Néanmoins, le tableau est loin d'être aussi idyllique que la vision souvent présentée. Malgré ses qualités indéniables, Mozilla Firefox souffre de nombreux défauts, à commencer par sa gourmandise en ressources, le panda roux ayant eu jusqu'ici une certaine tendance à l'embonpoint, encore aggravée par la version 2.0. Réputé pour ses fuites de mémoire assez incontrôlables (son occupation pouvant monter jusqu'à 200 Mo sans raison apparente), un démarrage assez lent ou encore une gestion perfectible du JavaScript, de plus en plus utilisé sur le web (popularité de l'AJAX oblige), Firefox a encore une marge de progression assez large avant de devenir un navigateur idéal. La version 3.0 sortie récemment promet de remettre les pendules à l'heure sur de nombreux points. Firefox a-t-il réussi sa cure d'amaigrissement ? Quelles sont les nouveautés apportées ? Doit-on se précipiter sur le bouton Télécharger ? La réponse dans notre tour d'horizon de Firefox 3.
Firefox 3 constitue-t-il une avancée majeure par rapport à la version 2 ?
Interface : plus de clarté et d'intégration
Sur le plan de l'interface, Firefox 2 apportait très peu d'améliorations par rapport à la version 1.5, à part de nouvelles icônes et des onglets légèrement remaniés. Un coup d'œil à la version 3 permet de se rendre compte que les changements sont cette fois-ci plus profonds. Selon le système d'exploitation sur lequel on utilise le navigateur, on remarque d'emblée que Mozilla a revu sa copie en matière d'intégration en proposant, pour chaque version, une interface cohérente avec le reste du système. Le résultat est plutôt réussi, et tient même compte de différentes versions d'un même système d'exploitation : la version Windows propose ainsi un thème sensiblement différent selon qu'on utilise le logiciel sous Windows XP ou Windows Vista. Du côté de Mac OS X, Firefox épouse assez bien les conventions de Mac OS X Leopard avec un thème métallique et des icônes monochromes d'une sobriété assez réussie. On notera tout de même un point noir : les boutons de fermeture des onglets se situent à droite de ceux-ci, contrairement à Safari qui les place à gauche. De quoi perturber les utilisateurs qui jonglent entre les deux versions. Enfin, la version Linux se pare des icônes Tango, plus ou moins standardisées sur les dernières versions de Gnome. On peut considérer cette évolution comme un détail, mais cette nouvelle cohérence rend l'utilisation plus agréable.En pratique, les changements de l'interface ne sont pas aussi radicaux et perturbants que ceux opérés, par exemple, par Microsoft avec Internet Explorer : les boutons, la barre d'adresse, les marque-pages ou le champ de recherche restent à la même place. Néanmoins, deux nouveautés majeures font leur apparition. La première concerne la barre d'adresse, désormais surnommée « Awesome bar » (Barre géniale) par Mozilla. Dans les versions précédentes, comme sur tous les navigateurs, celle-ci fonctionnait par rapport aux adresses précédemment visitées : en saisissant les premières lettres d'une adresse, un menu déroulant affichait toutes les URL correspondant à ces premières lettres.
La nouvelle « Awesome Bar » permet de rechercher les sites visités plus facilement
Firefox 3 va beaucoup plus loin : la saisie d'un mot clé renvoie les résultats correspondant à ce mot clé dans les URL mais également dans le titre des pages, à la manière d'un Spotlight ou d'un Google Desktop. Cette indexation s'avère très pratique pour rechercher une page récente sans passer par la case Historique, si on ne se souvient que du thème de l'article ou vaguement du nom du site. Comme nous le verrons plus tard, cette barre dont le surnom n'est pas usurpé, se sert également des marque-pages pour placer en tête les résultats issus des signets.
L'autre nouveauté immédiatement visible est l'ajout, dans la barre des signets, d'un menu « Les plus visités » qui affiche, comme son nom l'indique, la liste des sites les plus fréquemment visités. Certains utilisateurs ont certainement déjà le reflexe de placer ces sites dans la barre de signets, mais ce menu déroulant s'en charge automatiquement, ce qui est un plus indéniable.
Moins visible, mais très appréciable au niveau de l'accessibilité, la fonctionnalité de zoom conserve enfin la mise en page du site. C'était déjà le cas depuis longtemps dans Opera, et même Microsoft avait intégré cette fonctionnalité dans la version 7 d'Internet Explorer. Le rattrapage de ce retard est bienvenu.
Zoom avant, zoom arrière : Firefox 3 conserve enfin la mise en page !
Gestion des marques pages : changements en profondeur
Peu améliorée dans Firefox 2, la gestion des marque-pages fait l'objet d'une refonte totale. Partant du constat que gérer ses signets est un exercice assez fastidieux, qui nécessite la création de dossiers et une certaine organisation que l'on finit par laisser de côté, Mozilla a adopté une gestion des signets par mots clés, dans la lignée de ce que proposaient déjà des sites comme Del.icio.us, mais complètement intégré au navigateur.Avant même de détailler ce fonctionnement, Firefox 3 propose aux utilisateurs qui n'ont pas envie d'ajouter des mots clés à leurs signets, de les ajouter rapidement et de les retrouver avec facilité. Pour cela, plus besoin de passer par un raccourci clavier ou un menu contextuel : une étoile se situe dans la barre d'adresse. Un clic sur celle-ci, et le site est ajouté aux signets. Pour le retrouver facilement, on utilisera la fameuse « barre géniale ». Celle-ci place en effet automatiquement les sites placés dans les signets en tête des résultats de recherche. Combinée à la recherche de mots clés évoquée précédemment, cette technique d'ajout de signets devrait suffire à la plupart des utilisateurs aux besoins « courants ».
Si vous avez besoin de gérer un grand nombre de marque pages, la plus grande nouveauté apportée par Firefox 3 est l'attribution de mots clés (appelés Etiquettes) aux signets, ce qui permet de les classer assez facilement sans pour autant avoir recours à une arborescence. Pour ajouter des mots clés à un marque-page, il suffit de cliquer une première fois sur l'étoile pour l'ajouter aux signets, puis une deuxième fois pour faire apparaître un menu contextuel permettant de saisir les mots clés (séparés par des virgules). En saisissant les mots clés dans la barre d'adresse, Firefox retrouvera instantanément les marque-pages correspondants. Néanmoins, même si cette méthode est effectivement plus intuitive et agréable pour retrouver ses signets, le côté fastidieux ne disparaît pas complètement : l'attribution d'étiquettes à chaque site ajouté peut s'avérer tout aussi pénible.
Le gestionnaire des marque-pages bénéficie d'une nouvelle interface plus claire
Les adeptes de la « vieille méthode » ne sont pas laissés sur le bas côté pour autant : il est évidemment toujours possible de créer ses dossiers pour organiser ses marque-pages. Ceci nous donne l'occasion de nous pencher sur le module d'organisation qui a, lui aussi, subi quelques transformations. L'ergonomie est nettement améliorée par la suppression du menu principal (Fichier, Edition, Affichage...), qui prêtait à confusion avec celui du navigateur et le regroupement des icônes (nouveau signet, nouveau séparateur...) sous un menu Organiser, plus clair. Les étiquettes sont également au centre du module d'organisation : on trouve ainsi, dans l'arborescence de gauche, une entrée Etiquette qui permet d'accéder à tous les mots clés saisis, ou de rechercher instantanément des marque-pages en saisissant un mot clé dans le champ de recherche. Le système de mots clés pose néanmoins le problème de l'importation et exportation des marque-pages. Jusqu'ici, cette tâche passait par la création d'un fichier bookmarks.html. La possibilité est toujours offerte par Firefox 3, mais l'exportation par défaut se fait sous la forme d'un fichier JSON (JavaScript Object Network) qui prend en charge les mots clés associés, contrairement au format HTML des versions précédentes.
Téléchargement de fichiers : plus de souplesse
Si Internet Explorer ne dispose toujours pas de son propre gestionnaire de téléchargement, Firefox intègre le sien depuis sa première version. Néanmoins, face à certains navigateurs concurrents, celui-ci était quelque peu en retrait. Là encore, par rapport à une version 2 qui ne changeait pas grand-chose sur ce point, la version 3 de Firefox propose plusieurs améliorations intéressantes. La première, et celle qui faisait le plus défaut à Firefox jusqu'ici est la possibilité de reprendre un téléchargement mis en pause, après fermeture d'une session du navigateur, ou même après le redémarrage de la connexion réseau. On notera au passage que les liens texte « Pause », « Reprendre » ou « Annuler » sont remplacés par des boutons beaucoup plus parlants.Pour les utilisateurs qui aiment conserver un historique conséquent de leurs téléchargements (pour retrouver un fichier précédemment téléchargé, par exemple), on notera plusieurs fonctionnalités intéressantes. Tout d'abord, il est désormais possible d'effectuer une recherche à l'intérieur du gestionnaire de téléchargement. Saisissez les premières lettres du nom d'un fichier et Firefox filtre l'affichage du gestionnaire en conséquence. Impossible, en revanche, de classer les téléchargements par ordre alphabétique, mais la recherche rend du coup cette possibilité peu utile. L'autre nouveauté est la possibilité de revenir sur la page de téléchargement du fichier en question, via un clic droit sur celui-ci. On notera également au même chapitre qu'il n'est plus nécessaire de s'aventurer dans les propriétés d'un téléchargement pour récupérer l'URL du fichier.
Un lien « Copier l'adresse du téléchargement » se charge désormais de cette tâche, comme le faisaient déjà Safari ou Camino (Mac). Certains pourront trouver ce changement à double tranchant, car il devient du coup impossible de visualiser l'adresse sans la coller quelque part. Notons enfin, en ce qui concerne les téléchargements, un détail sympathique : la barre d'état du navigateur affiche le nombre de téléchargements en cours et le temps de téléchargement restant
Onglets : le changement dans la continuité
Firefox 3 offre peu de changements dans la gestion des onglets. On notera tout de même la correction d'un point agaçant de la version 2 qui apportait enfin la possibilité de restaurer les onglets ouverts lors d'une session précédente, mais uniquement en cas de crash du navigateur, à moins de cocher l'option. La version 3 vous propose systématiquement, au démarrage, de restaurer les onglets de la session précédente, et ce par défaut, ce qui nous semble préférable. Autre (petite) nouveauté : le défilement des onglets bénéficie désormais d'un « scrolling » fluide qui rend la navigation dans cette barre beaucoup plus claire.Modules complémentaires
Les thèmes et les extensions, réunis sous l'appellation « modules complémentaires », font la force de Firefox depuis les débuts du navigateur. La possibilité d'ajouter des fonctionnalités à Firefox, ou de modifier son ergonomie à sa guise en fait un navigateur entièrement personnalisable selon son utilisation. Evidemment, tous ces modules ne sont pas indispensables, et certains sont de véritables usines à gaz destinées à n'ajouter qu'un bouton ou une fonctionnalité. Néanmoins, on trouve tout de même des petites perles d'inventivité permettant de transformer Firefox en lecteur de flux RSS, en client FTP, en télécommande de lecteur multimédia ou encore en station météo. Firefox 3 continue évidemment sur la lancée des versions précédentes, et offre quelques raffinements supplémentaires pour profiter encore mieux de ces extensions.Ainsi, le panneau Modules Complémentaires, qui permettait déjà d'installer et désinstaller les extensions et les thèmes s'enrichit notamment d'un nouvel onglet Bibliothèque. Celui-ci permet de rechercher et d'installer des extensions sans passer par le site addons.mozilla.org. Néanmoins, si l'idée est assez bonne, le moteur de recherche n'est pas toujours très pertinent : une recherche sur le terme « RSS », par exemple, ne renvoie pas l'excellent lecteur Sage parmi les premiers résultats. Néanmoins, lorsque le module fonctionne, il s'avère plutôt pratique, d'autant plus que le processus d'installation et de redémarrage de Firefox (en conservant naturellement la session) s'effectue en deux ou trois clics. Bref, il est plus que jamais facile d'ajouter des extensions et des thèmes à Firefox, et nul ne s'en plaindra.
La compatibilité des modules avec une nouvelle version de Firefox est toujours un problème. Firefox 2 vérifiait déjà la compatibilité lors d'une mise à jour à une version supérieure, et désactivait (sans désinstaller) les modules incompatibles. Firefox 3 va encore plus loin : sur le site Addons.mozilla.org, il est très facile de repérer les extensions incompatibles avec la nouvelle version puisque celles-ci seront tout simplement impossibles à installer, le bouton de téléchargement étant grisé ! On notera également un net progrès pour l'installation d'une extension depuis un site non autorisé. Jusqu'ici, il fallait autoriser le site puis relancer la procédure d'installation. La version 3 simplifie le processus : il suffit d'autoriser le site, puis l'installation s'effectue automatiquement.
Alors que sort la version finale, il est temps de faire un tour d'horizon des extensions compatibles avec Firefox 3. Nous avons distingué plusieurs extensions qui nous paraissent importantes, et qui s'avèrent compatibles avec Firefox 3. Cette liste est très loin d'être exhaustive, mais permet de se faire une idée du degré de compatibilité, l'absence de telle ou telle extension pouvant être un facteur important pour certains utilisateurs qui ne peuvent pas s'en passer :
On notera enfin un ajout assez bienvenu au panneau des modules complémentaires, qui permet d'accéder au plug-ins du navigateur (ex : Flash, Java...) pour les désactiver ou désinstaller.
Sécurité : de nouvelles avancées
Face aux failles de sécurité dont est souvent victime Internet Explorer, Firefox a souvent l'image d'un navigateur plus sûr. Ca n'est pas aussi simple que cela : le navigateur de Mozilla souffre lui aussi de ses failles, même si celles-ci sont fréquemment et rapidement corrigées. Néanmoins, Firefox 3 comporte également des améliorations à ce niveau.La version 2 du navigateur introduisait un outil anti phishing basé sur une liste noire de sites fréquemment mise à jour. En cas de visite d'un site suspect, le navigateur affichait une bulle « pop-up » alertant l'utilisateur. Firefox 3 va plus loin en proposant désormais une page beaucoup plus claire et informative lorsqu'un utilisateur visite un site potentiellement dangereux. Un bouton « En savoir plus » renvoie vers une page informative sur le hameçonnage. L'outil de protection est en outre désormais élargi aux sites susceptibles de contenir des logiciels malveillants (malwares). Attention : on parle bien ici d'une protection basée sur la réputation de sites via une liste : Firefox 3 ne protège pas contre l'installation de ces logiciels, il ne fait que vous détourner de sites signalés comme potentiellement dangereux.
L'outil anti phishing affiche des alertes plus claires dans Firefox 3 (à droite) que sur la version précédente (à gauche)
D'autres nouveautés concernant l'identité des sites visités font également leur apparition. Dans la barre d'adresse, on remarquera que la « favicon » du site visité est cliquable et renvoie vers une fenêtre pop-up affichant des informations sur le site. Si celui-ci ne propose aucun certificat, le bouton contenant l'icône reste gris. Il est néanmoins possible d'obtenir des informations supplémentaires sur le site, et notamment le nombre de visites que vous avez déjà effectué, ou les mots de passe ou cookies associés à celui-ci. En pratique, cela permet de savoir si vous êtes déjà enregistré sur ce site.
Au cas où un site frauduleux passerait entre les mailles du filet, ce serait un bon moyen de vérifier que vous êtes bien à la bonne adresse. La bonne nouvelle, notamment pour les utilisateurs de sites bancaires en ligne, ou de sites comme Paypal ou eBay, est la prise en charge des certificats. Si un site web dispose d'un certificat, son icône est alors colorée en bleu, et un clic sur le bouton permet d'afficher des informations sur l'identité du site, notamment le détenteur du certificat, et le chiffrement (ou non) des données diffusées. Si le site utilise les certificats de type EV (Extended Validation), ce qui est notamment le cas d'eBay ou Paypal, le « favicon » se colore en vert et le nom de l'entreprise possédant le certificat est également affichée.
Firefox 3 affiche désormais les certificats de manière visuelle et détaillée
Que dire d'autre au niveau de la sécurité ? On notera une meilleure intégration avec les antivirus lors du téléchargement de fichiers exécutables, la compatibilité du navigateur avec le module de contrôle parental de Windows Vista, ou encore un blocage automatique de l'installation de modules complémentaires jugés non fiables. Enfin, le gestionnaire de mots de passe se voit amélioré : en lieu et place de la fenêtre vous demandant de retenir un mot de passe, on trouve désormais une barre dans la lignée d'Internet Explorer, ce qui est un peu plus pratique et visuel et induit peut être moins en erreur.
Performances
Si Mozilla Firefox a toujours fait l'unanimité sur sa capacité à innover, sur sa sécurité accrue ou sur son degré élevé de personnalisation, le moins qu'on puisse dire est que ces qualités n'empêchent pas le navigateur d'être extrêmement lourd et gourmand en mémoire. La version 3.0 promet de régler la plupart de ces problèmes, et notamment les « fameuses » fuites de mémoire. Le moteur Gecko 1.9 est quant à lui censé bénéficier d'améliorations de performances.Nous avons soumis la version 2.0.0.14 (dernière version stable de la branche 2.x) et la version 3.0 RC3 (qui devrait en toute logique être la version finale) à plusieurs tests, réalisés sur un Athlon XP 3200 équipé d'un disque dur de 80 Go à 7200 tours/minute et de 2 Go de mémoire vive. La machine exécute Windows Vista édition Intégrale. Sur tous les graphiques, la barre la plus petite correspond au meilleur résultat.
Démarrage du navigateur
Le premier test concerne le démarrage du navigateur. La mesure est réalisée du double clic sur l'icône à la fin du chargement de la page de démarrage, qui est la page par défaut de Firefox (version modifiée de Google). On remarque d'emblée que Firefox 3 dispose d'un léger avantage, pas franchement criant, mais on passe tout de même d'1,6 à 1,2 secondes.Chargement d'une page
Passons à la vitesse de chargement d'une page. Le site utilisé pour le test est la page d'accueil du Monde.fr. A chaque mesure, le cache a été entièrement vidé. La mesure commence au clic sur le lien, et s'arrête à la fin du chargement de la page. Firefox 3 réalise une moyenne de 8 secondes et 8 dixièmes, contre 9 secondes et 6 dixièmes. En outre, on constate un écart plus large entre les différentes mesures pour Firefox 2.Chargement de la page d'accueil du site Le Monde.fr (en secondes)
Test d'exécution Javascript
Le troisième test mobilise les capacités du navigateur dans l'exécution du JavaScript. Ce point est particulièrement crucial à l'heure des applications AJAX de plus en plus nombreuses, telles que Gmail ou Netvibes, AJAX signifiant, pour rappel Asynchronous Javascript And XML. Autrement dit, un navigateur à la traine sur l'exécution du JavaScript exécutera plus lentement ces applications web de plus en plus populaire. Pour notre test, nous avons utilisé le benchmark SunSpider, créé par les développeurs de WebKit, la version de travail de Safari. Outre le fait qu'on ne pourra pas accuser ce benchmark d'être favorable à Firefox, ce test est particulièrement intéressant car il tente de tester l'exécution de JavaScript dans des cas de figure réalistes et pas pour la performance pure. Un des tests consiste par exemple à générer un « tag cloud », souvent utilisé dans les sites en AJAX comme Flickr. De plus, chaque test est réalisé plusieurs fois, et une marge d'erreur est comprise dans les résultats. Le score utilisé est la durée totale des tests, en millisecondes. Firefox 3 réalise un score de 6726,4 ms contre 26461,8 ms pour Firefox 2, qui pour le coup, se fait battre à plate couture.Occupation mémoire
Enfin, nous avons réalisé un test d'occupation de mémoire. Les mesures ont été effectuées avec la page de démarrage par défaut de Firefox, puis en ouvrant 12 sites différents dans 12 onglets. Au démarrage du navigateur, on ne constate aucune différence, les deux versions occupant environ 20 Mo. En revanche, à l'ouverture des 12 onglets, la différence se fait sentir : alors que Firefox 2 grimpe jusqu'à 124 Mo, Firefox 3 réalise une pointe à 108 Mo, puis redescend à 102 Mo pour se stabiliser.La question qui se pose après ce tour d'horizon de Firefox 3 est simple : la nouvelle version du navigateur est elle une avancée significative par rapport à la version précédente ? La réponse est toute aussi simple : OUI ! Au niveau de l'ergonomie, des performances, des fonctionnalités ou encore de la sécurité, Firefox 3 réalise quasiment un sans faute. Si les différences entre la version 1.5 et la version 2 du navigateur étaient sensibles mais pas vraiment marquantes, Firefox 3 est un grand bond en avant pour le panda roux.
Quelques défauts subsistent : la gestion des marque-pages, même si elle est effectivement simplifiée par l'utilisation de mots clés, restera fastidieuse pour la plupart des utilisateurs.On notera également quelques changements dans l'ergonomie qui pourront diviser : l'obtention du lien de téléchargement d'un fichier par un simple menu contextuel, en non en copiant manuellement celui ci depuis les propriétés, apporte un gain de temps, mais déplaira peut être aux utilisateurs souhaitant visualiser cette URL avant de la coller dans un fichier texte. De même, la « barre géniale », que nous avons personnellement apprécié, ne sera peut être pas du goût de tout le monde, et certaines améliorations, si elles sont les bienvenues, arrivent clairement après d'autres navigateurs, et notamment Opera. Enfin, il ne faut pas oublier un facteur déterminant pour le passage de la version 2 à la version 3 : la compatibilité des modules complémentaires. Toutes les extensions de Firefox 2 ne sont pas compatibles avec la version 3 et certaines ne le seront jamais si leur développement s'est arrêté. Si certaines extensions qui vous paraissent indispensables font partie du lot, vous hésiterez peut être à passer à Firefox 3, même si celui ci nous paraît être une avancée indéniable.
La progression de la part de marché de Firefox semble néanmoins inexorable : les concurrents du navigateur pour la place d'alternative sont nombreux, mais certains comme Opera, malgré d'indéniables qualités, semblent stagner. La version 9.5 du navigateur nordique est récemment sortie, et propose un certain nombre d'améliorations, mais de son côté, Firefox a rattrapé son retard sur des qualités qui étaient l'apanage d'Opera. De son côté Safari, soutenu assez agressivement par Apple, doit encore faire ses preuves et arrive peut être un peu tard. Firefox semble indéniablement creuser l'écart avec des performances au dessus de tous ses concurrents, notamment pour l'exécution de code Javascript, cruciale alors que les applications AJAX se multiplient, et des défauts corrigés en très grande partie. Reste l'inconnue Internet Explorer : la version 8, récemment dévoilée en bêta, n'a peut être pas encore abattu toutes ses cartes. Dans tous les cas, la partie risque d'être musclée, et Mozilla ne semble pas parti pour s'endormir sur ses lauriers, en annonçant déjà la sortie de la version 3.1 pour la fin de l'année. La guerre des navigateurs n'est pas prête de s'arrêter...
Safari et Opera sauront ils rester dans la course des navigateurs ?