'interface mais avec une histoire plus sérieuse on trouve, toujours chez LucasArts, les
Indiana Jones et en particulier les volets 3 (
La Dernière Croisade) & 4 (
Fate Of Atlantis). Avant de faire des softs plus destinés aux néophytes, Cryo faisait des jeux d'aventure réputés pour leur richesse. Les deux meilleurs exemples étant assurément
Dune et
KGB, qui n'ont rien à envier à leurs homologues américains. De la même manière Delphine Software s'est rendu célèbre par le jeu d'aventure et les deux immenses succès que sont
Le Voyageur Du Temps et
Operation Stealth sorte de parodie de James Bond.
Les jeux de rôle
Souvent proche des jeux d'aventure, les jeux de rôle s'en démarquent cependant par une plus grande liberté de mouvement et d'action. A l'honneur depuis de nombreuses années sur nos micros, ils n'ont cependant jamais été vraiment satisfaisants pour les fans car l'atmosphère d'un "vrai" jeu de rôle reste impossible à reproduire sur nos micros. On peut toutefois rappeller le mémorable
Dungeon Master (1988), qui pour la première fois permettait de se plonger vraiment dans l'action grâce à son environnement 3D et son temps réel.
L'une des plus anciennes série du monde du jeu vidéo,
Ultima, est sans doute l'une des plus connues. Son monde très vaste, sa liberté d'action et son luxe de détail en ont fait l'un des jeux les plus joués depuis plus de 15 ans ! Le meilleur épisode est sans conteste le 7ème (
La Porte Noire)qui permettait pratiquement de tout faire et disposait d'une aventure fantastique ! Plus récent (1991),
Ultima Underworld a révolutionné le jeu de rôle en immergeant le personnage encore davantage que dans
Dungeon Master. Reprenant la représentation de ce dernier et le monde des
Ultima, il a représenté le rêve de nombreux "rôlistes" en particulier grâce à l'intégration du système de déplacements que l'on connaît aujourd'hui dans les mondes en 3D (avant tout se faisait "case par case").
Les jeux d'action
Voilà un jeu qui aura fait passer beaucoup de monde au PC en son temps.
Wing Commander est sorti en 1990 et à ce moment là les ordinateurs comme l'Amiga 500 ou l'Atari ST connaissent un grand succès. Mais pour ceux qui possèdent la machine adéquate
Wing Commander est une vraie merveille. Pour la première fois un vrai jeu d'action dispose d'un univers avec ses personnages, son ambiance et le joueur a presque l'impression de participer à un film de science-fiction. Cette atmosphère sera encore renforcée avec le numéro 2 et surtout le numéro 3 qui intégrait un nombre incroyable de séquences vidéo.
Wing Comander, Project X et Xenon 2
Un genre aujourd'hui bien rare a pourtant eu un succès énorme durant de nombreuses années : le "shoot them up". Par ce terme anglais il faut comprendre "tuez les tous !". Il s'agissait le plus souvent de manipuler un petit vaisseau spatial censé affronter des myriades de créatures hostiles en récoltant des bonus capables d'améliorer les caractéristiques de son engin. Les meilleurs exemples de ce style de jeu se trouvent sur les consoles 16 bits de Sega et Nintendo (Megadrive et Super-Nintendo) mais le monde du PC connu tout de même quelques très bons softs comme
Project X ou
Xenon 2.
Proche des "shoot them up" mais ne mettant en scène que des personnages, les "beat them up" (tapez les tous !), ont eux-aussi connu un immense succès qui cette fois se perpétue encore. Le jeu le plus célèbre du genre est incontestablement l'illustre
Street Fighter II de Capcom même si ici encore la version PC n'est pas aussi réussi que ses homologues console. Il faut avouer que pendant de longues années, ce style de jeux d'action rapides et rythmés ne coïncidait pas vraiment avec les capacités de nos PC.
Impossible de ne pas parler des jeux
Wolfenstein 3D et
Doom dans cette rubrique. Bien qu'ils ne fassent pas vraiment partie de l'Abandonware, ils constituent un tel bouleversement qu'on est obligé de leur accorder une petite place. Traités ensemble car ils sont finalement très proches, ils ont initiés le développement du jeu d'action 3D "à la première personne" que l'on rencontre dans de si nombreux jeux aujourd'hui.
Cette catégorie s'achève avec celui qui aura ajouté une note d'humour aux tueries précédentes, l'inénarrable Duke.
Duke Nukem 3D n'est pas le premier épisode mais il est le seul qui restera dans les mémoires (les autres étant trop rebutants graphiquement parlant). La sortie prochaine de sa suite le remettra assurément au goût du jour mais il mérite vraiment que les joueurs l'ayant raté y jette un oeil. Il dispose d'un très bon équilibre entre action "à la Doom" et blagues, souvent de mauvais goût !
Les jeux d'arcade
Bien peu de jeux PC actuels peuvent rentrer dans cette catégorie. Assez variée elle comprend tout ces petits jeux qui détendent et font appel aux réflexes grâce à un certaine dose d'action. Les jeux dits de plate-formes en sont le meilleur exemple et connaissent encore un certain succès dans le monde console.
De nombreux titres sont restés dans les mémoires et une liste pourrait rapidement s'étendre sur plusieurs lignes. Alors pour faire simple, nous n'allons prendre que les plus mémorables et en premier lieu les très drôles
Rick Dangerous 1 & 2. Il fallait prendre le contrôle de Rick, un aventurier digne d'Indiana Jones, et le guider a travers de tableaux truffés de pièges afin qu'il s'en sorte indemne. Les pièges étaient parfois très bien trouvés et le jeu vraiment très drôle.
Dans la même catégorie mais finalement assez éloigné dans le principe, on trouve le cultissime
Bomber Man, qui a été décliné sur à peu près toutes les machines de jeu ayant existé. L'objectif y est on ne peut plus évident : liquider tous les autres joueurs à l'aide de son petit bonhomme poseur de bombe. Tout l'intérêt venait du fait que les bombes étaient à retardement et qu'il était possible de ramasser des bonus pour allonger la longueur des explosions et le nombre de bombes déposables simultanément !
Le Sport
Rares sont les simulations sportives a être restées mythiques pour la bonne et simple raison que plus la technologie progresse et mieux les sports sont représentés. Or comme il ne peut vraiment y avoir d'originalité dans un jeu de foot, il faut bien que le moteur soit le réalisme. On peut tout de même mentionner quelques titres qui ont vraiment marqués les esprits.
Deux jeux de foot viennent rapidement à l'esprit :
Kick Off et
Sensible Soccer. Le premier sera vite écarté car la version PC n'a jamais été à la hauteur et même s'il constitue à mon sens le meilleur souvenir de jeu de foot sur ordinateur, ce sera sur Amiga ! En revanche Sensible Soccer était très correct, même sur PC. Bien sûr le terrain n'est pas en 3D et les joueurs ont plus l'air de petites marionnettes mais pourtant le plaisir de jeu était bien réel grâce à un contrôle très particulier qui offrait de véritables "sensations" !
Peu d'autres sports ont eu les honneurs de transpositions informatiques aussi amusantes à jouer. Un jeu de basket d'Acclaim a tout de fois réussi le même pari :
NBA Jam. En prenant sciemment le contre-pied du réalisme souvent recherché, les auteurs avaient décidé de ne représenter que 2 joueurs par équipe pour renforce l'aspect spectaculaire ! Les "dunks" s'enchaînaient à un rythme effréné et les coups spéciaux empruntés aux jeux de baston (style
Street Fighter) rajoutait encore au délire... Plus vraiment du sport mais tout à fait défoulant !
Les jeux vidéos ont aussi "inventé" des sports qui heureusement n'existe pas en réalité comme le
SkateBall d'UbiSoft et surtout le
Speedball des BitMap Brothers, récemment d'actualité puisqu'une suite est en préparation. Ces jeux violents reprennent un peu le principe du Hand Ball en y ajoutant bien sûr la règle d'or : "Tout les coups sont permis". Dès lors il s'agit plus de mettre hors d'état de nuire les joueurs de son adversaire que de réellement marquer des buts !
La Simulation
Il en va un peu de même pour la catégorie simulation que pour le sport. En effet, les jeux profitent énormément de la puissance des machines et donc les logiciels les plus récents sont souvent les meilleurs. Il suffit pour s'en convaincre de prendre la légendaire série de Microsoft :
Flight Simulator. Si le quatrième volet était très bon pour un jeu tenant sur une seule et unique disquette (1.2 Mo !), il ne peut rivaliser avec la version 2000 et ses trois CDs !
Test Drive et Need For Speed
Certaines simulations ont toutefois laissée une empreinte durable comme par exemple deux séries de jeux de voitures :
Test Drive et
Need For Speed. Le principe y est le même : offrir aux joueurs la possibilité de conduire des voitures de luxes au cours de courses "hors-ciruits" (comprenez en décors naturels). Le succès repose bien évidemment sur l'aspect course mais aussi sur le plaisir de conduire des engins comme la Ferrari Testarossa ou la Lamborghini Countach.
Knight Of The Sky, Wings et Dawn Patrol
Les simulations de vol ont souvent privilégié les avions datant au moins de la Seconde Guerre Mondiale et bien rares sont celles mettant en scène les monoplans, biplans, triplans de la "Der des Ders". Pour vivre ce genre d'affrontements il est indispensable de se tourner vers de softs assez anciens mais encore tout à fait sympathiques comme
Knights Of The Sky (1992)
Dawn Patrol (1994) ou même le très particulier
Wings (1991) finalement plus proche du jeu d'action que de la véritable simulation.
688 Attack Sub, Silent Hunter et Aces Of The Deep
De la même manière il est très difficile de trouver de nos jours des simulations de sous-marins malgré l'engouement qui a pu exister à la fin des années 80 et au début des années 90 (
Silent Service 1 & 2,
688 Attack Sub). Les deux programmes les plus intéressants sont donc assez anciens même s'ils restent encore tout à fait acceptable même au niveau de la réalisation. Il s'agit de
Silent Hunter (1996) et de l'excellent
Aces Of The Deep (1994) de feu Dynamix. Pire encore la simulation de bâtiments de surface n'existe plus depuis près de 12 ans et la sortie d'
Advanced Destroyer Simulator en 1990. Ce genre pourtant très intéressant du fait de manque manœuvrabilité des bateaux, ne motive plus les développeurs et ce soft reste la seule manière d'y goûter.
Gestion / Stratégie
Cette catégorie extrêmement vaste regroupe les très à la mode jeu de stratégie temps réel (dans le genre Starcraft) mais aussi des styles un peu oubliés comme la géostratégie du pourtant passionnant
Balance Of Power. Entièrement créée par une seule personne (Chris Crawford), la version 1990 de ce titre opposait les Etats-Unis à l'Union Soviétique au cours de la guerre froide. Le but était d'assurer la domination de sa nation en finançant des gouvernements sympathisants ou au contraire en armant des guérillas chez les plus réticents. Mais attention il fallait aussi prendre soin de ne pas déclencher de conflit nucléaire, synonyme de fin de partie.
Moins académique et donc davantage accessible à "monsieur tout le monde", Westwood Studios a initié le jeu de stratégie temps réel tel qu'on le pratique avec
Starcraft et
Age Of Kings, avec son programme de 1992 :
Dune 2. Reprenant évidemment l'univers imaginé par Franck Herbert, sorte de
Command & Conquer avant l'heure, il était très novateur et lorsqu'on regarde ce jeu, on voit que le chemin parcouru en presque 10 ans n'est finalement pas si important.
La catégorie des jeux de gestion se doit de démarrer par celui qui donna ses lettres de noblesse au genre :
SimCity. Que l'on aime ou pas ce jeu, il faut admettre qu'avant lui ce style passait pour n'être qu'une succession de tableaux et graphiques peu attractifs. La gestion est devenue plus "grand public" et de nombreux joueurs s'y sont intéressés avec le succès que l'on connaît pour l'éditeur, Maxis, qui a publié il y a peu
SimCity 3000 et n'a pas arrêté de décliner le concept pour l'adapter à toutes les situations : gestion d'une ville (
SimCity), d'un gratte-ciel (
SimTower), d'une planète (
SimEarth), d'une fourmilière (
SimAnts), d'une ferme (
SimFarm), de la faune animale (
SimLife), j'en passe et des meilleurs...
Les Sims en force : SimTower, SimEarth, SimAnts
SimFarm et SimLife
Clore cette catégorie ne peut se faire qu'en parlant d'un des jeux les plus réputés :
Civilization. Les suites ont déjà été très nombreuses et Infogrames en prévoit encore une pour la fin de l'année. Ce jeu de Sid Meier date déjà de 10 ans et pourtant il n'a pas pris une ride pour peut que l'on puisse faire abstraction de la réalisation graphique assez pitoyable. Il mélange la gestion, la stratégie et la diplomacie avec un bonheur jamais égalé dans un jeu vidéo et seul lui manque un mode réseau que
CivNet a ajouté quelques années plus tard.
Les inclassables
Pour finir, voici des jeux très particuliers et rarement imités. Cela fait des années qu'il n'y plus eu de titres du même style comme par exemple
Life & Death. Ce jeu de 1988 vous permettait d'endosser la blouse d'un chirurgien qui se voyait confier des cas de plus en plus délicats. Extrêmement ludique bien qu'assez difficile, ce titre nous emmenait jusqu'à la table d'opération où les procédures devaient être suivies à la lettre sans quoi le patient rejoignait bien rapidement la morgue. Une suite centrée sur les opération du cerveau vit le jour (
Life & Death 2: The Brain en 1990) mais rien depuis... Hélas !
Nous avons précédemment parlé de
The Sims, son concept intéressant était toutefois largement plus poussé dans un jeu de 1983. Il s'agit d'
Alter Ego d'Activision, qui existait en deux versions : pour homme et pour femme. Dans ce jeu à la réalisation extrêmement dépouillée, vous deviez prendre des décisions qui influençaient la vie de votre Alter Ego informatique. Très intéressant et très agréable ce jeu est introuvable dans le commerce mais comme Activision est aussi membre de l'IDSA, seule une demande envoyée à l'éditeur pourrait permettre de l'obtenir.
N'oublions pas un jeu absolument incroyable dans sa conception qui hélas accuse nettement l'âge de son moteur 3D :
Midwinter. Ce titre de Mike Singleton offrait une incroyable richesse puisque le joueur devait prendre le contrôle d'un homme ayant pour but la mise en place d'un réseau de résistance. Ensuite toutes les nouvelles recrues étaient dirigés par le joueur.
Or chacune ayant ses spécialités, il devenait possible d'agir de bien des manières différentes. On pouvait être amené à skier, sniper, manipuler des explosifs, piloter différents engins (moto-neige, parapente, tank...) et bien évidemment discuter pour rallier à sa cause les fréquentes rencontres. S'il y a eu deux jeux reprenant le principe de
Midwinter (
Midwinter 2 : Flames Of Freedom et
Hunter), on regrettera qu'aucun éditeur actuel ne se soit lancé dans un projet similaire avec les moyens aujourd'hui disponibles.
Nous avons déjà parlé du
Civilization de Sid Meier, mais le fondateur de Microprose n'a pas fait seulement ce jeu, il a aussi créé de nombreuses merveilles dans à peu près tout les genres (
F19 Stealth Fighter,
Covert Action,
Railroad Tycoon). Sa seconde grande réussite reste tout de même à mon sens l'inégalé
Pirates!. Avec ce jeu il donnait l'opportunité aux joueurs d'embrasser la "carrière" d'un flibustier des Caraïbes pendant les XVIème et XVIIème siècles. Il était possible de devenir simple marchand, contrebandier, corsaire ou même pirates. Le but étant finalement d'amasser le plus d'argent et de récompenses afin de monter dans la hiérarchie sociale une fois la retraite prise !
La "patte" de Sid Meier : F19, Covert Action et Railroad Tycoon
Les plus awares ;) de nos lecteurs auront à n'en pas douter vu les similitudes de ce que propose
Pirates! avec un autre vétéran du jeu vidéo :
Elite de David Braben et Ian Bell. Ce jeu très largement distribué existe depuis 1984 et a connu maints et maints lifting pour arriver à la version "ultime" :
Elite Plus en VGA et avec ambiance sonore ! si le jeu a sans cesse été amélioré graphiquement le principe n'a pas bougé d'un iota et reste la même pour les deux suites que sont
Elite 2 : Frontier et
First Encounters. Le joueur endossait le costume d'un aventurier de l'espace qui pouvait choisir entre commerce pépère, contrebande risquée et piraterie hautement dangereuse. Le but étant ici de se faire une réputation intersidérale !
La saga galactique Elite et ses deux suites : Frontier et Frist Encounters
Finissons cette longue énumération de jeux, avec le titre le plus célèbre d'entre tous après Pac Man : le
Tetris du russe Alexei Pajitnov. Décliné dans de multiples versions, copiés par une foule d'éditeurs et certainement en partie à l'origine du succès du GameBoy de Nintendo, ce jeu au principe le plus simple du monde (faire des lignes en empilant adroitement des cubes tombant du haut de l'écran) a fait jouer les grands comme les plus jeunes et en amusera encore beaucoup...
Quelques adresses sympas
Comme pour à peu près tout les sujet on trouve sur le Web de tout et n'importe quoi. Ainsi pour l'Abandonware il est possible de tomber sur des sites d'une qualité tout à fait remarquable autant que sur d'autres totalement inintéressants. On trouve aussi des webmestres peu scrupuleux se contentant de reprendre le travail des autres de manière éhontée !
Le meilleur d'entre tous les sites est essentiellement informatif.
Moby Games est un projet bien avancé d'encyclopédie du jeu vidéo. Alors bien sûr on pourra lui reprocher de ne s'intéresser qu'à des machines récentes (PC, Playstation 1 & 2, Dreamcast, Nintendo 64 et GameBoy), mais la quantité d'informations amassées ne serait-ce que pour le monde PC, est simplement remarquable. La plupart des captures d'écran de notre article proviennent d'ailleurs de ce site !
En définitive le seul véritable reproche que l'on puisse faire à Moby Games et qui risque toutefois d'en rebuter plus d'un est la langue : il est exclusivement en anglais. En plus de créer une relative barrière pour beaucoup de français, cela implique parfois de connaître le titre anglais (voire américain) de certains jeux pour les retrouver (même si le plus souvent les titres européens sont aussi répertoriés).
Le même barrage existera pour mon deuxième site favoris, le foisonnant
Home Of The Underdogs. En plus d'être une véritable encyclopédie du jeu vidéo (exclusivement PC cette fois), ce site propose de nombreux téléchargements pour ceux qui ne cherchent pas simplement des informations ! L'intérêt est ici d'autant plus important que le site s'est fait une spécialité des jeux "peu médiatisés". On y trouvera donc des informations même sur des jeux récents sortis dans le plus grand silence comme
The Longest Journey, un titre de Funcom reprenant le système des jeux d'aventure LucasArts (Monkey Island...).
Il existe tout de même de très bons sites français et l'un des tout meilleurs est sans conteste
Lost Treasure Fr.. Il recense un grand nombre de jeux PC parmi les meilleurs, mais parle aussi du Macintosh. Les jeux sont documentés avec parfois même un article paru dans ce bon vieux Tilt, le premier magazine de
Jeux Vidéo en France. Il y a parfois des solutions et souvent des fichiers à télécharger. En outre soucieux de respecter la loi, les auteurs retirent les titres dès que les éditeurs le demandent.
Lankhor.net n'est pas mal non plus. Dédié, comme son nom l'indique, aux jeux de l'éditeur français Lankhor. Il fournit de très nombreuses infos sur ses titres et permet de les télécharger. On regrettera bien sûr son côté exclusif, mais des titres comme
Le Manoir De Mortevielle ou
Maupiti Island étant simplement mythiques on s'y replongera avec délice ! Sachez à ce propos que Lankhor étant l'un des très rares éditeurs (avec Cinemaware plus bas) à autoriser la diffusion de ses anciens jeux, il n'y a aucune question à se poser quant à la légalité de ce site ! Dans un registre assez proche, il faut citer
L'Aventurier, qui se spécialise dans les jeux d'un éditeur très peu connu en Europe : Magnetic Scrolls. Leurs aventures textuelles ont pourtant marqué le jeu PC grâce à des scénario d'une richesse dont pourrait bien s'inspirer des softs plus récents.
Le Manoir de Mortevielle et Maupiti Island
Notons également le site de l'éditeur
Cinemaware, qui propose en téléchargement l'ensemble de ses anciens titres. Cette politique "d'ouverture" est rare chez les éditeurs et mérite donc d'être saluée. D'autant que les jeux en téléchargement sont disponibles dans à peu près toutes les versions possibles et imaginables et que de nombreuses autres surprises sont proposées : musiques, images... Enfin certains jeux (
Defender Of The Crown,
Wings) ont même été refaits en animation Shockwave et sont donc jouables directement sur le site !
En dehors de ces quelques excellents sites, le choix est évidemment énorme. Il n'est bien sûr pas possible de les passer tous en revue et nous ne fournirons pas non plus de liste de sites puisque naviguer de lien en lien reste tout à fait possible (chacun des sites précédents dispose de liens très nombreux). Voici tout de même un ultime lien vers le site principal d'un "ring" consacré à l'Abandonware (les "rings" sont des rassemblements de pages traitant du même sujet) et dont les nom est tout simplement : "
Abandonware Ring".
Des problèmes techniques ?
Lorsque l'Abandonware se rapproche de l'émulation il n'y a pas vraiment de problème puisqu'il suffit de se reporter aux aides de ces émulateurs. En revanche si cela ne concerne que d'anciens jeux PC, l'utilisateur habitué à Windows 95 et ses suites pourra rapidement se retrouver perdu devant les démarches à accomplir pour faire tourner nombre de ces vénérables ancêtres.
MS-DOS et la mémoire conventionnelle
Avant que Windows 95 n'apparaisse les jeux fonctionnaient le plus souvent à l'aide d'un autre système d'exploitation de Mr. Microsoft appelé MS-DOS. Ce système sans interface graphique nécessitait de connaître un certain nombre de
commandes. Pire, il n'y avait pas d'équivalent à Direct X et les créateurs de jeux devaient inclure dans leurs softs les
pilotes pour chaque type de carte (graphique, son) existant. Enfin il existait une autre contrainte (la pire pour les joueurs) relative à la mémoire. Les 640 premiers KiloOctets étaient appelés
mémoire conventionnelle et seule cette partie de la mémoire était à même de contenir les pilotes des différents périphériques : souris, clavier français, CD-ROM, carte son... Vous vous en doutez il ne devait plus rester grand chose des 640 fameux KiloOctets, or cette mémoire était indispensable à nombre de jeux pour fonctionner correctement. Il fallait configurer au mieux sa machine pour libérer le plus de mémoire conventionnelle possible. Le reste de la mémoire pouvait en plus être configurée ou non en "EMS". L'intérêt n'était pas flagrant mais certain jeux refusaient de fonctionner sans cette "EMS", alors que d'autres au contraire n'en voulaient pas ! ... Je vous laisse imaginer le désordre !
Nous allons tenter justement de remettre de l'ordre dans ce bazar en expliquant un peu les choses. Le premier essai sera de tenter de faire fonctionner le jeu directement depuis Windows. Il se peut très bien que cela fonctionne, même si Windows vous dit que le programme est fait pour être exécuté en mode MS-DOS, ne l'écoutez pas. Si cela rate vous en serez juste quitte pour passer à la deuxième solution. Celle-ci à peine plus compliqué consiste à faire une redémarrage du PC en
Mode MS-DOS et à tenter de démarrer le jeu. Vous devrez savoir où il se trouve et le lancer en tapant le nom de son exécutable (un fichier ".exe" ou ".com", parfois même un ".bat"). Si là encore vous ne rencontrez pas le succès, il faudra passer à la méthode la plus complexe mais aussi la plus performante.
Sachez d'ores et déjà qu'avec une carte son PCI, il sera très délicat d'avoir du son avec les jeux DOS. Pour cette troisième méthode, il est nécessaire de créer une ou plusieurs disquette de "démarrage", en formatant à l'intérieur de Windows une disquette
avec cochée, l'option de copie des fichiers systèmes. Ensuite vous téléchargerez le fichier
suivant, le décompacterez et copierez son contenu sur la-dite disquette.
Les AutoExec.bat et Config.sys
Si cette archive contient le principal, il y a quand même quelques petites choses à faire et surtout deux fichiers à éditer et à commenter. Ces fichiers sont
Autoexec.bat et
Config.sys, ils contiennent des informations relatives à la mémoire conventionnelle dont nous avons déjà parlé.
Voilà à quoi doit ressembler un
Config.sys :
DEVICE=C:WINDOWSHIMEM.SYS
DEVICE=C:WINDOWSEMM386.EXE RAM
-> Ces deux lignes servent à définir la gestion de la mémoire. La seconde doit être modifiée selon que le jeu nécessite de la mémoire EMS (ne rien changer), refuse la mémoire EMS (mettre NOEMS à la place de RAM) ou refuse tout simplement EMM386.EXE (éliminer la seconde ligne).
DOS=HIGH,UMB
-> Ne pas changer cette ligne.
DEVICEHIGH=A:OAKCDROM.SYS /D:MSCD001
-> Ici, tout dépend de votre lecteur de CD-ROM. Le pilote "Oak" est universel pour les lecteurs IDE, mais il se peut que cela ne fonctionne pas avec le votre. Vous aurez alors à utiliser celui qui vous a été fourni sur disquette. Si vous utilisez un jeu qui est sur votre disque dur, le CD-ROM n'est peut-être pas utile, supprimer donc simplement cette ligne.
DEVICEHIGH=C:WINDOWSCOMMANDDISPLAY.SYS CON (EGA,,1)
COUNTRY=033,850,C:WINDOWSCOMMANDCOUNTRY.SYS
-> Deux autres lignes à ne pas modifier.
Et voici un
Autoexec.bat :
PATH C:WINDOWS;C:WINDOWSCOMMAND
MODE CON CODEPAGE PREPARE=((850) C:WINDOWSCOMMANDEGA.CPI)
MODE CON CODEPAGE SELECT=850
-> Trois lignes qu'il est préférable de laisser telle quelle.
LH A:MOUSE.COM /2
-> Un pilote de souris, n'hésitez pas à supprimer cette ligne si vous n'avez pas besoin de la souris.
KEYB FR,,C:WINDOWSCOMMANDKEYBOARD.SYS
-> Le fichier pour avoir le clavier en français. Si vous manquez de mémoire pour certains jeux, enlevez cette ligne. Le clavier anglais n'est pas si différent et vous gagnerez un petit quelque chose.
LH A:WINDOWSCOMMANDMSCDEX.EXE /D:MSCD001
-> Une ligne pour le CD en relation avec celle du "Config.sys". A supprimer si vous n'avez pas besoin du CD-ROM.
SET BLASTER=A220 I5 D1 T4
C:DOSMAXIMAXINIT.EXE C:DOSMAXI
C:DOSMAXIVOLUME.EXE V:8 W:8 S:8 D:8 C:8 M:0 L:0
-> Les pilotes de ma carte son, à changer par ceux de la votre.
Ces deux fichiers ne sont que des exemples et il vous faut savoir qu'il ne conviendront pas à toutes les machines en particulier en ce qui concerne la gestion du son. Le nombre de périphériques existants est tout simplement trop important pour pouvoir créer un fichier valable pour tous. A vous de voir avec votre matériel pour les détails mais vous aurez déjà une bonne base.
Si tout ce que nous venons de décrire devrait vous permettre de créer des disquettes de démarrage à même de lancer des vieux jeux, la méthode la plus simple reste malgré tout l'installation d'un bon vieux MS-DOS 6.22. Si vous disposez des disquettes de ce Système d'Exploitation de Microsoft antérieur à Windows 95, vous pourrez le faire. Attention cependant, il est impossible de conserver Windows si le DOS est installé après. Le plus sûr est donc, si ça vous est possible, de dédier une partition pour chaque système ce qui hélas n'est pas une manœuvre à la portée de tous.
Tout ceci fait vous devriez avoir, quelque soit la méthode choisie, entre 580Ko et 610Ko de libre. Pour vous en assurer, il suffit de faire un tour dans le dossier Windows et d'y exécuter le programme "Mem" grâce aux lignes suivantes à taper dans l'ordre :
C:WINDOWSCOMMAND et entrée
MEM /C /P
Une sorte de tableau devrait alors s'afficher et vous donner de nombreux renseignements et surtout la mémoire conventionnelle "libre". A vous de voir si ce la suffit ou s'il faut éliminer quelques une des lignes des fichiers de configuration (clavier français, souris, CD-ROM)...
Conclusion
Ce bref aperçu de ce que l'on appelle l'Abandonware aura, je l'espère, su vous intéresser à ces vieux titres que l'on juge souvent trop rapidement. Contrairement aux jeux actuels ils bénéficiaient souvent d'un "gameplay" beaucoup plus riche et bien que la réalisation graphique soit souvent franchement en retrait, il est intéressant de se pencher sur certains concepts un peu anciens. Reste maintenant simplement à espérer que de nombreux éditeurs jouent le jeu en laissant être diffusées ces oeuvres qui ne méritent pas de tomber dans l'oubli.
Remerciements à :