Cossacks : European Wars a offert, l'an passé, une belle alternative à Age Of Kings en proposant un jeu de stratégie temps réel finalement assez différent du titre d'Ensemble Studios. Le concept de base restait évidemment le même, mais la manière de traiter le sujet innovait de nombreuses façons : les unités étaient beaucoup plus nombreuses, le jeu plus rapide et la stratégie bien différente (unités très peu coûteuses).
Les nombreux fans du soft de Focus peuvent se réjouir puisqu'est maintenant disponible une extension regorgeant de suppléments : The Art Of War. Pas la peine d'essayer de préserver un quelconque suspens, cette extension ne fait pas dans l'originalité en n'apportant finalement que très peu de choses au concept de Cossacks.
Cossacks ?
Petit rappel pour les retardataires : Cossacks est un jeu de stratégie temps réel axé sur les XVI - XVIIIème siècles, tout ce qu'il y a de plus classique dans son déroulement. Récolte, construction, production et guerre, voilà les quatre mots clefs d'une partie qui ressemble donc beaucoup à un StarCraft ou un Age Of Kings. En effet, ici aussi il faudra répartir ses paysans entre récolte de ressources (bois, fer, or, nourriture, pierre et charbon) et construction de bâtiments. Ici aussi il faudra développer son armée et partir en reconnaissance pour, ici aussi, finir par en découdre avec son adversaire ! Le titre de CDV se distingue pourtant par de nombreux aspects et en particulier dans sa gestion des unités. On a souvent parlé du maximum de 8 000 unités possibles sur la carte et forcément avec une telle quantité on imagine mal un système de production similaire à celui d'Age Of Kings.En effet, les hommes d'armes sont ici nettement moins coûteux et ont une nette tendance à se transformer en chair à canon ! Chaque assaut occasionne de nombreuses pertes humaines, obligeant le joueur à revoir complètement ses habitudes de jeu. Sans atteindre le réalisme d'un Shogun, les batailles sont beaucoup plus stratégiques avec Cossacks qu'elles ne pouvaient l'être dans Age Of Kings. Les armes de siège et la position des unités sont, par exemple, absolument capitales, des canons bien placés pouvant aisément mettre en déroute une colonne entière de fantassins. Il ne s'agit cependant pas d'un vrai wargame, les combats étant trop rapides, trop axées sur les réflexes pour véritablement permettre la mise en place de stratégies élaborées et, en ce sens, il se rapproche beaucoup des jeux de stratégie temps réel plus conventionnels (Starcraft, Age Of Kings).
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Un peu cher ?
Commercialisé au tarif un peu excessif de 229 francs, Cossacks : The Art Of War n'en constitue pas moins une bonne affaire. Focus avait déjà distribué une extension à ce prix avec le data-disk pour Sudden Strike qui donnait carrément une nouvelle dimension au jeu de base en intégrant une quantité hallucinante de suppléments et en opérant une relative refonte du moteur. Ce n'est pas tout à fait le cas avec Cossacks : The Art Of War, même si le bilan est plus que largement positif. En effet, avec cette extension CDV ne change pas le jeu de base, l'éditeur se contente d'ajouter ça et là quelques « bonus » pour renouveler l'intérêt... Mais alors, que de « bonus » ! Cinq nouvelles campagnes solo (30 missions), deux nouvelles nations (Bavière et Danemark), dix nouvelles unités (dont six bateaux pour renforcer les batailles navales un peu faibles), six nouvelles cartes et six nouvelles batailles historiques pour le mode multijoueurs, des bâtiments et unités spéciaux pour certaines missions et surtout un éditeur complet de cartes et de missions assez bien expliqué dans le manuel fournit avec le jeu... Ouf !Si avec tout ça les fans ne trouvent pas leur bonheur, c'est vraiment à désespérer ! Il y a de quoi jouer de longues heures, seul face à l'ordinateur, ainsi que de quoi prolonger son plaisir entre amis (au maximum huit) en jeu local ou par Internet. Enfin nul doute que, grâce à l'éditeur, de nombreux scénarios seront prochainement disponibles sur Internet... À vos modems ! Pour tempérer mon enthousiasme, il faut toutefois faire quelques remarques. En premier lieu, la plupart des défauts faits à l'encontre du jeu original, s'appliquent évidemment à cette extension puisqu'elle ne vient pas changer le jeu en lui-même. Le brouillard de guerre est toujours aussi déconcertant et la confusion, conséquence directe du nombre d'unités en jeu, est encore bien présente. Le graphisme simple quoique relativement détaillé donne toujours l'impression de cartes un peu vide. Le relief n'est pas particulièrement bien rendu et les animations des unités sont insuffisantes. Cette réalisation « light » ne présente pas que des inconvénients puisqu'elle permet justement un jeu fluide sur la plupart des configurations, et ce, même lorsque plus de 4 000 unités s'affrontent !
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