Pensez donc que le premier épisode intitulé sobrement Myst, est sorti en 1994... On ne parlait même pas encore de MMX ! Le jeu, disponible sur Macintosh et sur PC, s'est énormément vendu grâce à un cocktail réussi mêlant ambiance singulière, énigmes "prise de tête" et excellence graphique. Cyan était à l'origine des deux premiers épisodes mais pour se concentrer sur un projet online le développeur a cédé sa place à Presto Studios (The Journeyman Project)...
Myst 3 : Exile ?
Sous titré Exile, ce jeu est comme son nom l'indique le troisième volet de la saga. Mais puisque les précédents épisodes datent maintenant de quelques années (1994 et 1997), il ne me semble pas inutile de faire un bref rappel afin de rafraîchir la mémoire aux plus amnésiques d'entre nous.Atrus et les lives-monde
L'univers de Myst est centré autour du personnage récurrent d'Atrus, sorte de savant/lettré fasciné par la civilisation des D'ni. Ces êtres disparus avaient mis au point des livres tout à fait particuliers : les livres-monde. Atrus est capable d'utiliser ces livres pour créer des mondes en y inscrivant simplement ses pensées. Ensuite il suffit d'entrer en contact avec le livre pour être transporté dans le monde en question.
Dans la pratique cela se traduit par des mondes inconnus où règne une atmosphére tout à fait particulière emprunte de mystère et de magie. Point d'action dans ces univers, elle y est remplacée par des énigmes qui nécessitent une bonne dose d'observation et de réflexion afin d'être résolues. Ces dernières ne sont pas de bêtes obstacles mais sont totalement intégrées aux décors et n'importe quoi peut devenir prétexte à une énigme ou au contraire être partie de la solution.
Un scénario simple pour une aventure qui l'est moins
Jamais les scénarios des Myst ne se caractérisaient par une grande originalité : ce n'est pas nécessaire. Exile s'inscrit ici encore très bien dans la continuité de la série. Atrus qui connaît dorénavant bien le joueur, fait à nouveau appel à ses services, cette fois pour récupérer un des ses livres qu'un mystérieux voleur a dérobé avant de s'enfuir sur une île inconnue.C'est d'ailleurs le seul reproche que l'on puisse vraiment faire à ce jeu : il est extrêmement dur. La plupart des débutants risquent d'ailleurs de décrocher rapidement s'ils ne sont pas très persévérants. Il s'agit toutefois d'une composante récurrente des Myst et cela n'a pas empêché les deux premiers volumes d'obtenir un succès retentissant, preuve que nombre de joueurs aiment à se creuser les méninges.
Une réalisation magique
Une grande partie du succès des Myst provient de la réalisation exceptionnelle dont ils bénéficient. Pas d'effets tape à l'œil, pas de couleurs "flashies" ou de musique "hollywoodienne" sur plusieurs voies, mais une qualité graphique exemplaire avec des images le plus souvent "fixes" mais d'un sens artistique indéniable.Exile n'a rien à envier à ces prédécesseurs. La qualité graphique qui n'a pas vraiment progressée égale toutefois celle déjà très élevée de Riven. Les développeurs se sont contentés de reprendre le principe des précédents épisodes et d'y ajouter la possibilité de faire tourner chaque plan sur 360 degrés, ce qui est certes agréable, mais n'apporte finalement pas grand chose.
L'immersion est encore renforcée par la bande son tout simplement magique. Les musiques splendides sont véritablement envoûtantes et savent être plus discrètes dès que le besoin de réflexion se fait sentir. Les bruitages sont eux beaucoup plus rares et ne constituent pas une composante essentielle du jeu.
Objets étranges, énigmes singulières...
De part leur représentation, les Myst n'ont jamais nécessité de machine très puissante. D'ailleurs tout les volets ont été adapté sur Macintosh, machines pourtant peu à l'aise avec les jeux les plus gourmands. C'est ainsi qu'Exile se contente d'un Pentium II 300 avec 64 Mo de mémoire pour tourner parfaitement... Voilà qui fait plaisir !
Conclusion
Exile ne souffre aucunement la comparaison avec ses prédécesseurs et les quatre années d'attente en valait la peine. Bien sûr l'originalité fait défaut, mais qu'importe puisque le plaisir de jeu est total. Bonne durée de vie, réalisation parfaite et ambiance remarquable sont les qualités de ce titre vraiment hors-normes.Il m'est impossible de ne pas conseiller ce titre tant il m'a procuré d'heures de plaisir. Il faut cependant émettre une réserve et de taille : Myst 3 est très difficile et c'est un genre tout à fait à part. Les énigmes sont complexes et reposent, comme nous l'avons déjà dit, sur un sens aiguë de l'observation, il est par conséquent évident qu'une large frange de joueurs n'y trouvera pas son compte.
Les amateurs des deux autres épisodes pourront bien sûr y aller les yeux fermés, mais il serait dommage que les autres soient trop effrayés par mes mises en garde. Myst 3 : Exile mérite effectivement qu'on lui accorde toute notre attention avant de passer notre chemin ou au contraire de s'y laisser prendre... Bravo Presto Studios !
Bande son : 17/20
Intérêt : 17/20
Durée de vie : Très variable, un mois minimum