Un Survival Horror au pays d'Alien
Arrêtons-nous d'abord sur le scénario du jeu : alors que l'humanité a utilisé l'intégralité des ressources naturelles de notre belle planète bleue et a arpenté l'espace infini sans trouver la moindre trace de vie, le bon vieux Isaac Clark et son costume directement issu de la « Cité de la peur » se voit envoyé en mission sur un des énormes vaisseaux chargés de piller les autres planètes. Nommé Ishimura, il sera le cadre de l'aventure d'Isaac, chargé dans un premier temps de réparer le système de communication du tas de ferraille géant dont la Terre n'a plus de nouvelle depuis quelques temps. Isaac, s'il n'est pas vraiment seul sur le vaisseau, se rendra rapidement compte que les forces en présence rendent l'affrontement largement déséquilibré en sa défaveur. Armé de ses outils, il va devoir affronter tout un tas de méchantes choses pour mener à bien sa mission, comprendre ce qu'il s'est passé exactement et, accessoirement, survivre.En tant que Survival Horror, Dead Space se doit de proposer une ambiance travaillée et cohérente, notamment à travers ses habillages graphique et sonore. Autant dire qu'à ce niveau, le pari est quasiment déjà réussi. Outre le formidable aspect sonore évoqué dans la preview mentionnée plus haut, les jeux de lumière sont particulièrement réussis. Naturellement calculés en temps réel, les nombreux reflets et autres ombres sont de la partie, rendant plutôt honneur à un moteur graphique efficace sans être monstrueux non plus. Qu'on apprécie ou non ce genre de jeu, difficile de rester insensible à l'aspect sale, gore et tortueux de Dead Space, certes légèrement contrebalancé par des décors un poil répétitifs (murs gris de vaisseau spatial). Toujours est-il que l'effet produit par le jeu d'Electronic Arts est immédiat.
En Gore et en Gore
Déjà talon d'Achille flagrant de la version précédente dont est tirée la preview, le design des monstres nous a une nouvelle fois laissé de marbre. Couleurs, animations ou même design oscillent entre le franchement laid et le bien trop classique. On espère que cela changera d'ici la sortie du jeu, mais nous sommes très pessimistes à ce sujet. Heureusement, l'arsenal disponible permet de réduire en charpie ces horreurs vidéo-ludiques. Qu'il s'agisse du simple Plasma Rifle assez inefficace, du Stasis Gun permettant de ralentir l'objet atteint ou du TK-Gun (telekynesis) permettant de déplacer/jeter les éléments du décor à la manière d'un Half-Life 2, il y aura plusieurs moyens de parvenir à nos fins. Sans que l'Intelligence Artificielle ne soit spécialement efficace, les affrontements sont, en plus d'être nombreux, d'une intensité rare pour un Survival Horror. Stressé par le manque de munitions et par l'agressivité des différentes bestioles, on retrouve le côté furieux d'un jeu d'action couplé à des mécaniques tournées vers le Survival.En plus des litres d'hémoglobine déversés par les « nécromorphes » (les méchants), on sera souvent amené à voir sa propre bile investir le cadre. Il est effectivement fréquent de mourir dans Dead Space, la faute à des ennemis particulièrement vifs et violents. On se souviendra longtemps de ce boss récalcitrant, déchirant littéralement le corps d'Isaac Clark (le héros) dans un tumulte visuel et sonore à faire pâlir les références du genre que sont Silent Hill et Resident Evil. L'absence de HUD contribue grandement à l'installation de l'ambiance pesante, chaque variable (vie, munitions...) étant visible sur le corps du héros à l'aide de jauges astucieusement placées dans le dos de sa combinaison. Finissons sur l'impossibilité de faire pause pour regarder son inventaire ou se remettre un peu de vie, le menu s'intégrant en hologramme sur le décor tandis que l'action continue en fond. Pas de répit semble être le maître mot de ce Dead Space, qui vous force même, à la manière d'un Resident Evil, à exécuter toutes vos cibles (en les piétinant) sous peine de les voir revenir à l'assaut quelques minutes plus tard, via un conduit ou une trappe. Il sera nécessaire d'être toujours sur la brèche pour survivre.